..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 3 janvier 2014

Un pur moment de bonheur !

Je ne suis pas cinéphile. Bien trop de mal à me concentrer sur des images qui bougent. Faute d’être captée, mon attention vagabonde, je pense à autre chose et finis par ne plus rien comprendre à l’intrigue. Il en va d’ailleurs de même avec bien des livres… Le peu de fois où je suis allé au cinéma ces dernières années, les films vus ont eu bien du mal à me faire oublier l’inconfort du siège et à éviter que je regarde ma montre pour vérifier toutes les cinq minutes que leur fin approchait.

Et puis il y a l’exception, le film qui me ravit, que je peux voir et revoir avec un plaisir toujours renouvelé. En général, il ne s’agit pas d’un de ces chefs d’œuvre qui font le bonheur sans partage de Télérama ou de France Inter. C’est que j’ai le goût du futile, moi Monsieur !  Aucun penchant pour le drame humain, le sérieux, le profond. Quand aux effets spéciaux, ils me laissent de marbre. Ce qu’il me faut, c’est une histoire à la con et des répliques qui me fassent  rire. Car j’aime rire, figurez-vous !

Hier soir, sur la chaîne 23, j’ai connu ce bonheur en regardant L’Incorrigible avec M. Belmondo dans un de ces rôles de ringard flamboyant où il virevolte avec élégance. M. de Broca s’était associé à Michel Audiard pour nous concocter un scénario aux petits oignons émaillé de répliques comme seul le grand dialoguiste savait les écrire. Quand j’entends la dame pipi déclarer que son mari volage « a ses habitudes au Tagada, rue Vavin », je ris, niaisement.   Parlons un peu de la distribution : bien qu’un peu mince, Geneviève Bujold est jolie comme un cœur. On aurait du mal à en dire autant de Julien Guiomar ou de Charles Gérard, mais quel talent ! Quant à Daniel Ceccaldi, préfet de police, bellâtre et sot comme il sait si bien l’être : un vrai régal.

Bien sûr, on a l’impression d’une promenade entre allée de cimetière et maison de retraite en regardant ce film. Tant de disparus, tant qui se survivent…  On se demande où est la relève, où se cachent les Audiard, les Belmondo, les Guiomar d’aujourd’hui ou de demain. J’ai bien vu un OSS 117 ou Jean Dujardin faisait revivre ce genre d’anti-héros que Bébel et Montand (à son meilleur) surent si bien incarner. Mais ça se fait rare. La farce devient lourde, la réplique maladroite. Aurions-nous perdu l’insouciance ou bien cette nostalgie est-elle le fait d’un vieux con qui regrette le temps de sa jeunesse où tout était si mieux ?

On est d’une époque, irrémédiablement. Il faut croire que les de Broca, Lautner, Molinaro, Audiard, et autres farceurs Italiens ou Anglais, étaient de la mienne.

jeudi 2 janvier 2014

En vrac !



Je répugne à l'admettre, mais il semblerait que la bâffrothérapie ait ses limites. Si après une première séance les résultats furent très encourageants et m’engagèrent à poursuivre, une deuxième fut moins concluante et me laissa nauséeux et dans une forme pour le moins moyenne (d’où ce titre de billet qui, outre qu’il annonce quelques réflexions sans rapport entre elles décrit assez bien l’état de mes intestins)

Comme tout un chacun, je mets à profit ce début d’année pour prendre de bonnes résolutions. A la différence de bien des velléitaires, les miennes sont de celles qu’il me sera aisé de tenir. Ainsi ai-je décidé de ne pratiquer aucun sport, de continuer de fumer et de boire et de ne voter socialiste à aucune élection. En cas d’échec  fort improbable, je vous en ferai part car je ne doute pas un instant de l’intérêt profond que vous accordez  à mes heurs et malheurs.

Je compte mettre ce qui reste de cette journée à répondre à ceux  qui ont eu la gentillesse de m’envoyer leurs bons vœux ainsi qu’à quelques autres que leur timidité a retenu de le faire. Il se peut également que je consacre une partie de mon temps à la lecture d’un très bon roman sur les chemins de fer aux U.S.A.

Les trombes de pluie qui ne cessent d’apporter un démenti à ceux qui nous promettent une prochaine pénurie d’eau ont pour conséquence de rendre pénibles les fuites qui affectent ma cheminée et mon break. Appelé en septembre un couvreur est venu tenter de résoudre le problème de la cheminée. Je lui ai signalé la vanité de ses efforts. Depuis, je n’ai plus eu de ses nouvelles. Même pas une facture ! Quant au break, après avoir passé la saint-sylvestre au garage, le bon mécanicien m’a annoncé qu’il n’était pas parvenu à en déterminer l’origine. Si comme le disait M. Bonaparte en amour, la seule victoire est la fuite, il semblerait qu’en cheminée et en break, la fuite soit une défaite.

