Il semble que paraîtrait en ce jour un livre d’importance où
l’ex-« première dame de France* » exprimerait sa façon de penser,
urbi, orbi, populo franciaeque et accessoirement à celui qui fut un temps son
compagnon. Les révélations y seront probablement fracassantes. Le verre d’eau
médiatique en connaît déjà une de ces tempêtes aussi inouïes que quotidiennes
qui l’agitent.
Franchement, je n’achèterai ni ne lirai l’ouvrage. D’abord
parce que ces gens-là ne m’intéressent pas ensuite parce que je lis très peu
ces derniers temps. Son contenu m’indiffère : qu’ai-je à faire de
nouvelles « révélations » concernant un personnage pour lequel je
n’ai jamais eu la moindre trace d’estime ? Comment une image déjà
lamentable pourrait-elle s’en trouver dégradée ?
L’intérêt, si intérêt il y a, de l’ « événement » n’est pas
à chercher dans le contenu du livre mais
dans le fait qu’il ait été écrit et publié. Qu’une personne soit
profondément blessée de s’être vue répudiée avec si peu d’élégance comme le fut
Mme T. (rien à voir avec Mr T., alias Barracuda dans la série « Agence tous risques ») n’a rien
d’étonnant. Qu’elle en retire une certaine amertume est compréhensible. C’est
le lot de toute femme et tout homme trompés puis quittés (sauf quand tromperie
et abandon arrangent leur lâcheté et leur évitent d’assumer la responsabilité
d’une rupture). Que fait une personne « normale » en pareil
cas ? Elle bassine un temps ses proches en leur narrant ses peines et
griefs et puis, sauf dans le cas des infatigables ressasseurs et des
vindicatifs invétérés, elle passe à autre chose, refait sa vie ou découvre les
joies du bilboquet et ça se tasse. A part les écrivains pratiquant
l’autofiction, personne n’en fait un livre. Qui publierait, qui lirait un écrit ou Mme
Chombier, conterait ses déboires suite au départ de son cochon de mari
(charcutier de son état**) avec cette salope de petite vendeuse (et en
emportant la caisse noire) si une fantaisie mêlée d’amère rancune l’en prenait?
S’il y a écriture c’est que l’auteur appartient à la race
des vindicatifs mesquins et hargneux.
S’il y a publication, c’est que l’éditeur estime que dans la population la
proportion de voyeurs la justifie. Pour la deuxième hypothèse, il va sans dire
que l’éditeur n’a pas tort, il suffit pour s’en assurer de considérer les
tirages de la presse « people ». Pour la première elle pose la
question de savoir si une personne dotée de ce genre de caractère est apte à
jouer un rôle quelconque dans l’entourage du chef de l’État et pour corollaire
de savoir si celui qui a pris la responsabilité de la placer à ses côtés a agi
en homme sensé. La réponse à ces deux interrogations me paraît s’imposer :
bien sur que non. Quand il se présenta à
la primaire présidentielle socialiste en 2011, M. Hollande, on peut le
supposer, comptait l’emporter. On peut même penser que l’idée de présider aux destinées de la France avait auparavant
traversé son esprit. On peut donc estimer qu’il voyait sa compagne être à ses
côtés en cas de succès. En ce cas, il est envisageable qu’il l’y avait jugée
apte. Il s’agirait donc d’une erreur de casting.
Que le président actuel manque de jugement en toute matière
ne nécessite pas de nouvelles preuves. Toutefois, en choisissant d’amener à une
situation très en vue une personne que son caractère rendait inapte à l’occuper,
en lui offrant ensuite, par son comportement pour le moins désinvolte, l’occasion d’exposer l’entière étendue de
cette inaptitude, il est parvenu, mieux que tout autre avant lui, à abaisser la
fonction présidentielle.
Le choix de M. Hollande par les socialistes, son élection
par les Français furent des erreurs de
casting. Celles qu’il commet sans cesse depuis ne sont que les conséquences
logiques des premières.
**Statut inexistant dont on se demande à quel titre elle a
pu l’occuper n’étant ni épouse, ni concubine et peut-être même pas partenaire
du président..
*Notons au passage
qu’un charcutier se trouvant être un cochon quand il se suicide commet un geste
professionnel plus que désespéré.