..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 5 avril 2014

Chic un ulcère !



Telle fut ma réaction lorsque le bon gastro-entérologue  me montra  sur l’écran certaines rougeurs affectant la paroi de mon duodénum qu’il qualifia d’ulcère. J’ai déjà évoqué ces sourdes douleurs qui depuis des  mois me laissent peu de répit.  La bâffrothérapie, la suppression du vin, du whisky, la prise de repas plus légers, rien n’y avait fait. Des analyses multiples, une échographie s’étaient montrées incapable de mener à un quelconque diagnostic J’ai beau être de nature patiente, tout cela commençait à m’agacer  bougrement et même à m’inquiéter. Mon généraliste à qui j’avais évoqué la triste fin de ma mère, morte il y a trente ans des complications d’un ulcère, avait, bien qu’il pensât mon mal psychosomatique, consenti à me prescrire une fibroscopie histoire de calmer mes angoisses.

J’en étais à envisager avec un calme teinté de mélancolie la présence en mes entrailles d’un de ces cancers du bidon qui vous rongent tranquillement avant de vous faire mourir dans des douleurs à côté desquelles entendre un discours de Mme Taubira  paraît supportable. L’important étant d’avoir suffisamment de temps pour terminer le ponçage du placo de ma cabane et de recouvrir murs et plafond de jolie peinture. Cela semblant acquis, c’est avec sérénité que je m’étais résigné à mon triste sort…

Voilà pourquoi je fus ravi qu’on me trouvât un ulcère. Surtout que de nos jours cette affection, jadis considérée comme chronique, se traite en deux coups de cuiller à pot. Quatre semaines de traitement et adieu l’ulcère ! Tout au plus un traitement d’antibiotique viendra s’y ajouter si les prélèvements opérés révèlent la présence d’une bactérie trop injustement méconnue sous le nom d’helicobacter pylori… Qu’on puisse avoir des cochonneries  pareilles dans l’intimité de notre duodenum en dit long sur la malignité du Créateur !

Le médicament prescrit est un inhibiteur de la pompe à protons. C’est tout de même pas rien !  Moi qui ne me doutais même pas que mon organisme comportait une pompe à protons ! De là à ce qu’on puisse l’inhiber…  Y’a pas à dire : la science est une chose merveilleuse ! Vive la science ! Bien que j’aie commencé de prendre ledit inhibiteur hier soir, il ne semble pas qu’il ait encore bien inhibé cette saleté de pompe car ce matin les douleurs sont toujours là. Je lui fais cependant confiance et regarde l’inhibition de la pompe comme acquise. Voilà où nous en somme en ce cinquième jour du mois d’avril où, s’il est légitime de lancer la chasse au proton, il faudrait être bien fou de se découvrir d’un fil !

PS : A la demande générale de DSL qui m'a rappelé une ancienne promesse, je vous prie de trouver ci-dessous, des images de mon hernie hiatale et de mon supposé ulcère auxquelles j'avoue ne rien comprendre mais qui me semblent refléter fidèlement ma beauté intérieure :



jeudi 3 avril 2014

Aux finances, ça sent le sapin !



On a un nouveau ministère. On sent que ça va chier ! Quand on met le père Michel (Sapin*) aux finances, la rigolade est terminée. D’ailleurs, il ira à Bruxelles expliquer à nos partenaires que la France c’est pas comme les autres pays : elle a besoin de déficit public comme la carpe d’air ou le lapin d’eau**. Parce que sans déficit elle ne peut respirer : son merveilleux système social qui fait envie au monde entier s’écroulerait avec les effets désastreux que l’on peut deviner… Il n’y ira pas à genoux, non ! La France est la deuxième économie de la zone Euro ! Il y ira avec la mâle arrogance du puissant dont les désirs sont des ordres. Et les partenaires diront oui, on comprend, vous, c’est pas pareil, vous n’êtes pas de ces gueux d’Espagnols, de Grecs, d’Italiens  ou d’Irlandais qui se voient contraints à mettre un frein, coûte que coûte, à leurs errances budgétaires, vous êtes la France, le pays citoyen des droits de l’homme républicains, celui qui depuis Neandertal montre le chemin à un monde un peu triste de ne pouvoir rêver l’égaler. Il vous faut combien au juste ? Combien de temps pour envisager l’éventuelle  possibilité d’un jour  rentrer dans les clous ? Combien de pognon pour continuer votre mission de phare de l’humanité ?  

