..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 3 juin 2012

Droit de réponse (suite et fin)





Pour éviter à mes éventuels lecteurs la lassitude qu’entraînent immanquablement les billets trop longs, j’avais laissé tomber hier quelques thèmes que m’avait inspirés le billet de Nicolas et aussi des considérations annexes.

Parlant du quotient familial, il déclarait que « donner des milliers d’Euros à des gens qui gagnent 4 ou 5000 € par mois n’est pas défendable ». A mon avis, ça l’est éminemment. Ne serait-ce que parce qu’il ne s’agit aucunement d’un don. A moins que l’on ne considère comme un don tout ce que l’on ne confisque pas. D’autre part, il me semble tout à fait normal que ceux qui se donnent la peine d’élever des enfants, avec toutes les charges financières (logement, véhicule, nourriture, éducation, etc.) que cela implique voient leurs efforts  reconnus par rapport à ceux qui, à revenus égaux, n’ont pas ces dépenses. De plus, les enfants assurent la pérennité d’un peuple, chose fondamentale à moins de souhaiter son extinction et/ou son remplacement.

Un passage sur le charisme a également retenu mon attention. Il est facile de transformer  cette notion en quelque chose de négatif. La définition que Nicolas en donne me satisfait. A mes yeux, il est essentiel qu’un leader ait un minimum de charisme. Ça peut être le petit plus qui fait qu’un peuple se lève et agit plutôt que d’assister assis au déroulement d’une histoire jugée comme fatidique. On peut me rétorquer que le leader charismatique peut, comme le joueur de flute du conte, entraîner un peuple à sa perte.Point trop n'en faut donc..

A  la question de savoir si la France est ou non « passée réac en quelques jours » je répondrai bien évidemment NON. Il n’empêche, et c'est une évolution récente, que 60 et quelques pour cent des électeurs de l’UMP jugent souhaitable une alliance avec le FN. Si une telle alliance se réalisait, cela en ferait la première force politique du pays. Ce qui, bien qu’insuffisant pour constituer une majorité,  ne laisse pas moins probable que,  par le fait d’alliances au « centre » (cette droite timorée que refuse de s’assumer comme telle), les idées «  Réacs » finissent, à terme, par arriver au pouvoir.

Enfin les  considérations annexes qui font que je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine sympathie vis-à-vis de Nicolas. D’abord, le fait qu’il soit ami avec Didier Goux, dont j’apprécie la profonde humanité autant que le talent, m’amène à penser qu’il ne peut pas être vraiment mauvais. De plus, quand il ne se laisse pas emporter par son enthousiasme partisans il sait faire preuve d'humour. Enfin, son style de vie me rappelle celui de mon cousin Michel que j’aimais bien. Tous deux étaient  venus de leurs Côtes d’Armor natales travailler à la capitale. Michel était ingénieur à la Ville de Paris. Également corpulent, il avait le même goût pour les bistrots. Michel a succombé à un arrêt cardiaque à quarante-sept ans. Il avait un an de plus que moi. 

Voilà pourquoi je souhaite que Nicolas continue encore longtemps de me traiter de con (sans exiger que ce soit systématique).

samedi 2 juin 2012

Droit de réponse







Que mes lecteurs daignent excuser la longueur de ce pensum.  Et encore, je me suis retenu d'y évoquer la question de la droitisation ainsi que les raisons qui me rendent Nicolas Jégou plutôt sympathique...


Hier, l’excellent blogueur Nicolas Jégou m’a de nouveau fait l’honneur de mentionner, et ce à plusieurs reprises, mon nom dans un passionnant quoique un peu long billet. Si le soleil de ces derniers jours n’avait tant bruni mon visage, j’en aurais rosi de plaisir.  Hélas, la félicité ici-bas n’étant jamais que partielle,  il s’est trouvé que ledit billet ne faisait pas QUE vanter mes nombreux et éminents mérites. Il m’a semblé, ça et là, déceler des traces de critiques. C’est à certaines de celles-ci que j’aimerais répondre.

D’abord il semble exister un malentendu de base. Dans le monde manichéen de M. Jégou, si on n’est pas Hollandiste, on est forcément Sarkoziste. Partant de cet axiome,  on se voit jeter à la face le fameux bilan, bien entendu catastrophique, la manie législatrice et les revirements  du précédent président.

