..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 30 juillet 2013

Des petits pois au jardin d’Eden ? Permettez-moi d’en douter !



Parmi les nombreuses questions fondamentales que peu de gens se posent, celle de savoir s’il y avait des petits pois dans le jardin d’Éden occupe dans les esprits réellement avides de connaissance une place de choix. Cependant c’est en vain que l’on y chercherait dans quelque docte ouvrage une réponse satisfaisante. Un début de réponse est apporté par le chapitre 2 de la genèse : il n’y est nulle part question de pois mais plutôt d’arbres dont Adam pourra consommer les fruits à l’exception de celui de la connaissance du bien et du mal. Bien évidemment, Ève, séduite par le serpent en consommera et poussera son malheureux époux à faire de même  avec pour conséquence leur expulsion du jardin et l’obligation de travailler la terre pour se nourrir.

Certains argueront qu’il n’est fait mention d’aucun légume dans ce chapitre et que par conséquent la présence du petit pois n’a aucune raison d’y être signalée. Soit. Toutefois la logique milite en faveur de l’absence de cette légumineuse qui aurait plutôt sa place à l’Est du jardin.

Tout d’abord, en leur première innocence, Adam et Ève se promenaient au jardin dans le plus simple appareil. Ce fait semble indiquer qu’il y régnait un climat d’une grande douceur. De plus, il n’est nulle part indiqué que nos premiers ancêtres aient été équipés de parapluies. On peut donc en conclure que le climat était plutôt sec (les quatre fleuves du jardin assurant la pérennité des arbres). Or le petit pois aime fraîcheur et pluie. Le jardin d’Éden ne lui aurait donc pas convenu.

D’autre part, Adam et Ève, essentiellement fructivores, se nourrissaient de cueillette, attrapant de-ci-de-là un fruit quand ils ne tapaient pas la discute avec le serpent. Vie rêvée et nonchalante ! Or, pour se nourrir de petits pois, il faut non seulement les cueillir mais ensuite les écosser. Leur cueillette n’est pas une mince affaire, car,  comme son cousin le haricot vert, sa couleur lui permet de se dissimuler habilement dans le feuillage qui l’entoure. Facilité dont il abuse trop souvent, tout jardinier sincère vous le confirmera.  C’est au moment de l’écosser que le pois révèle sa triste nature : plus d’une heure d’un labeur ingrat autant que répétitif est nécessaire à l’obtention d’un seul kilo de légumes écossés. Sans compter qu’il faut ensuite les cuire.

Pour ces deux raisons, force est de constater que le petit pois n’avait aucunement sa place au jardin d’Éden. En revanche, à son Est, là où le climat est plus rude comme semble l’indiquer  la confection  par Dieu de vêtements de peau afin de protéger Adam et Ève de ses rigueurs avant qu’il ne les y bannisse, et ou l’homme gagne son pain à la sueur de son front la présence de cette aberration de la nature n’a rien d’étonnant et même participe de la malédiction originelle.

Je mets quiconque au défi de démonter mon argumentation.

N.B. : Ceux qui verraient dans cette démonstration je ne sais quelle aigreur provoquée par une récolte surabondante de petits pois et non le simple résultat d’une méditation profonde feraient montre d’une petitesse d’esprit que je condamne à l’avance.

lundi 29 juillet 2013

Adoptez une famille de Rroms !



Pour rivaliser avec le Rrom, je ne vois guère que le sans-papiers : même amour de la France, même ardeur au travail, même désir effréné de s’intégrer, même volonté de voir ses enfants s’élever socialement grâce à l’ascenseur que constitue  l’école républicaine.

Ces nobles aspirations que l’on aimerait voir partagées par nombre de nos concitoyens un rien fainéants, assistés, rétifs à tout savoir ne leur valent cependant pas toujours l’estime qu’ils méritent. Ainsi certains mettent-ils en doute la sincérité de ces braves gens et voient en eux des parasites seulement  attirés par les avantages matériels qu’ils pourraient éventuellement retirer de leur présence dans notre beau pays.  D’autres, j’en frémis, vont jusqu’à mettre en doute leur profonde honnêteté voire même leur goût du labeur et leur amour des choses de l’esprit. Comment peut-on être injuste à ce point ?

Ce rejet frileux va jusqu’à pousser quelques extrémistes à ne point se réjouir de leur enrichissante présence dans leur voisinage immédiat. Ainsi voit-on un ministre de l’Intérieur Socialiste poursuivre leur expulsion et des municipalités réclamer (et obtenir !) l’évacuation de leurs pimpants campements. Tout cela par basse démagogie afin de s’attirer la sympathie de nauséabonds  dépourvus de tout discernement. Dans le fond, ces derniers sont les plus à plaindre : même s’ils n’en ont pas une claire conscience c’est pourtant eux qui passeront à côté de tous les bienfaits qu’une telle présence leur aurait apportés.

