..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 28 novembre 2014

Retour sur PG Wodehouse



Je suis en passe de terminer ma lecture d’un quatrième roman de M. Wodehouse. Un et demi fut lu en traduction française, deux et demi le furent dans le texte. Lors d’un premier article, j’en vantai la pureté et l’élégance de la langue et m’aventurai à en juger la traduction aisée. J’avais tort. En fait, la facilité de lecture masque habilement certaines des caractéristiques de l’écriture, laquelle use et abuse d’idiotismes et autres comparaisons et métaphores auxquelles il serait très difficile de trouver des équivalents français. Wooster, par exemple, s’exprime dans un idiolecte pour le moins particulier truffé, entre autres,  d’abréviation, d’audacieuses métaphores et d’allusions à des personnages qui lui sont contemporains, totalement inconnus de nous et n’ayant  pas forcément d’équivalents Français. Sa traduction ne saurait donc que perdre en couleur. Il en va tout autrement de Jeeves qui parle comme la reine, en plus compassé.

Il n’empêche que, faute d’une maîtrise suffisante de l’anglais, la lecture des traductions n’en demeure pas moins hautement agréable et recommandable. Et pourtant…

La recette de M. Wodehouse est assez simple. Vous prenez des personnages appartenant à l’aristocratie ou aux hautes sphères de la société anglaise ou américaine. Quand ils ne sont pas des milliardaires d’outre-Atlantique, ils sont bien entendu passés par Eton ou une prestigieuse public school avant de rejoindre, avec un dilettantisme de bon aloi,  l’Université d’Oxford. Riches ou non, ils bénéficient donc d’une bonne éducation et appartiennent au même monde, un bien petit monde qui fait que tous s’y connaissent ou reconnaissent quand ils ne sont pas vaguement parents. Les jeunes gens y sont sujet au (x) coup (s) de foudre mais connaissent des amours pleines de rebondissements suite à une capacité peu commune à de soudaines sautes d’humeur que créent divers malentendus. Les tantes y sont conservatrices et s’opposent, s’il en était besoin, à leurs amours naissantes mais spontanément houleuses. Il faut bien, pour qu’intrigue il y ait, un événement déclencheur. Il s’agit souvent d’un objet (ou d’un animal) qu’un malfaisant quelconque convoite, s’approprie avant de le perdre à nouveau et qu’il ne passe par des mains ou des lieux improbables, tout cela entraînant d’échevelées péripéties qui finalement mènent à un heureux dénouement grâce aux abracadabrantes manigances d’un majordome ou d’un vieil oncle noceur autant que farceur  qui permettent aux amoureux de convoler en justes noces et au  propriétaire de retrouver son bien. Tout cela est extrêmement capilotracté et semé d’invraisemblables coïncidences. 

Ce qui est merveilleux, au sens propre, dans tout cela, c’est le talent de PG Wodehouse qui parvient à éviter que ces ingrédients, plutôt que de composer une bouillie aussi lourde et infâme qu’indigeste participent à la composition de romans agréables dont on est impatient de connaître la suite et qui nous réjouissent, page après page,  par l’humour et la légèreté de leur ton. Chapeau l’artiste, fallait le faire !

jeudi 27 novembre 2014

Vers une plus grande diversité gouvernementale



Les gouvernements, depuis déjà quelque temps, se veulent paritaires et représentatifs de la diversité de la population. Ainsi, bien que les races n’existent pas, nous nous retrouvons avec des ministres et des secrétaires d’État  à égales parties féminins et masculins et d’origine Asiatique, Nord-Africaine, Antillaise ou Africaine. C’est bel et bon, mais outre que le choix ne se fait plus en fonction des talents des personnes appointées c’est réduire la diversité à son aspect « ethnique ». Or il existe bien d’autres critères qui participent à la bigarrure d’une population : certains s’adonnent au bricolage, d’autres à la boisson, au sport, à la belote, à la chasse, à la pêche, à la bigoterie, à la gastronomie, au naturisme, aux mots croisés, au sexe, au macramé, à l’étude des chansons de geste ou de tout autre domaine, à la collection d’objets divers, au vol à voile ou à main armée, à  la lecture, aux magouilles douteuses, à la broderie, au brigandage de grand chemin etc. Une liste exhaustive des centres d’intérêt qui font que coexistent dans une société des êtres divers serait impossible à établir.  Il n’empêche que leurs adeptes sont bien mal représentés au gouvernement. Et c’est dommage.



Mme Fleur Pellerin, nous a montré qu’en étant ministre de la culture on pouvait à la fois représenter une « minorité visible » et la catégorie répandue des incultes. C’est un pas dans la bonne direction, même si son appartenance à la seconde catégorie n’a pas été signalée comme un des critères de sa sélection. Je suppose que le gouvernement ne manque aucunement de nymphomanes, d’ivrognes ou de cruciverbistes, seulement, ils ne se présentent pas comme tels. Ça nuit à sa représentativité et renforce la rupture entre la  population et ses élites. Surtout qu’il est vraiment aisé de concilier la diversité ethnique et la diversité culturelle.



