J’ai longtemps cru que le refus d’alliance entre LR (et ses précédents avatars) et le RN (et son précédent avatar) n’était dû qu’à une stratégie consistant à éviter la confusion entre les deux partis et de voir, selon la formule de Jean-Marie Le Pen , les électeurs préférer l’original à la copie. Et cela uniquement pour sauver ses fiefs et prébendes. Mais ça, c’était avant. Du temps où le parti de « la droite républicaine » comptait dans ses rangs une forte proportion de gens réellement de droite. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où les ralliements croissants à M. Macron débutés il y a cinq ans se sont amplifiés pendant et après la dernière campagne. Les 20 % obtenus par M. Fillon se seraient , le 10 avril répartis comme suit : 32 % pour M. Macron, 18 pour M. Zemmour, 16 pour Mme Le Pen, et 22 se sont abstenus ne laissant à Mme Pécresse que des miettes.
Ces transferts ne risquent-ils pas de réduire LR au statut de coquille vide et de réduire le nombre de ses représentants à l’assemblée ? Certains barons locaux, fortement implantés dans leur territoire conserveront peut-être leur siège mais quid des nouveaux venus qui auront bien du mal à mobiliser les électeurs autour d’un projet précis ? Si voter LR est ressenti comme apporter son soutien à une force d’appoint à M. Macron, pourquoi ne pas voter directement pour ce dernier ?
A un légèrement moindre degré, LR, comme le PS est tombé dans le piège macroniste et son avenir, s’il lui en reste un, semble bien sombre.
Il me paraît tout à fait aventureux de présager de ce que pourrait être le résultat des prochaines législatives. Il dépendra probablement du résultat de la présidentielle et du rapport de forces qu’il instaurera. Une chose est cependant évidente : il existe un bloc plutôt homogène de droite dure, un bloc « macroniste » par conviction ou par défaut et une bloc de gauche que M. Mélenchon n’est pas certain de rallier à son panache rouge.
Dans ce contexte, quelle place pourrait occuper LR ?