Dieu merci, la France n’est pas peuplée que d’inconscients aveugles. Il existe encore des gens capables de réaliser où est  leur intérêt. C’est pourquoi, vu le peu d’entrain que mettent  le gouvernement et les collectivités locales à offrir à ces braves gens le coquet pavillon et le jardin fleuri où tous leurs talents pourraient éclore et fructifier, je pense qu’est venu le temps de l’action individuelle.

Pourquoi ceux qui pensent comme moi et disposent de quelques pièces dont ils ne se servent pas n’y recueilleraient-ils pas une famille de Rroms ?

Il ne s’agirait aucunement d’une bonne action inspirée par je ne sais quelle charité mais d’un bon calcul. Je ne dresserai pas une liste exhaustive des avantages que l’on pourrait tirer d’une telle initiative. Nul doute que voyant le rejet  faire place à l’accueil, la reconnaissance de ces braves gens serait sans borne et qu’ils mettraient cœur et talent au service de leurs amis, leur rendant de multiples quoique menus services : entretien du jardin, amélioration du logis, etc. Bien entendu,  leur fierté leur interdirait de se  voir rémunérés. Le tout serait de ne pas en abuser : un  logement gratuit est certes un avantage conséquent, mais dont la valeur pourrait  bien vite être dépassée par celle des services rendus si l’on omettait d’y mettre un frein.

C’est avec enthousiasme que je profiterais des avantages d’une telle présence. Malheureusement, je vis  dans des lieux reculés où le travail est rare. L’éloignement de toute métropole rendrait difficile l’accès des jeunes  aux universités et aux grandes écoles. De plus ma maison est petite.  Je crains que pour ces raisons accueillir une telle famille serait moralement blâmable en ce que les avantages que j’en tirerais seraient probablement disproportionnés par rapport à ceux, très faibles, dont je serais en mesure de la faire bénéficier.

Je dois donc me résigner à ce que  d’autres, vivant dans un environnement urbain mieux adapté,  puissent profiter de cette chance. La vie est souvent injuste !

samedi 27 juillet 2013

Jack of all trades



Je suis un « Jack of all trades » et par conséquent « master of none » comme ajoutent parfois  les anglais rendant ainsi la locution péjorative. On donne fréquemment pour traduction à cette expression proverbiale « qui trop embrasse mal étreint » mais littéralement  elle désigne une personne qui atteint  un certain niveau dans bien des domaines mais n’excelle dans aucun.

Par conséquent, je suis toujours impressionné par ceux qui cantonnent leur intérêt à un domaine et qui, s’y tenant toute une vie, finissent par atteindre un degré de savoir impressionnant qui vous rend bien humble voire un tantinet  envieux.

Pour tout arranger, mes intérêts sont fluctuants.  Fut un temps où je pouvais vous décrire avec une certaine exactitude une église romane ou une lampe à pétrole. Et puis mon intérêt pour l’architecture religieuse ou les becs de lampes s’est émoussé et faute d’être utilisées mes connaissances en ces matières se sont étiolées avant de quasiment disparaître. De cela, je pourrais multiplier les exemples. Ce qui doit faire de votre serviteur un homme de vaste culture si tant est que la phrase d’Édouard Herriot recèle une quelconque vérité.

Cette instabilité m’a longtemps inquiété, surtout qu’elle concernait à peu près tous les domaines. J’ai fini par me faire une raison ou plutôt par comprendre qu’en fait ce qui me motivait n’était pas le savoir mais la découverte. Or si le premier est une patiente édification, une sorte de thésaurisation, la seconde ne saurait  être qu’éphémère. On ne peut pas découvrir l’eau tiède  tous les matins.

Au plaisir de la découverte s’ajoute celui de relever des défis : serai-je ou non  capable d’accomplir correctement telle ou telle tâche ? C’est pourquoi les activités manuelles m’intéressent tant. Jusqu’à quarante ans passés, en dehors du jardinage, je n’avais quasiment jamais rien fait de mes dix doigts. Et puis, petit à petit je me suis lancé dans des travaux de plus en plus complexes qui m’ont amené à rénover entièrement, gros œuvre mis à part, une maison.

Une forme d’inconscience m’aide à relever de nouveaux défis : je minimise systématiquement les difficultés. Après une phase de collecte de renseignements, auprès de spécialistes ou sur le Net, ayant acquis une claire vision de la manière dont mon projet se réalisera, sa mise en action me paraît une partie de plaisir. Ce n’est qu’ensuite que je constate que rien ne s’obtient sans efforts. C’est alors que la rage et une certaine forme d’orgueil prennent le relais de l’enthousiasme.  Il faut que je réussisse coûte que coûte quitte à  terminer  épuisé (et toujours légèrement insatisfait).

