..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 16 mai 2014

L’Italie



Ce pays  a en commun avec la Suisse d’être outrageusement montagneux, toutefois les confondre serait le fait d’esprits légers : l’Italie se trouve bien plus au sud et les Italiens y sont ultra majoritaires alors qu’en Suisse ce n’est pas le cas.  De plus,  ce pays est une péninsule entourée d’eau salée. Les volcans y éruptent à qui mieux mieux tandis que la terre y tremble, entraînant  bien des dégâts. En dehors des montagnes, l’altitude  est plus raisonnable. On peut même parler de plaines notamment  autour du Pô, dans le Latium et en Campanie. Les fleuves y sont relativement courts à cause de l’exiguïté du territoire.

Du point de vue historique, peu de choses à dire vu que ce pays n’existe que depuis un siècle et demi. Il faut pourtant croire qu'il était habité auparavant, vu qu’il regorge de vestiges et de monuments bien plus anciens. Les Romains y auraient vécu (ce que la présence de la ville de Rome sur son territoire tendrait à confirmer) mais, vu les performances italiennes lors des deux derniers conflits mondiaux, on a du mal à voir en eux les descendants de grands conquérants.  On est donc en droit de se demander si   les soi-disant ruines  antiques ne seraient pas des contrefaçons.

L’Italien est gai quand il sait qu’il aura de l’amour et du vin. Le reste du temps, il est hétéro. C’est pourquoi mesdames, si vous envisagez de torrides parties de jambes en l’air avec un habitant de la péninsule, il est préférable de lui promettre de l’eau et de lui dire que vous ne pouvez pas le saquer. L’Italienne était très jolie dans les années cinquante comme l’ont montré Mesdames Sophia Loren, Gina Lollobrigida et Anita Ekberg (certains esprits chagrins me diront que cette dernière est Suédoise mais quand on s’arrête à de tels détails, on n’avance pas). Je ne sais pas si c’est toujours le cas, vu que je ne vais plus au cinéma. Toujours est-il que jusque récemment mâles et femelles formaient des couples prolifiques  avec pour conséquence  une forte émigration qui permettait à l’Italien de se transformer, la frontière française passée, en Rital ou Macaroni. Mais ça, c’était avant que le vin ne coule à flot et que la société ne baigne littéralement dans l’amour.

Les professions préférées des locaux sont pape, pizzaiolo et mafioso. Ceux qui ne parviennent ni à accéder au trône pontifical ni à se faire embaucher dans une pizzeria ou adopter par une famille mafieuse trouvent une maigre consolation dans l’agriculture, l’industrie, divers services ou le chômage. L’économie Italienne est plutôt dynamique ce qui est étonnant vu que M. Arnaldo Montebouri n’y est pas aux manettes. Parlant de politique, il faut noter  une instabilité gouvernementale certaine: en plus de soixante ans, l’Italie a connu un peu plus de cabinets ministériels que la France en douze ans de quatrième république. Il est donc normal que nous considérions ces voisins avec dédain. Contrairement à la France, les premiers ministres y pratiquent ouvertement le bunga bunga et se recyclent dans l’aide aux vieillards durant leurs périodes d’éloignement du pouvoir.

La langue du pays, judicieusement nommée Italien, appartient au groupe roman ce qui est bien pratique : il suffit de changer la finale de nos mots français pour un o, un a , un e ou un i (selon le genre et le nombre) pour parler un italien tout à fait acceptable. Si de tels efforts vous ennuient, rassurez-vous : beaucoup d’Italiens parlent français.

Il serait pour cela tentant de se rendre en ce pays. Je préfère cependant vous mettre en garde contre certaines désillusions : d’abord les ruines grecques ou romaines y sont souvent très délabrées, ensuite la cuisine italienne que certains déclarent être une des meilleures du monde est très surfaite, le pinard moyen, les hébergements coûteux, la peinture répétitive, l’art baroque surchargé et comme l’a prouvé Pline l’ancien, la contemplation des éruptions ne va pas sans désagréments. Tout cela devient  très vite lassant. Si vous tenez absolument à vous ennuyer à l’italienne, pourquoi ne resteriez-vous pas tranquillement chez vous à lire un roman d’Alberto Moravia ?  Ça vous reviendra bien moins cher pour un résultat identique.

jeudi 15 mai 2014

Où sont-ils donc ?



