On se fait parfois une mauvaise idée de la justice. Dire
qu’un sondage CSA du 05 février 2006 pour Le Parisien/Aujourd’hui en France
révélait que 65 % des français affirmaient avoir peur de la justice ! Mais
ça c’était avant ! Quand on n’était pas informé.
Grâce à l’ « Affaire du mur des cons » nous
avons appris à les connaître et conséquemment à les apprécier.
Les passages en
italiques qui suivront seront tirés du
communiqué de presse du Syndicat de la Magistrature.
Vous et moi avions tendance à considérer la magistrature comme un corps
sérieux frisant l’austère et pour tout dire plutôt chiant. Il n’en est rien.
Les magistrats sont en fait de joyeux drilles branchés déconne. Laissons les
parler : Que nous apprend Atlantico au juste ? Que
certains membres du Syndicat de la magistrature pratiquent entre eux la satire
et l’humour potache ? Quel scoop ! Visiblement ce syndicat a un problème de
communication : le fait que certains de ses membres soient farceurs
échappe parfois au grand public alors que pour eux c’est une évidence.
Toutefois,
il est une chose sur laquelle nos vaillants juristes ne badinent pas : la
frontière entre l’espace privé et l’espace public. Quoi de plus honteux que de
divulguer des images volées dans un lieu
privé ?
Il faut bien
le reconnaître, ce « Mur des cons » n’est qu’un souvenir remontant
aux heures les plus sombres du Sarkozisme (et par conséquent de notre histoire),
il ne faut y voir que des vestiges d’un
temps où la justice était sous pression permanente et où les magistrats
faisaient l’objet d’attaques violentes et démagogiques. Ce temps est
révolu, Dieu merci, et, si le mur subsiste, on peut certainement en faire
porter la faute sur l’impéritie du service de nettoiement.
Il y
a cependant un passage de ce joli communiqué qui me fait un tout petit peu
tiquer : Et bien évidemment aucune
atteinte à l’impartialité, les blagues drôles ou de mauvais goût des uns n’engageant
pas les décisions des autres. On est en droit, vu la formulation de
supposer que les uns, auteurs de blagues, ne prennent aucune décision,
celles-ci étant uniquement prises par les autres qui cultivent le bon goût et
évitent jusqu’à la blague drôle. Que peuvent donc bien faire les uns ?
Seraient-ils abouliques ? Payés à ne rien foutre (sinon blaguer) ?
La paranoïa
n’est pas de mise dans ce beau syndicat : Nous ne nous posons pas en victimes. Certains diront que ce refus s'explique par le fait que les victimes, avec eux, n'ont pas le beau rôle. Ce sont de mauvaises
langues, ne les écoutons pas. Seulement, sans être victime rien n’empêche de
dénoncer ses bourreaux : Est-ce bien
un hasard si ce document concernant un affichage tombé en désuétude depuis
plusieurs mois, a opportunément atterri sur le site d’information "Atlantico", "classé à droite", et si ce
non-évenement est relayé par une certaine presse ainsi que par l’ancien
secrétaire général du syndicat Synergie Police - aujourd’hui député UMP - et
par l’IPJ, dont nous avons combattu avec force les idées pendant toutes ces
années... Et on ne peut que leur donner raison : une INCERTAINE presse
« Classée à gauche » ne serait pas allée dénoncer ces
peccadilles !
Et puis
l’objet du délit va disparaître : Dès
lors que cette « private
joke » est devenue publique, elle n’a évidemment plus lieu d’être.
A croire que si cette « private
joke » (notons au passage le bilinguisme du (ou des) rédacteur(s)) était
restée privée elle aurait tout lieu de continuer d’exister.
Je vous le disais,
nos magistrats, ou du moins certains d’entre eux, sont de joyeux drilles en compagnie desquels
on ne s’ennuie jamais. Pas tellement à cause de leur mur des cons mais plutôt
du comique involontaire de sa défense. Est-il cependant rassurant de savoir que
de tels gens pourraient un jour être appelés à nous juger ?