..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 10 janvier 2012

Ah l'amour...




Chacun rêve d’être aimé. Inconditionnellement. Juste pour ce qu’on est.  Je le vis. Et ce n’est pas sans poser problème.

Pendant cinq jours, comme je l’annonçais, j’ai eu en charge l’âme d’Elphy.  Au début, nos rapports étaient un peu distants, puis, progressivement, elle s’est rapprochée de moi. Les premiers jours, si je m’absentais un peu, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Maintenant, quand je rentre, elle me fait une fête pas possible, sautant en l’air comme si elle ne m’avait pas vu depuis des siècles et que rien ne pouvait la combler  davantage que mon retour. 

La nuit, elle se couchait au bout de mon lit ou même allait dormir sur la serviette que je lui avais installée sur le canapé. Progressivement, elle s’est rapprochée jusqu’à ce que ce matin je manque l’écraser en me retournant.

Quand elle venait me voir, ses visites étaient intéressées : soit elle voulait que je lui ouvre la porte, soit que j’ajoute des croquettes dans sa gamelle. Maintenant, elle vient me voir juste pour la compagnie. Au moment où j’écris ces lignes, après qu’elle eut un peu gémi, j’ai compris qu’elle voulait s’installer sur mes genoux et elle s’y est endormie…

Bref, il semblerait, qu’au bout de cinq jours j’aie  remplacé sa maîtresse dans son cœur. Quelle inconstance !  Tout ça est d’autant plus dommage, que la sortie de clinique de sa mômam est pour aujourd’hui et que je vais devoir la ramener à ses pénates…

Ces aller-retours ne sont-ils pas source de déséquilibre affectif ? Existe-t-il un service d’aide psychologique qui aide  les chienchiens à leur mémère (ou pépère) à surmonter de tels déchirements ?

Je suis d’autant plus inquiet que ça va recommencer dans quelque temps lorsque, pour cause de rééducation, je vais me retrouver en charge de l’animal pendant trois semaines…

lundi 9 janvier 2012

Les escrocs sont à la mode




J’ai connu X. par l’entremise d’un ami, lequel avait été  son subordonné.  En effet, du temps de sa splendeur, X. était responsable régional d’une chaîne de magasins qui avait le vent en poupe. Pour monter de nouveaux points de vente, il recrutait des jeunes comme mon copain et avec leur aide il aménageait les boutiques avant de les en nommer responsables. Ils ne comptaient pas leurs heures et répondaient toujours présent quand il s’agissait de donner un coup de main pour mettre en place un nouveau magasin. X. était toujours généreux et savait les distraire : on bossait dur mais la soirée se terminait en boîte et  c’est lui qui payait. Son équipe était donc soudée par le travail et les virées nocturnes ; elle  était aux petits soins pour son chef dont la  région connaissait une expansion rapide. Grâce à cela, X. bénéficiait d’un salaire très confortable. Seulement, X. était dépensier, très dépensier et ses revenus ne lui suffisaient pas.

Où passait son argent ? Mystère. Pour ses proches comme pour sa femme. A part quelques paires de chaussures sur mesures qu’il disait dater du temps  où une riche vieille l’avait pris sous son aile (les mauvaises langues racontaient qu’il l’avait ruinée et qu’il ne fréquentait pas que son dessous d’aile mais, si on les écoutait…),  je n’ai jamais vu chez lui quoi que ce soit de valeur.  Quel qu’en fût l’usage, X. manquait chroniquement de fonds. Pour s’en procurer, il utilisa une méthode simple autant que stupide : de temps à autres, il demandait, contre un chèque, du liquide à ses responsables de magasin. Comme ils n’avaient rien à lui refuser, ceux-ci s’exécutaient.  D’autant plus volontiers que D. fermait les yeux sur les menues quoique multiples indélicatesses auxquelles ceux-ci se livraient pour arrondir leurs fins de mois.

