Grâce à M. Paul Hodell-Hallite, un ami de Facebook, j'ai eu ce matin la joie ineffable de lire un très intéressant article. Pour ceux qui auraient la flemme de le lire in extenso, je le résumerai. Dans un charmant village d'Ardèche, Alba-la-Romaine, vivent côte à côte les familles G. et B. Comme bien des voisins, ils entretiennent d'excellentes relations. M. G. montre ses fesses aux enfants B. tandis que M. B. déclare que « La cabane (NDLR : du cochon), va brûler avec de l’essence. Mais pas vu, pas pris. Ils font ch… ces Français de m… ». Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des voisinages possibles.
Les plus perspicaces d'entre vous auront noté qu'un porcin semble être venu semer le trouble entre ces braves gens. Eh oui ! Ce suidé est, pour reprendre l'expression d'Audiard,"la mouche dans le lait", la pomme de discorde, le grain de sable qui va venir détraquer la délicate mécanique de l'amitié et du vivre ensemble. En effet, selon M. B. les G. auraient donné au porc son prénom : Mohamed ! Plutôt que de se sentir flatté de cette délicate attention, M. B., bon musulman, s'en offusqua. Il crut y déceler on-ne-sait-quelle insulte raciste puisqu'il saisit le MRAP local de l'affaire.
De son côté, les G. nient la réalité de ces faits. Selon Mme G., le cochon, qui ne lui appartient pas, s'appellerait en vérité "Babe, comme dans le film."
C'est parole contre parole.
Si quand les G. appelaient ce cochon de passage, d'emprunt ou d'adoption "Babe", M. B. entendait "Mohamed", on ne saurait trop lui conseiller de passer un test d'audition, voire de consulter un psy, histoire de se faire expliquer le sens du mot "paranoïa".
Si, au contraire, les G. avaient bel et bien surnommé le porcin de discorde "Mohamed", son homonyme d'outre-clôture n'aurait pu y voir qu'une de ces plaisanteries de bon voisinage qui ne saurait résister à un franc échange de coups de feux à l'arme lourde. Au lieu de cela, il saisit le MRAP ! Alors que les G., eux, ne l'ont pas fait lorsque le facétieux B. les traitait, dans un accès de bonhommie bien compréhensible, de "Français de m...".
Le pire est que la direction locale du MRAP au lieu, comme l'eût fait tout en chacun, d'éclater d'un irrépressible rire à l'énoncé de ces différends semble prendre l'affaire au sérieux...
Cette histoire me fait repenser à un ivrogne breton, rencontré du temps de ma jeunesse, qui avait nommé son chien "Pompidou" et le traitait ... ...comme un chien ! Je ne me souviens pas que le président, vexé, ait poursuivi l'irrespectueux citoyen. A moins que, se contentant d'en rire, personne n'ait jugé utile de prévenir le bon auvergnat des affronts qu'on lui faisait quotidiennement subir ?
Peut-être que les temps et les gens ont changé ?