..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 18 août 2012

De Gabriel Garcia Marquez et d’Alzheimer





J’ai déjà dit cette capacité d’oubli que j’ai vis-à-vis des livres lus. C’est très curieux car de manière générale ma mémoire est plutôt bonne. Trop bonne à mon goût pour ce qui est de certains épisodes de ma vie que je préfèrerais oublier carrément.

L’autre jour, suite à un échange avec Suzanne, je m’aperçus que je possédais le recueil de nouvelles de Gabriel Garcia Marquez qu’elle évoquait. Il s’agissait de « Douze contes vagabonds ». Du coup je me mis à le relire et ce fut une bien agréable redécouverte.  Le format de la nouvelle convient à mon attention fuyante. D’autant plus qu’avec le temps, pris par jardinage, bricolage et  scribouillage je consacre de moins en moins de temps à la lecture qui fut mon principal loisir jusque récemment.  Retrouver sous une forme concentrée tout l’univers magico-réaliste de Garcia Marquez est un pur régal que je ne saurais trop conseiller. Ce qui ne dispense pas de lire et relire ses romans. Relire car il n’y aura plus de nouvelles découvertes vu que le vieux Gabriel s’est mis depuis quelques années à yoyoter de la touffe.

Alzheimer poursuit mes auteurs favoris. Il y a quelques années déjà Terry Pratchet, commença la grande descente vers l’oubli grâce à une forme rare et précoce de cette maladie. Il avait 58 ans… Maintenant on apprend que depuis quelques années déjà Garcia Marquez perd les pédales…  C’est de son âge, mais quand même.

Ce qui m’étonne, c’est que l’on donne aux vieillards dont je serai bientôt, afin d’éviter la démence sénile, le conseil de maintenir une activité intellectuelle. Ainsi peut-on lire dans wikipédia : « Conserver une activité cognitive simple pourrait diviser par 2 le risque de MA ; les personnes ayant suivi de longues études, ou ayant développé leur mémoire, courent moins de risques de souffrir de la maladie s'ils entretiennent cet acquis telle que lire un journal, jouer aux échecs ou aux dames, fréquenter les bibliothèques, etc. Cette diminution de risque n’est imputable qu’aux activités cognitives actuelles des personnes âgées. Celles pratiquées dans le passé n’auraient aucune influence sur le déclin cognitif lié à l’âge. » 

Est-ce vraiment rassurant ?  D’abord on parle au conditionnel. Ensuite, il faut avoir de tout temps eu une activité intellectuelle et la poursuivre,  enfin ça ne réduirait les risques que de 50 %.

Voir des gens comme Pratchett, Garcia Marquez ou les présidents Chirac ou Reagan sombrer dans cette pathologie laisse dubitatif quant à l’utilité de stimuler son cerveau en consacrant ses loisirs de fin de vie au bilboquet , aux dominos voire à tenir blog.

vendredi 17 août 2012

Petits copieurs




Une chose qui m’amuse toujours chez les partisans du « progrès » de gauche est leur justification de l’urgence à prendre telle ou telle mesure sociétale par le fait que celle-ci a été prise par un ou plusieurs  de nos voisins depuis déjà belle lurette (voire belle lurette et demie dans certains cas).

Cet argument me paraît spécieux. Nos voisins sont certes gentils et sages mais de là à nous considérer arriérés sous prétexte que nous ne faisons pas comme eux il y a un pas qu’il ne me semble pas obligatoire de franchir.  Surtout si on considère que certains de nos voisins ne sont pas si proches que ça.

Prenons la Suède. Pays exemplaire s’il en est puisque cette vaillante petite nation a été jugée, en 2008, selon l'indice de démocratie de the Economist le pays le plus démocratique au monde avec un indice de 9,88/10 et  que de plus, le 31 décembre 2010, elle a reçu le Prix de l'Excellence 2010 (pays le mieux réputé) source. Vous vous rendez compte ? 9.88/10 !  Mention hyper bien ! Le pays le plus démocratique du monde ! Rien moins !

L’envie de le copier en tout ne peut que s’imposer à toute âme noble et éprise de démocratie, non ? Eh bien moi dont la noblesse d’âme est sujette à caution, aussi curieux que ça puisse paraître, je ne suis pas certain d’avoir envie de devenir Suédois.

Ne serait-ce que parce que je suis déjà Français  et que contre toute attente je n’en ai pas particulièrement honte. Et puis il existe entre nos deux pays quelques minimes différences historiques, géographiques et culturelles qui me font penser que ce qui peut convenir à ces braves Scandinaves n’est peut-être pas adapté à ma chère patrie. La France est, n’en déplaise à certains, un vieux pays catholique tandis que la Suède est luthérienne. Certains vont jusqu’à expliquer le modèle socio-économique ainsi que la politique extérieure de ce royaume par son luthéranisme. Sans entrer dans les détails, nos histoires sont différentes comme le sont nos climats et le nombre ainsi que la densité de nos populations.  Bref nous n’avons pas grand-chose en commun.

