Il semblerait qu'il neige !
..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.
vendredi 25 janvier 2013
Sittelle torchepot : le retour !
Non seulement les verdiers ont fait leur réapparition mais
ce matin j’ai eu la surprise de voir arriver au resto une sittelle torchepot !
Ce joli petit oiseau n’est pas très sociable. Il a soin de virer tout le monde
lorsqu’ilvient faire ses courses. Car il ne mange pas sur place comme un
vulgaire moineau. Il sélectionne de
grosses graines qu’il emporte dans son bec après avoir jeté à terre toutes
celles qui ne lui convenaient pas. Ça permet aux autres espèces de se nourrir
au sol tandis que Mme Sittelle prend ses aises à l’étage.
Notre Sitelle, tenant dans son bec une graine |
Le nom de torchepot lui viendrait de ce que pour nicher elle
choisirait des trous divers dont elle réduirait l’entrée en appliquant à son
pourtour de la boue séchée.Un torchis, en quelque sorte.
Avec cette dernière apparition, notre troupe aviaire est
presque au complet : moineaux, verdiers, mésanges bleues et charbonnières,
rouges-gorges, pinsons, tourterelles, sitelle ont fait acte de présence. Manquent les chardonnerets. Peut-être
sont-ils morts d’indigestion suite à la consommation immodérée de graines d’œillets
d’Inde qu’ils firent dans mes jardinières de fenêtres au début de l’automne ?
jeudi 24 janvier 2013
Maï Manac’h, un parcours atypique
Sur ce tableau, Lady Mond, âgée, porte le diadème de diamants qui fut celui de Joséphine pour le couronnement de Napoléon |
J’avais entendu parler d’elle par ma mère qui était du
village voisin. Sous le non de Lady
Mond. Selon les racontars, cette fille de Belle-Ile-en Terre aurait épousé un richissime Lord anglais
suite au défi qu’il lui aurait lancé de traverser nue une rue de Paris.
Quoique séduisante, l’anecdote était fausse. Cependant elle
reflétait l’idée qu’on se faisait dans le voisinage de cette grande dame :
une cocotte 1900 qui avait réussi au-delà de toute espérance.
Née en 1869 à Belle-Isle-en Terre, Maï Manac’h, ou Marie
Louise Le Manac’h pour l’état civil, était la sixième d’une fratrie de neuf, son père un modeste meunier. La vie paysanne ne lui inspirant qu’un enthousiasme
relatif, elle part bien vite travailler dans un hôtel à Saint-Brieuc et à
dix-huit ans elle arrive à Paris. Pour y vendre des fleurs dans la rue…
Toujours est-il qu’en 1893 elle se trouve condamnée à deux mois de prison pour
attentat à la pudeur. Ces temps étaient
rudes pour les fleuristes ! Un
rien, une peccadille et toc : en prison. Juste pour avoir fait, lors d’un banquet, le tour de la salle de
restaurant nue sur les épaules d’un convive suite à un pari.
Elle rencontre ensuite un fort des halles nommé Gougenheim
qu’elle suivra à Londres où il deviendra marchand de légumes et l’épousera
avant de mourir en 1900 des effets conjugués de la tuberculose et d’une
cirrhose du foie. La vie s’acharne sur elle, mais elle ne se laisse pas
décourager.
Peu après son veuvage le destin lui fait signe sous la
forme d’un Infant d’Espagne, Antoine d’Orléans, duc de Galliera qu’elle
rencontre à l’hôtel Savoy de Londres.
Établissement où, comme on sait, se mêlent habituellement veuves de marchands
de légumes et princes de sang. Elle devient sa maîtresse officielle et mènera
grand train, à Paris comme à Londres.
A Belle-Isle elle achète une
maison avec l’argent qu'elle dit tenir d'un défunt et riche mari. Maï
sera même reçue en audience par le pape Pie X… Mais hélas, si femme varie, il
arrive qu’homme en fasse autant. Les deux tourtereaux se quittent en 1906 après
qu’elle eut châtié l’infidèle à coups de poings et d’ombrelle tandis qu’il
sortait d’un magasin. S’ensuivit un procès…
Mais la pauvre Maï, qui n’était déjà plus si pauvre, n’était
pas au bout de ses félicités. En 1910, elle rencontra à Londres un certain Robert
Mond, chimiste, industriel, égyptologue et, ce qui ne gâte rien, immensément
riche. On le surnommait « le roi du nickel ». Ce fut le coup de
foudre. Elle devint sa maîtresse et l’impétueux Bob l’épousa en 1922. Douze ans
de réflexion évitent bien des erreurs… C’est alors la grande vie : Paris,
Londres, Dinard et Belle-Isle où pour ses 60 ans, le généreux robert lui offre
le château de Coat-an-Noz
(Le bois de la nuit). Bijoux, palais, Rolls-Royce, voyages, vie sociale
brillante, Maï est avec l’âge devenue la princesse qu’elle rêvait
d’être.
