..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 29 avril 2013

Ah ! La République !



Si on écoute ceux qui causent, nous devons tout à la République. Hors d’elle point de salut. On nous bassine tellement avec ses mérites depuis notre plus tendre enfance que ça finit par être une vérité incontestable. Il y a avant elle et depuis. Avant c’était très mal : un système féodal avec à sa tête un roi sanguinaire secondé idéologiquement  par une église corrompue jusqu’à l’os faisait régner l’arbitraire. De honteux privilèges dus à la naissance ôtaient tout espoir d’évolution personnelle. Le peuple était saigné à blanc par un système fiscal injuste et confiscatoire ayant pour seul but de permettre au monarque de guerroyer ici et là sous le moindre prétexte, de se payer de ruineuses maîtresses et d’entretenir autour de lui une foule de parasites constituant sa cour.

Et puis est venue la Grande Révolution qui mena à la République et au bonheur qu’entraînent  fatalement la Liberté, l’Égalité, la Fraternité et les Droits de l’Homme. Il fallut pourtant près de cent ans pour que la république commence à s’installer durablement. Parce qu’un régime aussi merveilleux mécontente forcément les méchants. Mais bon, depuis la fin du XIXe siècle, mise à part la parenthèse vichyste, la République est  là et bien là. Et nous lui devons tout.  On se demande d’ailleurs ce qui se serait passé si nous n’en avions pas bénéficié. Peut-être aurions nous connu des guerres, des castes dominant économiquement et politiquement l’état, des taux d’imposition incroyables ?

Ce qui me pose question c’est qu’il existe sur notre vieux continent des pays qui n’ont pas eu notre chance : Sans compter les confettis, liechtensteinois, monégasque et andorran, il existe tout de même sept autres monarchies en Europe occidentale. Y règne-t-il l’arbitraire, les privilèges, la gabegie,  y guerroie-t-on tant et plus, le peuple y est-il écrasé d’impôts ? Force est de constater que non ou du moins pas plus qu’ailleurs. Certains de nos très républicains dirigeants vont même jusqu’à donner certaines d’entre elles comme des exemples. Au Royaume du Danemark, tout n’est pas pourri : on y pratique la flexisécurité. Quant à la Norvège ou la Suède ce sont des pays que nous devrions rêver d’égaler.

Pour prendre un exemple récent au niveau des mœurs, des huit pays qui nous avaient montré la voie à suivre sur la question du mariage homosexuel six étaient  des monarchies.

Comment expliquer que des pays qui n’ont pas la chance de vivre en république puissent être largement aussi décadents progressistes que nous ? Peut-être parce que les mêmes causes produisant les mêmes effets des pays connaissant des niveaux de développement économique et de délabrement d’évolution culturelle  comparables ont tendance à répondre aux appels des mêmes sirènes.

Où voulez-vous en venir ? Plaideriez-vous pour le rétablissement de la monarchie ? Que nenni, chers lecteurs. J’aimerais simplement que l’on arrête de nous bassiner avec les mérites incomparables d’un régime qui n’est pas meilleur qu’un autre.

Les seuls avantages que je trouverais à une monarchie, c’est que ça nous permettrait l’économie des élections présidentielles et que ça renforcerait les pouvoirs d’un parlement auquel le gouvernement devrait tout. A part ça, je doute que ça empêche le navire de couler voguer.

samedi 27 avril 2013

D’un roman de Daniel Boulanger




Je viens de terminer la lecture du roman de Daniel Boulanger  La mer à cheval.  Ce curieux ouvrage me laisse une impression pour le moins mitigée. Si vous rêvez d’action, de péripéties échevelées, vous serez bien déçu : Charles, un gentleman plus ou moins farmer qui exploite les bois qui entourent son château et élève des faisans constate la fugue de sa femme, Jeanne.   Celle-ci finit par revenir avant de disparaître à nouveau…  Ajoutez à cela un fermier voisin qui rêve de s’approprier les terres de Charles, une vieille domestique qui veille sur lui comme ferait une mère bougonne, la curieuse manie qu’a le châtelain d’attraper des insectes qu’il retient prisonniers sous divers verres, de longues promenades en compagnie d’un Bas-rouge et d’étranges dialogues entre un mari et sa femme retrouvée : pas de quoi inspirer Hollywood !