Il se trouve que si j’ai, aux deux tours, voté Sarkozy en 2007 c’était surtout parce qu’il avait parlé de Kärcher et de racaille auparavant. Comme beaucoup de  « Réacs » (je mets des guillemets parce que je ne me considère absolument pas comme tel. J’ai déjà expliqué maposition là-dessus), je pensais qu’il allait infléchir la politique française dans le sens de mes attentes. Il ne l’a pas fait. Je n’ai donc pas voté pour lui au premier tour en 2012. Si je l’ai fait au deuxième c’est que Sarkozy avait droitisé sa campagne et qu'à mes yeux, il était important de faire barrage à la gôche afin d’éviter à mon pays d’être encore un peu plus victime de l’œuvre de destruction que celle-ci mène avec  opiniâtreté et systématisme depuis qu’elle existe. Non que je considère la droite « de gouvernement » comme totalement étrangère à cette entreprise mais parce que je considère que le rythme de sa course à l’abîme est moins soutenu.

Pour M. Jégou, je serais, comme tous les « Réacs » perdu ! En gros, la droite, que je suis censé soutenir comme un phoque, n’ayant rien à opposer, sinon un lourdissime bilan, aux 60 merveilleuses propositions du fabuleux Hollande, se trouverait au large sans boussole ou comme le Petit Poucet  au sein d’une profonde forêt.  Et que faire alors sinon dissimuler son manque de fond sous des tonnes d’invectives dirigées vers le lumineux leader qu’un peuple quasi-unanime vient de se donner ?

Soyons clair : s’il m’arrive d’ironiser sur M. Hollande, c’est que je le trouve profondément ridicule. Si je me ris de l’enthousiasme de ses fans, c’est de ce rire teinté d’émotion que provoquent les saillies involontaires des jeunes enfants. Quand M. Jégou se dit « content du changement visible depuis l’élection de François Hollande,[de] ces petites touches, jour après jour » je me demande de quoi il parle au juste :

De la baisse de son salaire et de celui de ses ministres ?  - Bassement démagogique et insignifiant !
De la baisse du salaire des dirigeants d’entreprises publiques ? - Bassement démagogique et insignifiant !
Du fait qu’il dit vouloir se déplacer en train ? - Bassement démagogique et insignifiant !
De son intervention sur la 2 et non à l’Élysée ? - Bassement démagogique et insignifiant !
De son « engagement »en faveur de la croissance ? - Bassement démagogique et insignifiant !
D’avoir créé un ministère du redressement productif ? - Bassement démagogique et insignifiant !

Est-ce à partir de tels points de détail que l’on peut accuser l’ « adversaire » de manquer de fond ? Si c’est ça le fond, je reconnais ne pas en avoir. 

Pour moi ce qui compte vraiment c’est d’éviter que notre société ne s'enfonce dans le multiculturalisme. Ce qui a pour corollaire la lutte contre l’arrivée en France de populations peu ou mal assimilable. Je parle d’assimilation totale, pas d’intégration ce vague concept qui permet à l’Africain exciseur d’être considéré comme intégré. Nous avons fait, selon moi, l’erreur d’accueillir des populations difficilement assimilables. Elles sont, dans bien des cas, devenues françaises. Il ne s’agit pas de pleurer sur le lait renversé mais de remédier aux problèmes que cela peut poser. L’urgence me semble être de faire un maximum d’efforts pour assimiler ces néo-français à la population afin qu’ils s’y dissolvent.  Or la gauche est multiculturaliste et favorise tout ce qui peut constituer une minorité menant ainsi à une société éclatée en une myriade de ghettos culturels, sexuels, ethniques etc. Une société sans identité.

Autre point de fond : lutter contre l’assistanat. Comme écrivait Félix Leclerc dans sa chanson « Les cent mille façons de tuer quelqu’un » : « la plus sûre de tuer un homme, c´est de l´empêcher de travailler en lui donnant de l´argent. » Sauf bien entendu si l’âge et/ou la maladie le rendent inemployable.

Toujours fondamentale me paraît la limitation du domaine d’action de l’état à ses fonctions régaliennes. Or la gôche, c’est toujours plus d’état. Avec pour corolaire l’asservissement clientéliste d’une partie de plus en plus importante de la population. Les plus à gôche seraient même plutôt pour que l’état contrôle tout. On sait ce que ça donne…

Si l’état savait se limiter aux dites fonction régaliennes, encore faudrait-il qu’il le fasse de manière efficace. Or l’idéologie de gôche pratique l’excuse ce qui entraîne laxisme judiciaire et policier.

