..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 29 décembre 2013

La quenelle est un plat qui se mange chaud !



Il y a bien longtemps que je n’ai mangé ce plat bien dégueulasse qu’on appelle quenelle. Le geste lancé par  M. Dieudonné M’Bala M’Bala  ne me semble pas de bien meilleur goût. N’empêche que grâce à la pub gratuite que  fait M. Manuel Valls à son auteur et au retentissement que donnent les médias au geste d’un footeux exilé en terre d’Albion, la quenelle risque fort de connaître un succès grandissant.

Que M. Dieudonné soit antisémite est une chose (n’étant pas raciste, j’ai bien du mal  à concevoir que l’on puisse être anti- ou pro- sémite). Que la loi interdise l’expression de telle ou telle opinion me paraît liberticide mais c’est la loi. Maintenant, en déclarant vouloir mettre tout en œuvre afin  d’interdire les spectacles d’un humoriste, comme si les sanctions infligées par les tribunaux à  M. M’Bala M’Bala  étaient insuffisantes,  me paraît contre-productif voire l’œuvre d’un pompier-pyromane.  Vouloir museler l’expression d’un comique risque d’être ressenti par ceux qui auparavant prêtaient peu d’attention aux élucubrations de ce dernier comme une restriction supplémentaire apportée à une liberté d’expression déjà bien mal en point. Surtout que ladite répression semble dotée d’une géométrie extrêmement variable quand les Femen peuvent insulter certaine religion jusque dans ses lieux de culte sans qu’aucune sanction ne suive et que ceux-là même qui condamnent  les provocations d’un bouffon ont tendance à soutenir les Pussy Riot contre les persécutions du « dictateur » Poutine.

D’autre part, qualifier, comme le font  nos chers media, la quenelle de « geste antisémite » est à mon sens ridicule. Autant dire que le « présentez armes » qui place les bras des soldats dans une position similaire le serait. Ce geste, pour les amateurs de provocation à deux balles risque fort, grâce à la publicité qu’on lui fait, de devenir un signe de ralliement et de se généraliser, de joyeux plaisantins mettant un point d’honneur à exécuter discrètement ce geste en présence de toute personnalité de gauche en promenade ici ou là. Sans compter qu’au cas où un tel geste se verrait interdit par la loi, toute personne se grattant machinalement le biceps gauche risquerait la prison ou une amende. On nage dans le ridicule total.

Je ne dirai pas que le ministre de l’intérieur ferait mieux de s’occuper davantage de résoudre les problèmes d’insécurité que connaît le pays : autant déclarer que le président ferait mieux de se taire plutôt que de tenter de susciter notre rire en poussant la croissance poussive (Ne capte-t-il pas déjà les revenus de la population  captive ?). En fait, M. Valls, dont la popularité est basée sur un malentendu, n’a rien à envier en matière d’inefficience et d’inutiles gesticulations à ses collègues du gouvernement Ayrault.  

vendredi 27 décembre 2013

Et ta courbe à toi, elle s’inverse ?



M. Dupont est malade. Pas dans son assiette. 38.5 de fièvre ! Le nouveau médecin qu’il a choisi lui dit de ne pas s’en faire : dans quelques jours il courra comme un lapin. Le lendemain, sa température monte à 39. Le médecin revient et lui prescrit de l’aspirine. Il va voir ce qu’il va voir ! Un jour passe et sa température atteint les 39.5. Appelé de nouveau, cette fois le praticien va lui donner des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et lui garantit qu’avec ça sa courbe de température va s’inverser. C’est une madame Dupont affolée qui le lendemain téléphone au médecin pour lui annoncer que son mari, au bord du délire fiévreux, affiche une température de 39 .9. Le généraliste a l’air satisfait : 0.4 degré seulement en un jour, il y a du mieux ! On continue le traitement ! Le lendemain, Dupont atteint les quarante. Le Médecin exulte. Seulement 0.1 de plus ? La courbe est inversée !  On tient le bon bout !

