..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 23 janvier 2017

Perte irrémédiable ?

Selon M. Amadou Hampâté Bâ, « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. ». En Europe, ce n'est pas le cas car tous nos vieux sont des ignares qui n'ont rien à transmettre. Je suis bien placé pour le savoir. En Europe, il arrive que quand une bibliothèque brûle ce soit un vieillard qui meure, surtout quand l'incendie est violent, les secours lents et le vieillard peu ingambe.

Donc, la perte de nos vieillards n'aurait rien d'irréparable. Et pourtant que de choses se perdent ! Ainsi, Tonton Roger, mon parrain (qui n'était ni vraiment mon oncle ni vraiment mon parrain mais c'est une autre histoire) mourut il y a quelques décennies déjà. Comme je l'ai conté ici même, dans mon enfance,lors des fêtes de famille, chaque convive y allait de sa petite chanson. Tonton Roger en avait deux à son répertoire : Méfiez-vous d'Anatole (de M. Georgius) et une autre dont je crains la perte irrémédiable. En vieillissant, Roger se fit de plus en plus prier pour pousser la chansonnette, prétextant d'abord ne plus se souvenir des paroles puis, bien vieux, se refusant carrément à l'exercice. Ses chansons étaient de ces petits bijoux des années vingt ou trente, heureuse période, où, malgré la difficulté des temps, on savait cultiver la fantaisie.

Cette merveille il ne m'en reste qu'un peu plus d'un couplet. J'ai eu beau chercher sur le net, je n'en ai trouvé aucune trace. Et pourtant, elle valait son pesant de choucroute. Jugez plutôt :

J'ai pour voisine une repasseuse
Pour m'amuser quand j'vais la voir
E' m'met la tête dans l'essoreuse,
E'm'pend par les pieds au séchoir,
J'aime ça, j'aime ça,
J'peux pas vous dire pourquoi
Ça m'fait des trucs et des machins
Enfin, ça m'fait du bien.
Quand je sens l'fer qui rentre
Dans la peau d'mon p'tit ventre
Ça m'fait, ça m'fait
J'peux pas dire c'que ça m'fait
Ça m'fait des trucs et des machins
Enfin, ça m'fait du bien.

Eh oui ! Du pur génie. On ne peut que s'incliner devant la créativité burlesque du poète. Existe-t-il en quelque coin de France (ou d'ailleurs) un bien vieux qui se souviendrait du reste ? L'a-t-il transmis à de plus jeunes ? Qu'importe au fond quand plus personne ne chante ?

dimanche 22 janvier 2017

Rions un peu avec le New-York Times

Mr. New-York Times aime à rire. Aime-t-il, à l'image de la Fanchon de la chanson, à boire et à chanter comme nous ? Mystère. Son goût pour la rigolade est cependant indéniable. J'en veux pour preuve ce qu'il écrit dans une pub : « Truth. It’s hard to find. But it’s easier with 1,000+ journalists looking. » (La vérité. Elle est difficile à trouver. Mais ça devient plus facile avec plus de 1000 journalistes qui la recherchent.).

Grâce à ces courtes phrases nous apprenons des choses surprenantes. D'abord que le but d'un journal est d'apporter la vérité. Moi qui croyais innocemment que c'était d'influencer ses lecteurs de façon à ce qu'ils partagent le point de vue défendu par l'équipe rédactionnelle ! J'étais bêta !

Ensuite, que le nombre de chercheurs favorise la trouvaille. Ainsi, si vous envoyez 1000 personnes chercher la clé du champ de tir (ou la corde à virer le vent), il serait étonnant qu'ils ne trouvent pas cette fameuse clé (ou corde). Il se pourrait même qu'en plus ils ramènent quelques dahus de rencontre !

De plus, on pose comme principe que le lectorat d'un journal serait intéressé par rien moins que la Vérité ! Ne chercherait-il pas plutôt dans ses colonnes la confirmation de ses préjugés ?

Enfin, de telles déclarations supposent qu'il existerait UNE vérité. Que celle-ci serait intangible et nullement fonction de convictions toujours sujettes à caution. Que la sélection des événements présentés comme majeurs découlerait uniquement d'un amour de cette Vérité. Que le ton et le contenu des articles traitant de tel ou tel sujet serait dictés par elle. Curieusement, ce n'est pas tout à fait l'impression que me laisse la lecture de sa une d'aujourd'hui.

samedi 21 janvier 2017

Ils sont mignons...

