Cet
article du Monde m’inspire de bien tristes conclusions. Si on lui ajoute
foi, deux groupes d’extrémistes se rencontrent dans un appartement où se tient une vente
privée de « vêtements de plusieurs
marques appréciées par les jeunes militants issus à la fois de l'extrême gauche
et de l'extrême droite. ». Curieuse précision, non ? Ne m’intéressant pas aux fringues, je me
demande ce qui peut, dans un pantalon, une veste ou une chemise séduire ces
deux extrêmes. Passons…
Les skinheads arrivent les derniers. Leurs vêtements ainsi
que des tatouages révèlent leurs sympathies « politiques ». A moins
que des tatouages et des particularités vestimentaires ne signalent celles de
leurs opposants, ces crânes rasés seraient donc plus facilement identifiables
que les gauchistes. On serait donc tenté de penser que les « antifascistes »
auraient commencé les invectives, comme l’avance l’article, se moquant de la
tenue des arrivants. Les défenseurs de
la démocratie sortent en défiant leurs adversaires « de venir en découdre dans la rue. » Ils sont quatre,
les fachos sont deux (sexiste que je suis ! Je compte la femme pour rien !).
Seulement, les hitlériens appellent du
renfort. Il faut croire que ces derniers ne sont pas nombreux puisqu’ils se
retrouvent sur la voie publique à quatre contre quatre. Un coup part. Le héros de
la démocratie chute, sa tête heurte un
poteau. Clément se meurt, Clément est mort !
C’est bien triste. Mourir, à dix-neuf comme à quatre-vingt
dix-neuf ans est mal considéré. Pour
bien faire, il faudrait être éternel.
N’empêche que tout ça ressemble plus à un choc de bandes
rivales qu’à une question politique. Entre vous et moi, se faire tatouer des croix
gammées sur le front relève-t-il de la conviction raisonnée ou de la simple crétinerie ?
S’en prendre, parce qu’on est quatre et
qu’ils ne sont que deux (machisme, cf. plus haut), à de pauvres idiots va-t-il instaurer
la sociale ?
Je renvoie ces imbéciles dos-à-dos. Leurs conflits et leurs
victimes n’ont pas plus d’intérêt que ceux qui opposaient naguère les gars de
Vas-y-en-Bérouette à ceux de Hardipetit-Foulamoitoute. Un triste fait divers.
Ce qui est triste et, si nous n’étions pas habitués à leurs lamentables
palinodies, affligeant, c’est de voir politiques et média monter en épingle ce
lamentable fait divers. On accuse, on amalgame, on dénonce, on met en garde, on
manifeste, on s’indigne, on vitupère, on condamne, on exige.
Tout ça c’est la faute à la liberté de parole ! On
commence par ne pas fusiller ceux qui n’acceptent pas les lois promulguées, on admet
que s’expriment ceux qui ont leur nation au cœur, et ça finit dans le sang, le
meurtre, l’assassinat ! On condamne l’extrême droite fanatique, on en passe au FN,
à une UMP trop conciliante, c’est tout juste si on ne réclame pas la
pendaison de l’innocent Bayroux. Au nom de la liberté !
Ben moi, qui n’ai d’autre envie que de vivre dans un pays où
règnent paix et prospérité, au milieu de gens qui mènent une vie digne et
laborieuse, voir les déferlements de connerie mortifère de nos « consciences »
de gauche, ça me fout la gerbe. Leur récupération larmoyante de la mort d’un
pauvre jeune un peu con m’écœure. Qu’en
ont –ils à foutre ? Des jeunes, il
en meurt tous les jours. En fait-on un plat ? Chaque mort, aussi triste et
accidentelle soit-elle, bouleverse-t-elle le cœur ultra intéressé sensible
de nos politiques de gauche ?
Il y a des moments où on a envie de se retirer loin de tout,
au sein de jolies collines où les homicides ne sont le fait que de fous…