Tout marchait comme sur des roulettes, sauf que D. ne remettait jamais de liquide dans les caisses et que celles-ci se trouvèrent vite dotées d’un fonds faramineux constitué de ses chèques. Ce qui finit par attirer l’attention du propriétaire de la chaîne. Le pot aux roses découvert, X. et sa petite équipe furent virés comme des malpropres. C’est dans un caca bien noir qu’il se retrouva avec sa petite famille. Ça faisait déjà quelques années que ça durait quand j’ai fait sa connaissance. Toujours poursuivi par des huissiers, il vivotait en étant videur de boîte le week-end tandis que sa femme gardait des enfants. Chez eux, tout était planqué par crainte d’éventuelles saisies.

Il me rendit des services de temps à autres et quand l’idée me vint de monter un réseau de dépôts-ventes de textile dans les épiceries rurales du département, le sachant excellent commercial, je lui confiai la mission de créer et de gérer ces dépôts. Evidemment, ça marcha très bien.  Il avait une légère tendance à me rouler sur ses frais mais il faut bien que tout le monde vive…

Malheureusement, le reste de nos activités s’avérant de moins en moins rentable, le dépôt de bilan devint inévitable. Période pénible.

 Un assureur avec qui j’avais sympathisé voulant m’aider me proposa un poste dans sa compagnie. Seulement je ne me sentis ni le goût ni l’énergie d’aller  tirer des sonnettes  le soir pour proposer des placements aux braves gens. Je refusai donc mais lui signalai connaître quelqu’un qui ferait son affaire. Il rencontra X., ils firent affaire ensemble.

Tout marcha très bien. X. se faisait de belles commissions, sa femme retrouva le sourire, le foyer renoua avec la prospérité. Jusqu’au jour où…

Même très vieux, même très gâteux, les gens n’en renoncent pas pour autant à mourir. C’est dommage mais c’est  ainsi. Et qui dit décès dit héritiers. Ces gens-là sont curieux et avides. Il s’en trouva donc qui, fouillant dans quelque coffre en vue de vérifier  si la réalité égalait leurs espérances, tombèrent sur de bien curieuses « valeurs ». Le pauvre X. n’avait pu y résister : au lieu de véritables bons anonymes, il était parvenu à refiler au défunt des spécimens de bons grossièrement falsifiés. Bien entendu, l’enquête qui suivit découvrit qu’il y avait d’autres victimes. La somme totale était relativement considérable. L’affaire fut logiquement étouffée  car une compagnie ayant pignon sur rue rechigne, allez savoir pourquoi, à révéler que ses commerciaux puissent être des escrocs.

Sa femme, qui n’avait jamais vu la couleur d’un kopek  détourné, jura pour la Nième fois que cette fois-ci était la dernière et la famille replongea.

Ce qui m’étonne, chez ce genre de personnages c’est qu’à moins d’être imbéciles, et ils ne le sont pas, ils devraient se douter qu’un jour ou l’autre leurs tristes magouilles seront éventées. Qu’est-ce qui peut bien, malgré cela, les pousser à se mettre dans la gueule du loup ? Si vous voyez une réponse, n’hésitez pas…

dimanche 8 janvier 2012

L'écart se resserre !




Selon le dernier baromètre de l'Echo de la Chapellerie, si  le scrutin pour la désignation du couvre-chef quinquennal  devait avoir lieu dimanche prochain, l’écart séparant les Casquetteux des Béretistes  ne serait plus que de 2 %. L’inquiétude monte dans le clan des Casquetteux  tandis que chez les Béretistes on retrouve un semblant de sourire. En troisième position, les Chapeaumollistes  se maintiennent peu ou prou tandis que le candidat Hautdeformiste progresse légèrement.  Les  Bonnetphrygistes sont plus ou moins stables   tandis que la candidate des Chapeautyroliennistes  semble dévisser grave.  Suivent avec un score quasi-nul les Passemontaniens, les Moumoutistes, les Stetsonnaux, les Casquecolonialistes, les Chapeaumelonniens  et les Turlututistes-chapeaupointistes.

