..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 7 avril 2014

Le cerisier à fleurs prouve que ce monde est mal foutu !





Pas plus tard qu’hier, le bon Didier Goux se plaignait dans un billet poignant de ce que les pétales des fleurs de son cerisier  s’étaient mis à choir comme neige en août normand. Je lui exprimai ma jalousie car ici, la fleur est encore bouton. Il fut reproché à l’ermite haut-normand d’avoir illustré son billet d’un cerisier fleurissant rose ; il s’en excusa au prétexte que Google ne lui avait offert que des floraisons de cette couleur avant de changer de photo.

Comme chacun sait (ou devrait savoir si chacun voulait bien s’en donner la peine),dans  le succès de M. André Claveau les couleurs de fleurs sont inversées :

Quand Nous jouions à la marelle
Cerisier rose et pommier blanc
J'ai cru mourir d'amour pour elle
En l'embrassant

Le cerisier fleurit  blanc, le pommier rose. C’est comme ça. Vous pouvez voter pour qui vous voudrez, ça n’y changera rien. Alors comment expliquer  que M. Google, homme dont il serait malvenu  de questionner le sérieux, offre à nos yeux médusés des cerisiers si roses ?  La réponse est simple : ces cerisiers à fleurs sont des arbres ornementaux importés du Japon connus par ceux qui les connaissent sous le nom de prunus serrulata.  Le Japonais, toujours avide de célébrations et d’excuses pour se piquer la ruche au saké, fête sa floraison lors de fêtes nommées Hanami (ou Ohanami). Les variétés qu’on cultive chez nous sont à fleur double et ne donnent  aucun fruit. J’en ai deux qui encadrent mon portail :


Cette photo fut prise le 6 mai dernier. On voit que la floraison n’est encore  que partielle ce qui prouve si nécessaire que le printemps est bien précoce cette année.

Mais, me dira le l’observateur attentif qui lit jusqu’à mes titres en quoi cet arbre magnifique prouve-t-il que nous vivons dans un monde imparfait ? Eh bien parce que magnifique, il ne le reste qu’une semaine. Ensuite les pétales tombent, couvrant le sol d’une épaisse couche rappelant les neiges de nos juillets les plus torrides. Et c’est scan-da-leux !  Car à quoi sert une beauté si éphémère, sinon à aviver nos attentes et à pleurer sa fuite ? Prunus serrulata tente bien de se faire pardonner l’automne venu en nous offrant l’or et la pourpre de son feuillage mais ça non plus ne dure pas. 

Dans un monde bien fait, la floraison s’étendrait sur des mois et les rutilances automnales nous mèneraient jusqu’au printemps….

dimanche 6 avril 2014

Êtes-vous préfectophobe ?



Les phobies constituent  un ensemble de maladies mentales très à la mode. En fait, s’il est peu de gens pour déclarer en souffrir, légions sont ceux qui en accusent autrui. Pour être taxé d’homophobie, de xénophobie ou de gauchophobie, un simple manque  d’enthousiasme face aux homosexuels, aux étrangers ou à M. Hollande suffit. Ce qui tend à banaliser nos bonnes vieilles phobies et à les vider de leur substance. Car la phobie est, selon Bobby*, une « crainte excessive, maladive et irraisonnée de certains objets, actes, situations, ou idées »  Etant moi-même affecté de cette curieuse phobie nommée vertige je sais de quoi je parle. Quand vous vous êtes trouvé, paralysé de peur, en train de bloquer un escalier  de fer à Rocamadour tandis que des dizaines de personnes vous agonisent d’injures parce que votre incapacité de bouger les boque aux degrés inférieurs, ou quand  vous êtes resté cramponné plusieurs minutes, tremblant, à la rambarde du chemin qui fait le tour du toit de la cathédrale de Chartres sous l’œil médusé de votre fille qui se demande ce qui peut bien vous arriver, vous êtes en mesure de faire le tri entre vraies phobies et phobies supposées.

Ce blog devient au fil du temps un blog scientifique dont les domaines de prédilection sont l’entomologie (piérides), la géographie et la médecine. Fidèle à cette volonté de vulgarisation, je vais donc traiter aujourd’hui  de cette maladie plutôt rare et insidieuse qu’est la préfectophobie.

Il est essentiel de préciser d’emblée que la préfectophobie ne saurait se confondre avec la casquetteàfeuilledechênophobie. Elle n’est qu’un cas particulier de cette dernière phobie qui déclenche chez qui en est affecté un sentiment de panique irraisonnée en présence de tout officier général, préfet ou commissaire de police en grand uniforme. Le préfectophobe ne s’affole qu’en présence d’un préfet ou, dans les cas les plus graves, d’un simple sous-préfet.

