..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 17 octobre 2012

Des limites de l’organisation



Je déplorais il y a quelques jours la perte de liberté que représentait pour moi l’organisation des vacances. On gagne en sécurité ce qu’on perd en improvisation. C’est un symptôme de sénescence. Sauf que, le désir d’organisation n’entraîne pas obligatoirement l’efficacité. J’avais passé plusieurs heures à sélectionner dans chaque ville-étape des hôtels pourvus d’un parking, d’une connexion internet, proches du centre-ville et acceptant les chiens,  le tout pour un prix acceptable (il y a belle lurette que la raison a déserté les hôteliers !). Ma sélection faite, j’avais opéré mes réservations  sur  un site Internet idoine. J’avais bien tout vérifié, du moins le croyais-je.

Ce matin, en bon geek, j’allai consulter mes mails et là une surprise m’attendait : le service de réservations m’annonçait que ne m’étant pas présenté à l’hôtel de Foix où j’avais réservé, ils se voyaient dans l’obligation de débiter ma Carte Bancaire du prix de la nuitée. Évidemment, c’était le meilleur et le plus cher des hôtels de notre périple. Je crus d’abord à une plaisanterie. Je vérifiai donc mes mails de confirmation. Je constatai qu’en effet j’avais réservé pour la nuit du 16 au 17 une nuit à Brive ET à Foix. Ce qui avait pour corolaire que nous n’avions pas de chambre pour le soir. J’appelai donc, le front rouge de honte, l’établissement de Foix, expliquai la situation  et retins une chambre. Je contactai également le service de réservation pour savoir s’il n’y aurait pas moyen d’obtenir des ménagements car cette étape fuxéenne s’annonçait hors de prix. Mon interlocuteur me proposa de rappeler l’hôtelier histoire de voir si un geste commercial ne serait pas envisageable. Il revint vers moi sans réponse concluante. Je me résignai donc à passer une nuit dans un 3 étoiles pour le prix d’un établissement en comptant davantage. Encore heureux si l’hôtel s’avérait correct…

Après tout, se vouloir organisé est un élan vers la raison mais ne guérit pas de la connerie. Je n’avais à m’en prendre qu’à moi.

Arrivé à Foix et m’annonçant, la réceptionniste, tout sourire, m’apprit que vu que j’étais venu quand même, ils ne me débiteraient pas la nuit précédente. Nous vivons dans un monde merveilleux où on pardonne aux ânes.

A part ça, Brive est toujours merveilleuse, le Lot magnifique, les abords de Toulouse à chier et Foix une belle petite vieille un rien décatie mais charmante. De plus, l’hôtel est très convenable.

Puisque vous avez été sages :
Quelques modillons de la collégiale Saint-Martin à Brive

Maison à cariatides (Foix)

dimanche 14 octobre 2012

C'est un jouet extraordinaire...

Voici ce à quoi ressemble après traitement grace à la fonction "yorkshiriser' le cousin Léon



Je me suis offert avant-hier un jouet extraordinaire : un magnifique appareil photo numérique. Mon appareil précédent, acheté il y a dix ans n'était vraiment plus au top. Il n'était même plus au bottom. Rendez-vous compte : 2 méga pixels ! Pratiquement aucune fonctions. Des photos souvent floues, des lignes qui se déforment : une bérésina numérique !

Pour une somme dérisoire j'obtins du bon M. Leclerc un nouvel appareil avec tellement de fonctions que je ne suis jusqu'ici parvenu à lire que la moitié des 120 et quelques pages que compte le manuel d'utilisation. Sous un volume réduit, je bénéficie d'un zoom x10, de 16 méga pixels et de services innombrables. Son flash est intelligent ! Il reconnait les visages ! Il en ajoute automatiquement ! Il peut ne prendre un portrait que quand le modèle sourit ! Il vous enregistre des vidéos HD de jusqu'à dix minutes !  Vous avez le choix entre un tel nombre d'options de réglages que la tête m'en tourne !