Le château de Coat an noz |
Hélas, le brave Sir Robert (le roi l’avait anobli en 1932)
mourut en1938, léguant l’essentiel de sa fortune à ses filles d’un premier
mariage sans pour autant laisser Maï dans le besoin.
Se sentant isolée au fond des bois, elle se fit peu après
construire, sur la place du village, un nouveau château. On installait la toiture lorsque la brave
Lady s’aperçut que ledit château se trouvait bien trop près de la route. Qu’à
cela ne tienne, elle le fit démonter entièrement et reconstruire quelques
mètres plus loin. A 70 ans Maï demeurait capricieuse !
Le château de Belle-Isle |
Incarcérée quelques mois
au début de l’occupation (elle était Anglaise !), elle mourut en
1949 à l’âge respectable de 80 ans dans le village qui l’avait vu naître,
grandir puis revenir immensément riche.
Un livre
retrace sa vie. Malheureusement,
l’auteur y montre, à mon sens, plus de bonne volonté que de talent. La tâche
n’était pas aisée car il semble que malgré son extraordinaire destin, Maï
n’ait, avant son second mariage, laissé que peu de traces…
mardi 22 janvier 2013
Pour en finir avec La Guerre et la Paix
Me voici à trente pages de la fin. Il est temps d’en
tirer les leçons ultimes.
En fait, écrire un chef-d’œuvre de la littérature
mondiale est plus simple qu’il n’y paraît :
· Prenez une palanquée de princes,
comtesses, comtes et princesses
· Affublez-les de noms à coucher
dehors avec un billet de logement afin que s’établisse une heureuse confusion
· Prêtez-leurs des amours, des soucis
et des caractères changeants
· Relatez quelques scènes de la vie
mondaine à Saint-Pétersbourg et à Moscou
· Ajoutez-y quelques autres de la vie aristocratique campagnarde
· Narrez quelques batailles célèbres
auxquelles vous aurez soin de faire participer certains de vos comtes et
princes ainsi que des personnages réels comme Napoléon, le Tsar Alexandre ,
Koutouzov et d’autres de moindre importance
· Concoctez de longs et fumeux exposés
sur ce qui fait l’histoire ou ce qui décide des batailles
· Mélangez le tout
Si vous avez bien suivi la recette, vous devriez
obtenir un chef-d’œuvre tout à fait acceptable. De ceux dont toute personne
dotée d’un vernis de culture a entendu parler, parfois acheté, évité
scrupuleusement de lire et ne parle qu’avec la révérence qui s’impose
Votre chef-d’œuvre ne ressemble à rien ? Il est tout bonnement illisible ? N’en soyez pas trop chagrin : après
tout, il n’y a qu’un Tolstoï et ce n’est pas vous. Il existe de pires
malheurs !
lundi 21 janvier 2013
C’est facile pour personne !
Pinson et mésange se restaurent |
La neige tombe à gros flots cons. Et elle tient, la vache ! Les pauvres
zoziaux se les gèlent. Moineaux, pinsons, mésanges, tourterelles se pressent au
restau. Une disparition inquiétante cependant : où sont passés les
verdiers ? Les chats du coin se seraient-ils spécialisés afin d’éradiquer
cette espèce maudite ? Auraient-ils succombé en masse à une maladie
spécifique ? On voit cependant que le temps s’est réchauffé : les
zoziaux ne gonflent plus leurs plumes aussi paraissent-il avoir suivi avec
succès une cure d’amaigrissement express.
Ils ne sont pas seuls à souffrir ! Regardez ce pauvre
break. Comme peu à peu la neige recouvre sa carrosserie et ses vitres. Que
fait-il hors de son garage (récemment équipé de magnifique portes d’un blanc
éclatant) ? En aurait-il été
expulsé pour loyers impayés ? Son propriétaire, par négligence, aurait-il
omis de l’abriter des froidures ?
Allez savoir…
Triste saison pour les breaks ! |
Quoi qu’il en soit, il faudra bien qu’il réveille son
moteur, s’ébroue, se réchauffe car une mission digne de lui l’attend : cet
après midi, il doit se rendre à Avranches. Presque cinquante kilomètres. Avec l’espoir que d’ici là, le réchauffement
et la circulation auront dégagé les routes. Tout ça pour aller voir un
anesthésiste, ethnie dont la conversation n’est pas toujours fascinante.
La vie est parfois dure dans les collines !
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