Selon un rapport de l'ONG britannique OXFAM, largement relayé par les media, le patrimoine des 8 hommes les plus riches du monde serait égal à celui de la moitié la plus pauvre de l'humanité. C'est pô bien, pô bien du tout, où sont l'égalité voire la justice ? Et les braves gens de s'offusquer. Comment cela est-il possible ? Dans quel monde vit-on, ma pauv' dame !

Venons-en aux chiffres. Ces 8 accapareurs disposeraient ensemble de 426 milliards de dollars soit une moyenne de 53 milliards par tête de pipe. Les 3,5 milliards de pauvres humains n'auraient, eux, en moyenne que 121 dollars ce qui, reconnaissons-le, n'est pas beaucoup. C'est même 438 millions de fois moins que ces 8 gaziers ! Maintenant, si on confisquait leurs 426 milliards à ces mauvais humains et qu'on les distribuait équitablement aux misérables sus-mentionnés, ils n'auraient que 242 USD, ce qui n'en ferait pas vraiment des riches. Et ils seraient 8 de plus...

Le mode de calcul d'OXFAM est contestable comme le signalent Les Échos. Mais même si ces chiffres étaient justes, ils n'en seraient pas moins sujets à caution. Ce que cette œuvre charitable ne semble pas prendre en compte c'est que les fortunes de ces multimilliardaires sont constituées d'actions dont la valeur est variable. Ce n'est pas comme s'ils disposaient d'espèces sonnantes et trébuchantes en devises stables (devises qui n'ont pas l'avantage d'exister). S'ils se mettaient en tête de tout vendre d'un coup et de redistribuer le produit de ces transactions aux plus pauvres, il est fort probable que les cours baisseraient et qu'en conséquence les pauvres verraient leur part diminuer.

Imaginons que l'on supprime la propriété privée. Avec elle disparaîtraient les bourses. Pas les entreprises, devenues propriétés collectives. Quelle serait alors le moyen d'en évaluer la valeur ? Cela apporterait-il un supplément de richesse aux 3,5 milliards de pauvres ? Les expériences communistes ne semblent pas prouver qu'en manière économique la propriété collective amène un grand bond en avant de la prospérité.

Les gens d'OXFAM font dans le sensationnel. Ils mettent en rapport des chiffres de nature à frapper les esprits, à provoquer l'indignation. Mais quelles solutions proposent-ils ? On peut s'indigner de tout et du reste, trouver scandaleux qu'en France un allocataire célibataire du RSA touche mensuellement 535 € à ne rien faire de ses dix doigts quand un bangladais chargé de famille ne perçoit en moyenne que 70 $ (soit 65,58 € ) pour un mois de dur labeur. Cet écart de 1 à 8 est-il supportable ?

Tout ça n'est pas très sérieux. Si le champ de mon cousin est plus grand que le chapeau de ma tante à quoi mène cet irréfutable constat ? Comparer ce qui n'est pas comparable n'est pas très honnête et surtout stupide.

vendredi 20 janvier 2017

Finlande

Pour le géographe peu scrupuleux, la Finlande est le pays idéal : vu que personne ne le connaît ni ne désire le visiter, il est aisé d'en dire n'importe quoi. On serait donc tenté d'en dire du bien, de vanter son doux climat, ses plages de sable blanc qu'ombragent des palmiers, l'hospitalité de ses habitants, la beauté de ses femmes, le raffinement de sa gastronomie ou la richesse de son patrimoine. Seulement, ce faisant on risquerait d'inciter à le visiter des touristes qui en reviendraient forcément déçus. Vu qu'ici, on ne badine pas avec la science, tout ce qui va suivre est donc tristement exact.

Curieusement, ce pays que l'on nomme Finlande porte pour l'immense majorité de ses habitants le nom de Suomi. Cet apparent paradoxe est dû au fait que les Suédois qui ont des siècles durant régné sur ces terres désolées l'appellent Finland. Si une immense majorité des Finlandais parlent le Finnois, le Suédois est cependant la deuxième langue officielle du pays.

