..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 15 avril 2012

Des commentateurs, de l’anonymat et du délit d’opinion.





Les commentaires sont un des attraits que l’on peut trouver à tenir un blog. Ils vous donnent l’impression, autant sinon plus que les statistiques de visites, que l’on ne poursuit pas un monologue logorrhéique face au néant. Ça rassure.

Parmi les commentateurs, il en est de toute sorte. La régularité et la fidélité de certains font qu’au fil du temps on finirait par les considérer comme faisant partie de la famille au point de s’inquiéter de leur santé si par aventure ils vous faisaient faux-bond.  On apprécie également le retour d’autres moins réguliers. Et puis il y a les trolls. Qui viennent s’indigner dans des endroits où ce sont généralement eux qui indignent. J’en ai un, voire deux (que je dois à l’honnêteté reconnaître partager avec Didier Goux).  Il est rare que des polémiques s’installent parce que le ton de mes billets s’y prête peu. Enfin il y a l’ (les) anonyme(s) de tendance généralement trollesque  dont on ne sait s’il est unique ou légion.

L’autre jour, je m’entretenais gentiment avec un anonyme tout en me plaignant de son statut. Je lui signifiais que, alors que j’utilise ma véritable identité pour rédiger mes billets, je trouvais son manque de visibilité un rien gênant. Sa réaction fut étonnante :
« Allons, vous n'êtes pas aussi naïf. Vous avez sans doute aussi une famille que certains de vos écrits pourraient déranger. »

Il est vrai que j’ai une famille.  Pas très nombreuse, mais quand même. J’ai également quelques amis. Curieusement, les membres de  cet entourage se doutent, allez savoir pourquoi, que mon gauchisme est modéré. Ma fille me lit régulièrement, il arrive que mon frère aîné  le fasse. Ce dernier, de gôche bon teint, m’a même dit me trouver « moins cynique » que dans la « vraie vie ».

Si l’on suit la logique de mon anonyme commentateur, je devrais adopter dans la vie un profil bas, faire semblant de m’enthousiasmer pour MM. Hollande, Mélenchon, Poutou ou Mme Arthaud et le soir venu, volets clos, porte fermée, verrous tirés, caché sous un impénétrable pseudonyme, bien à l’abri derrière (ou plutôt devant) mon petit écran, laisser libre cours à ma mauvaise nature, dégoisant « mes rancœurs et mes haines ».  Car, pour une belle âme, certaines opinions ne peuvent être que le fait d’être falots, rancis dans leur médiocrité et prenant une pathétique revanche sur leur triste vie par le truchement de messages innommables.

Curieusement, il ne viendrait pas à l’idée de mon aimable conseil de mettre en garde les gentils MM. Mélenchon, ou Poutou  ni même la douce Mme Arthaud contre la gêne que pourraient occasionner l’expression de leurs opinions parmi leurs proches.  Pas plus qu’il ne leur conseillerait d’organiser leurs meetings sous un faux nom et affublés de masques. Il faut croire que ces braves gens ne disent rien qui soit susceptible de choquer quiconque…

Un peu plus tard, mon anonyme correspondant revint à la charge. Comme j’avais nommé mes parents, il me lança un cinglant : « Sont-ils très fiers d'être nommés dans un blog de ce genre ? » La honte qu’en ressentiraient ces chers disparus m’apparaît un rien spéculative. J’admire par ailleurs l’expression « un blog de ce genre ».  On en frémit !

Une lecture attentive de mon blog devrait permettre à ce brave garçon de voir qu’il n’y a rien qui puisse en lui tomber sous le coup de la loi. Du moins en l’état présent de la législation.  Fais-je l’apologie du racisme ? Lancé-je  de quelconques appels  au meurtre  ou à la simple haine ? Que nenni !

Seulement, suite à des décennies de lavage de cerveau, des êtres simples en viennent à considérer que le fait de ne pas hurler avec les loups de gôche est en soi un délit. Ce faisant, alors qu’ils voient du fascisme partout , ils ne se rendent pas compte que la soi-disant bonté qui les anime mène plus surement aux camps et au goulags divers que la prétendue méchanceté de ceux qui choquent leurs nobles sentiments.

samedi 14 avril 2012

Ça prend forme !

De là j'envoie mon message au monde (et à sa banlieue)


Après deux mois et demi de travaux divers, l’étage prend forme. La pièce principale (bureau-chambre) est terminée. Il ne reste plus qu’à sortir mes livres des cartons où ils dorment depuis près d’un an. Mes efforts n'auront pas été vains !
C'est par là qu'on y accède

Deux éléments de bibliothèque terminés hier
Charpente apparente
Le molosse teste le lit


Dans la salle d’eau, ne reste qu'à poser le papier et installer dressing et étagères.