Ainsi certaines mesures préconisées là-bas, telle celle qu’évoquait le Plouc dans un billet à se souiller sans avoir le temps d’atteindre les toilettes et de s’y soulager debout ou assis, sont-elles probablement  indispensable au bien être du stockholmois de base mais sans grand intérêt  pour le Français moyen.

Avant que de copier ce qui se fait à l’étranger, il me paraîtrait judicieux de se demander si leurs si belles réformes sont ou non compatibles avec notre identité voire nos traditions nationales. Mais nous achoppons-là sur une nouvelle difficulté : nos modernes citoyens du monde (qui ne pratiquent généralement aucune langue étrangère de manière efficace et seraient paumés s’il leur arrivait de s’éloigner de leur canton) refusent l’idée même d’une identité nationale française, trop occupés qu’ils sont à respecter les spécificités de tout étranger à condition qu’il soit exotique.

jeudi 16 août 2012

Poivrons farcis


Avant cuisson


Comme bien des gens, vous ne savez plus trop quoi faire de tous les poivrons qui murissent sous votre serre. Et si vous les farcissiez, hein ? En voilà une idée qu’elle est bonne !

Prévoyez un poivron par personne. Si les gaillards pullulent, prévoyez plutôt une personne par poivron. Je vous donne les ingrédients pour 4 poivrons : 400g de viande de bœuf hachée, deux œufs, un gros oignon, du persil, de la ciboulette, de l’huile d’olive, deux cuillérées à soupe de concentré de tomates, 4 cuillérées à soupe de riz, une bouteille de whisky, de vodka, de pastis ou de tout autre alcool selon vos goûts par personne.

Tandis que dehors le soleil brille ou que la tempête fait rage, préchauffez votre four à 200 ° (180 pour un four à chaleur tournante) épluchez l’oignon et émincez-le. Découpez le haut des poivrons et retirez-en les pépins.  Dans une poêle, faite chauffer de l’huile d’olive puis faites-y revenir  viande et oignons( à la différence d’Aline, ils reviennent dans une poêle sans qu’il soit nécessaire de crier leur prénom). Assaisonnez.  Egouttez et réservez.  Faites revenir le riz dans la poêle.  Laissez refroidir un peu. Hors feu, ajoutez au mélange viande-oignon les œufs, le persil et la ciboulette (que vous aurez préalablement hachés), le riz et le concentré de tomate. Touillez avec vigueur et une cuiller en bois. Vérifiez l’assaisonnement. Garnissez les poivrons de la farce ainsi obtenue. Disposez-les dans un plat et badigeonnez-les  d’huile d’olive.  Enfournez.

Mettez à profit les  45 minutes de cuisson pour consommer le dernier ingrédient. Je sais, c’est un peu juste, mais vous n’êtes pas obligé de terminer les bouteilles.

Ils font moins les malins maintenant !

Régalez-vous !

mercredi 15 août 2012

La « prière de la discorde »


J’entends ce matin au journal de huit heures de la Radio de Service Comique (RSC) que la prière du 15 août poserait problème. Il semblerait que certains passages manqueraient d’enthousiasme au sujet du mariage homosexuel ce qui, vous l’avouerez est particulièrement honteux. L’épiscopat de France ne serait donc pas pour la réforme que prépare notre bon gouvernement ! Le contraire serait cependant étonnant. Je n’ai jamais entendu parler d’un projet de l’Église visant à aménager le sacrement de mariage de façon à l’étendre aux homosexuels.

Pour ceux qui auront le courage de lire ce brûlot d’une violence insoutenable (antiphrase, ironie pour les mal-comprenants) vous le trouverez ici.

Le texte est bien anodin, tellement vague qu’il faut vraiment être attentif pour y déceler une quelconque attaque. Eh bien figurez-vous que la RSC la nomme « prière de la discorde » et organise un « Téléphone sonne » autour de ce brûlant sujet ce soir même. Il paraît que ladite prière ne serait pas « du goût  de tous les catholiques » !

En tant qu’incroyant notoire et endurci (que Dieu me pardonne !), la position de l’église sur telle ou telle question ne me réveille pas la nuit. Je conçois simplement qu’elle joue son rôle en se faisant gardienne de valeurs et d’institutions qu’elle considère d’inspiration divine. Partant, lui demander de suivre les modes du temps  serait absurde.

Visiblement, la RSC ne partage pas mon point de vue. On sent ses journalistes turlupinés par cette question. Comment se peut-il que l’Église soit à ce point rétrograde ? Le porte-parole de l’épiscopat français, invité hier ou avant-hier,  se plaignait qu’il n’y ait pas débat sur la question du mariage homosexuel ! Un débat ? Pour quoi faire ? 65% des Français seraient pour ! L’affaire est entendue ! Débat-on des évidences ?

Allez savoir pourquoi, j’ai comme l’impression que si on braque les projecteurs sur une prière, ce n’est pas sans arrière-pensées.  Pourquoi ne demande-t-on pas leur avis sur cette question aux représentants d’autres cultes ? Les imams, les rabbins, militent-ils vraiment en faveur de ce mariage ? A l’heure ou ne comptent que les minorités pourquoi ne s’acharne-t-on à ne ringardiser (pour cause de passéisme maniaque) que la religion majoritaire ?