Le roman n’étant plus disponible que d’occasion, il ne dut pas rencontrer un succès fabuleux. Et ça se comprend. Le problème avec Boulanger c’est la richesse de son style. Richesse qui confine à l’obscur. Prenons une phrase au hasard : « Les arbres sont d’un grand secours à l’âme feuille. » Ouais, je veux bien. Si jamais je me sens l’âme feuille, il faudra que j’aille vérifier auprès des arbres la taille du secours qu’ils procurent.  En fait bien des passages me sont resté hermétiquement clos. Ne l’oublions pas, Boulanger est un poète, et c’est peut-être ce qui gène : un langage poétique est-il bien adapté à une longue œuvre de genre narratif ?  J’ai eu comme une impression d’indigestion, du genre qu’on ressentirait  à manger une portion surabondante de nourriture trop riche.

J’en suis à me demander si le roman est un format qui convient au style précieux de cet auteur. Autant j’ai pris plaisir à lire ses recueils de nouvelles, autant je sors de ce livre avec une sensation de malaise.  Comme si la mince intrigue n’eût été digne que d’un bref récit…

PS : Il semble que mon blog, comme ceux de mes amis ait recouvré aux yeux de M. Facebook sa sûreté première...

vendredi 26 avril 2013

Le juge est bon enfant !



On se fait parfois une mauvaise idée de la justice. Dire qu’un sondage CSA du 05 février 2006 pour Le Parisien/Aujourd’hui en France révélait que 65 % des français affirmaient avoir peur de la justice ! Mais ça c’était avant ! Quand on n’était pas informé.

Grâce à l’ « Affaire du mur des cons » nous avons appris à les connaître et conséquemment  à les apprécier.

Les passages en italiques qui suivront seront tirés du communiqué de presse du Syndicat de la Magistrature. 

Vous et moi avions tendance à  considérer la magistrature comme un corps sérieux frisant l’austère et pour tout dire plutôt chiant. Il n’en est rien. Les magistrats sont en fait de joyeux drilles branchés déconne. Laissons les parler : Que nous apprend Atlantico au juste ? Que certains membres du Syndicat de la magistrature pratiquent entre eux la satire et l’humour potache ? Quel scoop ! Visiblement ce syndicat a un problème de communication : le fait que certains de ses membres soient farceurs échappe parfois au grand public alors que pour eux c’est une évidence.

Toutefois, il est une chose sur laquelle nos vaillants juristes ne badinent pas : la frontière entre l’espace privé et l’espace public. Quoi de plus honteux que de divulguer des images volées dans un lieu privé ?

Il faut bien le reconnaître, ce « Mur des cons » n’est qu’un souvenir remontant aux heures les plus sombres du Sarkozisme (et par conséquent de notre histoire), il ne faut y voir que des vestiges d’un temps où la justice était sous pression permanente et où les magistrats faisaient l’objet d’attaques violentes et démagogiques. Ce temps est révolu, Dieu merci, et, si le mur subsiste, on peut certainement en faire porter la faute sur l’impéritie du service de nettoiement.

Il y a cependant un passage de ce joli communiqué qui me fait un tout petit peu tiquer : Et bien évidemment aucune atteinte à l’impartialité, les blagues drôles ou de mauvais goût des uns n’engageant pas les décisions des autres. On est en droit, vu la formulation de supposer que les uns, auteurs de blagues, ne prennent aucune décision, celles-ci étant uniquement prises par les autres qui cultivent le bon goût et évitent jusqu’à la blague drôle. Que peuvent donc bien faire les uns ? Seraient-ils abouliques ? Payés à ne rien foutre (sinon blaguer) ?