Votre serviteur après mise en jeu de la fonction  "vieux con pensif" Normalement, je suis un jeune gaillard débordant d'énergie à la longue chevelure de jais.
Je ne sais pas encore, faute d'avoir tout lu, s'il possède les fonctions "vider le lave-vaisselle", "emmener pisser le chien" ou "trouver la femme (ou l'homme) de votre vie". Je serais très étonné si tel n'était pas le cas. Je vous tiens au courant...

samedi 13 octobre 2012

Brive-la-Gaillarde…

Le village perché de Chasteaux. Magifique, non ?


Dans trois jours, en route vers Barcelone, nous ferons escale à Brive-La-Gaillarde. Ainsi surnommée, selon certains, par le (pas si) bon (que ça) roi Henri IV.

Je n’arrive pas à remettre la main sur la parodie qu’un imitateur fit de la chanson de Barbara « A Marienbad » où la Gaillarde cité limousine remplaçait la station thermale tchèque. Ça avait pour effet de ramener Brive au rang de ville ridicule, rôle ordinairement tenu par Romorantin ou Châteauroux que je connais également très bien et qui ne l’usurpent aucunement.

Brive ne mérite pas ce dédain. La vieille cité dont une série de boulevards rappelle le plan quasi-circulaire est belle. Le long des boulevards, des jardins, devant les maisons, y marquent l’emplacement des anciennes murailles. De belles demeures de pierre s’y élèvent le long des rues et  venelles. La collégiale Saint-Martin (l’Espagnol), édifice des XIIe et XIIIe siècles, les domine. Allez trouver tout ça à Romo ou à Châteauroux…

J’aime cette ville. Preuve que je ne suis pas rancunier. J’y ai vécu les heures les plus sombres de mon histoire (HLPSDMH). J’ai même failli y laisser ma peau, par accident. Curieusement, de la voiture écrabouillée,  je suis sorti  indemne si l’on excepte quelques contusions et hématomes.  Bref un lieu que normalement j’aurais pu souhaiter oublier.

A part que j’en suis tombé amoureux.  J’avais même trouvé, dans un village à quelques kilomètres de là, au pied du village perché de Chasteaux, une maison que j’eus aimé acheter. Ne me manquaient que l’argent et un emploi.  Des détails qui firent qu’histoire de trouver l’un et  l’autre je quittai les collines entourant Brive pour l’East-End de Londres. Comme quoi, la vie, hein…

De retour d’Angleterre, ce n’est pas la verdoyante et vallonnée Corrèze que je rejoignis mais les platitudes  céréalières de Beauce. La vie m’a amené vers d’autre collines, plus septentrionales, mais retrouver  Brive-la-Belle  demeure un plaisir. C’est renouer avec un rêve, avorté certes, mais qui n’a rien perdu de son attrait…

vendredi 12 octobre 2012

Viennoiseries islamophobes (Encore ? Eh oui…)



Au saut du lit, la RSC m’apprend que le CFCM (Conseil  Français du Culte Musulman) portait plainte contre M. Copé pour ses propos sur le pain au chocolat qui, selon cette noble institution,  "alimenterait  l’islamophobie" (faute d’alimenter celui à qui on l’aurait arraché).

J’ai d’abord cru à une plaisanterie. On n’est pas Radio de Service Comique pour rien. Hélas non, une recherche me permit de trouver une foultitude d’articles confirmant l’information.  Ainsi donc il y a plainte.

J’ai déjà évoqué cette importantissime affaire. La question me semblait être : M. Copé a-t-il inventé cette histoire  ou bien existe-t-il des endroits où certains idiots tentent d’imposer leurs mœurs à ceux qu’elles ne concernent pas ?

Le CFCM, lui, ne semble pas penser que la question soit là. Cet acte d’intolérance (à supposer qu’il ait eu lieu), il ne le nie pas. Il se contente de voir dans sa divulgation un désir de nuire et d’attiser une islamophobie faisant déjà rage.  En gros, ce n’est pas le fait qui gène, c’est en parler qui serait nocif.

Personnellement, j’ai tendance à penser que ce sont plutôt les faits reflétant l’intolérance qui alimentent la supposée islamophobie.  

Je trouverais plus logique, après vérification des faits, que, s’ils se trouvaient avérés, le CFCM conseille (comme son nom l’indique) aux jeunes musulmans d’éviter ce genre de comportements qui nuisent à la perception de leur religion.

Mais non : le crime consiste à évoquer ces comportements. En gros, si d’aventure il arrivait que des musulmans, au nom de leur religion, se montrent intolérants, il ne faudrait pas en parler.

