Ce blog, vous vous en
doutez, provoque un très nombreux courrier provenant de lecteurs curieux de
connaître mon opinion sur certains sujets que je n’ai pas encore traités ou des
précisions sur d’autres qui ont fait l’objet d’un ou plusieurs billets. Je mets
un point d’honneur à y répondre mais jusqu’ici, je n’avais pas songé à divulguer
ces correspondances. Le peu d’intérêt que présente en ce moment l’actualité* m’amène
cependant à vous faire part des plus passionnants échanges auxquels elles ont
donné lieu.
Cher Jacques,
d’abord permettez-moi de vous remercier pour les nombreuses
heures d’enrichissantes lecture que me procurent vos écrits qui savent si bien
allier la profondeur du style à l’élégance du fond (suivent trois pages de louanges que la modestie m’interdit de citer)
Ainsi donc, vos billets m’ont rendu le goût de vivre et une
soif d’expériences nouvelles qu’elles soient intellectuelles ou sexuelles.
Parmi ces dernières, le plus cher de mes désirs serait de me faire niquer par
un socialiste. En connaîtriez-vous avec
lesquels vous pourriez me mettre en rapport (si j’ose dire !) ? Sinon pourriez-vous m’indiquer quelle serait,
selon vous, la meilleure manière d’y parvenir ?
Merci d’avance !
Christiane T
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Chère Christiane,
Je vous remercie de
votre missive dont les trois premières pages montrent que vous êtes personne à
apprécier les vraies valeurs, qualité hélas rares par les tristes temps que nous
traversons. Mais je ne suis pas là pour flagorner, venons-en donc au projet qui
vous occupe
A mon grand regret, je
ne compte parmi mes relations aucun socialiste. Et puis je voudrais vous mettre
en garde contre les élans naturels que votre généreuse nature (la photo jointe
me montre qu’elle l’est extrêmement !) et votre goût de la vie retrouvé vous
fait éprouver. Nous ne sommes pas des bêtes, Christiane ! Il n’y a pas que
le sexe dans la vie ! Sans compter qu’à trop courir le guilledou, comme le
font ordinairement les socialistes, il n’est pas rare que l’on finisse VRP en
MST. Croyez-vous qu’il soit prudent de prendre de tels risques ?
Je répondrai cependant
à votre question : la meilleure manière de se faire niquer par un
socialiste c’est encore de voter pour lui. Mais c’est également plus dangereux.
J’espère vous avoir
satisfaite.
Cordialement,
J. Étienne
Cher Roi des Blogs,
J’ai été convaincu par votre
article concernant ce nouvel animal de compagnie qu’est le lombric. J’ai
donc profité d’un séjour chez un cousin qui possède un jardin pour m’en
procurer. J’ai, suivant vos conseils, installé plusieurs lombrics dans un
terrarium. Je m’amuse à les observer à travers la vitre et à leur adresser de
petits signes de la main (auxquels ils ne peuvent hélas pas répondre).
Toutefois, il m’a semblé ces derniers temps discerner dans leur physionomie une
certaine détresse probablement due au mal du pays. Comme de plus je m’apprête à
prendre des vacances sur le littoral azuréen, je crains que mon absence n’aggrave
leur tristesse.
Pensez-vous qu’il serait bon que j’emmène mes compagnons
avec moi ? Ils pourraient prendre des bains de mer, bronzer, jouer à s’enfoncer
dans le sable, sortir avec moi en boîte…
Salutations respectueuses,
Manuel V.
Cher Manuel,
Bien que partant d’une
bonne intention, votre idée ne me paraît pas judicieuse. Il est parfaitement
normal que le lombric que l’on transfère d’un jardin à un terrarium traverse
des périodes de dépression, surtout si vous lui adressez des signes lui
rappelant cruellement qu’il est dépourvu des membres qui lui permettraient de
vous les rendre. Il se sent donc en position d’infériorité et sa nature fière
en souffre. Cessez donc ces pratiques !
Mais revenons-en aux
vacances et aux activités que vous suggérez. Les bains de mer sont à proscrire
absolument : le lombric est un piètre nageur et le sel lui irrite la peau.
L’habitat qu’il a choisi prouve clairement son aversion pour le soleil. Quant
au sable, il lui pique les yeux. Pour les sorties en boîte, je ne saurais trop
vous prêcher la prudence : un des rares défauts de ce sympathique animal
est d’avoir le vin mauvais. Vu qu’il n’est généralement pas très porté sur la
danse, à part se murger et ensuite provoquer des esclandres qu’y ferait-il ?
Pour éviter tout problème, croyez-moi, laissez
vos lombrics à la maison et partez en vacances l’âme sereine : la peine de
la séparation sera largement compensée par la joie des retrouvailles.
Cordialement,
J. Étienne
*Oui, je sais, il y a le(s) discours quotidien(s) de M.
Hollande, mais comme je suis certain que vous ne sauriez en manquer la diffusion et qu’il(s) épuise(nt) le(s)
sujet(s) dont il(s) traite(nt), tout commentaire serait superflu.