Les gens de la gauche socialiste m’amusent (quand ils ne me
désolent pas). Je lisais l’autre jour chez un blogueur qui soutient bec et ongles M. Hollande que l’actuelle
majorité avait le droit de changer la France sous prétexte qu’elle avait été
élue. Ainsi, être majoritaire autorise à piétiner les valeurs et convictions
des minoritaires. Mais attention pas de
tous les minoritaires.
La
feuille de route du gouvernement sur l’intégration
tout en proclamant haut et fort son
hostilité au multiculturalisme (tu parles, Charles !), recommande que soient
promues les langues des minorités immigrées, ceci pour le plus grand
rayonnement de la France (Ben tiens !). Elle préconise une meilleure mise en
évidence du rôle (qu’on suppose fondamental) de l’immigration dans la
construction du pays. Intégrer en
diversifiant ne paraît aucunement paradoxal.
On se montre à l’écoute du lobby LGTB qui ne représente qu’une
infime partie d’une faible minorité.
On pourrait multiplier les exemples de minorités qui ne sont
pas en butte à l’ostracisme de nos amis de la gauche socialiste. Bref, il est des minorités
qu’il convient de bichonner tandis que l’on fustige cette minorité rétrograde
que constituent les catholiques pratiquants et leurs valeurs surannées. Notons
au passage que s’il est de bon ton, pour la gauche socialiste, de condamner les positions réactionnaires des
catholiques, il est hors de question de
signaler que sur bien des points musulmans et juifs les partagent.
Comment expliquer cette attitude à géométrie variable face
aux minoritaires ? C’est simple : par calcul politicien, on courtise
les minorités que l’on estime susceptibles de se rallier au panache rose, on vilipende
celles dont la conquête semble impossible. Que cela puisse mener à l’exacerbation des
passions qui parcourent le pays, qu’importe ? Que cela mène à détruire le
semblant d’unité culturelle qu’il a fallu des siècles pour établir, qui s’en
soucie ? Car le pays, sa culture, son unité qu’en ont-ils à faire ?
Leur but est autre.
L’essentiel n’est-il
pas, comme le répète à l’envi certain blogueur, de gagner les élections ?
Reste à savoir pour quoi faire au juste. Établir la justice sociale ? Même
en admettant que l’expression ait un sens, est-ce vraiment à l’ordre du jour ?
A supposer qu’on le souhaite, en aurait-on les moyens ? Faire progresser
la liberté ? Peut-on y croire quand chaque jour de nouvelles lois censées
protéger les plus faibles viennent museler toute expression en désaccord avec
la doxa ?
Il apparait de plus en plus clairement que, faute de grands
desseins, la gauche socialiste n’ait plus pour projet que de conserver le pouvoir.
Pour cela la stratégie est simple : diviser l’opposant et faire apparaître
les multiples minorités ainsi créées comme autant d’avatars du même monstre
hideux (droite) ou comme autant de sympathiques (on a besoin de leur alliance)
rêveurs (gauche).
Rassemblant autour d’elle une hétéroclite coalition de
minorités, la gauche socialiste peut ainsi, au prix de l’annihilation de toute unité
nationale, espérer se maintenir au pouvoir. « Emietter pour mieux régner » et « Après
nous le déluge » telles sont ses devises.