Curieusement, Mme Dupont, dont le pauvre mari claque des dents et sue en se plaignant du froid, est inquiète. Elle met en doute les capacités du praticien et l’efficacité de son traitement. Allez savoir pourquoi…

Trêve de métaphore. Venons-en au cher M. Hollande et à sa fameuse « inversion »

Il se peut qu’ « inverser la courbe du chômage » ne soit pas synonyme de  « faire baisser le nombre des chômeurs » mais signifie simplement « ralentissement du rythme de son augmentation ». Dans ce cas et dans ce cas seulement on peut en effet dire que nous assistons à une inversion de la courbe du chômage.

Seulement, je crains que les Français, dans leur grande simplicité, n’aient pas tous un sens des nuances aussi développé que celui dont bénéficient M. Hollande, les membres du ministère Ayrault et  un blogueur de gouvernement à l’esprit subtil. Pour le français de base, il est à craindre que ce ne fût compris comme une baisse pure et simple des inscrits à Pôle Emploi.  Dans ce cas, M. Hollande, ses ministres et son blogueur risquent d’être pris pour de tristes rigolos.

Que le chef de l’État n’ait pas de baguette magique dans sa célèbre « boîte à outils » n’a rien  d’étonnant. Il n’a que des contrats aidés pour tout remède. Malheureusement, leur montée en puissance est insuffisante pour enrayer l’augmentation du nombre de chômeurs. Il est vrai que sans eux il n’y aurait même pas de ralentissement du rythme de cette augmentation.  Il lui faut faire avec une crise dont il n’est, pas plus que ne l’était son prédécesseur, nullement à l’origine. On peut émettre des doutes sur les remèdes qu’il lui applique. S’est-il privé de critiquer ceux de M. Sarkozy ?

Il a cependant, en répétant sans cesse un engagement qu’il n’était pas assuré de tenir,  commis une faute qui risque de miner définitivement le peu de crédit que lui accorde l’opinion. Sa promesse de septembre 2012, s’il ne l’avait réitérée sans cesse eût été oubliée, comme tant d’autres, depuis belle lurette. Seulement, il s’est enferré. Même en admettant que les chiffres de décembre donnent à son engagement un semblant de crédibilité, il sera bien difficile d’assurer, sans une forte croissance, la pérennité de l’ « embellie ». Les  emplois aidés ont leurs limites …

Une fois de plus, M. Hollande sera allé au-devant du ridicule. Sauf à avoir les yeux d’une Chimène bourrée d’aphrodisiaques (ou d’un blogueur de gouvernement), il sera de plus en plus difficile de ne pas le rejeter.

lundi 23 décembre 2013

Joyeux Noël à tous !



On aura beau dire et beau faire, on n’aura jamais été aussi proche de Noël 2013…

A cette occasion, je m’apprête à quitter les collines pour la (pas très) grande ville. Ce qui implique la nécessité de terminer mon bricolage en cours, d’aller faire vérifier les niveaux de ma berline chez le bon garagiste, de préparer des vêtements afin d’être sinon présentable du moins propre sur moi, bref toutes sortes de tâches qui risquent de m’éloigner du clavier. Les excès de table subséquents ne m’en rapprocheront pas forcément. Nous verrons bien.

Je souhaite donc à tous et à chacun un joyeux Noël.

Puissiez-vous trouver le bonheur dans vos souliers !

dimanche 22 décembre 2013

Retour sur terre



Ne vous attendez pas à ce que vous narre ici je ne sais quel voyage interplanétaire. Je n’ai pas quitté mes collines et, prudent par  ces temps de grand vent, j’évite au maximum de sortir afin de ne me voir emporté par une bourrasque vers des lieux d’où nul ne revient.

Ce retour  qui pourrait s’intituler « à la réalité » est la conséquence des menus tripatouillages auxquels je m’étais livré dans le but d’améliorer l’apparence de mon blog voilà tout juste un mois. J’avais changé l’adresse du blog avec les conséquences désastreuses que l’on sait au niveau des blogrolls amies. Incidemment, ce changement eut d’heureuses conséquences. En effet, mes nombreux spameurs disparurent ce qui m’évita d’avoir à effacer une bonne vingtaine de pseudo-commentaires par jour lesquels n’avaient pour but ultime que de me proposer l’achat de biens n’ayant aucun intérêt à mes yeux. De même, Tous ceux qui venaient ici grâce aux liens de certaines photos se perdirent dans des voies sans issue. Ainsi, plus personne ne vient importuner le bon vieux à casquette qui me valut 5575 visites.  Il en va de même pour plusieurs autres articles.