La paranoïa n’est pas de mise dans ce beau syndicat : Nous ne nous posons pas en victimes. Certains diront que ce refus s'explique par le fait que les victimes, avec eux, n'ont pas le beau rôle. Ce sont de mauvaises langues, ne les écoutons pas. Seulement, sans être victime rien n’empêche de dénoncer ses bourreaux : Est-ce bien un hasard si ce document concernant un affichage tombé en désuétude depuis plusieurs mois, a opportunément atterri sur le site d’information "Atlantico", "classé à droite", et si ce non-évenement est relayé par une certaine presse ainsi que par l’ancien secrétaire général du syndicat Synergie Police - aujourd’hui député UMP - et par l’IPJ, dont nous avons combattu avec force les idées pendant toutes ces années... Et on ne peut que leur donner raison : une INCERTAINE presse « Classée à gauche » ne serait pas allée dénoncer ces peccadilles !

Et puis l’objet du délit va disparaître : Dès lors que cette « private joke » est devenue publique, elle n’a évidemment plus lieu d’être. A croire que si  cette « private joke » (notons au passage le bilinguisme du (ou des) rédacteur(s)) était restée privée elle aurait tout lieu de continuer d’exister.


Je vous le disais, nos magistrats, ou du moins certains d’entre eux,  sont de joyeux drilles en compagnie desquels on ne s’ennuie jamais. Pas tellement à cause de leur mur des cons mais plutôt du comique involontaire de sa défense. Est-il cependant rassurant de savoir que de tels gens pourraient un jour être appelés à nous juger ?

jeudi 25 avril 2013

Bizarre…



Il m’arrive de me connecter à des blogs d’amis à partir de Facebook plutôt que de ma liste de blogs. Ce faisant, hier matin, au lieu d’accéder directement à l’un d’eux, je tombai sur une version grisée du blog en question que surmontait un bandeau où apparaissait le texte suivant :
« Facebook pense que ce site peut ne pas être sûr. Si vous ne savez pas pertinemment qu’il s’agit d’un site de confiance, vous pouvez indiquer qu’il s’agit d’un contenu indésirable (vous retournerez alors sur Facebook). »

Première constatation : Facebook pense.  Deuxième constatation : le site de cet ami pourrait ne pas être sûr. Mais ce n’est pas certain. En cliquant sur l’onglet « Non indésirable » je pus cependant accéder au dit blog. Je signalai  ce fait au blogueur concerné. Il me répondit dit qu’on lui avait déjà signalé ce fait. Je passai à autre chose.


Plus tard dans la journée, je tentai de rejoindre un autre blog par le même canal. Même bandeau, même message ! J’en essayai d’autres : TOUS les blogs de mes amis « Réacs » bénéficiaient du même traitement, y compris celui de mon ami Rémi, dédié à La « Matière de France » (étude des chansons de geste) !  Même pour me rendre ici à partir de FB, la même chose se produisit. Ainsi, il m’était déconseillé de lire mes propres écrits !

En tout, ce furent 7 blogs qui bénéficièrent de ce traitement. Comment l’expliquer ? Grâce à l’aide FB j’appris que l’on pouvait signaler en tout anonymat  tout contenu déplaisant.  Laissons parler ce penseur de Facebook : « Ne vous inquiétez pas, votre signalement est anonyme. Lorsque quelque chose est signalé à Facebook, nous l’examinons et supprimons tout ce qui enfreint les standards de notre communauté. Lorsque nous contactons la personne responsable du problème, nous ne communiquons aucune information concernant la personne qui l’a signalé. Veuillez noter que signaler un contenu à Facebook ne signifie pas nécessairement qu’il sera supprimé. En effet, vous pouvez voir sur Facebook des contenus que vous n’aimez pas mais qui n’enfreignent pas nos Conditions. »

On pourrait donc supposer qu’un(e) ami(e) de la liberté d’expression a donc signalé le contenu de nos blogs. Vu que M. FB n’a pas la capacité de supprimer des blogs, on ne sait pas ce qu’il eût fait si leur contenu s’était trouvé sur une page FB.

