Définir ce que sont les classes moyennes est souvent dit malaisé.
Il y a pourtant un moyen très simple de savoir si on y appartient ou non :
consulter son avis d’imposition.
Cette année, notre bon gouvernement a décidé, dans sa grande
bonté et face à la montée du mécontentement
d’une poignée de paranoïaques jugeant l’augmentation de la pression fiscale insupportable,
de baisser la contribution des plus bas revenus. L’an prochain, c’est aux
classes moyennes que l’on fera des cadeaux. Donc, si, a revenus égal votre
impôt a un tout petit peu augmenté cette année vous faites partie des classes
moyennes et vous pouvez toiser de la hauteur de votre statut social enviable la
masse des défavorisés qui constituent les classes populaires. Bien qu’étant d’un
naturel simple, en consultant mon avis ce matin, j’ai eu la joie de constater
que j’appartenais au monde des privilégiés dont on pouvait sans remords
augmenter les prélèvements. Et on ne s’en est pas privé : ma contribution
au redressement de la France s’est élevée de 16.14% tandis que mes revenus ne
baissaient que de quelques Euros. C’est beaucoup, ce n’est pas trop. Les 6 organismes qui ont la gentillesse de me
verser une retraite amènent mes revenus mensuels à une somme de 1500 € qui me
permet de satisfaire mes goûts modestes. Je ne me plains donc pas. Si j’avais
un logement à payer et de menus crédits, peut-être que la somme que l’on me
prélève me chagrinerait mais ce n’est pas le cas. Et puis vu que depuis belle
lurette je sais que socialisme rime avec
plus d’impôt, je n’en suis aucunement surpris.
L’an prochain, nos
généreux dirigeants combleront les classes moyennes de leur munificence. Nous
saurons donc quelle est la limite supérieure de ces classes. Il est question de
fixer ce plafond à deux fois le SMIC, soit environ 2200 € pour un célibataire. Ainsi, lorsqu’on dispose d’un revenu
supérieur à ce seuil, quitte-t-on sans
regret les médiocres pour rejoindre les gens aisés et peut-être même la
catégorie aussi enviable qu’exécrée des riches. Il est vrai qu’avec 2201 €
mensuels, notre nanti pourra, s’il habite Paris, déployer toute son aisance dans un studio d’une vingtaine de mètres
carrés à condition de bénéficier d’une bonne caution et de ne pas se montrer
trop exigeant sur le quartier(les excentricités des nantis sont sans limites !).
Résumons-nous : si l’on considère que les réductions d’impôts
de cette année n’ont concerné que ceux dont les revenus n’excédaient pas 1,1
fois le SMIC, les membres des classes moyennes ont un revenu situé entre 1200
et 2200 Euros pour un célibataire. A quelques dizaines d’Euros près, c’est la fourchette dans
laquelle L’observatoire des
inégalités inscrivait ces
classes en 2011. On ne peut donc pas dire que le gouvernement Valls se soit
foulé la rate pour délimiter ses catégories. Riches, vous qui gagnez des sommes
faramineuses, des 2300, 2500, 3000 €, tremblez ! Pour vous point de répit ! Faute d’être
corvéables, vous demeurerez taillables à merci ! Car faute d’enrichir le
pays, M. Hollande a su multiplier le nombre des riches qu’il poursuit de sa
haine. Et cela grâce à l’idée simple que pour y parvenir il suffit d’abaisser
le seuil à partir duquel on ne mérite aucune pitié.