Le bon Google, qui plus de deux ans fut mon second pourvoyeur de visites ne m’amène plus grand monde non plus. On peut donc considérer que durant le mois écoulé, le nombre de visites et de pages vues s’est  rapproché de la réalité de mon audience. Et c’est bien frustrant car alors que celle-ci n’avait cessé de progresser pour atteindre un pic de plus de 23 000 pages vues en juin, me voici retombé aux environs de 10 000 !  Plus de 50% de chute ! Qui dit mieux ?

Me voici revenu au niveau de mes débuts pour ne pas dire aux Heures les Plus Sombres de Mon Histoire. Ça a un côté Sisyphe…  Mais, comme Camus, je veux imaginer Sisyphe heureux.  Bien sûr, on écrit pour être lu, bien sûr, on n’aura jamais assez de lecteurs. Mais on écrit aussi pour le plaisir qu’on en tire. A quoi bon s’illusionner sur une audience due aux hasards de recherches erratiques ? Ne vaut-il pas mieux un lectorat réduit mais réel, comptant une grosse centaine de personnes qui ont la gentillesse de trouver tour à tour distrayants, émouvants, loufoques, intéressants, voire justes les billets qu’on se hasarde à commettre et qui vous suivent plus ou moins fidèlement ? 

Bloguer m’aura fourni de nombreuses et agréables heures d’écriture. Par le biais de ma liste de  blogs, j’ai connu maints moments de bonnes lectures. Mes commentateurs, réguliers ou intermittents, m’ont donné l’impression de former une famille très élargie basée sur le choix et les affinités avec laquelle il est doux de deviser. J’ai même eu l’occasion de rencontrer quelques blogueurs dans la vraie vie et de connaître en leur compagnie des moments aussi agréables qu’enrichissants.   Je ne demande rien de plus et souhaite que le temps ne laisse s’installer une lassitude menant à terme à l’abandon d’un si délectable passe-temps.

samedi 21 décembre 2013

Pour en finir avec Arthur Rimbaud

Il y a des gens qui ont le don de m’agacer. C’est le cas d’un certain Arthur Rimbaud, un soi-disant poète du siècle avant-dernier. Voilà un gars qui entre 16 et 21 ans rimailla un peu.  Vraiment pas de quoi faire un plat. Il fréquenta intimement M. Paul Verlaine, un vrai poète comme on les aime, lui. Du genre qui abandonne sa chaste et noble épouse pour courir l’aventure avec un gamin, qu’on  ramasse ivre-mort dans les caniveaux mais qui vous font de jolis petits poèmes sur la fidélité conjugale et la sagesse. Eh bien figurez-vous que ce grand honnête homme a fini par révolvériser l’infâme Arthur tellement ce dernier était désagréable. Quand on a dit ça, on a tout dit.

Certains vous parleront d’une œuvre immortelle. Certains ont la triste manie de dire n’importe quoi. Son œuvre complet constitue un maigre volume dans la Pléiade. Et encore pour parvenir à ce piètre résultat a-t-il fallu y inclure ses lettres à sa môman, ses notes de blanchisseries et ses listes de courses.

Quant aux « poèmes »…
En voici quelques tristes exemples :
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! –

Passons sur les obscurs néologismes. Ainsi, d’après ce joli coco, les voyelles auraient des couleurs. Admettons. On commence un délire et, en bon gougnafier, on s’arrête en chemin. Et les consonnes, elles sentent le pâté ? T, pour ne prendre qu’un exemple, est-il  mauve-burne ou vert caca d’oie ? On ne le saura jamais. Et d’ailleurs on s’en tape.

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

C’est même pas vrai. Les Peaux-Rouges n’ont jamais cloués de haleurs nus aux poteaux de couleurs. C’est en vain que l’on chercherait dans les gazettes de l’époque la relation d’un tel fait divers. De plus, M. Rimbaud n’a JAMAIS mis les pieds en Amérique. Un menteur doublé d’un raciste, tel était la vraie nature d’Arthur.

