Antiphrasons un peu :L’univers tout entier en est bouleversifié ! Au quatre coins du monde les téléphones s’affolent dans les chancelleries ! Il s’est exprimé sur Facebook ! Sarkozy va voter Macron ! Quel événement ! Quelle surprise surtout ! Qui, il y a quelques heures seulement aurait pu envisager pareille nouvelle ?
J’entends une « responsable » LREM déclarer dans le poste qu’il s’agit de rien moins qu’une « déflagration ». Et si ce n’était qu’un discret pet dans la toundra avec toutes les conséquences que peut engendrer un jour de grand vent une modeste flatulence dans ces immensités glacées ?
Ce ralliement me semble en effet insignifiant. Et cela pour plusieurs raisons. D’abord parce que depuis avant le deuxième tour de 2017, des membres éminents des LR qui furent dûment récompensés par des postes éminent avaient rejoint M. Macron et que nombre d’autres leur avaient ensuite emboîté le pas. Ensuite parce que l’électorat Macron-compatible de LR avait pratiqué le vote utile dès le premier tour, réduisant leur candidate à la mendicité. Enfin parce qu’en un quinquennat, l’influence de M. Sarkozy sur la droite s’est grandement réduite.
C’est avec enthousiasme que j’avais, au soir du 6 mai 2007, accueilli la nouvelle de sa victoire . Mon père et ma fille m’avaient d’ailleurs téléphoné pour partager une commune joie (dans la famille, le gauchisme est généralement tempéré !). On allait voir ce qu’on allait voir ! La racaille n’en mènerait pas large ! Le kärcher, peut-être même la kalach, allaient entrer en action ! Finie la rigolade !
Pour ce qui est de voir, on a vu ! Suppression de la « double peine », gouvernement d’ouverture, il nous a gâtés-pourris, le salopard ! Du coup, en 2012, comme beaucoup, je suis rentré au bercail. Il avait bien tenté de nous refaire le coup de 2007 lors de sa campagne, mais comme, pour citer Émile*, « On peut tromper une personne mille fois, on peut tromper mille personne une fois mais on ne peut pas tromper mille personnes mille fois ». Et encore moins des millions de personnes mille fois. C’est à reculons, histoire de faire barrage au ridicule Hollande, que je suis allé voter pour lui au deuxième tour.
Que représente M. Sarkozy aujourd’hui ? Aucune division. Quelques maigres bataillons peut-être. Qu’incarne-t-il ? Pas grand-chose si ce n’est l’opportunisme et la trahison.
* Dans La Cité de la peur