Enfant déjà, j’écoutais France Inter. Je continue de le faire malgré la conception curieuse que se fait du service public cette radio qui vit de nos deniers. Pour elle l’équilibre des opinions consiste en un pâté d’alouette constitué d’un cheval de gôche, parfois extrême et d’une alouette de gôche modérée. Si c’est pas de l’objectivité, ça, je me demande ce qu’il vous faut !
On s’y croirait dans un club fermé ou l’on cause entre soi comme si les électeurs de droite, présentés comme de parfaits abrutis aux idées nauséabondes, ne permettaient pas, par leurs contributions, la réunion de ces fins et généreux esprits.
Pas plus tard qu’hier matin, un invité y expliquait doctement que dans les quartiers dits difficiles il n’y avait pas plus de délinquance qu’ailleurs et que bien des problèmes y étaient dus à une police raciste. C’est pour bénéficier de tels moments de rigolade
que je suis revenu vers cette radio. J’ai bien tenté de m’informer sur les autres mais, grosso-modo, à Luxembourg, Monte-Carlo ou Europe, on nous sert la même soupe progresso-humaniste-de-gôche avec en prime de la pub. Il n’y a qu’Inter pour franchir le pas du comique bouffon. C’est sa spécialité.
Didier Goux a ses modernœuds, moi j’écoute la différence. On s’amuse comme on peut.
Parmi tant de choses divertissantes, il est à noter que les collaborateurs de cette radio déclarent, dès que l’occasion se présente et même quand elle ne se présente pas, la main sur le cœur et des larmes plein les cils leur attachement indéfectible au service public… Jusqu’à ce qu’ils se fassent embaucher par une radio privée concurrente, où, frappés d’amnésie, ils oublient d’un coup ce qui semblait être leur raison de vivre. Allez savoir pourquoi...
Le plus fort des forts, et Dieu sait que parmi ces forts il en existe de sacrément forts, c’est quand même Daniel Mermet qui tient boutique gauchiste sur cette antenne de 15 h à 16 h du lundi au vendredi. Voilà un gars comme je les aime : pas démagogue pour un sou, au service des humbles, égalitaire et humain. Du genre à vous envoyer au goulag tous les méchants qui ne partageraient pas son avis mais avec ce rien de sourire rigolard dans la voix qui fait qu’on ne saurait lui en vouloir tant sa supériorité autoproclamée le rend sympathique.
Papy Daniel a passé les 69 ans. Ça ne l’empêche pas de militer pour le maintien de la retraite à 60. Parce qu’il est honnête et prévenant, Mermet. : la vie est dure pour ceux qui bossent, pour les rigolos de son acabit, elle est lit de roses…
Ce qui est curieux, tout de même, c’est que ce pourfendeur infatigable de toutes les injustices sociales eut naguère maille à partir avec certains de ses collaborateurs qui se plaignirent de licenciements abusifs ou de harcèlement…
Le camarade Daniel défend tous les canards handicapés pourvu qu’ils boitent à gôche et en accord avec lui…