Je me vois souvent taquiner par un blogueur de talent (et
néanmoins ami) pour le simple fait d’avoir en ma possession un téléviseur. Il
se trompe : ce n’est pas un mais trois récepteurs que je possède. Hormis
les salles de bains, le garage et la cabane à outil, on est donc en mesure,
dans mon humble demeure de regarder la télévision où qu’on s’y trouve. Serait-ce à dire que je suis un intoxiqué du
petit écran ?
Eh bien non. Ces
appareils ne sont là qu’au cas où. Tout comme ma tronçonneuse, mes nombreuses
perceuses, visseuses et outils à main, mon four, mes machines à laver, ou les
dizaines d’appareils électriques que, comme tout un chacun, je possède, je ne
me sens aucunement obligé de les faire fonctionner dès que j’ouvre l’œil. En
fait, en dehors du 20 h de TF1 que je regarde distraitement en dînant, mes
écrans restent noirs et muets toute la journée.
J’achète cependant un programme afin de voir si, par hasard, ne se
trouverait pas programmé un film que j’aurais envie de voir (ou plus souvent de
revoir). Comme ce n’est la plupart du temps pas le cas, les déformations
terminées, j’éteins. Il arrive, que,
quand le thème m’intéresse et que je n’ai rien de mieux à faire, je regarde C
dans l’air de M. Calvi mais c’est rare. Ainsi, la plupart du temps les
récepteurs ne sont guère allumés plus de 30 minutes par jour. On est loin de l’intoxication.
Toutefois, je ne vois aucune raison de me priver de cet
accessoire et des possibilités qu’il offre. Admettons que se passe un événement
particulièrement intéressant comme une attaque d’extra-terrestres prohibitionnistes
visant à détruire l’ensemble des distilleries écossaises. J’aimerais
pouvoir constater en direct la progression de leurs troupes afin de prendre les
mesures qu’imposerait une telle menace. Si se créait une chaîne de la TNT ne
diffusant QUE mes films préférés aux horaires qui me conviennent le mieux, il
serait ballot de constater qu’une absence de récepteur m’empêche d’en profiter.
Il me semble que refuser la télévision c’est lui accorder des
pouvoirs qu’elle n’a pas comme celui de formater les esprits ou de provoquer l’addiction.
Pour être victime de ces maux, il faut présenter un terrain favorable. En ce
qui me concerne, j’écoute France Inter depuis des décennies et je ne me suis toujours
pas mis à voter à gauche. De même, étant peu enclin à passer mon temps vautré
dans un canapé en regardant des images qui bougent, il y a peu de chances pour
que j’en devienne accro.
En revanche, l’ordinateur me prend un temps fou. Que ce soit
pour rédiger des billets, lire ceux de mes amis blogueurs, me renseigner sur
tel ou tel sujet, lire des articles ou regarder des vidéos mentionnés par mes amis Facebook, voire perdre
mon temps à des jeux parfaitement stupides… Je dois avouer qu’une panne de connexion de 24
heures me contrarierait bien plus qu’une suppression définitive de toute
émission télévisuelle. On ne peut pas avoir tous les vices… C’est peut-être
regrettable, mais c’est comme ça.