Mais commençons par le commencement. La Finlande se trouve au nord de l'Europe, coincée entre Russie, Suède et Norvège ses côtes, sont baignées par la mer baltique. Le climat y est rigoureux, subarctique au nord où on peut relever jusqu'à – 40 ° (en hiver, quand même) et guère meilleur au sud. En été, on peut atteindre les 30° mais pas tous les jours. Du coup le pays est généralement couvert par la taïga quand ce n'est pas par la toundra. Charmant ! Longtemps recouvert par la banquise, les moraines y sont aussi nombreuses qu'inintéressantes. Le pays compte 187 888 lacs, 179 584 îles et son territoire 338 144 km2. Vu que seulement 5,4 millions de Finlandais (dont quelques lutins éhontément exploités par un vieil ivrogne rigolard qui, lui, ne travaille qu'un jour par an) l'habitent et que ceux-ci, allez savoir pourquoi, habitent les villes du sud, dans la plupart des endroits on n'y est pas trop emmerdé par les voisin.

La faune y est diverse. Notons la présence de rennes en grand nombre. Certains sont semi-domestiqués par les lapons et d'autres utilisés comme animaux de trait par le père Noël. L'ours y pullule et le loup y est également présent. Comme si ça ne suffisait pas, on y trouve aussi des gloutons (ou wolverène) et des chiens viverrins, deux animaux aussi stupides que méchants. Notons la présence de polatouches de Sibérie, sorte d'écureuil volant, et du phoque annelé un trouillard qui préfère vivre en eau douce qu'affronter les vagues. 430 espèces d'oiseaux y font un vacarme du diable.

L'histoire de ce pays est sans relief : il fut rattaché à la Suède jusqu'en 1809 date à laquelle il devint russe. Ayant obtenu son indépendance en 1917, il se battit contre les Russes qui l'avaient un peu envahi lors du dernier conflit mondial. Depuis: rien. Vous voyez, pas de quoi faire un fromage.

Aujourd'hui, c'est un pays riche mais la crise ne l'épargne pas. On y fabrique des ascenseurs, des téléphones et plein d'autres trucs. Le système scolaire y est très performant : à 16 ans, les enfants sortiraient de l'école en sachant lire ! Dommage qu'ils n'aient à lire que quelques livres en finnois totalement dénués d'intérêt.

Cuisine : RAS. Littérature : Pas grand chose. Musique: Sibelius. Si on s'intéresse aux sports mécaniques, on y trouve des champions de Formule 1 et de rallye dont le nom se termine généralement en « -nen ».

Voilà, vous savez tout ou presque. Pas besoin d'y aller

jeudi 19 janvier 2017

Ils sont forts chez EDF !

Je reçois ce matin un mail d'EDF qui m'annonce un changement de mes mensualités pour ma maison de Corrèze et me conseille d'aller sur mon espace client voir mon nouvel échéancier. Ce que je fais. Et voici ce que j'y trouve :


Vu qu'au lieu des 4475 kWh prévus, ils estiment ma consommation à 4264kWh, soit 211 kWh de moins, ils augmentent mes prélèvements de 15,06 € par mois.

Je pourrais leur écrire mon indignation, protester, geindre, tonner, supplier, menacer... Mais je n'en ferai rien car il se trouve que ma consommation a réellement augmenté du fait que cette année, j'ai laissé le chauffage en position hors-gel et que ces derniers temps il a pas mal gelé.

On se demande tout de même qui (ou quoi) peut bien saisir les données et permettre que soient envoyés des messages aussi paradoxaux....

mercredi 18 janvier 2017

Retour de vacances (2)