Et ça ne fuit plus...
Tout a été prévu...
De l'emplacement du futur dressing, Elphy semble éblouie par tant de beauté


Je vais bientôt pouvoir me consacrer au jardinage…

vendredi 13 avril 2012

Eloge du militant



Le Ti punch La nuit portant conseil, j’ai réalisé mes erreurs. Voilà ce que ça donne.

Le problème de notre société, ce qui fait qu’elle s’atomise, que chacun se retranche derrière son quant-à-soi pour se bricoler un pseudo-bonheur individuel, c’est la difficulté que beaucoup rencontrent à s’engager. A la base de ce refus, il y a une cause profonde : un  lâche égoïsme que dissimulent  bien maladroitement  des arguments  issus de fumeuses réflexions. Ce ne sont que des cache-misères qui offrent à ceux qui adoptent cette posture l’avantage de pouvoir se prétendre, sans convaincre personne, plus fins, plus intelligents, mieux articulés que ceux qui sautent le pas de l’engagement.

 A moi, on ne la fait pas !  Je vois plus clair, plus loin que vous ! Vous n’êtes que des suiveurs, incapables de pensée individuelle ! Il vous faut des causes, des chefs, des leaders, moutons ! Voilà ce que clament à tout vent les esprits prétendument libres. Comme des enfants que la nuit effraie, ils ressassent  leur antienne pour se rassurer tant ils sont quelque part conscients de la vacuité de leur discours et du vertige qu’il entraîne.

En fait, la hauteur de vue dont se targuent ces lâches est basée sur un total manque d’esprit de synthèse. L’individualiste, plutôt que de voir la beauté d’une cause, s’évertuera à y trouver un infime détail négatif qu’il montera en épingle afin de « démontrer » sa nocivité. Un peu comme si,  de la Joconde, il ne voulait voir que la chiure qu’une mouche insouciante y aurait déposé.

Ce genre d’individus pullule à droite. Ils vont, sans même réaliser l’oxymore, jusqu’à se proclamer, pauvres couillons, « anarchistes de droite » !

A gauche, en revanche, l’engagement militant est naturellement  plus fréquent. Parce que la gauche est porteuse de valeurs collectives, généreuses, sociales. Au repli sur soi, elle oppose l’ouverture à l’autre, à la frilosité elle répond par l’ouverture, plutôt que le cynisme elle choisit l’espérance.  Dépassant le détail, elle va à l’essentiel.

Bon, je pourrais continuer comme ça éternellement. Certains diront que je ferais un Écossais passable. Je ne crois pas. La maigreur de mes mollets me fait proscrire le kilt.

jeudi 12 avril 2012

De l’importance d’être cocu




Il m’arrive régulièrement d’aller faire un tour chez un blogueur de gauche. Un blogueur  d’élite, s’entend. Un qui est bien classé dans les classements. Il paraîtrait même qu’il serait le N° 1. Et ce n’est pas rien. L’homme est intelligent. Si, si ! Il lui arrive d’être extrêmement raisonnable.  Je dois même dire que parfois  j’apprécie ses analyses. Ayant horreur des villes grandes ou petites et plus encore de leurs banlieues, n’étant pas amateur de traînage dans les bistros et m’abstenant de bière quand je ne suis pas en Angleterre, je ne le fréquenterais pas assidument  mais si d’aventure il se trouvait qu’il passe par chez moi, c’est avec plaisir que je l’inviterais à partager mon repas et quelques verres.

Seulement, il est arrivé à ce personnage quelque chose d’inquiétant : il s’est pris à vibrer pour Flamby ! Et ne voilà-t-il pas que non seulement il le soutient mais qu’il tombe en quasi-pâmoison devant la moindre déclaration de son idole. C’est bien simple, il reprend dans son blog les moindres propos et  « arguments » du Batave comme si c’était révélation républicaine (dans d’autres cas, j’aurais dit divine, mais le lascar me semble peu croyant) !

Ça peut paraître incroyable, mais il semble penser vraiment que son champion va redresser la France, réduire la dette,  soulager la misère. Pour lui, la gôche si merveilleusement incarnée, c’est la bonne gestion, l’équilibre des comptes, la  « justice sociale », et bien évidemment la fraternité, l’égalité voire même la liberté !

Accordons-lui l’excuse de la jeunesse. Il devait être tout gamin lors du fiasco de la politique du premier  mandat de Mitterrand et de ses trois dévaluations rapprochées. Tout ce dont il se souvient, de son âge d’homme, c’est du merveilleux bilan du recalé Jospin qui était parvenu, lors d’un boom économique, à ramener la France un peu moins dans le rouge tandis que le reste de l’Europe s’envolait. Si c’est pas de l’excellente gestion, ça, je vous demande ce qu’il vous faut !