Rien ne s’oppose en effet à ce qu’un ministre représente à la fois une minorité (ou une majorité) ethnique et plusieurs minorités culturelles. Ainsi, M. Dupont* pourrait devoir son poste à la fois à son appartenance à la majorité leucoderme et à son penchant pour la bouteille, les jupons, la bonne chère et la belote. De même, M. Durant* pourrait-il justifier son embauche par son goût pour le point de croix, la copocléphilie, la pêche au gros et les tripatouillages financiers et Mlle Diallo*, représenter non seulement les mélanodermes mais aussi les nudistes, les fanatiques de la matière de France, les chasseurs de palombes et les collectionneurs de réfrigérateurs des années cinquante tandis que M. Ben Mohammed*, en plus d’assurer la présence de nos amis dont les racines plongent dans une terre située sur l’autre rive de la Méditerranée, pourrait également assurer la représentation des lecteurs de polars, des amateurs de skateboard, des buveurs de Coca et des pêcheurs au lancer.



Si ma suggestion était entendue, je crois que se comblerait bien vite l’énorme fossé qui s’est creusé entre population et gouvernants, la multiplication des critères de sélection ayant pour effet que pratiquement tout citoyen aurait la certitude d’avoir un des siens dans la place. Ce qui n’est pas le cas quand on s’entête à sur-représenter la catégorie des énarques dans laquelle bien peu se reconnaissent. 


PS : Dans un second temps on pourrait sélectionner le pannel sur des critères professionnels et régionaux. On finirait par contenter tout le monde à part peut-être au niveau des résultats de leur politique mais est-ce vraiment important ?


*Toute ressemblance avec des ministres (ou secrétaires d’État) existants ou ayant existé serait purement fortuite.

mercredi 26 novembre 2014

Du nouveau dans la Blogroll !



J’ai pour coutume d’ajouter systématiquement à ma liste de blogs ceux qui me font l’amitié de m’inscrire sur la leur. Encore faut-il que je le sache. Je m’en aperçois généralement en consultant mes statistiques : si quelques visites m’arrivent d’un blog inconnu, je vais le visiter pour voir ce qui me vaut l’honneur. Si j’aperçois « Vue des collines » dans la liste, je rends la politesse.

C’est ce qui m’est arrivé aujourd’hui. Me rendant sur « Demain à l’aurore » je vis que bien qu’habilement dissimulé il y existait un lien vers ici et qu’il s’y trouvait en très bonne compagnie. Je m’aperçus que l’auteur en était M. Fredi M commentateur régulier en ces lieux et cachottier de nature. J’en lus quelques textes qui me plurent beaucoup. C’est pourquoi je ne saurais trop vous encourager à lui rendre visite. C’est ici.

Violences conjugales



Hier, c’était la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Mme Najat Vallaud-Belkacem ne pouvait faire autrement que de pousser son petit couplet sur l’égalité femmes/hommes que des vilains pas gentils avaient combattu en s’attaquant lâchement, par derrière, au moment où ils s’y attendaient le moins, aux ABCD de l’égalité. Selon cette charmante jeune personne, si la violence des hommes s’exerce sur les femmes, c’est parce qu’ils ne les considèrent pas comme leurs égales. Moi, je veux bien tout ce qu’on veut mais il n’empêche que je me demande si l’argument est  vraiment pertinent.

Loin de moi l’idée que les femmes me soient inférieures : celle qui ma élevé et qui se trouvait logiquement être ma mère avait un caractère bien trempé et parvenait en général, d’une manière ou d’une autre, à contraindre son petit monde (un mari et trois fils) à se rendre à ses raisons. C’est pourquoi il m’aurait été difficile de considérer que la femme était un petit être faible qui vous obéirait au doigt et à l’œil.

Il n’empêche que du point de vue de la force physique, à part quelques rares exceptions, l’homme reste supérieur à la femme. C’est probablement la principale raison pour laquelle la plupart des personnes qui succombent suite à des violences conjugales sont des femmes (quand elles n’ont aucune arme blanche ou à feu sous la main et qu’elles ne disposent d’aucun poison).

Cela étant, plutôt que de prêcher une égalité qui me semble aller de soi, il me semblerait utile d’élever filles et garçons dans le respect de l’autre. Je dis bien les deux sexes car il arrive que certaines femmes comme certains hommes, plutôt que d’imposer leur volonté par la coercition physique y parviennent par les mots en rabaissant constamment l’autre, en l’humiliant chaque fois que faire se peut. Lorsque ces personnes ont la chance de se trouver une victime bonne pâte, tout se passe pour le mieux, si voir sa vie pourrie par un ou une sadique peut être considéré comme un mieux. 