L'équipe de nuit ! Une fille un peu ronde et un garçon à l'air sérieux. Comment aurais-je pu me méfier ? Ça commença, à vingt heures par le rituel du brassard gonflable. La routine quoi. Il me fut répété que je ne devais sous aucun prétexte plier la jambe. Je parvins à sortir quelques blagounettes qui firent rire la fille (Eh oui, j'ai toujours eu le don de faire rire les dames, parfois même volontairement). Quand ils furent partis, je tentai de m'endormir, à plat sur le dos, les jambes bien droites. Ce ne fut pas une mince affaire, pour moi qui dors en chien de fusil. J'y parvenais à peine lorsque, vers 22 heures, de nouveau la porte s'ouvrit sur mes tortionnaires. Non, ce n'était pas une hallucination : ils étaient bien là et leur petit manège recommença : brassard, reconnexion des électrodes dont mon torse était équipé. En partant, la tourmenteuse m'annonça un prochain retour vers minuit. Je grommelai les vagues protestations que mon état de quasi-prostration me permirent de proférer. Avec bien du mal je retrouvai un sommeil agité. Vers minuit et demie, me réveillant, j'aperçus, dans la pénombre, une forme humaine traverser la chambre pour se diriger vers la porte et sortir. C'était le tortionnaire. Avait-il profité de ce que je dormais pour se livrer à mon insu au jeu du brassard gonflable ? Pris d'un sursaut d'humanité m'avait-il épargné l'épreuve ? Je n'en saurai jamais rien.

Ce que je sais c'est qu'après cette discrète visite je ne parvins pas à me rendormir. La position inaccoutumée avait provoqué une sévère lombalgie. De plus j'avais froid. Ne parvenant pas à convaincre Morphée de me prendre dans ses bras, je me résignai à allumer la lumière et à continuer ma lecture d'Apocalypso de Robert Rankin, bien que mes yeux brûlants aient eu du mal à suivre les lignes. A deux heures et demie, la porte grinça de nouveau et la fine équipe reparut, s'étonnant de me trouver réveillé. Je leur expliquai que la position qu'on m'avait imposée engendrait des douleurs qui nuisaient à mon sommeil. Je n'osai pas leur signaler que leurs multiples visites me perturbaient, de crainte qu'ils ne les multipliassent. La jeune femme me dit que j'aurais dû m'asseoir sur mon lit ou relever sa tête. Ah oui, et comment faire cela sans que ma jambe pliât, lui demandai-je, ironique ? A quoi elle me répondit que tenir la jambe droite était bon pour la veille au soir mais que maintenant je n'y étais plus obligé. Enfin une bonne nouvelle ! Re-brassard, re-connexion d'électrodes, re-départ. Me mettant sur le côté, jambe repliée, je sentis qu'une électrode se détachait. Je tentai de la fixer, mais mes mains gourdes et lasses n'y parvinrent pas. Et ça ne manqua pas : une demie-heure plus tard mon tortionnaire revint m'annoncer qu'une électrode s'était déconnectée. Il la remit en place. Je lui suggérai de les fixer à la superglue et qu'on n'en parle plus. Je finis par me rendormir et il semble qu'aucune nouvelle perturbation ne vint nuire à mon sommeil en pointillés.

Bien entendu, à 6 heures ils revinrent pratiquer leur routine. J'avais connu presque trois heures de paix relative. Sans le moindre rictus sardonique, on me demanda si j'avais bien dormi ! J'émis des réserves. J'évoquai même de menus dérangements peu favorables au sommeil du juste. Ils en convinrent, les bougres mais, que, venant de subir une intervention, cette surveillance était indispensable. Mouais. En fait, je pense que ces épreuves constituent un test. Si on ne meurt pas d'épuisement, si le cœur ne lâche pas, c'est qu'on est guéri.

Le bon Docteur Citerne* (qui, sans être brillant ne me semblait pas mériter ce nom) passa me confirmer que tout s'était bien passé, que mon cœur battait désormais comme il convient et que mon séjour prendrait fin ce midi-même. Ouf ! Je passai la matinée à alterner mots croisés, lecture et voyages vers la zone où l'on fume. Plus de brassard, plus d'électrodes, une tenue décente : j'avais recouvré ma dignité. Mon chauffeur vint me quérir et je retrouvai mes chères collines dans l'état où je les avais laissées.

En résumé, je déconseille fortement l'établissement pour qui ne se trouve pas dans l'absolue nécessité de recourir à ses services. A moins, bien entendu d'aimer les épreuves inutiles. Il en est bien qui courent le Marathon sans avoir aucune victoire à annoncer...