Et puis il marche à un autre carburant : la haine de l’hôte actuel de l’Élysée. Rien de ce qu’a pu faire M. Sarkozy n’a grâce à ses yeux.  Son bilan est bien simple : en cinq ans, il a ruiné la France ! Que l’’Espagne, La Grèce, L’Italie, l’Islande, l’Irlande,  et  d’autres pays soient bien plus mal lotis, il n’en a cure : tous nos malheurs viennent du « président des riches » de sa mauvaise gestion, de sa totale incompétence !

Tant d’ingénuité émeut.

Une autre chose amuse : après tout, il ne se « bat » comme il dit, que pour un second couteau, un remplaçant de la dernière heure. Le candidat « naturel » c’était DSK. Je suppose que, sans les regrettables peccadilles du Sofitel de New-York et du Carlton de Lille, en ce moment il guerroierait avec autant d’enthousiasme pour lui, tant il est essentiel d’être cocu et accessoire de savoir par qui on l’est.

Les militants ont quelque chose de pathétique. Ils projettent sur  ceux qui ne sont que froid calcul  et ne briguent que places, honneurs et avantages divers la vertu et la foi qui les animent. Il est vrai que sans cet aveuglement  des simples le « débat politique » perdrait en intensité : c’est  le badaud qui fait le bateleur !

N.B. : Il ne s’agit pas uniquement de la gôche. Tout militant aveugle, de quelque bord qu’il soit pratique  psittacisme, admiration béate et  adhésion sans réserve.

mercredi 11 avril 2012

Pillage ?



 
Admettons qu’un jour, un gars passe par chez moi, arrête sa voiture, me demande poliment s’il peut faire un prélèvement sur mon terrain puis, après mon acquiescement surpris, repart avec son échantillon. Quelques jours plus tard, il revient et me déclare que, comme il le pensait,  mon terrain recèle un gisement important de Jacquouillite, substance indispensable à la transpérambulation de la pseudo matière anti-cosmique (pour parodier Mr Rankin), procédé qui permet de fournir la matière première indispensable à la fabrication des électro-stabions. Et que ce gisement se trouve situé dans un endroit de ma propriété où je ne plante ni légumes ni fleurs et qui présente le seul avantage d’être difficile à tondre.

Moyennant des royalties, il me propose de se charger de l’extraction et du traitement de ce précieux minerai.  Je discute le montant, obtiens un meilleur prix, et tope là, cochon qui s’en dédit !

Cette transaction présente bien des avantages pour moi car : 
  •   N’ayant aucune idée de ce que pouvait être la jacquouillite, j’aurais pu passer ma vie à en voir tous les jours sans même me rendre compte que j’en avais.     
  •  En admettant que j’aie su ce que c’était, je n’aurais eu aucune idée de ce à quoi elle pouvait bien servir.
  •     Si j’avais connu son usage, n’ayant à ma disposition aucun moyen d’extraction et encore moins de transpérambulateur de pseudo matière anti-cosmique (ni la capacité d’en fabriquer un) j’aurais été bien en mal de l’exploiter.
  • Dans l’hypothèse où d’une manière ou d’une autre j’aurais été à même de me procurer des moyens d'extractin et un transpérambulateur, de les faire fonctionner et  d’assurer leur maintenance ça m’aurait fait une belle jambe vu que, par chez moi,  la demande en électro-stabions est faible pour ne pas dire totalement inexistante et que je  ne possède ni les réseaux ni la logistique pour les faire parvenir dans les zones où elle existe.
  • Je passe moins de temps à tondre .

Je devrais donc être content qu’on m’offre de l’argent pour une ressource dont j’ignorais l’existence, l’utilisation et dont j’étais incapable d’assurer l’exploitation. Il se pourrait même que je remercie mon bienfaiteur et que je le recommande à Dieu dans mes plus ferventes prières.

Feriez-vous comme moi ? Oui ? Eh bien, nous aurions tort !

Parce que c’est du PILLAGE ! Ou du moins c’est ainsi qu’on appelle ça en Afrique.

Car la situation que je décris ci-dessus me semble bien être celle dans laquelle se trouve l’Afrique vis-à-vis de ses ressources minières et pétrolières. Il n’empêche qu’il est communément admis que les pays développés pillent l’Afrique.

J’ai même entendu un brave gars  de photographe, l’autre jour à la radio, déclarer que non seulement les pays occidentaux pillaient les ressources pétrolières Nigérianes mais que certains Nigérians les pillaient également, ce qui lui paraissait encore plus attristant. Et ce n’était pas un comique. Du moins, il ne s’était pas présenté comme tel.