Paul Valéry n’était pas Bas-Normand. Sinon il eût écrit « Le
Cimetière détrempé ».
Me voici donc depuis hier soir rentré de notre escapade
landaise. J’étais impatient de retrouver ma petite maison et aussi ma routine.
Je craignais un peu que mes plantations sous la serre aient soit périclité soit
proliféré de manière anarchique. Je m’attendais à toutes sortes d’évolutions et
de changements…
Je suis revenu sous la pluie, comme j’étais parti.
L’herbe que j’avais laissée rase avait poussé. Qu’attendre d’autre de sa part ?
Sous la serre, en guise de courgettes monstrueuses, je n’en
trouvai que deux de taille raisonnable, toutes les autres ayant soit pourri
soit végété. Le seul changement notable fut la nouaison des tomates cœur de
bœuf. Dans le potager, les poireaux continuaient à s’étoffer, les haricots de bord d’allée avaient été
boulottés par limaces et escargots tandis que les autres végétaient. Le puceron
noir continuait avec constance à envahir les fèves et à détruire les feuilles
du cerisier. A quoi bon traiter sous la pluie ? Les patates étaient en
fleurs. Primeurs en vue ! Les petites reines des reinettes et Elstar
poursuivaient leur croissance.
Côté fleurs, un des rosiers grimpants de la façade
rougeoyait de dizaines de grosses fleurs détrempées tandis que l’autre s’apprêtait
à prendre le relais. La pivoine rose, probablement soudoyée par quelque
malveillant, avait mis à profit mon
absence pour finir de s’épanouir puis faner. Les dahlias s’étaient enfin décidé
à sortir, les hortensias, épanouis dans les Landes mais aussi au bourg voisin s’obstinaient
à ne rester que promesses de bouquets
touffus.
Pour résumer, l’impression générale fut plutôt mélancolique.
Le sixième mois de novembre 2012 s’achevait comme il avait commencé :
pluvieux et froid. Laissera-t-il jamais
place à un temps plus clément ? Rêvons…