Selon le même sondage, au deuxième tour, le Casquetteux l’emporterait de 8 points sur le Béretiste, mais n’oublions pas que naguère ont créditait le parti de la casquette d’une avance de 20 points. Certains observateurs avancent qu’à plus de trois mois du premier tour les lignes peuvent encore bouger et qu’à la place du duel Béret-Casquette traditionnel, la partie pourrait se jouer entre quatre compétiteurs, les tenants du Chapeau mou et du Haut-de-forme réalisant un score comparable à celui des deux favoris…

Le taux de Têtenudistes pourrait également jouer un rôle déterminant…

Difficile donc de prédire comment nous serons chapeautés  en mai.

samedi 7 janvier 2012

L'amour et un paquet de sornettes...




Parmi les personnages un rien bizarre qu’il me fut donné de rencontrer lors de mon expérience de formateur en Français Langue Etrangère à Londres, le docteur W. tient une place à part. Le directeur de l’école de langues  avait tenu à me recevoir afin de m’expliquer les particularités de cette mission.  Ce bon docteur travaillait au Ministère de la Défense. C’était un homme de grande culture,  charmant et tout et tout. Seulement, s’il me parlait de M.,  la collègue qui m’avait précédé auprès de lui, je ne devais en aucun cas lui fournir de renseignements.  Tout au plus pouvais-je lui dire qu’elle était repartie pour la France sans laisser d’adresse.  J’aurais été bien en peine, si telle avait été mon intention, de fournir à qui que ce soit des informations  sur M. que je n’avais fait que croiser au siège et sur laquelle je ne connaissais qu’une anecdote un peu scabreuse que m’avait raconté un collègue et qu’il ne me serait jamais venu à l’idée de narrer à qui que ce soit. Même pas à vous, chers lecteurs.  C’était une femme d’une petite quarantaine d’années, plutôt pas mal et élégante.

Je fis donc la rencontre du Dr W. Ce n’était pas une mince affaire car au Ministère, on ne rentrait pas comme dans un moulin. Les p’tits gars de l’IRA étant en pleine effervescence, il fallait montrer patte blanche. Aussi, lorsqu’on arrivait, devait-on déposer une demande à l’accueil. La personne visitée descendait alors vous chercher, signait le document, et passait avec vous sous un portail électronique tandis qu’on scannait votre mallette. Tout cela prenait du temps et les cours ne duraient  guère. Ce qui n’était pas vraiment dommage, car le Dr W. avait une approche curieuse du français. Il était capable de vous interroger sur un point de grammaire de base puis de se lancer dans un exposé particulièrement fouillé sur un détail syntaxique requérant une connaissance profonde de la langue. Sa syntaxe et son vocabulaire étaient eux  aussi à géométrie variable. Bref, je le soupçonnais d’avoir un esprit plus tordu que la moyenne et de faire l’âne pour avoir du son. Les premières séances se passèrent de manière aussi agréable que le permettait l’agacement qu’il provoquait en moi. Seulement ce qui devait arriver arriva : il se mit à me questionner sur M.  Je lui fis la réponse que l’on m’avait dictée. Mais W., un rien maniaque ne s’avoua pas vaincu et dès lors nos séances consistèrent  à jouer au chat et à la souris, lui tentant constamment de ramener la conversation sur M. et moi esquivant la question avec autant de constance. Tout cela était bien stressant. Je vis finir le contrat avec soulagement.  D’autant plus que j’avais entre temps appris la vérité de la bouche de M.

Le brave fonctionnaire, lors d’un cours se plaignit, du côté routinier de son existence. M., histoire de causer, lui conseilla d’y mettre un peu de piment, de faire des choses folles, je ne sais pas, moi, partir plus souvent en vacances avec sa femme dans sa caravane… L’aventure, quoi.  Lors de la séance suivante, W. évoqua leur précédente conversation, l’approuvant totalement. Il serait bon qu’il mît un peu de piment dans sa vie. Seulement, son idée de l’assaisonnement n’était pas de même nature que  celle de M. . Passant sans transition aucune du concept à sa réalisation, il se jeta  sur cette dernière  avec la fougue du baroudeur néophyte. M.  parvint à se dégager mais refusa de rencontrer de nouveau  son bouillant admirateur.

