Hier soir je critiquai le bon M. Erner et sa volonté de voir Miss France
représenter la diversité de la France d’aujourd’hui. Et ce sur des critères uniquement raciaux. Vu qu’il n’y a qu’une seule Miss France, ce
noble but me semblait difficile voire totalement impossible à atteindre.
Nos amis antiracistes se plaignent également de voir sur nos
beaux écrans de télé beaucoup trop de faces de craie. Je comprends leur frustration. Seulement, les critères raciaux sont-ils suffisants pour rendre
compte de la merveilleuse diversité de notre société ? N’existe-t-il pas d’autres
traits spécifiques que devraient posséder présentateurs et animateurs afin de
constituer un échantillon représentatif de la population française ?
Je n’en dresserai pas une liste exhaustive mais il me semble
que tenir également compte du sexe, de l’âge,
de l’origine sociale, du niveau d’éducation, de la situation professionnelle, des
préférences sexuelles, des habitudes alimentaires et/ou hygiéniques, de l’état
de santé, de la taille, de la corpulence, de la couleur des yeux et/ou des
cheveux, de l’origine géographique serait un minimum.
Prenons quelques exemples simples. Comment tolérer, dans un
pays où 30 % des gens fument qu’aucun, je dis bien AUCUN présentateur n’apparaisse
à l’écran clope au bec ? Comment justifier qu’avec 10 % de buveurs excessifs
il soit si rare de voir le journal présenté par une journaliste bourrée ? Alors que la maladie d’Alzheimer touche de
plus en plus de Français, comment expliquer que jusqu’ici je ne me souvienne
pas avoir vu une personne qui en était atteinte commenter le moindre match ?
Et je n’évoque qu’un critère ! Négliger que ceux-ci se combinent serait manquer de
rigueur. Il faudrait en tenir compte
dans le recrutement. Vous me direz qu’une présentatrice noire de 57 ans ans,
dont les parents seraient agriculteurs, ayant un niveau d’instruction secondaire,
au chômage (elle ferait ça pour se désennuyer), bisexuelle, aimant le
pot-au-feu, fumeuse et buveuse excessive, souffrant de diabète, mesurant moins
d’un mètre cinquante, obèse, aux yeux vairons, blonde et née en Franche-Comté
ne permettrait pas à grand monde de se reconnaître. Pas plus que ne le ferait
un commentateur de race jaune, âgé de 42 ans, issu de la haute bourgeoisie
financière, diplômé de l’ENA, ancien PDG d’une multinationale, hétéro, végétarien
et non fumeur, asthmatique, d’un mètre quatre-vingt-sept, maigre aux yeux
verts, blond et originaire du Nord-Pas-de-Calais.
Tout ça pour dire que plus on tendra à faire des gens de la
télé des échantillons représentatifs de la réalité française moins ils la
représenteront. D’ailleurs sont-ils là pour ça ? Est-ce que j’exige que ma factrice me
ressemble ? Vais-je faire mes courses chez Leclerc parce que le personnel
y représente fidèlement ou pas la diversité de la France d’aujourd’hui ? Si
ma coiffeuse était homosexuelle en serais-je mieux ou plus mal coiffé ?
Les revendications des antiracistes sont aussi incomplètes que peu pertinentes