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vendredi 10 janvier 2014

Des raisons d’espérer



On attendait un message fort de notre cher président afin d’inverser la courbe du pessimisme. C’est fait. Certes, ça ne concernera qu’une partie de la population mais Paris ne s’est pas fait en un jour.

Or donc, j’apprends ce matin que M. Hollande entretiendrait une liaison avec une actrice qui, si elle a tout de même quelques heures de vol, n’en est pas moins jolie.

Ainsi  quand on approche dangereusement de la soixantaine, qu’on teint ses cheveux clairsemés, qu’on pousse des blagounettess poussives (mouarf !), qu’on est petit, gros et pour tout dire pas très beau,  on peut tout de même s’envoyer en l’air avec une belle femme ? Quel message d’espoir pour le libidineux sur le retour ! 

Il nous est conté que notre cher président a, en ce début d’année  mis son petit casque, enfourché son petit scooter et, suivi d’un seul garde du corps (qu’il aimait entre tous),  s’en est allé retrouver sa belle. N’est-ce pas meugnon, frais, émouvant ? Dans ma lointaine jeunesse (sans casque) n’en fis-je pas autant à mobylette ?  Quel message d’espoir pour l’éternel ado !

Certains esprits chagrins diront que tout cela est bien beau mais que quand on n’est pas président, les chances de connaître ce genre de bonne fortune s’amenuisent. Que nenni ! Il semblerait que l’histoire soit ancienne et date d’avant l’accession au trône du (pas très) bien-aimé François.  Tous les espoirs restent permis ! Et quand bien même ? L’élection  de M. Hollande n’a-t-elle pas démontré qu’avec un charisme d’huitre, une élocution hésitante un « humour » douteux et pas d'idées, on pouvait accéder aux plus hautes fonctions ? Quel message d’espoir pour l’ambitieux médiocre !  

M. Hollande nous avait promis le changement : il tient sa promesse et l’incarne. Ce n’est pas celui souhaité ? Vous chipotez ! Certains voulaient un président normal : ils l’ont ! Quel message d’espoir pour les médiocres libidineux, immatures et vieillissants qui peuvent aujourd’hui s’identifier  à lui !

Gageons qu’avant que le quinquennat ne touche à son terme il saura offrir à bien  d’autres catégories point trop favorisées des raisons d’espérer !

jeudi 9 janvier 2014

D’un détail minime mais significatif



En fin de matinée, encore mal réveillé, j’entendais une émission de la RSC™, dont l’invité était M. Jean  Teulé. Celui-ci venait y vendre un sien opus Mangez-le si vous voulez lequel narre le drame de Hautefaye où suite à un malentendu, des villageois de Dordogne tuèrent puis dévorèrent  un pauvre jeune homme soupçonné d’être un espion allemand.

J’avais déjà tenté de lire un roman de ce natif de Saint-Lô, ville où j’ai des attaches. La tentative fut vaine car Le Montespan, ouvrage universellement encensé par la critique et racontant les aventures du mari de la favorite du Roi-Soleil, me sembla si mal écrit et pour tout dire barbant que je n’en pus mener à terme la lecture.  Ce fut donc un grand succès en librairie.

Mon préjugé n’étant pas favorable, c’est donc  une oreille distraite que je prêtai à son bavardage. Toutefois, alors qu’il retraçait de manière assez stupide et très superficielle les circonstances historiques du drame en question, à savoir la guerre de 1870 en évoquant les causes d’une guerre qui selon lui n’aurait pas dû avoir lieu ( ??!!), il parla de la dépêche d’Ulm, laquelle, suite à une mauvaise interprétation, aurait entraîné un Napoléon III particulièrement susceptible à déclarer une guerre sans motif. Tiens, un lapsus, me dis-je. J’attendais la rectification. En vain. Le scribouillard laborieux continua de parler d’ULM. Ce qui m’étonna le plus c’est qu’aucun des participants ne releva l’erreur.

