A écouter, regarder ou lire les media, j’ai de plus en plus
l’impression que nous nous trouvons dans
une situation qui rappelle celle de la défunte URSS et de ses satellites sur leur fin, à savoir qu’il
existe un discours idéologique officiel relayé par une myriade de porte-paroles,
apparatchiks ou journalistes, contesté par quelques dissidents et auquel, en
dehors d’un nombre déclinant de militants de base, plus personne ne croit.
Bien sûr, il existe quelques différences. Il est, par
exemple, possible d’exprimer son
opposition sans se retrouver en hôpital psychiatrique, ne serait-ce que parce
que la mode n’est plus à l’enfermement. En fait, tout ce dont on est menacé, c’est
de damnation. Le clergé multiculturaliste, communautariste et immigrationniste
tonne du haut de ses multiples chaires contre ceux qui seraient tentés de blasphémer,
les vouent aux gémonies, leur promettent l’enfer de l’ostracisme, et tente de
susciter leur honte. De temps à autre, suite à la dénonciation d’officines spécialisées,
le bras séculier s’abat avec plus ou moins de vigueur sur quelque blasphémateur,
tentant d’en faire un exemple. Tout cela en pure perte.
Car prônes, sermons et autres homélies, si virulentes soient
leurs menaces, ne se voient prêter qu’une oreille distraite. La congrégation,
lassée et sceptique, fait mine d’opiner mais n’adhère plus à des paroles qu’on
lui dispense imperturbablement depuis des décennies et dont il faudrait être
aveugle pour ne pas s’apercevoir qu’elles ont pour seul but de fausser la perception
d’une réalité qui n’a rien à voir avec le tableau idyllique qu’elles en brossent.
Depuis quelque temps, face à la montée de la contestation de
ses thèses, les yeux du clergé se dessillent. De conquérant, son discours se
fait défensif. Il se sent en danger. Détenteur auto-proclamé de la vérité et de
la vertu, il se présente comme la seule digue qui permette de résister à d’apocalyptiques
submersions. En plus de la damnation individuelle il promet le malheur social
au cas où ses détracteurs l’emporteraient. Toujours en vain, car il semble que
les ouailles aient de plus en plus tendance à penser qu’il y a plus de danger à
continuer de se trouver « protégé » par une telle « digue »
qu’à la voir céder.
La question ne me semble pas être de savoir si mais quand se produira la chute de ce « mur de Berlin » idéologique.