Mes soucis hydrauliques et intestinaux ont pour conséquence de nuire à ma capacité de concentration. Je remets donc à plus tard la complétion de deux magistraux billets sur les antiracistes et l’Union Européenne pourtant déjà bien entamés et qui devraient clore définitivement le débat sur ces questions. A moins qu’entre temps ne me vienne l’idée d’évoquer des problèmes sérieux.

mardi 31 décembre 2013

Bâffrothérapie

La mode est aux médecines douces. Toujours soucieux de coller aux tendances, voire de les initier, je vais donc tenter d’en lancer une nouvelle : la bâffrothérapie.

Ces derniers temps, j’ai remarqué que mes problèmes digestifs n’allaient pas en s’arrangeant. Inquiétant constat dont je ferai état à mon médecin traitant à la prochaine occasion. Il me dira probablement qu’en fumant moins et  en réduisant le whisky, j’obtiendrais des résultats  (il est homme de lubies). Toutefois, j’ai pu constater lors des fêtes de Noël que l’absorption de certains mets avait un effet bénéfique sur mon appareil digestif. Riche de cette découverte, je compte donc reproduire cette expérience pas plus tard que ce soir.

J’ai donc acheté les produits qui ont provoqué cette amélioration : Huitres, saumon fumé, foie gras, auxquels sont venus s’ajouter une canette (que j’accompagnerai d’une purée maison), des fromages et un vacherin glacé. Afin d’accompagner ces victuailles, j’ai également fait l’emplette de quelques bouteilles : Riesling, Bordeaux liquoreux, Côtes du Rhône Villages et Crémant de Loire. On peut même envisager qu'un verre de Cognac pourrait conclure ces agapes.

Si le traitement s’avère efficace, je le renouvellerai demain (au cas contraire, je ferai de même : il faut bien finir les restes). Je ne manquerai pas de vous tenir informé de ses résultats et de vous en indiquer la posologie.

Au cas où l’expérience serait couronnés de succès, je compte lancer une pétition afin que les mets susmentionnés soient remboursés par la Sécurité Sociale.



Sur ce, je vous souhaite un agréable et rétablissant réveillon !

lundi 30 décembre 2013

Pour ne pas mourir, une seule adresse, la rue ?

Hier, lisant le billet de Corto, j’appris que 452 SDF seraient morts au 361e jour de l'année 2013. Pris comme ça, le chiffre impressionne. Hélas, j’ai la manie des chiffres et des statistiques. Vice bien pardonnable, mais vice quand même.  Aussitôt je me suis demandé quel taux de mortalité cela faisait par rapport à la population française lequel est de 8,5 pour 1000. Ce chiffre se calcule en comparant la population totale au nombre de morts constatées en une année. Si on calculait celui des gens nés avant 1850, je crains fort qu’il ne soit de 100 %.

Pour voir ce qu’il en était, j’ai donc recherché le nombre de SDF que pouvait compter la France. Selon l’INSEE, cité par le bon journal Libération , ils seraient 141 500.  En appliquant le taux moyen à ces 141 500, il aurait été logique qu’il y ait eu cette année 1203 morts parmi eux. Or le taux qu’indique ce chiffre ne serait que de 3.19 pour 1000. De là à  penser que pour diminuer ses chances de mourir dans l’année, il faudrait se hâter de bazarder sa maison ou son appartement  et de se procurer un carton (voire une tente et un duvet pour les plus soucieux de confort), il n’y a qu’un pas. Seulement, avant de le faire, lisez la suite.

Ça m’a tout de même turlupiné. J’ai  lancé quelques recherches sur le Net et j’ai découvert le pot aux roses : en fait, il n’existe aucun chiffre fiable sur la question. C’est ce qu’explique  le Nouvel Obs dans un article argumenté. Le chiffre de 452 donné par l’association Les Morts de la rue ne représente que les décès de SDF qui lui sont signalés. On serait donc porté à croire que le chiffre réel est bien plus important. Il serait même tout à fait concevable, vu le manque d’hygiène alimentaire et autre que connaissent les SDF,  que leur taux de mortalité soit bien plus élevé que celui de l’ensemble de la population.

Seulement, et l’absence de statistiques le prouve, tout le monde s’en fout. Un clodo qui crève présente bien moins d’intérêt qu’un automobiliste qui décède suite à un accident ou qu’un employé de France Télécom qui se suicide. Pourtant cette dernière entreprise compte plus d’employés qu’il n’y a de SDF en France. Qu’aurait-on dit si un demi-millier d’entre eux avaient mis fin à leurs jours au cours de l’année ? Pourtant on compte plusieurs dizaines de millions d’automobilistes en notre beau pays. Qu’aurait-on dit  si environ 100 000 d’entre eux s’étaient tués sur la route l’an dernier ?  Et pour arriver à ces chiffres je n’applique que le ratio 452/141 500 !

Il est tout de même curieux qu’un pays qui pratique un taux de prélèvements si élevé et qui dépense bien plus qu’il ne prélève dans le but avoué de lutter contre les inégalités soit incapable non seulement de résoudre un tel problème (ce qui n’est pas forcément évident) mais de simplement en apprécier l’étendue.