J’espère que cette curiosité ne me quittera jamais.

vendredi 26 juillet 2013

Fumar mata !



Lors de notre dernière incursion en Espagne j’ai pu constater un changement important. Sur les paquets de cigarettes l’optimiste mise en garde « Fumar puede matar » avait été remplacée par « Fumar mata ». Ainsi, rejoignant celle de notre beau pays, désormais la cigarette espagnole ne se contente pas de « pouvoir tuer » mais vous tue plus raide que balle.

Que l’action de fumer puisse s’avérer mortelle est déjà inquiétant. Qu’elle tue à coup sur est simplement désespérant et rend ce vice bien plus dangereux que la rafale de kalachnikov dont il arrive qu’on se remette. Si c’est vrai, peu importe ce que vous fumez : une cigarette tous les ans ou trois paquets par jour reviennent au même. On vous aura prévenu : ça tue.

Accessoirement, ça rend certains autres avertissements sans grand intérêt :   

  • Ainsi, le fait que ça nuise gravement à votre santé devient évident : qu’est-ce qui pourrait lui nuire davantage que cette mort garantie ?   
  • Si fumer peut rendre impuissant, quel importance ? Vu que vous ne tarderez pas à mourir, ce léger désagrément ne pourra que faciliter votre départ en en allégeant les regrets.
  • La fumée peut également nuire à la fertilité des spermatozoïdes. N’est-ce pas préférable ? A quoi bon laisser derrière soi  une foule d’orphelins qui traîneront leurs vies misérables de foyers en familles d’accueil ?


D’autres mises en garde ne sont que d’inutiles précisions : fumer peut vous faire connaître les douleurs d’une longue et cruelle maladie comme la surprise d’un AVC. Qu’importe ? Que vous soyez douillet, patient ou pressé on ne vous laissera pas le choix.  L’important est que vous mourriez.

Je ne sais pas qui ou quoi a poussé l’Espagne à modifier son avertissement sanitaire. Il me semble que la seule potentialité d’une mort causée par le tabac était plus raisonnable que l’assurance d’une mort certaine.

Surtout si on considère que sur les quelque 570 000 morts qui endeuillent annuellement  la France, seules 70 000 seraient dues au tabac…

jeudi 25 juillet 2013

The times they are a-changin’…



Ainsi chantait M. Robert Zimmerman dans les années soixante.  La récente « affaire » des policiers municipaux de Cogolin dont on a récemment dénoncé le penchant pour les boissons alcoolisées et dont le chef s’est vu retirer son permis ne fait que confirmer que le changement continue.

Je dis ça en pensant à L. je l’ai connu dans les années soixante-dix. Mon père l’avait embauché comme policier municipal dans la commune dont il était secrétaire général de mairie. De nombreuses raisons favorisèrent cette embauche : ami d’un de mes oncles,  L. était Breton et ancien de la Marine Nationale. Népotisme, communautarisme et esprit de corps, toutes les tares de la société d’antan concoururent à sa sélection. Sans compter qu’il bénéficiait d’excellentes références de la mairie où il exerçait précédemment.

C’était un homme sympathique, pas du genre à refuser  de boire un coup de temps à autre. En fait, chaque fois qu’il m’arrivait de le croiser, il me proposait d’aller s’en jeter un petit. Et comme je le croisais souvent… Ce qu’avait omis de signaler le maire qui l’avait si chaudement recommandé c’est que L. avait comme qui dirait un « léger » problème de boisson. On comprend l’édile : vu la difficulté qu’on rencontre à se défaire d’un fonctionnaire territorial qui pose problème, le mieux est encore de le couvrir de louanges afin de faciliter son embauche ailleurs.

A force de petits coups de temps à autre, L. avait tendance à finir la journée rond comme une queue de pelle. Il arriva un jour que les gendarmes du coin furent étonnés de voir sa voiture maladroitement garée sur le bord d’une route. Ils s’arrêtèrent donc et trouvèrent L. assoupi au volant dans un état d’ébriété avancé. Ils ne parvinrent pas à le réveiller et, en manière de plaisanterie, histoire de voir la tête qu’il ferait à son réveil en constatant sa disparition, se contentèrent de prendre son arme de service.  On savait rire en ce temps-là…

Pas de scandale, pas de retrait de permis, juste une farce entre presque-collègues. Ainsi allait le monde avant que tout ne devienne dramatique…