Jardinage et bricolage sont les deux mamelles de la
retraite, comme aurait dit le bon Maximilien
de Béthune si, au lieu de s’occuper de près puis de loin des affaires de la
France jusqu’ en son grand âge, il s’était occupé de ses oignons.
Ainsi, moi qui vous parle ai-je consacré beaucoup de mon
temps à préparer mon terrain en vue de prochaines semailles. Activité aussi
noble et indispensable qu’éreintante. Bêcher, passer la griffe encore et
encore, répandre de l’engrais élève l’âme et brise les reins. C’est également l’occasion
de plus ou moins étonnantes découvertes. La photo ci-dessus en témoigne.
Les deux objets oblongs et passablement oxydés qu’on peut y
voir sont des balles de fusil de guerre. Dans une province qui vit les Alliés
débarquer et les Allemands contrattaquer, la présence de munitions non
percutées dans le sol n’a rien de particulièrement étonnant. Il est à espérer qu’un coup de bèche ou de
griffe vigoureux n’aille pas faire exploser quelque obus ou bombe oublié ou
larguée là par un artilleur distrait ou un bombardier maladroit avec les
conséquence qu’on devine sur la pérennité de ce blog et la longévité de son
auteur.
La seconde trouvaille est une médaille pieuse en aluminium. Il
s’agit en fait de la deuxième que je trouve. La première, du même métal, était
une banale médaille miraculeuse et je ne me souviens pas de ce que j’ai bien pu
en faire. Celle de la photo, en revanche, est moins commune en ce que sur
une de ses faces elle invoque Notre-Dame
de la Délivrande et sur l’autre Notre-Dame de Lourdes, plaçant ainsi son heureux propriétaire sous une double
protection, l’une locale et l’autre plus universelle.
Je ne sais pas si je continuerai de trouver des médailles
dans mon potager mais le simple fait d’en avoir trouvé deux m’intrigue déjà. J’en
suis à me demander s’il n’existerait pas localement une tradition consistant à en
enterrer dans les jardins afin d’y favoriser la pousse des légumes… Peut-être
accusé-je injustement de superstition de braves paysans ayant tout bonnement
perdu ces objets. Après tout, j’y ai bien retrouvé un bracelet par moi offert à
ma compagne et qui l’y avait perdu suite à une défaillance du fermoir…
La dessus, je souhaite à tous mes lecteurs en activité de
bien profiter de ce jour de congé. Je ne leur souhaite pas un bon défilé vu que
je soupçonne, allez savoir pourquoi, leur grande majorité de n’être que
moyennement adeptes de réjouissances syndicales.