La lecture de ce qui suit convaincra, je l’espère, mes fidèles lecteurs de l’inopportunité d’illustrer d’une photo appropriée l’objet de mes soucis.
Il y a deux jours de cela, je vous annonçais le début de ma nouvelle vie. J’étais plein d’enthousiasme, d’énergie et de confiance. J’ai passé plusieurs heures du jour d’après dans un endroit quasi-paradisiaque : les urgences de l’hôpital de Vire. Je connaissais déjà, vu que l’an dernier, une petite pleurésie m’y avait conduit, un peu plus tôt en juillet. Je n’en gardais qu’un souvenir assez flou, vu que j’y étais arrivé sur un brancard avec 40 de fièvre. Tout ce dont je me souviens c’est de longues heures d’attente qui me rendirent irascible , fait que ma fille, accourue de Paris à mon secours, se plaît à me rappeler avec humour : pour elle, mon impatiente agressivité avait fait de moi la terreur des urgences.
Pourquoi alors y retourner ? Figurez vous qu’après avoir écrit mon précédent article , je profitai de mon énergie retrouvée et de l’inhabituelle absence de pluie pour me livrer à des travaux de désherbage dans le potager qui en avait grand besoin. Un peu avant 18 heures, alors que je décidai de mettre fin à cette activité, je ressentis une légère gêne au niveau d’un testicule, rien qui soit de nature à inquiéter. La gène alla crescendo, se transforma en vive douleur. Moins d’une heure plus tard, lorsque mon amie Nicole m’appela, les douleurs se firent, bien qu’il fallut bien les tolérer, de moins en moins supportables. Alors qu’en début de conversation, je lui avais dit bien aller, force fut de lui avouer qu’un certain mal nuisait à mon bien-être. Le téléphone raccroché, étant parvenu à grand peine à atteindre les toilettes, il sonna de nouveau. Ma fille venait aux nouvelles. Je lui exprimai la détresse grandissante qui rendait mes propos malaisés. Ensuite, ne sachant que faire, les positions assise et debout devenant difficiles malgré la prise de paracétamol, je décidai de m’allonger et là, miracle, à condition de ne pas trop bouger, la douleur disparut. Je décidai donc, sans avoir dîné, d’anticiper mon coucher. Suivit une longue nuit calme.
Le matin suivant, bien reposé, je me levai… ...et les douleurs reprirent de plus belle. Je me mis à chercher sur le Net quelle pouvait être leur origine. Une des causes possible de cette roubignolite aiguë pouvait être une infection orchi-épididymique laquelle est due à la migration d’une bactérie joliment nommée Escherichia coli (e-coli pour les intimes), qui, migrant de la vessie via l’urètre, au testicule (un seul à la fois comme c’était le cas) en cas d’infection urinaire, provoque de lancinantes douleurs. Or, il se trouvait qu’au mois de juin, suite à une analyse d’urine, mon bon docteur m’avait diagnostiqué une infection urinaire par e-coli. Bon sang, mais c’est bien sûr, comme disait le Commissaire Bourrel , me dis-je in petto, je tiens (peut-être) le coupable. Restait à le neutraliser. N’ayant plus de médecin traitant, j’appelai le 15, on me mit bien vite en rapport avec un médecin à qui j’exposai mon cas, rappelant que j’étais en cours de traitement d’une infection urinaire et lui indiquant le traitement suivi. Il me déclara que ce dernier était inapproprié et me conseilla de me rendre aux urgences.
Ce que je fis. Tout se passa bien au départ. Un médecin urgentiste me reçut rapidement, fit venir l’urologue qui diagnostiqua, après due palpation, l’infection orchi-épididymique que je soupçonnais. Il ne restait plus qu’à me donner l’ordonnance. Ouais. Sauf que l’heure du repas de la secrétaire approchant, elle dut remettre sa rédaction à plus tard et que je passai plus de deux heures à attendre la fameuse ordonnance dans un couloir. L’agacement montait. Le document arriva enfin. Une infirmière me l’annonça et me demanda si j’avais envie d’uriner. Ému quoiqu’un peu surpris par tant de sollicitude je lui avouai que non à quoi elle me répliqua que c’était dommage car avant qu’on me remît l’ordonnance, je devais subir une analyse d’urine. Je faillis craquer. Je demandai qu’on m’apportât à boire, irrité qu’on ne m’ait pas prévenu de cette formalité. Un litre d’eau plus tard, l’envie tant attendue finit par arriver. Je pris joyeux le chemin de la maison via la pharmacie où me furent délivrés trois nouveaux médicaments qui vinrent s’ajouter, pour mon plus grand plaisir, à la déjà trop longue liste de ceux qu’on me prescrit. Je contactai le cabinet médical où il était possible d’être pris en charge par un médecin qui suivrait l’évolution des choses, obtins un rendez-vous et pus me consacrer à la lecture des notices de mes nouveaux médocs qui me conforta dans l’idée que si on échappe à leurs nombreux effets indésirables on a des chances de mourir guéri.
Et cette nouvelle vie ? Eh bien elle se poursuit. Ça pédale, ça gesticule… Il faudrait plus que ces menus désagréments pour m’en décourager. Surtout que les douleurs, paracétamol aidant, ont quasiment disparu.