..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 14 décembre 2012

Représentativité



Hier soir je critiquai  le bon M. Erner et sa volonté de voir Miss France représenter la diversité de la France d’aujourd’hui. Et ce sur des critères  uniquement raciaux.  Vu qu’il n’y a qu’une seule Miss France, ce noble but me semblait difficile voire totalement impossible à atteindre.

Nos amis antiracistes se plaignent également de voir sur nos beaux écrans de télé beaucoup trop de faces de craie. Je comprends leur frustration. Seulement, les critères raciaux sont-ils suffisants pour rendre compte de la merveilleuse diversité de notre société ? N’existe-t-il pas d’autres traits spécifiques que devraient posséder présentateurs et animateurs afin de constituer un échantillon représentatif de la population française ?

Je n’en dresserai pas une liste exhaustive mais il me semble que tenir également compte du sexe, de  l’âge, de l’origine sociale, du niveau d’éducation, de la situation professionnelle, des préférences sexuelles, des habitudes alimentaires et/ou hygiéniques, de l’état de santé, de la taille, de la corpulence, de la couleur des yeux et/ou des cheveux, de l’origine géographique serait un minimum.

Prenons quelques exemples simples. Comment tolérer, dans un pays où 30 % des gens fument qu’aucun, je dis bien AUCUN présentateur n’apparaisse à l’écran clope au bec ? Comment justifier qu’avec 10 % de buveurs excessifs il soit si rare de voir le journal présenté par une journaliste bourrée ?  Alors que la maladie d’Alzheimer touche de plus en plus de Français, comment expliquer que jusqu’ici je ne me souvienne pas avoir vu une personne qui en était atteinte commenter le moindre match ?

Et je n’évoque qu’un critère ! Négliger  que ceux-ci se combinent serait manquer de rigueur.  Il faudrait en tenir compte dans le recrutement. Vous me direz qu’une présentatrice noire de 57 ans ans, dont les parents seraient agriculteurs, ayant un niveau d’instruction secondaire, au chômage (elle ferait ça pour se désennuyer), bisexuelle, aimant le pot-au-feu, fumeuse et buveuse excessive, souffrant de diabète, mesurant moins d’un mètre cinquante, obèse, aux yeux vairons, blonde et née en Franche-Comté ne permettrait pas à grand monde de se reconnaître. Pas plus que ne le ferait un commentateur de race jaune, âgé de 42 ans, issu de la haute bourgeoisie financière, diplômé de l’ENA, ancien PDG d’une multinationale, hétéro, végétarien et non fumeur, asthmatique, d’un mètre quatre-vingt-sept, maigre aux yeux verts, blond et originaire du Nord-Pas-de-Calais.

Tout ça pour dire que plus on tendra à faire des gens de la télé des échantillons représentatifs de la réalité française moins ils la représenteront. D’ailleurs sont-ils là pour ça ?  Est-ce que j’exige que ma factrice me ressemble ? Vais-je faire mes courses chez Leclerc parce que le personnel y représente fidèlement ou pas la diversité de la France d’aujourd’hui ? Si ma coiffeuse était homosexuelle en serais-je mieux ou plus mal coiffé ?

Les revendications des antiracistes  sont aussi incomplètes que peu pertinentes

jeudi 13 décembre 2012

Miss Gauloise



Il y a quelques jours Corto relayait un texte de deux antiracistes qui se plaignaient de ce que les minorités africaines (Noirs et arabes du Maghreb) comptant selon eux 8 millions de personnes dans notre bel hexagone n’étaient pas représentées lors de l’élection de Miss France.

Ce matin, j’entendis la même thèse soutenue par M. Guillaume Erner  sur la RSC™. Cet homme d’exception qui ne rechigne pas à la tâche produit et présente une émission entre 10 h et 11 h intitulée « Service Public ». Après une double formation en sociologie et en prêt à porter féminin (peut-être n’y avait-il plus de place en boucherie-triperie), ce grand travailleur serait maître de conférences (dans sa première spécialité), et en plus de son activité sur France Inter, participerait à la Matinale de Canal plus et collaborerait à la chaîne I-Télé. Un petit gars prêt à travailler plus pour gagner plus ? Peut-être mais un gauchiste pur jus.  Grand travailleur doublé d’un grand esprit, le brave Guillaume, avant de rentrer dans le vif de son sujet, fait profiter les auditeurs des résultats de ses réflexions sur l’état du monde. Ses aperçus sont souvent d’une rare niaiserie.

