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vendredi 1 février 2013

Passéiste ou désireux d’un autre avenir ?



Dire qu’il y en a qui veulent des enfants à tout prix ! PMA, GPA, adoption, rien ne les arrêtera dans leur quête éperdue des paternités ou maternités que la nature leur refuse. Et pourtant il arrive que l’enfant ne soit pas que source de joie…

J’ai une fille adorable. Et je ne dis pas ça uniquement parce que, sachant qu’elle me lit, je craindrais quelque vengeance. Seulement, et justement parce qu’elle me lit avec une certaine attention, il arrive qu’elle me mette dans l’embarras.

Pas plus tard qu’avant-hier, alors qu’au téléphone nous devisions gaiment sur le mariage pour tous, la PMA, la GPA et autres sujets de débats qui mettent un peu de piment dans notre morne quotidien, je me laissai aller à dire que j’étais content  d’être vieux car au rythme où allaient les choses je n’étais pas très enthousiaste de voir jusqu’où nous mènerait le soi-disant progrès.

C’est alors que l’effrontée (excusez la violence du mot, il n’y en a, hélas, pas d’autre) me balança dans les dents la remarque qui,  sans tuer,  blesse : « Après ce que tu as écrit sur l’ «Âge d’or » tu ne vas pas te mettre à dire que c’était mieux avant ? ». Vous vous rendez compte ?  Oser suggérer à l’auteur de ses jours qu’il pourrait lui arriver de se vautrer dans la contradiction la plus flagrante ? A à peine 28 ans ? Où est passé le respect, je vous le demande ? Quels temps vivons-nous ?

Bien sûr, je me récriai : « je ne dis pas que c’était mieux avant, je dis simplement qu’au nom du progrès on nous prive de plus en plus de liberté et on nous explique que la meilleure façon de marcher c’est encore sur la tête… ».

N’empêche, ça m’a donné à penser. Et puis je me suis souvenu des mots d’un vigneron qui avait passé la main à ses enfants alors que son père, lui, était resté jusqu’au bout maître de tout, mettant l’exploitation en péril : « On est  d‘une époque, pas de TOUTES les époques ».  On a été formé avec certaines idées, plus ou moins adaptées au temps de notre jeunesse, bien sûr on s’adapte, on suit, dans la mesure du possible, le mouvement tant que celui-ci ne remet pas en cause ce qui pour nous est fondamental.  Cette dernière limite franchie, on commence à trouver que l’époque devient folle et on se transforme en vieux con nostalgique.

C’est une possibilité, ce n’est pas la seule. Prenons une métaphore : nous sommes dans un car et, fidèles à leur insouciante jeunesse, la majorité des passagers chante à tue-tête : « Plus vite chauffeur, plus vite chauffeur, plus vite ! ». Et le chauffeur va de plus en plus vite. Puis le refrain change, maintenant c’est « Dans l’mur chauffeur, dans l’mur chauffeur, dans l’mur ! Et le chauffeur… Vous comprendriez  que ceux des passagers qui ont remarqué  que les chanteurs étaient des imbéciles et que le chauffeur était fou s’insurgent, non ? 

Ainsi, il se peut que l’on regrette la direction prise par la société soit par sclérose passéiste soit parce qu’on est lucide. Refuser l’évolution actuelle n’est pas nécessairement se montrer passéiste : il n’est pas interdit de rêver d’un autre futur…

16 commentaires:

  1. On ne devrait pas être obligé d'applaudir les chanteurs ou le chauffeur. On devrait même avoir le droit de dire qu'on s'est trompé de chemin.

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  2. J'aime bien votre métaphore.

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  3. Vous n'avez pas confiance dans la solidité du bus,tss,tss c'est pas bien et qui vous dit que le mur est solide de toute façon étant un sale égoïste je serais dans ma bagnole,na!

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    1. Mais vous n'avez pas le choix, Grandpas : on vous met dans le bus que vous le vouliez ou non !

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  4. Mais pourquoi diable serait-il impossible d'affirmer que, oui, c'était mieux avant?
    Evidemment si l'on entend par là que TOUT était mieux avant, ce n'est guère crédible (quoi que peut être pas impossible).
    Et si l'on entend par là que tout était bien avant, on s'expose au ridicule.
    L'âge d'or n'existe pas parce que l'homme est et sera toujours une créature imparfaite, nous sommes bien d'accord.
    Mais c'est un artifice rhétorique que de supposer que celui qui se plaint de certains changements sous-entend qu'avant c'était l'âge d'or.
    Celui qui dit que "c'était mieux avant" veut presque toujours dire que sur tel ou tel point c'était mieux avant.
    Et là c'est la position inverse qui est indéfendable : pourquoi tout changement devrait-il nécessairement être un progrès?
    En ce qui me concerne en tout cas je n'hésite pas à affirmer que, dans un certain nombre de domaines très importants, c'était mieux avant.
    Oui, l'école d'avant c'était mieux.
    Oui, une France sans musulmans ou presque c'était mieux.
    Oui, on vivait plus en sécurité avant.
    Oui, la famille se portait mieux avant.
    Etc.
    Et en distinguant l'essentiel de l'accessoire je n'hésiterais même pas à soutenir que, oui, probablement, dans l'ensemble, c'était mieux "avant".
    Et qu'on ne vienne pas m'énumérer tous les défauts du monde "d'avant". Je les connais. Mais je les préfère à ceux d'aujourd'hui.

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    1. Que sur certains points "avant" ait été mieux est tout aussi indéniable que sur d'autres ça ait été pire. Quoi qu'il en soit, un retour au passé est impossible. C'est donc de créer un futur acceptable en fonction des données d'aujourd'hui qu'il faut se préoccuper : essayer de ramener les imbéciles à une meilleure vision des choses et renvoyer les chauffeurs fous dans leurs asiles.

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    2. Jacques, vous écrivez d'or.

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  6. Bon, Jacques, vous tolérez déjà les épousailles avec un poulet en caoutchouc, vous êtes un moderniste qui s'ignore...

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    1. Il ne s'agissait que d'un pis aller destiné à vous éviter une erreur plus grave !

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  7. C'est triste à dire, mais les conversations avec les enfants finissent souvent en queue de poisson.
    Ainsi il est un aphorisme juif qui dit : "On leur a appris à parler, ils nous apprennent à nous taire."

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    1. Tiens, je me suis peut-être trompé de chapelle, finalement...

      Je ne suis cependant pas prêt à me priver de cochon !

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    2. @ Mildred : En fait, je m'entends très bien avec ma fille et nous avons de longues et intéressantes conversations. Malheureusement, il lui arrive de souligner certaines de mes contradictions...

      @ Al : Vous pourriez être un Juif pécheur !

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  8. Brassens le chantait fort bien: "ce n'est pas une question d'âge..."

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