*Tel était le nom de celui qui m'avait opéré.

mardi 17 janvier 2017

Retour de vacances

Autant l'avouer tout de suite, ces vacances ne furent pas à la hauteur de mes attentes. Disons plutôt qu'après un début médiocre elles connurent une triste fin. D'emblée, je fus déçu par ma chambre : s'il y avait bien une salle d'eau privative, la télé et le wifi, pas plus de mini-bar que de beurre au tribunal. Quand je pense à ce que, pour un prix moindre, j'aurais pu avoir dans la plupart des villes de province, franchement, c'était plus que limite. La seule chose positive, c'était le personnel : nombreux aimable et serviable. Quoique un peu bizarre. Ainsi, celle qui me conduisit à ma chambre m'annonça qu'à son prochain retour elle me raserait. Curieux rite de bienvenue ! D'autant plus curieux que j'étais déjà rasé. Mais bon, comme disent les Anglais « When in Roma, do as the Romans do ». Je suppose que cela s'applique également à Caen. S'ils ont pour coutume de raser leurs clients, laissons-nous raser...

Seulement quand elle revint munie d'une petite tondeuse, elle me demanda de me déshabiller. J'eus beau lui signaler que nous ne nous connaissions qu'à peine, elle insista et, en garçon poli, je finis par céder. Elle se mit en devoir de me raser d'abord le torse puis des parties que je n'oserais nommer. Avouez que c'est curieux. Ayant perdu ma toison, elle me conseilla d'aller prendre une douche et me donna un flacon pour ce faire. Je vis plus tard qu'il contenait un liquide jaune-brun. Ne voulant pas trop montrer mon peu de connaissance des mœurs caennaises, je m'exécutai tout en me demandant où elle voulait en venir... Quand je sortis de la douche, l'oiseau s'était envolé. « Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie » disait le bon roi François...

Elle revint un peu plus tard, chargée d'un plateau-repas. Puis, toujours mystérieuse, disparut comme elle était venue, me disant à demain. Le repas fut médiocre. J'eus ensuite la visite d'un jeune homme qui se présenta comme étant médecin. Très gentil et pas excentrique pour un sou dans son comportement. Il le fut ensuite par de curieuses exigences : mes soins auraient lieu le lendemain en début d'après-midi et il faudrait, mis à part un frugal petit déjeuner pris avant sept heures, que je sois à jeun et que je n'aie pas fumé depuis la veille à minuit. Ces Caennais, que ne vont-ils pas chercher ? Fatigué, je me couchai quand deux jeunes femmes firent irruption dans ma chambre et me mirent au bras une sorte de bracelet qu'elles s'amusèrent à gonfler puis à dégonfler avant que l'une ne dicte à l'autre des chiffres que cette dernière enregistra sur un ordinateur.

Je dormis plutôt bien, sauf que vers 6 heures, les deux espiègles de la veille revinrent et me firent à nouveau le coup du bracelet gonflable. On s'amuse d'un rien dans le Calvados ! La matinée passa comme elle put. Après une douche au jaune-brun et ayant revêtu la tenue que ma blonde (car elle était blonde) amie m'avait offerte en vue de ce que je pensais devoir être nos ébats, vers une heure, vêtu d'une sorte de pyjama vert et toqué de la même teinte, un homme vint me chercher et, m'ayant demandé de monter sur une sorte de lit muni de roues, m'emmena à travers de froids couloirs vers une salle où un autre toqué me dit qu'il allait m'anesthésier. Je m'attendais à quelque chose de léger qui me permettrait de suivre les soins mais il n'en fut rien. Je perdis immédiatement conscience pour ne la retrouver que plus d'une heure plus tard dans une salle remplie de brancards à roulettes semblables au mien occupés de gens léthargiques. On me ramena à ma chambre dans un état semi-comateux. Ma raseuse de la veille, passant par là, me demanda où était passée ma bonne humeur. Que répondre ? Ce qui restait d'après-midi consista à lutter contre le sommeil en vue d'une nuit reposante. Le temps me semblait comme figé. J'attendis la visite du médecin mais point de visite il n'y eut.

Suivit enfin un repas moins mauvais que celui de la veille, sans pousser l'audace jusqu'à être bon. C'est ensuite que les choses se gâtèrent. Car tandis que je m'apprêtais à m'endormir bien qu'il ne fût que vingt heures, un couple de sadiques vint m'importuner, se déclarant être l'ÉQUIPE DE NUIT.
La torture allait commencer...

Mise en garde : Il est fortement déconseillé aux âmes sensibles de lire ce qui suivra.