Or donc, ce matin, M.Erner était chiffonné. La question qui le taraudait était la suivante : «Qu’est-ce qui ne va pas avec Miss France ?» Il ne parlait pas de l’institution mais de l’heureuse élue de l’année, une certaine Marine Lorphelin que je ne reconnaîtrais pas si je la croisais à la boulangerie tant ce genre d’actualité me passionne. Avec un humour digne de ces comiques qui font pitié, il repoussa d’abord quelques improbables raisons. Il finit par cracher le morceau : cette Miss ne représentait pas la France d’aujourd’hui si diverse. Symbole d’une « France figée » (sic) ce n’était pas Miss France 2013 mais « Miss Gauloise » (re-sic)! Formule douteuse, car « Gauloise » s’opposerait à « Française » et non à France. A moins qu’il n’ait voulu faire une pub cachée pour une marque de cigarettes qui a ses beaux jours derrière elle. Allez savoir…

Sans vouloir insinuer que ce brave Guillaume serait un imbécile, on est en droit de se demander comment une Miss pourrait représenter la France d’aujourd’hui. Devrait-elle être Noire ? Arabe ? Asiatique ? Peau-rouge ? En ce cas, elle serait encore moins représentative, vu que les Blancs, aussi triste que ça semble à certains, sont encore une majorité dans ce pays. Devrait-elle être métissée de manière à ce que ses ancêtres se répartissent de manière proportionnelle au nombre que chaque minorité compte de membre dans la France d’aujourd’hui ? Outre que ce genre de personne risque fort de ne pas exister, l’absence de statistiques rendrait ce critère difficile à établir.

En fait, je crains que la question qui tarabustait ce brave garçon soit sans réponse : une Miss, quelle qu’elle soit ne saurait représenter un pays dans sa diversité. Ce n’est pas son rôle et c’est tout simplement impossible. C’est comme un président : il n’y en a qu’un, il n’est l’élu que d’une partie du peuple et ne saurait représenter les diversités raciales du pays.

M. Erner se pose des questions stupides sur des sujets sans intérêt : il a donc toute sa place à la RSC™.

mercredi 12 décembre 2012

Mission accomplie



Je voudrais mettre fin à la terrible angoisse qui étreint nombre de mes lecteurs. Contrairement à la rumeur qui désolait  Oulan-Bator où trois jours de deuil national étaient sur le point d’être annoncés, je ne suis pas décédé.  Je n’ai pas non plus été enlevé ni hospitalisé. Je n’ai pas non plus écrit d’ouvrage définitif sur le soi-disant Orient. Si depuis trois jours je n’ai donné aucun signe de vie bloguesque, c’est tout simplement que j’ai été pris par la réalisation d’un grand projet.

Depuis de nombreuses années j’en remettais la mise en œuvre mais samedi dernier je me suis décidé à mettre fin à tant de tergiversations : j’étais moralement  prêt, restait à assurer la logistique. Je le fis en me rendant chez Point vert.

Après trois jours de travail intense dans un froid glacial, je peux annoncer à la ville et au monde cette nouvelle capitale : j’ai refait l’installation électrique de mon garage-atelier !  Et je peux l’avouer je n’en suis pas peu fier, tant le défi était de taille.

Je donnerai quelques chiffres :
·         150 m de câbles glissés dans cinquante mètres de gaines
·         Des centaines d’attaches diverses
·         Des dizaines de trous forés et autant de chevilles et de vis
·         Quatre boites de dérivation
·         Quatre prises électriques
·         Trois points d’éclairage et leurs interrupteurs

Ces surhumains efforts qui me laissent les doigts gourds et enflés et le dos en compote étaient-ils justifiés ? Oui, car tout bon Français se doit de respecter les normes. Et, à ma courte honte j’avoue avoir vécus ces dernières années dans l’illégalité : en effet, circuits de prises et d’éclairage n’étaient ni différenciés ni correctement protégés. De plus, tout bon Français se doit d’éviter des dépenses inutiles à son système de protection sociale or la pénombre conjuguée au foutoir qui régnait dans ce local y rendait toute incursion nocturne particulièrement risquée.  Chaque fois que j’allais y chercher du bois ou quelque outil la nuit tombée je n’étais pas certain d’en revenir indemne. Ces craintes appartiennent désormais au passé.

