Sympathique, non ? Eh bien NON ! |
En ce lendemain d’élections qui a vu la victoire de tout le
monde et surtout de l’abstention, force
est de constater que, quelle que soit l’issue finale du scrutin dimanche
prochain, un problème demeurera entier : celui que cause aux cultures le
campagnol des champs. C’est en vain que
l’on chercherait dans les soixante proposition du président Hollande ( PPNF™,
Président Normal™)l’ombre d’une allusion à ce qui constitue pourtant un
problème majeur de nos campagnes. Il est vrai qu’au milieu de ce fatras d’inepties
anecdotiques une question sérieuse paraîtrait déplacée. Si on se tourne vers la
droite et l’extrême droite, même silence gêné. Et pourtant…
Microtus arvalis,
comme le scientifique nomme cet infâme petit salopiaud, est un redoutable prédateur. D’une
taille ridicule par rapport aux ravages dont il se rend coupable, cet animal
sournois creuse dans le sol des galeries superficielles. Il se nourrit, ou
plutôt se bâfre, de luzerne, d'herbes, de céréales, de racines des
plantes cultivées et sauvages et parfois d'insectes. Des racines de MES plantes
cultivées. Incapable d’assumer ses crimes face à son créateur, il les commet souterrainement.
Ainsi, j’ai pu noter ce printemps qu’alors que j’avais arraché et laissé en tas
des racines de chicorée cet ignoble rongeur a préféré aller bouloter celles, souterraines,
de ma plantation d’endives !
Lors d’un précédent
billet, j’avais injustement accusé les rats d’avoir ravagé ma récolte de
pommes de terre. Les pièges que je leur avais tendus n’étaient parvenus à
attraper que quelques-unes de ces ridicules bestioles brun-roux d’une grosse
dizaine de centimètres queue comprise. Je crus
alors, ô innocence !, que ces animalcules ne pouvaient être les coupables.
Depuis, je me suis renseigné. Microtus arvalis raffole de patates. Ce n’est pas
tout. Il n’a rien trouvé de mieux, creusant une galerie suivant le rang, de se
repaître de mes semences de petits pois. Ces derniers levaient une pousse vert-tendre en direction des cieux
puis cette pousse tombait à terre : le muridé avait bouffé la graine qui la
sustentait. Je ne me décourageai pas : Je complétai les rangs ravagés par
de nouvelles semences. La germination se
fit. Et le même crime ignoble la suivit. J’ai jeté l’éponge : cette année
je n’aurai que peu de pois.
Je me documentai
sur les mœurs de mon ennemi. Et j’en appris de belles : « La saison
de reproduction varie en fonction de la latitude. En Lorraine, la saison de reproduction
va de février à décembre. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 30 jours
pour les mâles, mais des femelles âgées de seulement 11 à 13 jours peuvent être
gestantes. La gestation dure de 19 à 21 jours. On peut compter 3 à 4 portées
annuelles de 8 petits (2 à 12). 8 tétines. Les jeunes sont sevrés au bout de 20
jours. » Ainsi, non content d’être un goinfre, le campagnol est pédophile ! Il prend ses compagnes à la mamelle !
Jolie mentalité ! Que fait la police ? Au rythme qui vient d’être décrit, s’il n’y avait les prédateurs, il ne
faudrait pas longtemps pour que des millions de campagnols envahissent mon beau
jardin, y rongent toutes mes patates.
Aussi, quand je vois des chats plus ou
moins pelés parcourir mon terrain, je leur adresse tous mes vœux de bonne
chasse comme je le fais dès qu’apparaît au ciel le moindre rapace.