Un intéressant article
publié par le Huffington Post m’a
confirmé dans l’idée que les lois sur l’avortement étaient bien timides en ce
qu’elles faisaient de la naissance de l’enfant (ex-fœtus) une frontière à sa
mise en pratique. L’avortement est considéré comme un droit inaliénable
auquel on peut désormais avoir recours sans nécessairement se trouver dans une
situation de détresse particulière. Dire qu’il devrait n’être pratiqué que de
manière exceptionnelle fait de vous un individu pour le moins suspect.
Or donc, de quoi parle cet article ? Il traite d’une
publication de deux chercheurs en bioéthique,
Alberto Giubilini et Francesca Minerva dans le prestigieux Journal of Medical Ethics intitulé:
"After-birth
abortion: why should the baby live?" ("Avortement post-natal,
pourquoi le bébé devrait-il vivre?").
C’est vrai, ça ! Pourquoi devrait-il vivre ce petit con ?
Donnez-moi une raison, une seule raison (et une bonne s’il vous plait) !
Ces deux braves chercheurs estiment que "tuer un nouveau-né devrait être
acceptable dans tous les cas dans lesquels l'avortement est autorisé"
c'est-à-dire, en plus des cas de handicaps avérés, si la situation familiale
des parents ne leur permet pas de l’accueillir voire même s’il n’est pas
désiré.
Pour ces chercheurs, le bébé n’est pas à proprement parler
une « personne » en ce qu’il est incapable de développer des espoirs,
des objectifs et des rêves caractéristiques constitutives selon eux de la
« personne ». Définition certes intéressante mais qui refuserait la
qualité de « personne » a qui se montrerait incapable d’espoirs,
d’objectifs et de rêves avec pour corolaire la possibilité de l’avorter. On
peut alors se demander quels seraient les critères d’évaluation de ces
capacités. Est-il certain qu’un enfant de un, deux, trois ou quatre ans, voire
davantage, les possède ? Ne peut-on
pas envisager qu’il y ait dans ce domaine des possibilités de
régression ? Ainsi, certains
adolescents apathiques et un rien dépressifs ne pourraient-ils pas se voir
niées ces précieuses caractéristiques ? Serait-on alors en droit de les
supprimer ? Entendrons-nous un jour ce genre d’échange :
-
Alors, Mme Michu, qu’est-ce qu’il devient votre
deuxième ? Toujours au lycée ?
-
Ben non, Mme Chombier, j’ai eu recours à
l’avortement…
-
Comme je vous comprends, Mme Michu ! A
votre place je ne l’aurais pas gardé ! Surtout que vous ne saviez pas trop
qu’en faire pendant vos vacances aux Maldives.
Trêve d’humour noir.
Les chercheurs en question ont
déclaré qu’il ne s’agissait aucunement d’appeler à légiférer mais de susciter
un débat sur la question entre chercheurs. Mouais… N’empêche qu’il me paraît
dangereux d’engager la discussion sur de tels sujets.
L’analyse que donne l’auteur de l’article des éventuelles conséquences
d’une telle conception de la « personne » est très intéressante. Je
ne saurais donc trop vous engager à le lire ainsi que la publication qui l’a
suscité (si vous lisez l’anglais, bien entendu).