Ainsi chantait M. Robert Zimmerman dans les années soixante.
La récente « affaire » des
policiers municipaux de Cogolin dont on a récemment dénoncé le penchant
pour les boissons alcoolisées et dont le chef s’est vu retirer son permis ne
fait que confirmer que le changement continue.
Je dis ça en pensant à L. je l’ai connu dans les années
soixante-dix. Mon père l’avait embauché comme policier municipal dans la
commune dont il était secrétaire général de mairie. De nombreuses raisons
favorisèrent cette embauche : ami d’un de mes oncles, L. était Breton et ancien de la Marine
Nationale. Népotisme, communautarisme et esprit de corps, toutes les tares de
la société d’antan concoururent à sa sélection. Sans compter qu’il bénéficiait
d’excellentes références de la mairie où il exerçait précédemment.
C’était un homme sympathique, pas du genre à refuser de boire un coup de temps à autre. En fait,
chaque fois qu’il m’arrivait de le croiser, il me proposait d’aller s’en jeter
un petit. Et comme je le croisais souvent… Ce qu’avait omis de
signaler le maire qui l’avait si chaudement recommandé c’est que L. avait comme
qui dirait un « léger » problème de boisson. On comprend l’édile :
vu la difficulté qu’on rencontre à se défaire d’un fonctionnaire territorial
qui pose problème, le mieux est encore de le couvrir de louanges afin de
faciliter son embauche ailleurs.
A force de petits coups de temps à autre, L. avait tendance
à finir la journée rond comme une queue de pelle. Il arriva un jour que les
gendarmes du coin furent étonnés de voir sa voiture maladroitement garée sur le
bord d’une route. Ils s’arrêtèrent donc et trouvèrent L. assoupi au volant dans
un état d’ébriété avancé. Ils ne parvinrent pas à le réveiller et, en manière
de plaisanterie, histoire de voir la tête qu’il ferait à son réveil en
constatant sa disparition, se contentèrent de prendre son arme de service. On savait rire en ce temps-là…
Pas de scandale, pas de retrait de permis, juste une farce
entre presque-collègues. Ainsi allait le monde avant que tout ne devienne
dramatique…