Que ne dirait-on pas si des catholiques se mettaient à arracher le kebab de mains musulmanes sous prétexte qu’on est vendredi ?  Si des juifs se mettaient à agresser des chrétiens qui travaillent durant le shabbat ? Parlerait-on d’alimenter la judéophobie, la catholicophobie ou simplement d’intolérable intolérance ?

jeudi 11 octobre 2012

Sensiblerie et décadence



Hier, une amie Facebook a publié sur son mur la photo d’un chevreuil et d’un isard pendus par les pattes arrières et dûment éviscérés. Je suppose que c’était en devanture d’une boucherie. Elle eut droit à des réactions horrifiées. Rendez-vous compte !  Un joli isard et un chevreuil tout mimi qu’on a tués !  Des animaux qui ne demandaient qu’à vivre ou à se faire bouffer par un gentil loup ou un adorable ours, exposés ainsi comme n’importe quel dictateur déchu ! Dire qu’en passant des enfants peuvent voir ce spectacle obscène qui révulse de jeunes femmes supposées adultes !

Ces réactions sont symptomatiques. Nos ancêtres de Cro-Magnon ne les avaient probablement pas. Et c’était préférable. Plutôt que de s’extasier  sur l’œil de velours de ces gracieux mammifères  ils y voyaient une source de protéines. Le droit de chasse fut constamment réclamé dans les cahiers de doléances de 1789. Chasser, tuer les bêtes de basse-cour, le cochon, l’agneau, la chèvre était ordinaire jusque récemment dans notre France rurale. Personne ne s’en offusquait. Le lien entre la viande qu’on mange et l’animal vivant, si mignon soit-il, était évident.

Nos contemporains, devenus citadins, ont du mal à le faire. Dans son conditionnement aseptisé ou, mieux,  enrobé chapelure, la viande ou le poisson s’éloignent de plus en plus de l’animal qui la fournit.

Même ainsi, les plus sensibles n’en peuvent plus : ils tournent végétariens.  Alors que l’être humain a besoin de protéines animales.  Évidemment les horrifiés de la barbaque le nient. Pourtant, un régime totalement végétal nécessite la prise par ceux qui le suivent d’additifs alimentaires.

Pour moi, cette répugnance à accepter que la mise à mort des animaux est indispensable à notre alimentation me semble un signe de plus de la décadence de notre société. Elle témoigne d’une sensiblerie qui se voudrait signe de civilisation. J’y vois plutôt une régression. Plutôt que d’élever les enfants dans une mièvre admiration de tout ce qui bouge, il me paraîtrait préférable qu’on  maintienne chez eux le lien entre viande et animal, qu’ils assistent à sa mise à mort  comme c’était (et c’est toujours) le cas dans nos campagnes. Trouver ce spectacle horrible ne résulte que d’une mise en condition bisounoursique. J’ai toujours vu  tuer lapins, poulets, porcs. J’ai vu les saigner. Je l’ai fait moi-même à l’occasion. Je n’en suis pas pour autant devenu criminel.  

Ma fille elle-même n’a pas ces répugnances stupides. Je me souviens qu’un jour dans ses tendres années, l’emmenant à son club équestre, elle s’extasia sur de mignons agneaux qui gambadaient dans un pré. « Oh, papa, comme ils sont mignons ! » puis après un temps de réflexion : « Et en plus, c’est drôlement bon ». Un jour qu’ayant renversé un chevreuil avec ma voiture et que mon beau-père était venu le découper en mon absence, elle fut la seule à assister à cette délicate opération tandis que ma femme et sa mère s’en abstenaient. Elle n’en est pas devenue sanguinaire non plus.

A une époque ou tout enfant peut sans problèmes assister à des milliers de meurtres à la télé on s’acharne à lui  inculquer le respect de toute vie. Comme si celle d’un lapin avait plus de valeur que celle d’un humain. 

Que deviendraient nos hypersensibles s’ils se trouvaient d’aventure dans une situation où pour survivre il leur fallait chasser ou pêcher ? Se laisseraient-ils mourir de faim ou bien reviendraient-ils à de moins mièvres sentiments ?  La réponse ne me paraît malheureusement pas évidente.