Si l’assemblée nationale doit refléter le corps électoral français, une catégorie, malgré son importance, n’est pas du tout représentée : les abstentionnistes.
Il est courant de dire qu’ils constituent le premier parti de France. Il lui arrive même, lors de scrutins particulièrement dénués d’intérêt d’obtenir la majorité absolue. Et malgré ça, aucun élu. Vous me direz que les abstentionnistes constituent un groupe disparate. Certains ne participent pas au scrutin parce qu’ils n’ont pas que ça à foutre, d’autres parce qu’ils sont malades, quelques uns parce qu’ils pensaient que les élections avaient lieu la semaine d’après, d’autres encore parce que c’est tous des pourris, etc. Il y a probablement plus de raisons qui font que l’on s’abstient que de motivations pour voter pour tel ou tel candidat. N’empêche, dans une démocratie représentative digne de ce nom, ce ne serait que justice qu’ils aient des élus et cela à tous les niveaux.
Des élus qui ne se rendraient à aucun prix aux séances de leurs assemblées respectives pas plus qu’ils ne participeraient au vote. Ils resteraient chez eux, iraient à la pêche, ou se tromperaient de jour, enfin bref. Évidemment, ils toucheraient leurs indemnités. Il n’y a pas de raison. Ils n’auraient cependant, pour des raisons évidentes, droit à aucune compensation pour leurs frais de secrétariat ni de déplacement ce qui en ferait les élus les moins coûteux.
Petit problème cependant : comment déterminer qui serait l’élu abstentionniste ? La solution est simple : on le tirerait au sort parmi les plus constants non-voteurs de la circonscription
Afin d’éviter qu’une assemblée ne se retrouve composée d’une majorité, voire d’une totalité de non-voteurs qui leur piqueraient leur place, les candidats se verraient contraints de proposer à leurs électeurs des programmes à la fois attrayants, réalistes et clairement identifiables. Ça nous changerait.