Le scandaleux assassinat (meurtre m’a paru un
peu faible et homicide scandaleux) d’un malheureux gamin a récemment attiré notre attention sur la situation
dramatique de ceux qui se proclament « antifascistes ».
Il semblerait que leur principal problème fût la rareté de leur ennemi. Du coup, ils se
voient contraints à s’en prendre à des gens dont le seul défaut est d’avoir des
opinions différentes des leurs sur tel ou tel sujet. Le nombre de fascistes s’en
trouve considérablement augmenté mais cela ne va pas sans danger. En effet, s’en
prendre aux débonnaires jeunes gens de la "Manif Pour Tous", est une action certes méritoire mais qui ne prépare aucunement à la confrontation avec de véritables
nervis. J’en veux pour preuve le drame
récemment advenu rue de Caumartin.
Il serait grand temps que le gouvernement s’attaquât à cette
question. Quitte à passer pour un
antisocialiste primaire, la simple logique me pousse à contester les mesures qu’envisage
le gouvernement. En effet, la dissolution de groupuscules d’extrême droite n’aura
pour effet que de raréfier les ennemis déjà peu nombreux de ces
antifascistes auquel chacun reconnaît
tant de qualités et par conséquent de les contraindre à continuer de s’attaquer
à de braves gens dont le fascisme n’est
avéré qu’à leur yeux. De là à ce qu’ils en perdent toute crédibilité et
finissent par passer pour de hargneux trublions, il n’y a qu’un pas qu’on ne peut
souhaiter voir franchi par une opinion frivole. Sans aller jusqu’à susciter de nouveaux
groupuscules crypto-fascistes (le socialiste est homme de principes, ne l’oublions
jamais) afin de rétablir un certain équilibre, proscrire le peu d’organisations
qui existe est totalement contre-productif.
Puisqu’il est généreux, louable et utile de s’affronter aux fascistes
mais qu’il est cependant souhaitable d’éviter
les troubles publics que cela peut engendrer, ne serait-il pas envisageable que
notre bon gouvernement se chargeât d’organiser ces confrontations dans des
lieux spécialement équipés (on va bien ouvrir
des salles de shoot) ? Le problème
serait de séparer le bon grain de l’ivraie. Car s’il est évident que celui qui
se déclare « antifasciste » est forcément mû par un idéal généreux,
il se pourrait que tentassent de se mêler à leurs adversaires de simples voyous
avides de goûter aux plaisirs de la castagne sans plus que ça de motivations
idéologiques. Ce qui fausserait le jeu. Le côté fasciste devra donc, avant d’être
agréé passer un examen afin d’évaluer sa
nocivité profonde et son inculture
totalitaire.
Compte tenu du nombre de participants que les manifestations
d’ « hommage » à la jeune victime ont pu rassembler, on a lieu
de craindre que les rangs des fascistes soient plus clairsemés que ceux de
leurs adversaires. Il s’avérerait donc
nécessaire que des épreuves de sélection interne fussent mises en place afin que
seuls les meilleurs castagneurs puissent participer
aux confrontations officielles. Cela présenterait le double avantage d’améliorer
les aptitudes combatives des « antifascistes » (les cours de baston,
notamment à Sciences Po, étant d’un niveau souvent médiocre) et d’éviter que ne
se confrontassent des combattants par trop inégaux comme ce fut le cas rue de
Caumartin. Cette sélection pourra
paraître inadmissible à certains mais leurs convictions égalitaires leur
feront admettre qu’être à dix (ou plus) contre un peut manquer de fair-play.
Quoique tous les moyens soient bons pour extirper du ventre encore fécond de la
bête ses immondes fruits.
Reste à savoir si, afin de ne pas grever un budget déjà largement déficitaire et
de faire financer les lieux de combat par le prix des entrées, il ne serait pas
sage de les ouvrir au public. La réponse me semble devoir être positive. On
peut également se demander si les combats devraient être à mort ou se terminer
à la première fracture (les participants devant être obligatoirement casqués)
et si les confrontations devraient être individuelles, collectives ou les deux. Si faire participer des bêtes fauves à ces combats serait intéressant d'un point de vue purement spectaculaire, l'idée ne devrait pas être retenue : ces affrontements doivent rester hautement POLITIQUES et MORAUX. En ces domaines, il est difficile d'évaluer lions et tigres, sans compter qu'ils risqueraient de s'en prendre aux deux parties, ce qui nuirait à la clarté des débats.
Voilà ce qu’à mon sens devrait envisager un gouvernement
démocratique, soucieux d’ordre public,
et respectueux du droit des gentils à en découdre à coups de barre à mine avec les méchants.