Cette maladie affecte plus de gens qu’on ne croit. Seulement, on peut en souffrir sans le savoir, surtout lorsqu’on évite les inaugurations, vernissages et autres raouts ou qu’on omet, allez savoir pourquoi, de vous y inviter.  Ainsi la plupart des préfectophobes quittent-ils cette vallée de larmes sans qu’aucune crise ne les ait affectés.  Seulement, il est important de savoir si on en est ou non atteint. Car nul n’est jamais totalement à l’abri d’une rencontre fortuite ou officielle avec ce type de haut fonctionnaire. Vos efforts en faveur de la sauvegarde du Niktamère à crête mauve-burne, la valeur de vos écrits (listes de courses, pense-bêtes, commentaires sur « Vu des collines » etc.)  peuvent vous valoir de la part de la république ce merveilleux acte de reconnaissance qu’est une décoration (Légion d’honneur, Mérité agricole, ordre des Arts et Lettres ou plus rarement décoration de la chambre du petit dernier). Imaginez donc que vos mérites soient ainsi reconnus et que,  pour donner plus de relief à la cérémonie, le préfet y soit convié ou même chargé d’épingler sur votre poitrine les insignes de votre distinction. Imaginez également  que vous soyez sans le savoir l’innocente victime de cette affreuse phobie. Que se passera-t-il ? Au lieu de recevoir avec calme et dignité tandis que vos yeux s’embrument l’accolade du fonctionnaire vous pâlirez, serez saisi d’un irrépressible tremblement, de l’écume apparaîtra aux commissures de vos lèvres avant que d’une voix rendue suraigüe par la terreur vous vous mettiez à  hurler « Là ! Là ! Un préfet ! Un gros préfeeeeet ! »;des gardes du corps  vous ceintureront et  vous évacueront vers l’hôpital psychiatrique le plus proche, ce qui devait être votre jour de gloire se transformant ainsi, pour vous comme pour votre entourage, en un jour de honteuse humiliation.

Comment éviter cela ? Eh bien en vérifiant de manière préventive que vous n’êtes pas atteint de cette redoutable phobie. Pour cela, procurez vous l’agenda du Préfet de votre département (quitte à arroser quelque fonctionnaire corrompu : on n’a rien sans rien). Accompagné de plusieurs robustes compagnons aptes à vous maîtriser et à vous évacuer en cas de crise,  rendez vous à une quelconque cérémonie qu’il honorera de sa présence. Si sa seule vue vous laisse de marbre,  n’en restez pas là. Car il se peut que la crise ne se déclenche que suite à un contact physique.  Toujours encadré  de vos accompagnateurs, approchez vous du préfet, et d’un air confiant  serrez lui la main en lui disant : « Alors, Lucien (vous vous êtes renseigné sur son prénom), ça boume ? Toujours dans la préfectorale à ce que je vois ! On peut pas dire que t’aies maigri, ajouterez-vous en lui tapant sur le ventre ». Si rien ne se passe, passez au test ultime : la bise que vous pratiquerez après avoir lancé un joyeux « Ah, j’suis tellement content de te r’voir que j’vais t’embrasser ». Si vous ne ressentez suite à la virile accolade, aucun symptôme, c’est que vous êtes exempt de toute préfectophobie. Vous pouvez donc attendre votre croix en toute quiétude. Dans le cas contraire, exigez qu’aucun préfet ne soit convié à votre cérémonie et continuez de vous procurer l’agenda de votre préfet afin d’éviter toute rencontre fortuite.

*C’est ainsi qu’une longue fréquentation  du Petit Robert m’a amené à le surnommer affectueusement.

samedi 5 avril 2014

Chic un ulcère !



Telle fut ma réaction lorsque le bon gastro-entérologue  me montra  sur l’écran certaines rougeurs affectant la paroi de mon duodénum qu’il qualifia d’ulcère. J’ai déjà évoqué ces sourdes douleurs qui depuis des  mois me laissent peu de répit.  La bâffrothérapie, la suppression du vin, du whisky, la prise de repas plus légers, rien n’y avait fait. Des analyses multiples, une échographie s’étaient montrées incapable de mener à un quelconque diagnostic J’ai beau être de nature patiente, tout cela commençait à m’agacer  bougrement et même à m’inquiéter. Mon généraliste à qui j’avais évoqué la triste fin de ma mère, morte il y a trente ans des complications d’un ulcère, avait, bien qu’il pensât mon mal psychosomatique, consenti à me prescrire une fibroscopie histoire de calmer mes angoisses.