Je me demande ce qui se passerait si je signalais comme suspect le contenu de la page Lapinou

mercredi 24 avril 2013

Un grand jour !



Hier, lors d’un vote solennel, la France a rattrapé son retard. Elle fait désormais partie, sauf incident de dernière minute (en quatorzième position, loin du podium hélas), du club très fermé des pays les plus déliquescents du monde. Il est à noter que parmi ces quatorze nations, neuf sont Européennes, ce qui est rassurant : ce continent n’est-il pas la partie la plus dynamique du monde ? N’est-ce pas dans son sillage que le monde se dirige vers une prospérité et un bonheur jusque là inconnus ?

Bien sûr, il reste encore plus de 180 pays qui se traînent dans les ténèbres. Et il y a fort à parier que cette immense majorité perdure.  Plus que les blâmer il faut plaindre ces rétrogrades dont les yeux ne peuvent supporter la lumière !

J’ai regardé la séance du vote solennel. C’était d’une beauté ! Il aurait fallu un cœur de pierre pour ne pas éclater de rire devant la ferveur et la bonté qui émanait des discours des « pour ». Et plutôt que d’y discerner la satisfaction de l’escroc qui vient de jouer un bon tour on était presque tenté d’y voir le bonheur que fait naître chez les âmes honnêtes l’accomplissement d’une bonne action. Car ils avaient l’air sincère, les bougres !  On aurait dit  qu’ils croyaient à leurs propres paroles !

Suivit un incident minime qui nous offrit le réjouissant spectacle d’un président Bartolone prendre l’air égaré d’un ver qui, sortant de sa pomme, ébloui par la lumière, se demande ce qui se passe. Puis, ayant vu que des méchants  créaient l’agitation, il afficha un air de tyranneau colérique pour exiger à cor et à cris que ses sbires expulsassent  les perturbateurs qui le fâchaient tout rose.  Images à garder pour l’histoire !

Et vint le vote.  Et la liesse. Manquait (presque) pas un bouton de guêtre ! On exultait ! On s’auto-congratulait. On n’en pouvait plus de se trouver si bien, si beau, si bon ! La bonne Mme Taubira n’en pouvait plus de joie. On sentait que depuis l’acquisition de son troisième vélo elle n’avait rien vécu d’aussi intense.

Mouais. Il y a quand même quelques ombres à ce tableau idyllique. Comment expliquer la quasi-unanimité de la gauche ?  N’est-elle parcourue d’aucun courant ? Pourquoi ces gens dégoulinants d’amour pour l’humanité entière se sont-ils sentis obligés de salir leur adversaire en le taxant d’homophobie et de violence ?  Comment peuvent-ils accorder tant de valeur à ce signe de reconnaissance sociale qu’est le mariage et soutenir un président qui affiche à son égard un total mépris ?

L’enthousiasme des militants de gauche hétéros,  amène à  mes lèvres un sourire narquois.  Ne voient-ils pas, comme toutes les victimes d’escrocs, au-delà de l’apparente sincérité honnête de leurs représentants, la haine hypocrite qui les anime ? Sont-ils incapables de déceler derrière l’enthousiasme de façade les vraies motivations de leur joie, cette joie imbécile que le sectaire retire d’une victoire acquise d’avance ? Ne perçoivent-ils pas qu’ils applaudissant ceux qui, alors qu’ils ne font que les accompagner,  font mine de mener les tendances qui entraînent une civilisation vers sa mort ?  Ils me font penser à ces enfants qui suivirent joyeux le joueur de flute…