Si on en croit les divers sondages, en
ajoutant les intentions de vote pour MM Macron, Hamon et Mélenchon,
on obtient un total de 50 à 52%. Traditionnellement à droite, la
France est maintenant de gauche ! De l'inoui ! On peut donc
féliciter M. Hollande pour son exploit : en 2012, au premier
tour, la gauche n'avait recueilli en additionnant les scores de ses 5
candidats que 43,75% des suffrages exprimés ! Ainsi grâce à
sa sage administration et aux succès retentissants de sa politique
le futur ex-président l'aurait fait progresser de plus de 6 à 8 %
en moins de cinq ans.
A moins, évidemment qu'il soit abusif
de rattacher M. Macron à la gauche. Que serait-il alors ?
Centriste ? On a du mal à la croire quand on voit le nombre de
vieux socialos et de communistes repentis qui le soutiennent. A-t-on déjà
vu de tels personnages rejoindre un centriste ? En dehors de M.
Bayrou pour qui se rallier à la gauche devient une tradition, on voit
bien peu de centristes ou de gens de droite le rejoindre. Il s'est déclaré
de droite ET de gauche, NI de droite NI de gauche, et encore moins du
centre. Il aimerait bien se situer nulle part. Seulement, est-ce un
positionnement que l'on peut occuper longtemps quand le ban et
l'arrière-ban de la Socialie Hollandiste se hâtent de vous
rejoindre pour des raisons dont on peut soupçonner les
arrière-pensées électorales ? L'électeur peu politisé,
séduit par un gadget politique présenté comme nouveau, ne
finira-t-il pas par s'apercevoir qu'on essaye en fait de lui
refourguer l'équipe discréditée de M. Hollande sous un emballage
nouveau ? Dans ce cas, continuera-t-il à être séduit ?
Tous ces sondages, se font dans un
climat d'indécision. Si l'on calcule les scores en nombre
d'électeurs certains de leur vote, M. Fillon demeure mieux placé que
l'ex-ministre de l'économie. Reste à savoir si ces personnes
résolues le demeureront, si le quasi-passage en tête de ce dernier
s’avérera procéder de la prophétie autoréalisatrice ou si le
soufflé retombera. Les media ont su, par le biais de l' « affaire »
Fillon, retarder le début de la campagne. Il faudra cependant bien
qu'elle commence un jour, qu'on organise des débats. Inexpérience
et sourire niais suffiront-ils à conforter les intentions ?
Les électeurs choisiront-ils un candidat qui, élu , engagerait MM.
Poutine ou Trump à « penser printemps »* ? De
nouveaux ralliements socialistes feront-ils prendre conscience au bon
peuple de la vraie nature du phénomène Macron ? Souhaitons,
tout en déplorant qu'elle ait pris naissance, que l'illusion se
dissipe car cet olibrius ne saurait que repousser les limites du
ridicule que nous pensions avoir atteintes avec l'actuel président.
*A ceux qui ne sauraient pas en quoi ça
consiste, cette vidéo devrait être utile :