J’en étais à envisager avec un calme teinté de mélancolie la présence en mes entrailles d’un de ces cancers du bidon qui vous rongent tranquillement avant de vous faire mourir dans des douleurs à côté desquelles entendre un discours de Mme Taubira  paraît supportable. L’important étant d’avoir suffisamment de temps pour terminer le ponçage du placo de ma cabane et de recouvrir murs et plafond de jolie peinture. Cela semblant acquis, c’est avec sérénité que je m’étais résigné à mon triste sort…

Voilà pourquoi je fus ravi qu’on me trouvât un ulcère. Surtout que de nos jours cette affection, jadis considérée comme chronique, se traite en deux coups de cuiller à pot. Quatre semaines de traitement et adieu l’ulcère ! Tout au plus un traitement d’antibiotique viendra s’y ajouter si les prélèvements opérés révèlent la présence d’une bactérie trop injustement méconnue sous le nom d’helicobacter pylori… Qu’on puisse avoir des cochonneries  pareilles dans l’intimité de notre duodenum en dit long sur la malignité du Créateur !

Le médicament prescrit est un inhibiteur de la pompe à protons. C’est tout de même pas rien !  Moi qui ne me doutais même pas que mon organisme comportait une pompe à protons ! De là à ce qu’on puisse l’inhiber…  Y’a pas à dire : la science est une chose merveilleuse ! Vive la science ! Bien que j’aie commencé de prendre ledit inhibiteur hier soir, il ne semble pas qu’il ait encore bien inhibé cette saleté de pompe car ce matin les douleurs sont toujours là. Je lui fais cependant confiance et regarde l’inhibition de la pompe comme acquise. Voilà où nous en somme en ce cinquième jour du mois d’avril où, s’il est légitime de lancer la chasse au proton, il faudrait être bien fou de se découvrir d’un fil !

PS : A la demande générale de DSL qui m'a rappelé une ancienne promesse, je vous prie de trouver ci-dessous, des images de mon hernie hiatale et de mon supposé ulcère auxquelles j'avoue ne rien comprendre mais qui me semblent refléter fidèlement ma beauté intérieure :



jeudi 3 avril 2014

Aux finances, ça sent le sapin !



On a un nouveau ministère. On sent que ça va chier ! Quand on met le père Michel (Sapin*) aux finances, la rigolade est terminée. D’ailleurs, il ira à Bruxelles expliquer à nos partenaires que la France c’est pas comme les autres pays : elle a besoin de déficit public comme la carpe d’air ou le lapin d’eau**. Parce que sans déficit elle ne peut respirer : son merveilleux système social qui fait envie au monde entier s’écroulerait avec les effets désastreux que l’on peut deviner… Il n’y ira pas à genoux, non ! La France est la deuxième économie de la zone Euro ! Il y ira avec la mâle arrogance du puissant dont les désirs sont des ordres. Et les partenaires diront oui, on comprend, vous, c’est pas pareil, vous n’êtes pas de ces gueux d’Espagnols, de Grecs, d’Italiens  ou d’Irlandais qui se voient contraints à mettre un frein, coûte que coûte, à leurs errances budgétaires, vous êtes la France, le pays citoyen des droits de l’homme républicains, celui qui depuis Neandertal montre le chemin à un monde un peu triste de ne pouvoir rêver l’égaler. Il vous faut combien au juste ? Combien de temps pour envisager l’éventuelle  possibilité d’un jour  rentrer dans les clous ? Combien de pognon pour continuer votre mission de phare de l’humanité ?  

Et si ça ne se passait pas VRAIMENT comme ça ? Si nos partenaires renâclaient à nous suivre ? Si nos créanciers commençaient à nous trouver critiquables et  pensaient qu’il est temps de mettre un peu d’ordre dans nos comptes ?  Mettez vous à leur place : l’être humain est de nature méfiante et les institutions, financières ou supranationales, sont constituées d’humains…

Supposons que vous avez une petite entreprise qui  fait un million d’Euros de chiffre d’affaire. Hélas, la conjoncture est dure, les danseuses  chères, votre train de vie dispendieux, bref depuis des décennies vous avez creusé un petit trou dans vos finances. Oh, pas grand-chose : même pas un an de CA !  900 000 € de découvert, c’est quand même pas la mer à boire. L’an prochain, vous ferez un effort : vous ne dépenserez que 4% de votre CA de plus que vos rentrées.  Une bagatelle. Il suffira de vous allonger 40 000 € pour faire la rue Michel (pas Sapin)… Vous n’aurez donc que 940 000 € de dettes au bout de l’an…  Vous allez donc voir votre banquier et bien entendu il vous dit…

En fait, il ne vous dit rien du tout, parce que, aussi curieux que ça puisse paraître, il y a longtemps qu’il vous a coupé toute facilité de caisse  et que suite à votre cessation de paiement vous vous êtes vu contraint à déposer le bilan. Votre doux sourire, votre cœur généreux, la beauté des danseuses que vous entretenez n’y ont rien fait. La vie est dure mais c’est la vie (Dura vita sed vita !).