Histoire bien banale, me direz-vous.  Je vous le concède.  D’autant plus banale  que j’eus de la bouche du directeur export de l’entreprise où je fis un stage de commerce international le récit de son équivalent  inversé. Un soir qu’il pleuvait à torrents, prenant, le repas fini,  le café avec des amis dans son salon, il lui sembla apercevoir une forme humaine derrière un arbuste de son jardin. Intrigué, il sortit s’assurer qu’il n’avait pas la berlue.  Et rentra  accompagné de sa prof d’anglais dégoulinante. Cette dernière, tombée raide amoureuse de sa calvitie naissante avoua le suivre partout depuis quelque temps. Comme quoi, l'enseignement peut mener à tout.

Ces petites anecdotes, me réjouissent toujours en ce qu’elles révèlent  le côté un peu tordu de gens menant apparemment des vies sages et rangées. Mais peut-être suis-je seul à les apprécier ?

vendredi 6 janvier 2012

Chou de Bruxelles : la vérité



Il est temps de revenir aux fondamentaux. Ces derniers temps, je me suis parfois laissé aller à la facilité. Les fonctionnaires, le vote des étrangers, l'Amérique, le temps de travail... J'admets qu'il faut parfois distraire. Mais à courir après le lecteur futile ne risque-t-on pas d'éloigner le sérieux ? Un éminent  membre de mon blog vient de se désinscrire. Je note l'avertissement.

Ce qui fait l'originalité et l'intérêt de ce lieux d'expression, c'est la place qu'il réserve au chou. Jusqu'au plus humble d'entre eux, ce modeste cousin du cabus que l'anglais, toujours railleur, ravale au rang de simple "Pousse de Bruxelles".  Jusqu'ici je l'ai défendu, traquant l'infâme larve de piéride afin qu'il pût prospérer jusqu'à maturité. Ce combat, je l'ai gagné. Le temps de la récolte est venu. Et avec lui celui de la désillusion pour ne pas dire du deuil. 

Avant-hier, je pris la décision de cueillir ceux de ces premiers bourgeons qui avaient atteint une taille raisonnable. Enthousiaste, je décidai de les cuisiner sur l'heure. Là commença la déception. Tout d'abord, les éplucher prend un temps fou. Il faut leur ôter les feuilles extérieures trop coriaces et souvent attaquées par les limaces et autres prédateurs. Une fois les éléments peu comestibles ou souillés éliminés, que constate-t-on ? Eh bien qu'il y a plus d'épluchures que de "chou".  

Et s'il n'y avait que cela... Pour qu'ils deviennent consommables, il faut, à l'instar de leurs lointains cousins, crabes, homards et missionnaires, les plonger quelque temps dans l'eau bouillante. Ensuite, on les passe un peu au beurre, on déguste et vient le temps du verdict : je suis au regret de le dire mais le résultat n'est pas à la hauteur des efforts déployés. Je n'irai pas jusqu'à en faire comme Robert Rankin  un objet de détestation aux pouvoir maléfiques, mais honnêtement, c'est moyen. TRÈS moyen.

Conclusion (patriotique) : Jeunesse de France, pense à ton grand pays, travaille à le relever, porte-le de nouveau à la place qui lui revient de droit, rend-lui son rôle de phare culturel et moral, fais en ce paradis où tous les hommes rêvent de vivre (sans pour autant passer à l'acte), et crois m'en : consacre moins de temps à tes choux de Bruxelles : ils n'en valent pas la peine (Marseillaise, youpi, liesse générale etc.).

jeudi 5 janvier 2012

Mauvaise irrésolution de début d'année



la coutume voudrait que l'on prît chaque année nouvelle de "bonnes résolutions" visant à nous améliorer moralement ou physiquement. Ainsi le tueur en série s'engagerait-il à ne plus pratiquer l'assassinat qu'à dose homéopathique voire à ne plus tuer du tout, le fumeur à réduire ou supprimer son addiction, le buveur invétéré à se mettre au Vichy et DSK à ne plus sauter, avec modération, que sur sa digne et fidèle épouse.

Eh bien moi, j'ai du mal avec ça. Non que ma tendance à la perfection soit telle qu'elle me vaille l'envie et un rien d'animosité de la part de mon entourage. Elle est en fait assez modérée. C'est plutôt que je suis sceptique sur mes capacités à changer. Il m'arrive même de penser que m'améliorer ne serait pas plus utile que souhaitable. C'est vous dire à quel point mon sens moral s'est laissé gangréner par le laisser-aller ambiant. A supposer qu'il ait jamais été très gaillard. 