Et si ça ne se passait pas VRAIMENT comme ça ? Si nos partenaires renâclaient à nous suivre ? Si nos créanciers commençaient à nous trouver critiquables et  pensaient qu’il est temps de mettre un peu d’ordre dans nos comptes ?  Mettez vous à leur place : l’être humain est de nature méfiante et les institutions, financières ou supranationales, sont constituées d’humains…

Supposons que vous avez une petite entreprise qui  fait un million d’Euros de chiffre d’affaire. Hélas, la conjoncture est dure, les danseuses  chères, votre train de vie dispendieux, bref depuis des décennies vous avez creusé un petit trou dans vos finances. Oh, pas grand-chose : même pas un an de CA !  900 000 € de découvert, c’est quand même pas la mer à boire. L’an prochain, vous ferez un effort : vous ne dépenserez que 4% de votre CA de plus que vos rentrées.  Une bagatelle. Il suffira de vous allonger 40 000 € pour faire la rue Michel (pas Sapin)… Vous n’aurez donc que 940 000 € de dettes au bout de l’an…  Vous allez donc voir votre banquier et bien entendu il vous dit…

En fait, il ne vous dit rien du tout, parce que, aussi curieux que ça puisse paraître, il y a longtemps qu’il vous a coupé toute facilité de caisse  et que suite à votre cessation de paiement vous vous êtes vu contraint à déposer le bilan. Votre doux sourire, votre cœur généreux, la beauté des danseuses que vous entretenez n’y ont rien fait. La vie est dure mais c’est la vie (Dura vita sed vita !).

Si nous avions des hommes d’état qui voient plus loin que le prochain scrutin, plutôt que de nous promettre un atterrissage en douceur sur les pistes de la prospérité retrouvée, ils nous promettraient du sang, de la sueur et des larmes ou, de façon moins lyrique, un sérieux serrage de ceinture pour que se redressent les comptes. Et ce à partir de dorénavant et jusqu’à nouvel ordre.  Seulement, à gauche ou à droite, nous n’avons que des politiciens au service de leur carrière et prêts à tout pour sauver ou reconquérir leur poste. On continuera donc à jouer les mendiants orgueilleux afin de ne rien changer jusqu’à la faillite finale quitte à verser, ce moment venu, bien plus de sang, de sueur et de larmes. Après nous le déluge ! Telle est notre vraie devise.

*Une nouvelle blagounette de M. Hollande ? Quand aux finances ou ailleurs, "Ça sent le sapin", ce n'est pas vraiment bon signe...

**Le vulgaire, quand il n’est pas socialiste,  dirait le contraire. Ne l’écoutons pas.

mercredi 2 avril 2014

Valls : à quand la démission ?



J’avoue que, dans un premier temps, voir M. Valls accepter la lourde et ingrate charge de premier ministre m’a étonné : voilà un gars qui n’avait pas peur d’aller se faire carboniser dans pareille galère.  Serait-il inconscient, le bougre ?  Et puis j’ai réfléchi…

En fait, la vérité est probablement plus complexe. Avoir été premier ministre fait très bien sur un CV. Ancien premier ministre des gouvernements parisiens, ça vous pose un homme (comme être de garenne vous pose un lapin).Regardez MM. Pompidou, Chirac  Balladur ou Jospin(non, pas Balladur ou Jospin !), ça les a même menés au sommet après une victoire électorale!  Mais comme disait Lao Tseu, le tout est de ne pas se faire mettre. Comment éviter cet écueil et atteindre votre but avoué : devenir khalife à la place du khalife ?