Si nous avions des hommes d’état qui voient plus loin que le prochain scrutin, plutôt que de nous promettre un atterrissage en douceur sur les pistes de la prospérité retrouvée, ils nous promettraient du sang, de la sueur et des larmes ou, de façon moins lyrique, un sérieux serrage de ceinture pour que se redressent les comptes. Et ce à partir de dorénavant et jusqu’à nouvel ordre.  Seulement, à gauche ou à droite, nous n’avons que des politiciens au service de leur carrière et prêts à tout pour sauver ou reconquérir leur poste. On continuera donc à jouer les mendiants orgueilleux afin de ne rien changer jusqu’à la faillite finale quitte à verser, ce moment venu, bien plus de sang, de sueur et de larmes. Après nous le déluge ! Telle est notre vraie devise.

*Une nouvelle blagounette de M. Hollande ? Quand aux finances ou ailleurs, "Ça sent le sapin", ce n'est pas vraiment bon signe...

**Le vulgaire, quand il n’est pas socialiste,  dirait le contraire. Ne l’écoutons pas.

mercredi 2 avril 2014

Valls : à quand la démission ?



J’avoue que, dans un premier temps, voir M. Valls accepter la lourde et ingrate charge de premier ministre m’a étonné : voilà un gars qui n’avait pas peur d’aller se faire carboniser dans pareille galère.  Serait-il inconscient, le bougre ?  Et puis j’ai réfléchi…

En fait, la vérité est probablement plus complexe. Avoir été premier ministre fait très bien sur un CV. Ancien premier ministre des gouvernements parisiens, ça vous pose un homme (comme être de garenne vous pose un lapin).Regardez MM. Pompidou, Chirac  Balladur ou Jospin(non, pas Balladur ou Jospin !), ça les a même menés au sommet après une victoire électorale!  Mais comme disait Lao Tseu, le tout est de ne pas se faire mettre. Comment éviter cet écueil et atteindre votre but avoué : devenir khalife à la place du khalife ?

Il y a bien entendu la réussite. Vous vous voyez nommé alors que le pays va à vau-l’eau, que la majorité est à la ramasse et que le président joue les spéléologues dans les sondages. On admire votre courage, tout en mettant en doute votre bon sens. Et puis, pour x raison, arrive une reprise mondiale. Tout ne s’arrange pas, bien sûr, mais la nouvelle marge de manœuvre dont vous disposez  vous permet de proposer quelques mesures démagogiques propres à booster votre popularité. Le tout est d’en trouver une  bien attrayante pour le populo qui aille totalement à contre-courant de ce que le président est susceptible d’accepter. Il s’y oppose et vous en prenez prétexte pour démissionner, auréolé du prestige de vos succès. 2017 s’annonce bien…

Ensuite, il y a l’échec. Vous faites le dynamique, le déterminé, l’efficace mais les tendances sont têtues, la conjoncture est défavorable et tout va de mal en pis. Comme sœur Anne, vous ne voyez que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie mais, même  au loin, la reprise point ne se perçoit. Ce n’est pas l’idéal, ça reste cependant jouable : de plus en plus vous vous opposez au président. Fait-il une déclaration ? Vous en prenez le contrepied. Systématiquement. La situation se tend. Avant que l’indécis ne vous vire, vous opérez un départ à la Chirac : on vous refuse les moyens d’une politique propre à rétablir le pays, vous ne sauriez, dans l’intérêt de la France, le tolérer. Vous démissionnez et laissez à l’électeur le souvenir d’un homme courageux et honnête… 2017 vous sourit d’autant plus que Pépère se vautre …

Il me semble donc, mais peut-être y a-t-il du machiavel en moi, que la question de la démission de M. Valls n’est qu’une question de timing.  Maintenant, il est certain que, de son côté, notre estimé président a bien un plan tordu en réserve pour, au moins dans le premier des scénarios envisagé, briser net les reins de ce petit salopiaud…