..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 15 mai 2014

Où sont-ils donc ?



Ces derniers temps, j’ai comme une impression qu’il souffle sur la réacosphère comme un vent de désertion. Les billets s’espacent, se font rares ou courts. On assiste même à d’inquiétantes disparitions : où est donc passé le bon Amiral Koltchak dont le dernier billet remonte à onze jours ? Quid  des brèves de son collègue Woland ? La caméra du talentueux Archischmok serait-elle en panne ? La Droite d’avant se serait-il converti au Hollandisme ? Mat, récemment devenu fonctionnaire, profiterait-il déjà de plus de deux mois de vacances ?  L’iconoclaste consacrerait-il plus de temps à ses chères lectures ? Didier Goux se fait moins disert et plus rare… 

Bien sûr, quelques uns restent fidèles au poste. Corto, Pangloss, Le Plouc, Lady, Skandal, Boutfil comme votre serviteur gardent leur rythme comme font, en moins soutenu  Nouratin et Aristide.  Mais est-ce suffisant ?

Je m’interroge quant aux raisons de tout cela. L’arrivée des (plus ou moins) beaux jours y serait-il pour quelque chose ? Les ponts de mai également ? Le changement de gouvernement et la relative absence de couacs qu’il a entraîné nuirait-il à l’inspiration des polémistes ?  S’installerait-il dans le pays un climat d’apathique résignation ?

Je me perds en conjectures. Si vous ressentez la même impression, si vous avez des pistes d’explications, si vous avez des nouvelles de nos disparus, n’hésitez pas à vous exprimer.

PS : Mes excuses à ceux que j’aurais omis de mentionner…

mercredi 14 mai 2014

Libérés…





M. Marchenoir dans un long et documenté commentaire à mon billet d’hier  semblait contrarié par l’attitude de certains qui mettraient en cause le fait que nous ayons été libérés parles Étasuniens et qui utiliseraient les victimes des bombardements alliés de 1944 afin de justifier leur antiaméricanisme d’aujourd’hui  tout en dissimulant leurs motivations profondes qui seraient de souhaiter que l’Allemagne (ou les Soviets) aient gagné.

Mon billet d’hier, je crois que c’est clair, ne s’inscrivait aucunement dans une telle perspective. Je m’interrogeais simplement sur l’apparente disparition du ressentiment qu’auraient pu éprouver les victimes desdits bombardements (du moins celles qui avaient survécu) et leurs proches.  

Nier le fait que nous ayons été   libérés  par les Étasuniens ne saurait être le fait que d’esprits dérangés.  Que les Français s’en soient réjouis est également indéniable. Et comment en aurait-il pu aller autrement ?  Du fait des réquisitions allemandes le pays était affamé, ses jeunes, par le biais du STO, envoyés en Allemagne. D’où que soit venue la fin de cet état de choses, elle eût été acclamée. La fin de l’occupation, c’était l’espoir d’un retour à une situation normale, la fin des privations, le retour des prisonniers… Qui, en dehors d’une poignée de collaborateurs fascisants ne s’en serait réjoui ?

Maintenant, dire que cette libération ne serait due qu’au profond amour des valeurs démocratiques du peuple Étasunien et de ses dirigeants serait faire preuve d’une grande naïveté. Chacun sait quel mal eut le Général De Gaulle, leader autoproclamé de la France Libre, à voir reconnue son existence par MM Churchill et Roosevelt. Ce dernier entretint longtemps de cordiaux rapports avec le régime de Vichy… Seulement, une fois entré en guerre avec le Japon, allié de l’Axe, il fallait bien défaire l’Allemagne, ce qui impliquait la reconquête des territoires qu’elle occupait en Europe. Il était d’ailleurs prévu qu’en l’attente de l’établissement de gouvernements démocratiquement élus, ceux-ci fussent administrés par  des officiers  alliés dans le cadre de l’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories). De Gaulle s’y opposa mais son Gouvernement Provisoire de la République Française ne fut reconnu par Roosevelt qu’en octobre 1944.