Voila quelques points de fond qui m’amènent à être farouchement opposé à M. Hollande. Car si le personnage, en lui-même est suffisamment falot pour engendrer le rire plus que la crainte, il ne faut pas oublier que dans son sillage s’engouffre toute une kyrielle d’associations, partis, mouvements aussi divers que nombreux et nuisibles à l’idée que je me fais de ce qui serait bon pour mon pays.

Quant à son programme… Il faut l’innocente confiance du militant pour croire qu’en ces temps de crise mondiale et d’incertitudes diverses que nous connaissons il ait grand chance d’être applicable ou appliqué.

En résumé : Pour moi l’enjeu est culturel plus qu’économique (bien que ces deux points soient liés).

vendredi 1 juin 2012

Le "silence" des agneaux





Un des avantages de la vie à la campagne, c’est le silence. Quel silence ?  Il s’agit d’un silence habité. Bien entendu il y a le chant des petits oiseaux, du coq matutinal et des poules venant de poindre, celui des oies et le cacabement de la pintade, si doux à nos oreilles quand elle est seule, si enivrant quand elles sont cent.  Sans oublier les stridulations des grillons. Mais il est d’autres chants. Ceux du tracteur, de la tronçonneuse, de la scie circulaire, du taille-haie thermique, de la tondeuse et j’en oublie.

Aux bruits aviaires ou mécaniques s’en ajoutent d’autres. Celui, insupportable à l’oreille de gôche, de l’angélus du soir ou du matin. Et puis il y a, quand en vient la saison,  l’appel de la vache en chaleur qui  s’approche en harmonie du chant mélodieux de l’âne. Il y a sans cesse le meuglement des vaches, l’aboiement des chiens et le bêlement des agneaux, brebis et belins(comme on appelle ici le bélier).

Hier, tandis que je repiquais un cent de poireaux, se déclencha un concert de bêlements comme on en  entend quand on sépare la mère de ses petits. Ça me paraissait prématuré.  Mais quand on a des poireaux à repiquer, puis des choux à planter, on n’a pas le temps de contempler les désastres qu’entraînent les désunions familiales. Je passai donc outre.

Ce n’est que ce matin que j’ai compris le pourquoi de ce tapage diurne : tandis que je vaquais à mes occupations jardinières, les brebis avaient été victimes d’un vol. L’infâme Raymond les avait tondues. Vous me direz : à quoi sert un manteau de laine, bien imprégné de suint, quand  le thermomètre affiche plus de vingt degrés ? Ce sont questions de socialiste ! Ce que la brebis a amassé lui appartient. Qu’elle en ait un besoin immédiat ou pas, sa toison est à la brebis.  Et il y a pire : imaginez l’humiliation qu’il y a à se trouver privé de poil. Nos héros de 1944 l’avaient bien compris quand, virils, ils tondaient les femmes ! La cacophonie, montée à je ne sais combien de déci-bêles, a fini par se calmer.

Aurons-nous la même sagesse au lendemain de la tonte ? L’avenir nous l’apprendra bientôt !

jeudi 31 mai 2012

Un médecin peut en cacher un autre





Ce matin, je me suis rendu chez le bon médecin pour ma corvée trimestrielle.  En fait, sans l’attente, ce ne serait pas si désagréable. L’homme est cordial et je dois le changer un peu des braves vieux paysans qui se pressent en masse dans sa salle d’attente. Nous parlons de tout et de rien mais pas trop de ma santé qui ne m’intéresse pas beaucoup.  Ce matin, il a soumis à ma sagacité l’énigme que présentait pour lui le verbe « brucher ». Un de ses patients bruchait sans cesse, c'est-à-dire que, boitant bas, il s’emmêlait les crayons  (expression populaire pour trébucher). J’avouai mon ignorance. Aussi, revenu à la maison, me précipitai-je sur mon ordinateur et y tapai-je ce verbe énigmatique. Je ne trouvai rien si ce n’est un cabinet d’avocats luxembourgeois dont un des associé portait ce beau nom. J’ajoutai « verbe » à ma requête et je vis que « Brucher » était une variante normande de « Broncher ». Il me fallut consulter mon fidèle Petit Robert pour apprendre que le sens premier de ce verbe, ayant pour étymon le latin populaire non-attesté « bruncare », était  « trébucher ». Exemple : « un cheval qui bronche sur une pierre ». J’ai failli téléphoner au bon docteur pour lui faire part de ma découverte mais je me suis ravisé me disant qu’il avait plus urgent à faire que de parler étymologie avec moi, du moins en dehors de mes visites.