Il est évident que la violence physique ou morale s’exerce également au sein des couples homosexuels ou lesbiens, ce qui rend caducs les arguments de Mme Najat.

Le problème est que souvent les couples, quels qu’ils soient, se forment non pas sur la compatibilité harmonieuse des caractères (et des corps) et le respect mutuel mais sur des critères aussi divers qu’impertinents quand ce n’est pas dû  au pur hasard. Tant qu’il en sera ainsi la violence conjugale, verbale ou physique, continuera. ABCD voire EFGH de l’éducation ou pas.

mardi 25 novembre 2014

Éducation : à quoi reconnaît-on un élève tenté par le djihad ?


Tel est le titre d’un article du Point. Il y est fait allusion à une circulaire émise par le Rectorat de L’académie de Poitiers censée apprendre aux enseignants comment repérer ceux de leurs élèves que la radicalisation risquait de mener à de regrettables excès.

Dieu merci, M. Médi-apart (de standing dans les beaux quartiers avec gauchisme à tous les étages) était vigilant à son mirador. Il dénonça donc le scandale. Il ne fut pas le seul car les belles consciences ne manquent pas en notre beau pays dès qu’il s’agit de dénoncer le racisme.  Syndicats, associations lusulmanes et autres organes gauchistes de hurler avec leur ardeur habituelle à la stigmatisation, à regretter qu’on ne dénonce pas les extrémistes des autres religions, bref ils firent, comme disait cette vieille ordure communiste de le bon Jacques Prévert, ils firent leur bruit habituel.
Avant d’aller plus loin, pour ceux à qui l’info aurait échappé rappelons ce qui mit le feu aux poudres.
 A la rubrique « Signes extérieurs individuels » on pouvait lire :
  • Barbe longue non taillée (moustache rasée). Cela concerne essentiellement les jeunes hommes. Rien ne nous dit que les rares jeunes filles disposant d’une pilosité suffisante pour arborer ce signe ne le feraient pas en vue d’ouvrir une baraque de foire. 
  • Cheveux rasés. Idem supra. Mais rien ne dit qu’il ne s’agit pas de skinheads ou de demoiselles nostalgiques de la coupe adoptée par leurs arrière-grands-mères à la libération.
  • Habillement musulman. Il se peut que certains vêtements soient portés dans les pays musulmans mais de là à ce qu’ils aient des convictions religieuses… La formule est malheureuse ! 
  • Jambes couvertes jusqu’à la cheville. Sauf feu de plancher, la plupart des pantalons le font… 
  • Refus du tatouage. Le tatouage n’étant pas obligatoire, je ne vois pas en quoi n’en avoir pas serait un signe de radicalisation musulmane.
  •  Cal sur le front. J’avoue ma perplexité. Il m’arrive d’avoir des cals aux mains, mais sur le front… 
  • Perte de poids liée à des jeûnes fréquents. Comment en être certain ? Ça peut venir d’une anorexie ou d’un vilain cancer…
Tout cela est bien maladroit.
Suit une rubrique « Comportement individuels »
  • Repli identitaire. N’est-ce pas ce qu’on reproche aux réacs ? 
  • Rhétorique politique (ref à l’injustice en Palestine, Tchétchénie, Irak, Syrie, Égypte). En ce cas, bien des journalistes de gauche seraient à surveiller de très près. 
  • Exposition sélective aux médias (préférence pour les sites web jihadistes). Enfin un élément pertinent ! Mais en dehors de recherches au CDI comment le savoir ? 
  • Intérêt pour les débuts de l’Islam. Très discutable.

Tout ça n’est pas très sérieux. C’est soit mal formulé, soit imprécis, soit difficilement constatable. Qu’on ait pu critiquer la pertinence des éléments retenus est certain. Que des individus montrant l’ensemble de ces signes puissent être soupçonné d’être des musulmans radicaux n’aurait rien d’étonnant. Seulement, tous les radicaux ne sont pas partants pour le djihad… Existerait-il un seuil au-delà duquel la pratique religieuse deviendrait intolérable ?

Avant de monter sur leurs grands chevaux, nos gauchistes ne devraient pas oublier que la démarche de l’Académie de Poitiers s’inscrit dans le cadre d’une campagne visant à éviter que de trop nombreux jeunes Français aillent joindre les rangs de « Daech » comme certains voudraient qu’on dise. Que je sache, seule une fraction de l’Islam est concernée par le Djihad. La lutte contre les extrémistes chrétiens, juifs, zoroastriens, hindouistes, bouddhistes, adeptes du vaudou, adorateurs de la Sainte-Pastèque ou du Caméléon Morveux si virulents soient-ils n’est pas à l’ordre du jour.