Si on écrit, c'est qu'on a envie
d'être lu. Pas nécessairement par des millions de lecteurs qui
dans le monde entier ne jureraient que par vous mais par des
personnes qui ont la gentillesse d'apprécier ce que vous faites. Il
est certain que plus ces gens sont nombreux, plus on est satisfait.
On aimerait donc voir son nombre de lecteurs augmenter. Ce qui n'est
pas forcément le cas aujourd'hui. Il y a quelques années de ça,
paraissait quotidiennement sur ma blogroll un nombre d'articles
supérieur à celui que je peux compter en une semaine à présent.
Combien de blogueurs se sont tus ou mis en sommeil ? Que c'en
soit la cause ou la conséquence, il semble également que lecteurs
et commentateurs se fassent plus rares.
Toutefois, on peut se demander quel
prix on est prêt à payer pour élargir, ou tenter d'élargir son
lectorat. Seul maître à bord de son blog, l'auteur peut choisir
d'écrire ce qui lui plaît ou ce qui selon lui est susceptible de
plaire. Une critique systématique du président, en nos temps
d'antimacronisme rabique peut attirer. Mais pour que ça marche
encore faut-il le faire de manière plaisante. Personnellement, je
m'y refuse, vu que le pantin qu'ont porté les électeurs à la
présidence ne m'intéresse pas. Il ne peut pas plus provoquer mon
adhésion que mon indignation. C'est comme la présence d'une
déjection de chien sur le trottoir qui ne saurait m'enthousiasmer ni
provoquer ma rage. Au fil du temps, j'ai de moins en moins écrit sur
la « politique ». Je préfère parler de tout, de rien et
du reste. Ce désamour trouve son origine dans l'aventure que je vais
vous narrer et s'est trouvé renforcé par le triste constat que
m'ont amené à faire les élections de l'an passé.
On aime donc être lu. Quand un brave
garçon vous contacte en vous demandant s'il vous agréerait de
participer à la rédaction d'un site dont la moindre parution
provoque l'engouement de milliers de lecteurs on est soumis à la
tentation... Et on succombe. La seule condition que cet « exhausteur
de lectorat » mettait à la parution d'articles était d'en
changer le titre pour le rendre plus percutant. Pourquoi pas ?
Des miens articles parurent donc sur le site et firent l'objet de
milliers de vues (Tandis que sur mon blog ce nombre se situe,sauf
exceptions, entre 300 et 600). Toutefois, le titre qui leur était
attribué me faisait un peu tiquer en ce qu'ils reflétaient peu ou
mal le ton et le contenu de l'article. Ça me faisait penser à la
presse people qui titre « Michel Drucker ravagé par la
drogue » un article où l'on apprend que l'animateur
vedette a été bouleversifié lorsque sa concierge lui a annoncé
que le fils d'un cousin de la voisine du troisième aurait été
soupçonné par ses parents d'avoir fumé ce qui pourrait être un
joint dans les cabinets. Dans un premier temps, je n'en fis pas trop
de cas mais je ne tardai pas à constater plusieurs faits :
d'abord, contrairement à mes attentes, la fréquentation de mon blog
ne s'en trouvait aucunement augmentée, ensuite, les commentaires qui
accompagnaient la publication de mes précieux écrits indiquaient
visiblement d'une part que leurs auteurs s'étaient arrêtés à la
lecture du titre et d'autre part que ce pseudo-lectorat par la forme
comme par le fond semblait s'apparenter à la catégorie « bas
du front ». Je pensai un temps signifier au responsable du site
mon intention de cesser toute collaboration. Puis, par àquoibonisme
je me dis que ça ne valait pas le coup et que le mieux serait de ne
plus écrire d'articles susceptibles d'être publiés sur son torchon
internétique. Ce que je m'efforçai de mettre en application. Un
jour, suite à un statut Facebook dont je ne me souviens plus mais
qui me déplut fort, j'entamai avec ce triste sire une polémique qui
m'amena à le traiter d'escroc. Il m'appela au téléphone et je lui
fis part de mes griefs et le priai de supprimer du site toute trace
de ma participation. Ce qu'il fit.
Je ne suis donc plus prêt à tenter
par quelque moyen que ce soit d'améliorer mon audience.