Je me souviens pourtant d'un temps où changer me paraissait possible. En cette époque reculée je croyais aussi, tant qu'à faire, qu'on pouvait changer le monde...  Aujourd'hui, tout bien pesé, je n'arrive pas à voir ce que pourrait bien m'apporter d'être autre dans un autre monde. D'où mon scepticisme vis à vis d'une vie éternelle en paradis.

Comme tout le monde, il m'arrive, quand de trop abondantes libations m'incommodent au matin, de me dire que je devrais arrêter le whisky. Ça dure rarement jusqu'au soir. Parfois ça m'amène jusqu'à remplacer le jus de céréales  que distillent les écossais par de la vodka polonaise aromatisée à l'herbe de bison.  Mais peut-on voir là un quelconque progrès moral ? 

Quand je me trouve le souffle court, que je tousse ou que des douleurs dans la poitrine me chagrinent, j'en viens à penser qu'arrêter de fumer, ben...  Mais comment, moi qui ai commencé à m'adonner à l'herbe à Nicot dès mon plus jeune âge, pourrais-je me passer des 25 à 30 cigarettes que je fume quotidiennement depuis plus de quarante ans ? Mon nouveau médecin, dès notre première conversation a lui-même compris à quel point mon cas était désespéré...

Il arrive aussi que les chiffres qu'affichent ma balance me fassent caresser l'idée que quelques kilos de moins seraient susceptibles d'alléger mes douleurs de genou. Ces kilos, je les ai perdus je-ne-sais combien de fois. Et je les ai si bien retrouvés qu'à quelques livres près je pèse le même poids qu'il y a quarante ans...

Un point sur lequel j'aurais "progressé", c'est mon goût, affirmé du temps de ma jeunesse folle et même un peu au-delà,  pour les jeunes et jolies femmes. C'est d'ailleurs, preuve que le monde est bien fait, parfaitement réciproque. Mais plus que le résultat d'une avancée éthique ne faudrait-il pas voir là celui de la marche inexorable du temps qui, comme disait  ma mère, est un grand saint qui guérit tout ?

Alors voilà : en ce début d'année, je resterai dans l'irrésolution. Je continuerai d'offrir à mes petits démons la part que leur feu réclame. A vivre avec eux une paix armée qui les empêche de me terrasser sans perdre les plaisirs que me procure leur fréquentation. Qui d'eux, de moi ou du temps gagnera l'éventuelle et inévitable bataille ? On verra bien...

mercredi 4 janvier 2012

Charge d'âme

Il est des moment où l'on se sent écrasé par les responsabilités. Je m'apprête à en vivre un. Pas plus tard que tout à l'heure, je prendrai la route de Saint-Lô pour y aller chercher Elphy. Sa maman devant subir une intervention chirurgicale m'a demandé de veiller à son bien-être durant les quelques jours que durera son absence. 

Comment refuser ? Pouvait-on envisager de la confier à des étrangers ? Elle me connait depuis sa plus tendre enfance. De plus, si le temps s'y prête, elle pourra profiter du jardin ce qui la changera de la vie d'appartement qui est le plus souvent la sienne. C'est un plaisir de l'y voir courir, curieuse de tout, de la voir revenir vers nous, essoufflée, échevelée, trempée de rosée certains matins de fin d'été. 

Seulement, privée de celle qu'elle suit comme une ombre fidèle, sera-t-elle aussi enthousiaste ? La mélancolie ne risque-t-elle pas d'affecter son comportement d'ordinaire si joyeux ? Mangera-t-elle bien ? Son sommeil n'en sera-t-il pas perturbé ? Que faire alors pour distraire sa tristesse ?

Et puis il y a toujours la peur qu'il ne lui arrive quelque chose. C'est fragile, ces petits êtres. Ça court partout, sans bien regarder où ça met les pieds. Il faudra que je la surveille...

Tout cela me préoccupe. Je sais que je ferai de mon mieux pour que réduire le poids de l'absence. Seulement,  mon mieux sera-t-il suffisant ? L'avenir nous le dira...