Il y a bien entendu la réussite. Vous vous voyez nommé alors que le pays va à vau-l’eau, que la majorité est à la ramasse et que le président joue les spéléologues dans les sondages. On admire votre courage, tout en mettant en doute votre bon sens. Et puis, pour x raison, arrive une reprise mondiale. Tout ne s’arrange pas, bien sûr, mais la nouvelle marge de manœuvre dont vous disposez  vous permet de proposer quelques mesures démagogiques propres à booster votre popularité. Le tout est d’en trouver une  bien attrayante pour le populo qui aille totalement à contre-courant de ce que le président est susceptible d’accepter. Il s’y oppose et vous en prenez prétexte pour démissionner, auréolé du prestige de vos succès. 2017 s’annonce bien…

Ensuite, il y a l’échec. Vous faites le dynamique, le déterminé, l’efficace mais les tendances sont têtues, la conjoncture est défavorable et tout va de mal en pis. Comme sœur Anne, vous ne voyez que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie mais, même  au loin, la reprise point ne se perçoit. Ce n’est pas l’idéal, ça reste cependant jouable : de plus en plus vous vous opposez au président. Fait-il une déclaration ? Vous en prenez le contrepied. Systématiquement. La situation se tend. Avant que l’indécis ne vous vire, vous opérez un départ à la Chirac : on vous refuse les moyens d’une politique propre à rétablir le pays, vous ne sauriez, dans l’intérêt de la France, le tolérer. Vous démissionnez et laissez à l’électeur le souvenir d’un homme courageux et honnête… 2017 vous sourit d’autant plus que Pépère se vautre …

Il me semble donc, mais peut-être y a-t-il du machiavel en moi, que la question de la démission de M. Valls n’est qu’une question de timing.  Maintenant, il est certain que, de son côté, notre estimé président a bien un plan tordu en réserve pour, au moins dans le premier des scénarios envisagé, briser net les reins de ce petit salopiaud…

mardi 1 avril 2014

Ainsi va la vie…



Il y a des gens dont la vie est fascinante. A peine ont-ils fini de grimper une beauté qu’ils passent à l’Everest (sans équipement spécial). Ils en redescendent (de l’Everest)  pour conquérir  un continent, armés d’un simple lance-pierre et, ce faisant, sauvent le monde et la civilisation avant de battre quelques records du monde d’athlétisme et de sauver le PS d’une déroute électorale annoncée (et ça, c’est pas de tarte !). Prix Nobel de littérature et de physique, leurs  travaux de macramé éblouissent les foules et leurs chansons ravissent la terre entière. Certains savent même poser du placo et planter un clou. Ils sont beaux, forts, grands, intelligents, malins, habiles, lettrés, courageux et tout. Ce sont des héros.

Et puis il y a les autres. La grande masse (hélas ?).  Ceux qui, si la cruauté les prenait, ne sauraient casser que deux pattes à un canard, et qui n’ont pas plus inventé le fil à couper le beurre que l’eau tiède. Ils vivent obscurément et c’est tant mieux. Si jamais  leurs vies se trouvaient exposées au public, elles ne susciteraient  que son ennui.  Ils mènent des existences  ordinaires, dans des villes sans charme auprès de compagnes éteintes et d’enfants criards. Leurs amis, ou plutôt les quelques vagues relations qui leur en tiennent lieu, sont  d’une banalité désolante. Ils sont ouvriers, employés, cadres dirigeants de multinationales, présidents de la république (plus rarement)…  Ça les occupe.