Il me semblait que la falsification de la dépêche d’Ems,  censée être la cause de ce conflit Franco-allemand, était un fait connu de tous ceux qui avaient suivi un minimum d’enseignement secondaire et que la bataille d’Ulm, sans qu’on en connaisse forcément les détails, était connue comme une victoire de Napoléon 1er . Eh bien non. On peut parler de la dépêche d’Ulm sans qu’aucun sourcil ne se fronce.

Ce n’est qu’un détail, me dira-t-on. Certes, mais n’est-ce pas le signe des progrès de l’ignorance crasse et du manque de rigueur? Comme le fut récemment la réponse d’une éminente animatrice de radio, remarquable par ses prises de positions politiques véhémentes (Mme Pascale Clark, pour ne pas la nommer) qui, lors d’un jeu, se voyant demander le nom d’un célèbre critique littéraire romantique commençant par un mot évoquant la sainteté répondit « Saint-Vincent de Pol »…  

mercredi 8 janvier 2014

Pourquoi parler de politique ?



Pour être honnête, je n’attends rien  des politiques ni de la politique. J'ai toujours été un individualiste. Le meilleur ami de ma jeunesse, en bon communiste,  m’en faisait le reproche, même si à l’époque je me croyais de gauche. Ce qui est paradoxal : s’il est aisé d’être Persan à qui naît et vit en Perse, la question se pose : comment peut-on à la fois être individualiste et de gauche ?

Je ne sais si cette tendance profonde vient de mon éducation, de mon histoire personnelle ou des deux. En fait, plutôt qu’attendre une amélioration de mon sort financier de je ne sais quelle mesure gouvernementale, j’ai toujours choisi de travailler plus pour gagner plus. Ça aura toujours eu le mérite de me procurer les joies enivrantes que connaissent le peintre en serre, le cueilleur de pomme, le valet de ferme, le barman, l’ouvrier d’une usine de charcuterie, le facteur, le garçon de courses, le commerçant non sédentaire, l’employé de bureau ou le formateur en langues étrangères, toutes professions qu’il m’arriva un temps d’exercer en plus de mon métier courant ou de mes études.  Si malgré ça, je pus en ma prime jeunesse soutenir des « mouvements sociaux », et même militer dans un syndicat, c’était basé sur l’illusion que plutôt que de promouvoir des revendications catégorielles celui-ci se battait pour « améliorer » le sort de tous. L’expérience me montra l’erreur d’une telle conception : je rencontrai plus de corporatisme que d’idéalisme et me détournai bien vite de tout ce qui de près ou de loin se réclamait du soi-disant « idéal » de la gauche.

Et plus ça va, moins ça s’arrange. Mon goût des solitudes (et de la solitude) va grandissant. Je suis heureux d’habiter un village isolé où le seul équipement public est une salle des fêtes récemment remise à neuf où je n’ai jamais mis les pieds. Notre maire me paraît, malgré cette extravagance, un homme de bon sens dont j’ai pu apprécier le profond scepticisme vis-à-vis des réglementations et de leur pointilleuse mise en œuvre. N’ayant ni les moyens ni un désir forcené de se lancer dans ces inutiles investissements qui font le prestige des édiles et forcent l’estime de l’électeur de base, ce maire peut compter sur ma voix : en faire le moins possible a le double mérite de combler mes attentes et de maintenir mes impôts locaux à un niveau acceptable.

N’attendant pas grand-chose de la collectivité, on serait tenté de se demander pourquoi je m’intéresse de temps à autre à la politique. Je me suis posé la question. Et je suis arrivé à des conclusions.  Pour commencer, au risque de me répéter, je n’attends pas MON bonheur (ni mon malheur) de la société. Quoi qu’il arrive, il me faudra bien faire avec. Ce que j’ai toujours fait. Si les retraites venaient à baisser, il me faudrait réduire mes dépenses. Je doute qu’aller marcher dans les rues en réclamant « justice » crée les richesses nécessaires au renflouement des caisses. Toute « victoire » en un tel cas ne pourrait qu’amener à déshabiller Pierre pour habiller Paul et partant ne pourrait être acquise que sur un gouvernement pusillanime plus apte à faire migrer les « injustices » qu’à maintenir un cap et gérer le pays.