Il y eut donc libération. Par une alliance où le poids des États-Unis était prépondérant. De là à ce qu’à la rencontre d’un Étasunien nous saisissions sa blanche main entre nos mains calleuses et, qu’agenouillé, nous la couvrions de pleurs en l’appelant entre deux sanglots « My benefactor ! », il y a un pas que je ne franchis pas. Nous avons été libérés parce que ne pas défaire l’Allemagne était inconcevable pour de nombreuses raisons (géopolitiques, stratégiques, économiques, idéologiques), c’est tout. Les tombes de tous ces jeunes gens dont les croix blanches dessinent de si impeccables cimetières aux abords de nos côtes normandes me font plus déplorer le peu de cas que font les dirigeants et les chefs militaires de la chair à canon qu’ils ne me poussent à une reconnaissance éternelle.

Quant à mon antiaméricanisme primaire et invétéré, il se base sur des considérations culturelles. Peut-être s’atténuera-t-il le jour où nos progressistes cesseront de fouiller les poubelles de la gauche Étasunienne afin d’y trouver des idées novatrices propres à moderniser un pays auquel elles ne sont pas plus adaptées qu’à celui qui les a mises au rencart et où leur cinéma ne se fera plus le vecteur de la propagation d'une idéologie que je rejette.

mardi 13 mai 2014

Ah, Dieu que la guerre est jolie !



Hier soir, la troisième chaîne diffusait un documentaire sur les bombardements alliés qui, durant la dernière guerre, avaient frappé la France. C’est un sujet qui a souvent provoqué mes interrogations.  En effet, il y aurait eu 60 000 victimes civiles de ces largages d’engins explosifs dans notre beau pays.  Sans parler des blessés, des villes rasées et d’autres menus dégâts collatéraux comme on dit aujourd’hui.  Ça avait beau être pour la bonne cause, on est en droit de se demander si ceux dont on retrouvait les cadavres des proches sous les décombres de leur maison se réjouissaient sincèrement de ces actes héroïques  participant à leur libération du joug allemand. Surtout quand les enjeux stratégiques, quand ils existaient,  n’étaient pas immédiatement perceptibles aux yeux du non initié.

Je vis dans une région où la plupart des villes et des bourgs ont été en grande partie rasés suite au débarquement. Le but de la manœuvre étant de désorganiser les communications allemandes, qu’elles soient ferroviaires ou routières. Seulement, quand on n’est pas fin stratège et qu’on se retrouve sous les bombes, il peut arriver qu’on en conçoive une relative amertume. Surtout, quand comme à la Loupe, en Eure-et-Loir, le bombardement n’eut lieu que par erreur alors que la cible devait être Senonches à une dizaine de kilomètres de là à vol de forteresse volante (une des conséquences de cette bavure fut la mort de la quasi-totalité du conseil municipal réuni en « comité de sécurité »…)

Pourtant, de ce compréhensible ressentiment, on ne parle pratiquement jamais, comme si la libération en avait comme par magie effacé la moindre trace. Et c’est bien ce qui s’est passé. Car en vouloir aux libérateurs  ne va pas dans le sens du poil de l’Histoire tel qu’il est d’usage de le caresser. De plus, la grande majorité des 40 millions de Français n’en avait pas été directement affectée… Et puis aussi parce que, pour beaucoup, parmi les peuples qui les ont connues, les guerres sont des boucheries qui n’ont rien d’héroïque et dont on s’empresse d’effacer le souvenir afin d’aller de l’avant. La nécessité d’oubli, en quelque sorte…

Suivit un autre documentaire où était évoquée la lutte sans merci qui opposa collaborateurs et résistants durant l’occupation et surtout à la veille et au lendemain de la libération. Maquis, milice, faux-maquis, vrais fanatiques du Reich, militants sincères, crapules sans scrupules, dénonciations, épuration, furent évoquées. Encore une fois, que ce soit d’un côté ou de l’autre les acteurs ne furent que très minoritaires. Mais pour que s’instaure un climat de guerre civile point n’est besoin que tous y participent…

Tout cela laisse un goût bien amer et ne fait que me confirmer dans mon total pacifisme.