Ces derniers temps, j’ai comme une impression qu’il souffle sur la réacosphère comme un vent de désertion. Les billets s’espacent, se font rares ou courts. On assiste même à d’inquiétantes disparitions : où est donc passé le bon Amiral Koltchak dont le dernier billet remonte à onze jours ? Quid  des brèves de son collègue Woland ? La caméra du talentueux Archischmok serait-elle en panne ? La Droite d’avant se serait-il converti au Hollandisme ? Mat, récemment devenu fonctionnaire, profiterait-il déjà de plus de deux mois de vacances ?  L’iconoclaste consacrerait-il plus de temps à ses chères lectures ? Didier Goux se fait moins disert et plus rare… 

Bien sûr, quelques uns restent fidèles au poste. Corto, Pangloss, Le Plouc, Lady, Skandal, Boutfil comme votre serviteur gardent leur rythme comme font, en moins soutenu  Nouratin et Aristide.  Mais est-ce suffisant ?

Je m’interroge quant aux raisons de tout cela. L’arrivée des (plus ou moins) beaux jours y serait-il pour quelque chose ? Les ponts de mai également ? Le changement de gouvernement et la relative absence de couacs qu’il a entraîné nuirait-il à l’inspiration des polémistes ?  S’installerait-il dans le pays un climat d’apathique résignation ?

Je me perds en conjectures. Si vous ressentez la même impression, si vous avez des pistes d’explications, si vous avez des nouvelles de nos disparus, n’hésitez pas à vous exprimer.

PS : Mes excuses à ceux que j’aurais omis de mentionner…

mercredi 14 mai 2014

Libérés…





M. Marchenoir dans un long et documenté commentaire à mon billet d’hier  semblait contrarié par l’attitude de certains qui mettraient en cause le fait que nous ayons été libérés parles Étasuniens et qui utiliseraient les victimes des bombardements alliés de 1944 afin de justifier leur antiaméricanisme d’aujourd’hui  tout en dissimulant leurs motivations profondes qui seraient de souhaiter que l’Allemagne (ou les Soviets) aient gagné.

Mon billet d’hier, je crois que c’est clair, ne s’inscrivait aucunement dans une telle perspective. Je m’interrogeais simplement sur l’apparente disparition du ressentiment qu’auraient pu éprouver les victimes desdits bombardements (du moins celles qui avaient survécu) et leurs proches.  

Nier le fait que nous ayons été   libérés  par les Étasuniens ne saurait être le fait que d’esprits dérangés.  Que les Français s’en soient réjouis est également indéniable. Et comment en aurait-il pu aller autrement ?  Du fait des réquisitions allemandes le pays était affamé, ses jeunes, par le biais du STO, envoyés en Allemagne. D’où que soit venue la fin de cet état de choses, elle eût été acclamée. La fin de l’occupation, c’était l’espoir d’un retour à une situation normale, la fin des privations, le retour des prisonniers… Qui, en dehors d’une poignée de collaborateurs fascisants ne s’en serait réjoui ?

Maintenant, dire que cette libération ne serait due qu’au profond amour des valeurs démocratiques du peuple Étasunien et de ses dirigeants serait faire preuve d’une grande naïveté. Chacun sait quel mal eut le Général De Gaulle, leader autoproclamé de la France Libre, à voir reconnue son existence par MM Churchill et Roosevelt. Ce dernier entretint longtemps de cordiaux rapports avec le régime de Vichy… Seulement, une fois entré en guerre avec le Japon, allié de l’Axe, il fallait bien défaire l’Allemagne, ce qui impliquait la reconquête des territoires qu’elle occupait en Europe. Il était d’ailleurs prévu qu’en l’attente de l’établissement de gouvernements démocratiquement élus, ceux-ci fussent administrés par  des officiers  alliés dans le cadre de l’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories). De Gaulle s’y opposa mais son Gouvernement Provisoire de la République Française ne fut reconnu par Roosevelt qu’en octobre 1944.

Il y eut donc libération. Par une alliance où le poids des États-Unis était prépondérant. De là à ce qu’à la rencontre d’un Étasunien nous saisissions sa blanche main entre nos mains calleuses et, qu’agenouillé, nous la couvrions de pleurs en l’appelant entre deux sanglots « My benefactor ! », il y a un pas que je ne franchis pas. Nous avons été libérés parce que ne pas défaire l’Allemagne était inconcevable pour de nombreuses raisons (géopolitiques, stratégiques, économiques, idéologiques), c’est tout. Les tombes de tous ces jeunes gens dont les croix blanches dessinent de si impeccables cimetières aux abords de nos côtes normandes me font plus déplorer le peu de cas que font les dirigeants et les chefs militaires de la chair à canon qu’ils ne me poussent à une reconnaissance éternelle.

Quant à mon antiaméricanisme primaire et invétéré, il se base sur des considérations culturelles. Peut-être s’atténuera-t-il le jour où nos progressistes cesseront de fouiller les poubelles de la gauche Étasunienne afin d’y trouver des idées novatrices propres à moderniser un pays auquel elles ne sont pas plus adaptées qu’à celui qui les a mises au rencart et où leur cinéma ne se fera plus le vecteur de la propagation d'une idéologie que je rejette.