Comme quoi aller chez un praticien peut s’avérer utile.

Seulement cette visite avait pour but d’en préparer une autre, celle que je dois rendre annuellement  à un cardiologue. Je dis « un » et non « mon » car n’étant en Normandie que depuis moins d’un an je n’ai jamais rencontré le nouveau. Et c’est là que les choses se corsent car selon mon bon généraliste, ledit spécialiste est un ennemi farouche du tabac. Ne le sont-ils pas tous ? Seulement, celui-là aurait tendance à l’être plus que la moyenne et à administrer à ses patients des leçons de morale. Il se trouve que j’ai un peu passé l’âge d’en recevoir. Je crains donc une entrevue houleuse et ça m’ennuie. S’il m’agace trop, j’ai bien peur de le lui faire savoir clairement et qu’en conséquence nos relations s’arrêtent là. C’est tout de même curieux cette manie des cardiologues de traiter leurs patients comme des enfants à qui l’on aurait caché les méfaits du tabacs. Il n’y a pas loin de 50 ans que je fume et que j’entends des mises en garde. Je ne vois vraiment pas ce qu’une nouvelle pourrait bien m’apporter…

Demeure la possibilité que nous parlions d’autre chose, d’étymologie, par exemple.

mercredi 30 mai 2012

Nouvelles du jardin


Mon dessert de midi, en direct de la serre



C’est bien beau de parler d’Hemmour ou de Zollande, mais pendant ce temps le travail au jardin n’avance pas. Il faut dire que depuis le début de l’année, entre les travaux de l’étage, un temps pourri rendant la terre difficilement labourable et depuis une semaine une canicule à pas foutre un Breton (fût-il Normand d’adoption) dehors, jardiner n’était pas évident.  Et pourtant les choses ont avancé. Hier, par exemple, au péril de ma vie, j’ai fini de labourer un carré où, si tout va bien, dès cet après-midi je planterai des choux de Bruxelles et d’ailleurs ainsi que des poireaux. A ce propos, force est de constater que qui dit chou dit piéride. Or les piérides sont déjà arrivées. Pas plus tard qu’hier, j’ai vu deux de ces infâmes créatures copuler sur la pelouse ! Sans la moindre pudeur ! Il naîtra de cette union d’horribles larves ravageuses de choux. Or de choux, il n’y a point. Leurs petits seraient -ils voués à une mort certaine ?  Je ne peux que l’espérer.

A part ça, sous la serre murissent des fraises (voir l’image ci-dessus), croissent des tomates, des poivrons, des courgettes, des aubergines et, dans des dizaines de petits pots des pétunias et  des œillets d’inde qui bientôt garniront les jardinières des fenêtres.  En plein air, poussent pommes de terre, haricots verts et flageolets,  petits pois, fèves et fraises encore.

Si les allées sont envahies d’’une jungle d’ivraies variées et d’aucun bon grain, on peut espérer que d’ici quelque temps, l’ensemble du terrain labouré, je pourrai les éradiquer.

Côté fleurs, les rosiers grimpants se couvrent de roses rouges, les derniers iris jaunes provoquent l’admiration des passants, les ancolies dressent fièrement  leurs petites têtes plissées, les bouquets des hortensias sont prometteurs, les pousses de dahlias apparaissent, les lupins s’épanouissent, les géraniums-lierres  fleurissent, des dizaines d’espèces dont j’ignore ou j’oublie jusqu’au nom  en font autant. Tout cela concourt à faire du printemps la plus belle des saisons.

Les arbres fruitiers croissent, mais les fruits ne passeront pas la promesse des fleurs. Plantés l’an dernier, ils sont encore bien jeunes. Si cinq ou six cerises parviennent à maturité, ce sera déjà bien. Pour les prunes ce n’est pas fameux non plus. Trop tôt pour se prononcer sur l’obtention de pommes. Seules les framboises s’annoncent en grand nombre.

Voilà où nous en sommes ! Le cycle des saisons se poursuit avec ses hauts et ses bas. Pas grand changement en somme.