J’avais cru pouvoir un jour tirer avantage de sa célèbre phrase « Je est un autre ».  J’écrivis au percepteur que, partant de ce principe, il n’y avait aucune raison pour que JE paye la taxe d’habitation, la taxe foncière ou l’impôt sur le revenu d’un AUTRE. En pure perte. Je n’obtins aucune annulation de taxes et me vis infliger 10 % de pénalités.

Quand on pense que de tels insignifiants occupent abusivement la place qui revient de droit aux vrais poètes, ça fout les boules !

Voici maintenant un exemple de poésie chantée. Texte élégant et riche de sens. De plus, il vous reste trois jours pour apprendre paroles et musique (Vous la trouverez ici chantée par Georgius) et éblouir vos convives lors du réveillon de Noël. Ne me remerciez pas, le goût de partager les belles choses m’est naturel :

Méfiez-vous d’Anatole

Anatole était mon meilleur copain
Jusqu'à-z hier matin
J'y aurais confié un secret personnel
Ou ma montre en nickel
Eh bien ! Il vient d'abuser d'ma bonn' foi
Pendant mon absence, il est v'nu chez moi
Il a pincé les nichons de ma sœur
Il a bavé dans le plat de choux-fleurs !
Il s'est lavé les pieds dans mon piano
Il s'est essuyé avec mes rideaux
Refrain
Méfiez-vous d'Anatole
C'est un coquin
C'est un coquin
Sous son air bénévole
Il cache une âme de gredin
J'aurais dû ouvrir l'œil depuis longtemps
Je me souviens maint'nant
Dans la maison d'campagn' de mes parents
Je l'emmenais souvent
Or la nuit fallait en cas de besoin
Aller aux waters dans l'fond du jardin
Mais lui rel'vait le rideau d'la ch'minée
Posait sa carte et retournait s'coucher
Le lend'main, la bonn' l'accusait tout haut
Il lui sout'nait qu'ça v'nait des p'tits oiseaux
Refrain
Méfiez-vous d'Anatole
C'est un coquin
C'est un coquin
Sous son air bénévole
Il cache une âme de gredin
Ma bonn' grand-mère avait un râtelier
Qu'ell' mettait pour dîner
Après chaqu' repas ell' le déposait
Dans un p'tit coffret
Anatol' qui n'pensait qu'à faire des tours
S'en fut en douc' le chiper un beau jour
Et su' l'fauteuil où ell' devait s'asseoir
Vint le poser sans qu'personn' puiss' le voir
Si bien que lorsque s'assit ma grand-mère
Avec ses dents ell' se mordit l'derrière
Refrain
Méfiez-vous d'Anatole
C'est un coquin
C'est un coquin
Sous son air bénévole
Il cache une âme de gredin
J'y avait prêté pendant toute un' semaine
Ma jolie Citroën
Un beau jour devant aller à Bordeaux
J'lui réclam' mon auto
Il me la rend. Nous partons tous les deux
Mais en arrivant près de Périgueux
Trouvant que ma voiture roulait moins bien
J'lui dis inquiet : "J'me demande à quoi ça tient ?"
Et c'est alors que cette crapule m'avoue
Avoir vendu le moteur et les roues !
Refrain
Méfiez-vous d'Anatole
C'est un coquin
C'est un coquin
Sous son air bénévole
Il cache une âme de gredin
Une autr' fois je l'emmène faire un billard
Au café des Boul'vards
Ça faisait douz' parties qu'il v'nait d'gagner
J'lui dit : "Rentrons dîner."
Mais v'là l'patron qui cavale derrière nous
En nous traitant de voleurs, de filous
"Mon billard, nous dit-il, il a disparu
J'veux vous fouiller..." Et alors, qui l'eut cru ?
On a r'trouvé l'billard dans son veston

Et puis les boul's dans son pantalon
Refrain
Méfiez-vous d'Anatole
C'est un coquin
C'est un coquin
Sous son air bénévole
Il cache une âme de gredin