Vient la mort. Pour les héros comme pour les autres. A la gloire des premiers, on érige des statues sur les places. Sur la tombe des autres on pose de jolies plaques de marbre où en lettres de bronze leurs proches expriment d’éternels regrets. Le temps passe. Personne ne se souvient plus ni des uns ni des autres…

Et c’est justice. Car l’admiré comme l’obscur n’ont fait qu’une chose : passer le temps comme ils pouvaient, chacun à sa manière.

lundi 31 mars 2014

La carpe et le lapin : vers la rupture ?



Ce fut un beau mariage. Les youyous fusèrent. Les drapeaux exotiques furent dument brandis et énergiquement agités. Les époux étaient peut-être un peu mal assortis mais la diversité n’est-elle pas une valeur en soi ?

Presque deux ans plus tard, il semblerait qu’il y ait comme de l’eau dans le gaz. La carpe ne veut plus du clapier, le lapin renâcle devant la mare.

M. Hollande est bel et bien dans le caca noir. Après une défaite heureusement tempérée par le côté local de l’élection (on n’ose penser à ce qu’elle eût été si les seules considérations nationales étaient entrées en jeu), il se voit contraint à changer de gouvernement. Le problème est qu’il lui faut satisfaire le bondissant lapin gauchiste et la placide carpe sociale-démocrate. Et que c’est malheureusement impossible.

Il est amusant de constater que si les diverses composantes de la majorité qui a amené M. Hollande au pouvoir, si elles reconnaissent toutes une défaite, n’en tirent pas les mêmes leçons. Pour le FDG, les Verts et les plus rabiques du PS, si ça n’a pas marché, c’est parce que le gouvernement n’est pas assez à gauche (le fait que les électeurs ne se soient pas en masse tournés vers eux, ne semblant pas les inquiéter). Ils veulent plus de la relance (avec quel argent ?).  Pour les modérés, c’est que les gens n’ont pas saisi à quel point la politique menée était bonne, même si ses magnifiques résultats tardaient à se concrétiser.

Alors on va remanier. Pour faire comme si on avait compris ce qui se passait. Ayrault qui reste ? Valls qui arrive ? Qu’importe ? Dans l’un comme l’autre cas, la politique ne changera pas. Le désamour continuera donc entre la carpe et le lapin.  Car M. Hollande n’a pas le choix. La France est sous surveillance rapprochée de la part de l’Europe. Le déficit s’est creusé. La dette explose. L’austérité s’impose. Les tenants de la relance ne peuvent l’emporter.

Il semblerait que l’on aille vers un ministère Valls. A part peut-être quelques points éphémères de remontée (ce qui reste à prouver, vu que ce qu’il gagnerait à droite il risquerait fort de le perdre à gauche) et un peu moins de bazar dans le gouvernement, qu’est-ce que ça changerait ?  Le chômage continuera  d’augmenter, les Français  ne tarderont pas à le rejeter autant que son prédécesseur, l’ex-ministre de l’intérieur verra ses projets pour 2017 carbonisés, la gauche dure se radicalisera, M. Hollande poursuivra sa descente aux enfers…

Pouvait-il en aller autrement ? Quand on arrive de justesse au pouvoir grâce à une  hétérogène coalition de mécontentements et à des promesses qu’on savait ne pas pouvoir tenir, quand on fait preuve d’incohérence et d’indécision, comment ne pas échouer ? 

Au-delà de la présence de M. Hollande à un poste pour lequel il n’était pas apte, le problème de la France me paraît bien plus grave. Le pays est extrêmement divisé et, en dehors du mécontentement, aucune ligne claire ne s’y dessine. Même si la plupart des Français sont d’accord pour admettre que  nous fonçons dans le mur, personne n’est prêt à payer le prix des nécessaires réformes.

 Nous somme mal partis.

PS : Un divorce entre la carpe et le lapin serait cependant hautement improbable : il faut penser à la gamelle. Une rupture franche amenant à une dissolution équivaudrait pour beaucoup à se retrouver au chômedu...