Le souci du bien être de ma descendance qui, jusqu’à nouvel ordre, se réduit à une seule personne pourrait m’animer : il n’en est rien. Parce que ceux qui nous suivent sont nés et ont grandi dans un monde différent du nôtre et qu’ils y sont mieux adaptés que leurs devanciers. Vouloir les faire vivre dans un monde d’avant, de plus largement idéalisé, me paraît ipso facto illusoire.

La vérité est que, si je m’exprime sur tel ou tel sujet (de préférence plus sociétal que social) c’est que les idées et les projets de la gauche et de la droite gauchisante semblent à l’individualiste que je suis de graves atteintes à ce en quoi je crois et promeuvent ce que je déteste le plus à savoir la primauté du collectif sur l’individuel. De plus en plus de lois, de règlements, de normes viennent asservir l’individu et visent à en faire un clone jusque dans ses pensées (politiquement corrigées). Peu tenté par cette normalisation, j’exprime mes refus. Et ça s’arrête là : point question de viser à remplacer une norme par une autre. Cette attitude sera, je le crains, toujours ultra-minoritaire tant le goût de s’intégrer au troupeau est répandu.

Certains me diront que je prêche en faveur de la diversité. Dans une certaine mesure, oui. Mais pas telle qu’on l’entend de nos jours. Cette diversité qu’on promeut n’est que la juxtaposition de groupes adhérant à des normes différentes,  voire incompatibles tandis que celle que je défends est, au sein d’une société partageant des bases culturelles aussi homogènes que possible, celle de libres individus.

mardi 7 janvier 2014

Du ressenti



J’apprends avec horreur qu’au Nord-Est des U. S. of A. la température ressentie serait descendue jusqu’à moins cinquante degrés centigrades. «  Mazette, m’écriai-je in petto ! ».   « C’est un coup à se les geler grave complétai-je, toujours dans la même langue ! ».  Ainsi, tandis que mon cœur exulte en entendant une douce pluie, portée par un vent tempétueux et mugissant frapper à ma fenêtre, il y a de par ce monde de pauvres gens en proie aux rigueurs de l’hiver !  Rendez vous compte : moins cinquante, quand on ne les ressent pas, ça passe encore, mais une fois qu’on les ressent on est forcément très mal. Et puis, à mon esprit toujours curieux, se sont posées ces questions : qu’est-ce au juste qu’une température ressentie ?  Comment la calcule-t-on ? Tous la ressentent-ils de la même manière ? Une interrogation sans réponses étant  comme un Valls sans Dieudonné, je ne pouvais en rester là et grâce à M. Google je trouvai mon bonheur qu’âme généreuse je m’empresse de vous faire partager.


La différence entre la température ressentie et la température réelle est due à l’influence du vent (ou refroidissement éolien) et se calcule grâce à la jolie équation que voici :


Si pour vous ce n’est pas clair, vous vous consolerez peut-être en apprenant que moi non plus je n’y comprends rien. Je vous la donne par acquit de conscience. Si vous voulez en savoir plus, c’est ici. Quoi qu’il en soit, si vous êtes bien couverts vous ne ressentirez pas cette différence, des vêtements adaptés formant  une couche protectrice. Il se peut même que, bien équipé, vous ne ressentiez aucun froid. N’allez pas vous dénuder pour autant, ce serait imprudent par moins cinquante, même s’ils ne sont que ressentis.

