Beaucoup de bruit pour
rien, mais Tout est bien qui finit
bien comme disait le bon Shakespeare !
Suite aux précieux services rendus à l’éducation des jeunes
britanniques, je reçois depuis bientôt quatre ans une maigre pension d’Angleterre.
D’autant plus maigre que le cours de la Livre Sterling s’est effondrée d’un
tiers de sa valeur suite à la crise de 2008. Mais qu’y puis-je ? Je m’y étais résigné.
Tout se passait donc bien jusqu’à la fin du mois dernier. J’eus alors la surprise
de constater que mon virement habituel (façon de parler, vu qu’il varie chaque
mois en fonction du cours) avait été amputé du quart suite à la
facturation de frais de virement. Je saisis mon plus beau téléphone et appelai
le directeur de ma banque pour savoir ce que signifiait cette fantaisie. Après
enquête, le brave jeune homme (mon banquier est non seulement jeune mais brave)
n’ayant pas trouvé de réponse claire au problème s’engagea à me rembourser
lesdits frais et me demanda de contacter mon organisme de retraite afin de
savoir si cela ne serait pas dû à un problème de coordonnées bancaires. Je me
rendis sur le site dudit organisme et, à tout hasard, remplis de nouveau le
formulaire adéquat. Je leur envoyai également un mail pour signaler l’anomalie
et demander s’il n’existait pas une autre raison qui pût expliquer ce dysfonctionnement.
La fin du mois approchant dangereusement et n’ayant reçu
aucune réponse, je me rendis de nouveau sur le site pour voir si mes
modifications avaient été prises en compte. A mon dam qui fut grand, un message
m’indiqua qu’un problème s’était posé lors du traitement de ma requête et qu’il
me fallait les contacter. Damned, m’écriai-je in petto et en anglais (je pratique
ces deux langues) ! Vu l’absence de retour de mon mail, c’est
téléphoniquement que je devrais les joindre. Or si mon anglais demeure courant,
je crains que, par manque de pratique, mon niveau de compréhension orale ne
soit plus ce qu’il était. C’est donc
avec une légère appréhension que je composai leur numéro. Une première
tentative échoua pour cause d’encombrement des services. La seconde fut un
succès complet. J’expliquai mon cas à un premier interlocuteur qui me signifia
que suite au changement d’opérateur des virements, le nouveau avait par erreur facturé
des frais de transfert à tous les ayant-droits vivant à l’étranger et que ces
frais me seraient remboursés. Tout s’expliquait donc. Restait à régler le
problème des coordonnées bancaires. Je fus redirigé vers le service des
paiements où une charmante dame, après s’être assurée de mon identité m’annonça
que mes anciennes coordonnées bancaires étaient conservées, qu’il n’y avait
rien à y changer et que mon prochain virement se verrait augmenté du
remboursement des frais indûment perçus sur le précédent.
Elle est pas belle la vie ? La banque m’ayant déjà
remboursé je vais donc toucher deux fois la somme en question. J’en suis à
regretter de ne pas m’être vu prélever davantage… Sans compter la vaine satisfaction
que j’éprouvai en constatant que je comprenais toujours très bien la langue de
Shakespeare…