Votre serviteur (à gauche sur notre photo) en compagnie d'Elphy

mardi 3 janvier 2012

POUR EN FINIR AVEC LES FONCTIONNAIRES



Hier encore, sur le blog de l'Amiral, a eu lieu un débat sur les fonctionnaires. Si on caricature, on a deux camps face à face. D'un côté ceux qui pensent que les fonctionnaires sont d'horribles privilégiés, des fainéants qui, protégés par leur statut, ne pensent qu'à semer le désordre en ruinant au passage notre économie qui n'a vraiment pas besoin de ça. Entre autres tares, ces agents de l'état ont celle d'être trop nombreux. Ce  camp tend à brosser, par contraste, un portrait flatteur de qui travaille dans le privé, sorte de héros dont l'efficacité redoutable est malheureusement freinée voire réduite à néant du fait qu'un sort absurde lui inflige de traîner ce boulet économique qu'est le fonctionnaire. Un remake du vieux mythe où le privé tient le rôle de Sisyphe et le fonctionnaire celui du rocher...

De l'autre côté, les partisans de la fonction publique, souvent fonctionnaires eux-mêmes, nient le côté exorbitant des avantages de ces derniers, les décrivent consciencieux, honnêtes, dévoués, mal payés pour accomplir d'indispensables fonctions au service d'un public souvent ingrat.

Ces points de vue irréconciliables génèrent d'infinis débats d'où il ne sort pas grand chose. Ça prend des airs de guerre des tranchées.

A mon sens, les vraies questions sont les suivantes : Est-il nécessaire que certaines fonctions soient tenues par des employés de l'Etat ou des collectivités locales ? Est-il obligatoire de garantir à ceux qui remplissent ces fonctions un emploi à vie, un avancement plus ou moins automatique et un système de retraite avantageux ?

A la première question, au moins pour les fonctions régaliennes, la réponse est bien évidemment oui. De là à ce que les magasins de chaussures soient tenus par l'état, il y a un pas que seuls les vrais communistes franchissent sous prétexte que tout le monde devant être chaussé, il s'agit bien là d'un service public. Au fond, il y a peu de fonctions relevant nécessairement de la puissance publique. Nous n'avons donc besoin que de peu de "fonctionnaires".

Maintenant, si l'état a besoin d'employés pour mener à bien ses missions, est-il essentiel qu'en échange de la réussite à un concours l'emploi de ceux-ci soit garanti à vie, leur avancement dans la carrière assuré et leurs vieux jours bien rémunérés ? Il n'y a, en dehors du sacro-saint principe de l'intangibilité des  avantages acquis, absolument aucune raison à cela. Mais, s'écrieront certains, comment l'état sans ces avantages pourrait-il s'assurer la fidélité de ses "serviteurs" ? Je pense qu'il le ferait de la même manière que William Saurin s'assure la fidélité des "serviteurs" de la choucroute et du cassoulet. En leur offrant un salaire correct et des conditions de travail acceptables.

Un des principaux problèmes de nos sociétés héritières d'un état providence est l'aspiration générale à la stabilité, tendance qui mène à la sclérose. Tout le monde rêve de l'emploi garanti, quitte à s'y emmerder comme un rat mort. Et cela parce que, en dehors de cette stabilité, point de salut. Si vous travaillez sans interruption depuis de nombreuses années en CDD, vous êtes, aux yeux des banques ou des propriétaires, bien plus suspect que celui qui vient d'obtenir un CDI et plus encore qu'un fonctionnaire fraîchement recruté. Tout est fait pour que chacun reste à sa place. On en est presque à revendiquer l'hérédité des fiefs (les médiévistes me comprendront).

Et c'est bien dommage. Si nous comparons le marché du travail à un jeu de chaises musicales, 10% de chômeurs n'est pas un problème. A chaque signal de changement, le chômeur a une chance  de pouvoir s'asseoir. Sauf, bien entendu si un quart des "joueurs" est propriétaire de sa chaise et que le reste s'accroche à la sienne comme à une planche de salut...