Et puis m’a pensée s’est mise à vagabonder… Et si ce même phénomène affectait également les soi-disant problèmes sociaux et sociétaux ? Tel ou tel fait ou décision, ne seraient-ils pas ressentis d'une intensité plus grand qu'elle n'est objectivement lorsque le vent médiatique vient enfler artificiellement leur importance ? Le fameux «sentiment d’insécurité », ne devrait-il pas son existence au fait que les brasseurs de vent médiatiques attisent d’insignifiantes braises alors que si « insécurité » il y a celle-ci est bien moindre que certains n’imaginent, soumis qu’ils sont à ces vents ?  Le sentiment d’incapacité qu’inspire notre cher président, ne relève-t-il pas du même phénomène ? Et le « ressenti » de pression fiscale ? Et les « sentiments d’immigration et de chômage de masse » ?

Mais me direz-vous, comment se peut-il que certains ne ressentent aucun de ces sentiments ? Qu’il y en ait qui se vivent en totale sécurité, pour qui l’immigration est marginale, le président compétent, le chômage en baisse ? Eh bien on peut imaginer qu’ils sont à l’abri de ces « froidures » ou qu’une couche idéologique protectrice les prévient d’en ressentir les effets. 

Et pour ce qui est d’en tenir une couche, j’en connais qui en tiennent une et même une sacrée couche !

lundi 6 janvier 2014

Où l’on reparle de Leonarda



M. Figaro, ne sachant pas trop de quoi parler, est allé voir Madame Leonarda  (on ne dit plus mademoiselle, ne commettons pas ce crime !) à Mitrovica (Kosovo), histoire de prendre un peu de ses nouvelles. Eh bien, elles ne sont pas vraiment bonnes.

Celle qui naguère défiait notre vénéré président, qui voyait la France à feu et à sang tant elle sentait derrière elle se lever des armées de soutien est revenue à la réalité. Selon ses propres termes, «Depuis que les journalistes sont partis, plus personne ne s'occupe de nous!, se désole-t-elle. Personne de France ne nous a appelés ; on dirait qu'on est comme des animaux dont tout le monde se fout.». Eh oui, c’est aussi triste que c’était prévisible… Mais il est pardonnable de la part d’une personne aussi jeune de ne pas avoir immédiatement compris qu’en notre XXIe siècle glorieux un clou chasse l’autre, une nouvelle  indignation remplace l’ancienne et que, pour compléter le propos de M. Warhol, si tout le monde a droit à son quart d’heure de gloire, rares sont ceux qui ont droit à plus. Que vouliez-vous qu’elle fît face à (dans le désordre) Mandela, Schumi, Sharon, la Syrie,  la criminelle banane, les bonnets rouges, M. Dieudonné, l’inversion de la courbe, le Centrafrique et tout ce que j’oublie ?

Ce retour à la réalité s’accompagne de tristes constats et nuit aux projets d’avenir : alors que les vivres se font rares (aucun ravitaillement prévu avant deux mois !), les regrets d’une éducation de qualité font place à des préoccupations plus prosaïques : «Ici, c'est pas la vie en rose comme en France!, s'exclame l'adolescente. Si vous n'avez pas d'argent, il n y a pas de Restos du cœur, pas de Sécu pour vous soigner…»  Ah la la ! Pas de sécu, pas de restos, la zone, quoi…

Du coup, le désespoir s’installe. Sans le peu probable gain d’un recours, tout ça va mal finir. D’où cette mise en garde : « [je] veu[x] dire solennellement à la France qu'elle n'aura plus qu'à envoyer des fleurs au Kosovo». «C'est simple, conclut-elle. On va tous se tuer.» Ça s’apparente au chantage mais c’est optimiste.  

Penser qu’en un tel cas la France enverra des fleurs, prouve que la jeune femme n’a pas encore bien compris le fonctionnement du système politico-médiatique : survienne un tel drame, il est peu probable que des bouquets arrivent : elle a été un sujet, on lui a donné tout l’espace qu’elle ne méritait pas, maintenant c’est fini. A la trappe, Leonarda ! Finita la commedia ! Ainsi va notre monde, de faux problèmes en émotions factices…