Il ne me reste donc plus qu’à ranger tout le bazar qui l’encombre et à en changer les portes pour pouvoir bénéficier d’un garage digne de ce nom. Le seul problème c’est que chaque fois que j’en ai eu un à ma disposition  je n’ai jamais pu me résoudre à y rentrer la voiture…

dimanche 9 décembre 2012

Des avantages de l’amnésie littéraire



Que vais-je bien pouvoir  lire ? Alors que je suis sur le point de terminer le dernier Robert Rankin sorti courant novembre et que le rythme de publication de mon auteur favori ne laisse rien espérer avant fin 2013 cette angoisse m’a saisi. Elle fut fugace. En effet, j’ai l’embarras du choix.

Je peux renouveler mon abonnement à la médiathèque et commander à la Bibliothèque Centrale de Prêt de la Manche tous les ouvrages qu’ils n’ont pas et que recommandent mes blogueurs préférés. La responsable s’en fera un plaisir tant elle a intérêt à lutter contre la désaffection du livre et les menaces que cela fait planer sur son avenir professionnel.

Je peux lire les quelques classiques que j’ai récupérés lors du sabotage de la bibliothèque du collège qu’opéra ma chère directrice peu avant mon départ parmi lesquels « La Guerre et la paix » (ce qui ne se fait pas en cinq minutes) , « Martin Eden » de Jack London  et autres « Jane Eyre ».

Je pourrais aussi, pour le quarantième anniversaire de leur achat effectué en mai 1973, essayer de dépasser les  premières  dizaines de pages des deux tomes d’Ulysse. Seulement pour que cette célébration ne soit pas prématurée, il me faudra attendre le printemps prochain.

Mais j’ai surtout une source quasi-infinie de lecture : les centaines de livres que j’ai déjà lus et dont je ne garde absolument aucun souvenir.  Car je bénéficie (ou souffre)  d’une totale amnésie littéraire. Je suis infoutu de me souvenir ne serait-ce que du sujet de la quasi-totalité des livres que j’ai lu. A part bien entendu des documentaires dont le titre met normalement sur la voie. Au point que des esprits malintentionnés pourraient m’accuser de n’avoir pratiquement rien lu de ma vie. Alors que depuis que je maîtrise la lecture j’ai du lire des milliers d’ouvrages. Avant même de pouvoir lire, je tarabustais mon frère aîné pour qu’il lût pour moi. A l’adolescence, il m’arrivait de lire plusieurs livres par jour quand j’en avais le temps. Que reste-t-il de tout cela ? Rien ou presque.

Ce phénomène est d’autant plus intriguant  que ma mémoire est encombrée d’une multitude de faits historiques, de paroles de chansons, de poèmes, de tirades, d’anecdotes ou de chiffres qui me rendent redoutable en matière de quizz. Je me souviens de qui à écrit quoi mais pas de ce qu’il a bien pu y dire.

Un peu comme ce personnage de René de Obaldia qui ne lisait que sa collection du « Petit Gaulois » des années 1880 et prétendait qu’à peu près tout s’y trouvait, ma curiosité s’est émoussée. Et puis à quoi bon lire des nouveautés qui bientôt sombreront dans l’oubli ? Pour en donner de brillants aperçus à qui me lira ? Je n’en ressens aucune envie comme je doute d’en être capable. Si l’on ajoute à ça que je consacre moins de temps à la lecture, je crois bien avoir sous la main de quoi m’offrir  d’agréables moments livresques  jusqu’à la fin des temps. Ou plutôt exactement du mien.

samedi 8 décembre 2012

Les leçons de Montargis



Je ne vous ferai pas  l’historique du Père Noël vu que Nicolas a dès hier traité la question de manière aussi complète que déjantée.