Il me semble donc que par-delà l'intéressant débat public-privé, il serait utile de réfléchir à une société où, que l'on travaille pour l'état ou pour une quelconque société privée, on relèverait d'un même statut. Et,  pour une meilleure fluidité sociale,  il serait préférable de "privatiser"  le fonctionnariat que de "fonctionnariser" l'emploi privé.

Je n'ai aucune illusion sur la faisabilité de ce que je préconise : c'est complètement à contre-courant :  à part quelques illuminés chacun aspire au contraire. Quitte à en crever.

lundi 2 janvier 2012

35 heures, ça ne serait pas un peu timide ?



Prenez un dirigeant socialiste. Choisissez-le de préférence plutôt gras et de poil luisant. Pour le détendre, branchez-le sur Sarkozy. Suivant la taille et le poids du spécimen, laissez-le exprimer sa hargne entre dix minutes et trois heures. Approuvez-le régulièrement, avec enthousiasme si possible. Épongez soigneusement l'écume qui sourd à la commissure de ses lèvres. Quand le flot se tarit, la bête est prête à être cuisinée.

Vous pouvez donc l'interroger sur le bilan des trente-cinq heures. La réponse ne se fera pas attendre : celui-ci est positif. Grâce à cette mesure, des millions d'emplois ont été créés ou sauvegardés. Il ne vous précisera pas si c'est ici ou en Chine, mais on peut supposer que c'est ici, vu qu'en général un socialiste ne s'intéresse qu'à la France. C'est pourquoi les piètres résultats des autres socialistes, notamment en Espagne, ne le concernent en rien.  Si vous l'avez totalement détendu, il enchaînera sur les gains humains de la réforme : vie de famille améliorée, plus de temps à consacrer à la culture (le temps passé à visionner les émissions de TF1 et M6 a progressé). Bref, on n'aurait pas pu voter loi plus juste, plus efficace ni plus bénéfique.

Laissez-le reprendre le chemin de Solférino et, apaisé, allez faire une petite sieste réparatrice. Approuver un socialiste est toujours éprouvant. A moins que...

A moins que, comme moi, un détail ne vous turlupine. 

Récapitulons : en 1998, la durée hebdomadaire du travail est ramenée de 39 à 35 heures. Aussitôt, tout va mieux : baisse du chômage, augmentation du bonheur familial, boom culturel, on ne sait plus où donner de la satisfaction ravie ! Dès lors, une question se pose : face à une telle réussite comment se fait-il qu'on s'arrête en chemin ? Pour quelle raison obscure cherche-t-on en vain le passage des 35 aux 31 heures hebdomadaires dans le programme de l'auto-proclamé futur président ? Se désintéresserait-il du bonheur et de la prospérité des français ?  Les 35 heures constitueraient-elles un idéal indépassable ?

Je donne ma langue au chat. A moins que cette défense acharnée ne relève que de la mauvaise foi la plus éhontée ?  Personnellement je n'ose même pas l'imaginer.

dimanche 1 janvier 2012

Meilleur vœu !



Une chose est certaine : ceux qui liront ce billet auront atteint 2012, ce qui faute d'être un but en soi, peut être une consolation.

Mon vœu sera simple : je vous souhaite le bonheur. Oh, pas un bonheur grandiose, juste un petit bonheur fait sur mesure,  simplement pour vous. Rien de plus, rien de moins. Ça vous va ?

Difficile d'imaginer qu'on puisse l'atteindre en souffrant comme un damné,  avec des problèmes financiers inextricables et détesté de tous. Quoique...

Mais ça c'est individuel. A l'échelon collectif, que souhaiter ? Qu'on sorte de la crise de l'Euro afin que les actualités redeviennent variées ? Que soit élu(e) un(e) président(e) et une assemblée qui donnent entière satisfaction à tous et à toutes ? Que le printemps arabe soit suivi d'un printemps africain qui permettront, grâce à la prospérité qui les suivra immanquablement, à tous ceux qui souffrent dans ce pays où on les bafoue de retourner vers le bonheur ?

Ces vœux collectifs, je vous laisse le soin de les formuler... Surtout que, si vous êtes personnellement comblés, vous risquez d'avoir tendance à moins attendre de la société....