Cela ferait-il partie d’un plan général pour détruire un des éléments constitutifs majeurs de notre identité nationale ? Il faudrait avoir l’esprit malade d’un complotiste pour l’envisager !

mardi 14 août 2012

Tranquilles pour quatre ans !





Il paraît que les Français sont souvent pessimistes. Parce que la crise et tout ça. Et puis il y a les  nouvelles, généralement  mauvaises : guerres, paix, racisme, antiracisme, pédophilie, pédophobie, grèves, reprise du travail, licenciements, embauches, délocalisations, relocalisations, montée du FN, élection de Hollande etc. Ma liste des mauvaises nouvelles est loin d’être exhaustive. J’ai simplement pris soin d’y respecter la diversité des points de vue. Il ne faudrait pas oublier que ce qui apparaît catastrophique à l’un paraît salutaire à l’autre.

Lorsque, avant hier, se sont terminés les jeux olympiques, pour moi, ce fut une excellente nouvelle : depuis quinze jours on nous tannait avec  la victoire de Trucmuche ou celle de Machin. Eh bien, c’est fini. Et pour quatre ans. Vous vous rendez compte ? Quatre années de trêve ! Si tous les sujets qui me gonflent  offraient ce genre de répit, ce serait le rêve. 

Je dois vous l’avouer : j’ai une sainte horreur du sport. Depuis toujours. Question de nature. Déjà tout petit je préférais aux jeux bruyants la tranquillité de la lecture. J’étais plus heureux seul dans mon  coin avec un bouquin qu’à courir derrière une baballe. Et en plus je n’étais pas doué pour ça. J’étais carrément nul dans tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un exercice sportif.  Oh, j’ai bien fait, de temps à autres un peu de natation ou de marche dans le cadre d’une remise en forme mais qui n’a pas ses faiblesses ? Ça n’a d’ailleurs jamais duré longtemps.

Le sport me paraît parmi la multiplicité des activités plus ou moins futiles qui occupent l’humain celle qui décroche le pompon. Courir quand on n’a rien d’urgent à faire, personne à attraper et que personne ne vous poursuit me paraît ridicule. Monter des côtes à vélo pour avoir le plaisir de les redescendre n’est guère mieux. Sauter en l’air quand il n’y a rien à saisir, nager à toute vitesse dans une sorte de bocal oblong quand on n’est tombé d’aucun bateau et qu’aucun requin ne s’annonce, jeter au loin un javelot quand aucun ennemi ne vous menace, courir en zigzags derrière une baballe qu’on n’aurait aucun mal à mettre dans le filet que l’on vise si en face d’autres  abrutis ne tentaient (allez savoir pourquoi ?) de vous en empêcher, essayer d’envoyer au tapis à coups de poing un adversaire à l’heure où on peut se procurer une  kalachnikov  pour une poignée de cerises, tout cela et le reste me paraît bien vain.

Admettons que cela distraie. Après tout, en période de paix, il faut bien que les agités s’occupent. Mais il y a pire : les spectateurs ou supporters. Des voyeurs généralement braillards qui ressentent les « victoires » de ceux qu’ils observent comme si elles étaient les leurs. Ils en crient, ils en pleurent, ils en exultent. Alors qu’ils n’y sont pour rien. Parce qu’en plus, les agités sportifs n’ont qu’une idée : gagner. Quand ils y parviennent, ils sautent en l’air, pleurent de joie, se mettent à hurler ou font des gestes  bizarres.  Imaginez un physicien  apprenant qu’on lui a attribué le prix Nobel et qui se comporterait de la sorte !  On le penserait digne du cabanon plus que de la récompense !

Même quand il n’y a pas compétition le sport m’ennuie en ce qu’il ne sert à rien sinon à se maintenir en forme du moins à doses raisonnables. Je ne conçois l’effort physique que lié à un résultat tangible. Je bêche le jardin en vue de récoltes futures. Je marche à grands pas derrière ma tondeuse afin que la pelouse ne se transforme pas en jungle. Je soulève des plaques de plâtre pour en habiller les murs. Faire l’équivalent pour rien ? Non merci.

On me dira dépassement de soi (faut-il pour ce faire mettre préalablement son clignotant en action ?), beauté du geste, gratuité, sens de l’effort, que sais-je encore… On pourra me dire tout ce qu’on voudra, ça ne changera rien : le sport continuera de m’emmerder.


Et écrire des conneries sur un blog, comme vous le faites, ça sert à quelque chose, peut-être ? La réponse est bien évidemment non. A part m’offrir l’occasion de trouver une formule, de tenter la phrase élégante ou amusante et éventuellement de faire partager le plaisir que j’en retire  à quelques lecteurs ça ne sert strictement à rien. Même pas comme l’insinuent certains à pousser des abrutis à passer à l’acte à force de répandre des idées malsaines (comme si ce qu’ils écrivaient convertissaient d’autres abrutis à pratiquer l’imbécilité militante et la haine de soi). C’est mon genre de futilité. Ça se pratique dans le calme, loin du bruit, de la foule, en toute sérénité. Chacun ses marottes…