Si je reviens sur l’ « affaire du Père Noël de Montargis » c’est que je la trouve particulièrement riche d’enseignements. Ce qui, à notre époque,  est particulièrement étonnant voire paradoxal vu qu’elle s’est déroulée dans une école endroit où les préoccupations sont souvent tout autres.

Pour ceux qui débarqueraient d’Oulan-Bator où y résideraient, je rappellerai les faits : Comme chaque année le Père Noël (ou du moins un type vaguement grimé en vieillard à barbe blanche et portant le costume censé être celui de ce personnage de fiction) devait venir apporter des cadeaux aux enfants de la Maternelle des Grands Clos. Suite aux protestations de familles musulmanes, la directrice décida d’annuler cette visite par "respect des différentes croyances et des valeurs de l'école laïque". Du coup tollé. La France s’émeut. Le maire et l’Inspection de l’Education Nationale désavouent la directrice au prétexte qu’elle est vraiment trop con  s’est montrée maladroite. La visite est rétablie. Youpi, cotillons, serpentins !

N’empêche que cette tempête dans un verre d’eau est instructive à bien des égards :

Elle révèle chez nos « enrichisseurs » protestataires

1.       Une incapacité à faire la différence entre la présence d’un personnage de légende s’inscrivant dans une tradition millénaire et pré-chrétienne (fête du solstice et tout et tout comme l’explique Nicolas) et un quelconque fait religieux
2.       Un refus d’intégrer les traditions du pays qui les accueille et leur volonté d’en tenir leurs enfants éloignés
Pour ce qui est de la directrice nous apprenons que :

1.       Pour elle la minorité prime sur la majorité
2.       Ses idées sur les croyances et les valeurs de la laïcité sont du niveau de celles des minoritaires qu’elle écoute

L’Inspection de l’Education Nationale où l’on a déclaré qu’il eut été préférable d’évoquer « des raisons financières et pédagogiques » pour expliquer ce changement de programme, pratique le jésuitisme avec tant de talent que c’en est suspect pour une institution prétendument laïque.

Le maire de Montargis, que ce soit, pensant à sa réélection,  à cause de l’émoi provoqué parmi la majorité des parents ou par simple bon sens s’est montré capable de raison.

La leçon à tirer de tout ça est que l’attitude des protestataires est totalement contre-productive. En s’attaquant par bêtise à une cible aussi anodine et généralement accepté que le Père Noël, ils sont mis en lumière les problèmes que pose et posera leur refus d’assimilation. Si, par faiblesse ou par esprit de tolérance une majorité de Français est prête à accepter d’autres coutumes si exotiques soient elles, elle n’est  pas nécessairement disposée à tolérer que des minorités viennent troubler la pratique des siennes. Plus les faits de ce genre se multiplieront, plus se développera l’animosité à l’égard des minorités qui en seront à l’origine. Ce qui est rassurant pour les extrémistes de tous bords et inquiétant pour l’harmonie de notre société.

DERNIÈRE MINUTE : J’apprends, car j’ai de bonnes lectures, que tout ça n’est que le résultat d’une rumeur infondée. Qu’en fait, la décision de ne pas faire venir le PN aurait été prise dès le 26 octobre lors du conseil d’école et cela pour des raisons purement économiques. Un mail aurait mis le feu aux poudres  sur le net faisant d’une décision économique une manifestation d’intolérance musulmane que le maire UMP (donc fasciste) aurait exploité à des fins nauséabondes.
ADMETTONS :
Il n’en reste pas moins que :
1.       La directrice a bel et bien justifié la décision par le « respect des différentes croyances et des valeurs de l'école laïque ». L’aurait-elle fait par pure folie ou bien parce qu’il existait des oppositions d’origine religieuse qui ont fait supprimer ce poste de dépense plutôt qu’un autre ?
2.       Des familles avaient l’an dernier refusé d’envoyer leur enfant à l’école lors de cette visite. Pour des raisons économiques ?
3.       Le fait que certaines villes aient choisi d’imposer des repas halal dans leurs cantines (pour des raisons économiques ?) rend ces « rumeurs » plausibles
Mon informatrice, toujours rassurante, signale que 61% des musulmans NÉS EN FRANCE fêteraient Noël. SEULS 39% ne le fêteraient pas !  Quand à ceux qui n’y sont pas nés, elle n’en dit rien.