Au moment où je me mets au clavier, notre cher président est
en train de causer à la télé. Évidemment je ne l’écoute pas. Il va de son élocution embarrassée parler de
ci, de ça et d’autre chose et quel en sera le résultat ? Une baisse de
popularité. Comme d’habitu-u-de…
Depuis deux ans, il ne se passe pas un jour sans qu’on nous
montre et nous fasse entendre M. Hollande inaugurant quelque chrysanthème et
prononçant avec un charisme d’huitre un discours mollasson propre à faire
sombrer dans un profond sommeil le plus excité des hyperactifs. Avec toujours
la même conséquence : une plongée dans les sondages.
Et si la solution était ailleurs que dans cette contre-productive
omniprésence ? Sa communication ne passe pas : il a beau faire du
scooter pour amuser la galerie, voir des inversions de courbe ou des
retournements partout, sortir de pathétiques blagounettes, rien n’y fait !
Comment ne pas en tirer les conséquences ?
Et si la solution était dans la disparition ? Soyons
clair : le seul but du politicien de
base est d’être élu et ensuite de se voir reconduit dans ses fonctions. Sauf à
être un total inconscient, il sait très bien que ce sont les circonstances qui
infléchissent la politique et non le contraire. Tout au plus peut-il proposer
des réformes sociétales, voire, s’il est téméraire, administratives qui, dans
le meilleur des cas mettent en fureur ses plus ardents opposants. Il a donc
intérêt à ne rien faire du tout ou, quand il est président, à laisser à son
premier ministre le soin de s’adonner à de suicidaires réformes de surface.
Ne rien faire, ne rien dire, ne serait-ce pas la seule
attitude à adopter pour accéder à ce graal qu’est la réélection ? Le
Français, et il n’est pas seul ainsi même s’il les possède à un degré éminent, a
deux caractéristiques principales : il est hostile à tout changement et
surtout oublieux. Admettons que M. Hollande disparaisse des écrans durant les
trois années qui viennent. Que se passerait-il ? Les gens ne garderaient
aucun souvenir de lui. A la trappe les animosités passées ! Rien à lui
reprocher ! Pas de bilan à lui opposer ! Que resterait-il ? Un
petit homme rondouillard au physique indifférent, mal à l’aise avec les mots,
un insignifiant rigolard impropre à déchaîner les passions auquel le Français
moyen pourrait sans trop d’effort s’identifier.
Ce serait jouable, non ?
Bien sûr, il ne fera rien de tout cela. Et c’est tant mieux.
Je lui souhaite de continuer sur sa lancée, de continuer de diviser la gauche
au point que toute union apparaisse inconcevable, de l’incarner afin que de
plus en plus s’en détournent, de radicaliser une opposition de droite
contrainte à renoncer à toute prise de position rappelant de près ou de loin le
socialisme durablement dévalorisé. En
écrivant ces mots, je sais que je pêche par optimisme… Mais pourquoi ne
rêverait-on pas ?