La Gauche nous offre ces derniers temps un spectacle
lamentable. A la différence du loup de Vigny, cerné de toute part et blessé à
mort, au silence digne, elle préfère la
vocifération. Tel un gâteux haineux, que personne n’écoute elle ne cesse de clamer
les slogans éculés qui lui tinrent un temps lieu de pensée. Du peu de dents qu’il
lui reste elle tente de mordre, elle se déchaîne, elle vitupère. Mais ça ne
sert à rien.
Ses mielleuses simagrées « humanistes » et « généreuses »
ne prenant plus, elle tombe le masque et le visage qu’elle dévoile, s’il gagne
en franchise devient effrayant. Elle n’a jamais admis qu’on puisse ne pas
penser comme elle : pour ce faire elle était parvenue à s’arroger le
monopole de la pensée correcte et juste vouant aux gémonies toute dissidence. Grâce
à l’inlassable travail de ses multiples courroies de transmission elle faisait
prendre ses vessies pour l’unique source de la vraie lumière. Et puis, de ci, de là, se sont mises
à clamer, d’abord dans le désert, des voix discordantes. Elle a crié au loup
fasciste, au répugnant chacal nazi, inconsciente que, ce faisant, elle qui se prétendait
porteuse de progrès transformait en menaçant futur un passé révolu. D’abord
quasi inaudibles, couvertes par le tonitruant concert moraliné de ses chantres,
ces voix on enflé, se sont multipliées, se sont faites entendre puis écouter. Des
décennies d’efforts constants pour inverser les valeurs, pour faire des loups d’aimables
chiots, pour faire passer l’élémentaire bon sens pour une folie furieuse se virent réduits à
néant.
Consciente d’avoir perdu la bataille, la gauche n’en
continue pas moins à faire mener des combats d’arrière-garde par ses seconds
couteaux. Ici, un milliardaire haineux prône la suppression des jours fériés
chrétiens. Là, des « libres penseurs » (ainsi nommés parce qu’inféodés
à une idéologie d’un siècle ancien et étrangers à toute pensée) tentent de
faire interdire des crèches de Noël dont ils sont seuls à se prétendre choqués.
Là encore des « antiracistes » parviennent à faire interdire d’antenne
un journaliste pour un mot qu’il n’a pas
prononcé. Quand ils obtiennent gain de cause, ce sont autant de fausses
victoires qui engendrent la réprobation.
On en vient à se demander jusqu’où cette gauche aux abois s’abaissera
avant de se résoudre à capituler en rase campagne.
Seulement, si elle a perdu
la bataille idéologique, au plan économique elle tient le bon bout : son projet égalitariste reste solidement ancré dans des esprits qui semblent ne pas réaliser
que celui-ci ne saurait mener qu’à l’asservissement idéologique comme matériel.