L’Espagne produit des vins de type « chasse-cousin »
qui lorsque vous les offrez à vos invités ont pour effet de faire se replier prudemment
les pires soiffards vers la carafe d’eau.
L’élevage du cochon permet d’alimenter une industrie charcutière remarquable
entre autres par ses excellents jambons qu’ils soient « serrano »
(montagnard) ou « iberico » (ibérique ou patte noire). Le premier provient
du cochon blanc (et non de plantureuses alpinistes comme son nom pourrait le
suggérer), le second du cochon noir. Puisqu’il faut bien faire quelque chose
avec le reste de la bête, on le transforme en chorizos, lomos, et autres
spécialités plus ou moins savoureuses. La pêche en mer y est très active, car l’Espagnol
raffole de poisson et de fruits de mer qu’il accommode en paella (sorte de
pizza où du riz remplacerait la pâte, ce qui nous confirme dans l’idée qu’à
part maladroitement copier l’Italie, on ne sait pas faire grand-chose dans ce pays). L’agriculture
produit oranges, olives, tomates et fraises en quantités telles qu’elle se voit
contrainte à en exporter. C’est pourquoi nous pouvons très tôt en saison déguster
de grosses fraises peu chères, insipides et dont seule la moitié des barquettes
est tournée lors de l’achat (pour un pourrissement complet, attendre
vingt-quatre heures).
L’industrie espagnole tient un rang tout à fait honorable au
niveau mondial dans le domaine des machines-outils, de l’automobile, de la
construction navale, de l’électronique et de l’aéronautique. Elle surclasse
tout le monde dans celui des castagnettes et de l’affiche de corrida (voir
plus bas). Ses plages de sable fin attirent les touristes de l’Europe entière
offrant notamment aux jeunes hooligans Anglais et Allemands qui n’ont pas eu la
chance de connaître les joies de la deuxième guerre mondiale l’occasion de s’affronter
en d’épiques rixes après boire.
Notons en outre qu’un des fleurons de l’économie espagnole
est un chômage dont le taux fait pâlir d’envie notre bon gouvernement qui,
malgré tous ses efforts, n’ose rêver de jamais l’égaler. Après être parvenu aux environs de 25% en
1994, il connut ensuite un inquiétant fléchissement et baissa même jusqu’à
moins de 8 % en 2007. Toutefois les choses sont depuis rentrées dans l’ordre
puisqu’en 2013, il dépassait les 27%.
Pour ce qui est de la culture, force est de constater que ce
n’est pas le point fort de ce pays. Tout esprit sain ne peut que déplorer son
architecture. J’en prendrai pour exemple la cathédrale de
Saint-Jacques-de-Compostelle : à partir d’un édifice roman, on est
parvenu, au fil de siècles d’ « améliorations » à l’horreur d’aujourd’hui.
Si l’on excepte le « siècle d’or » qui vit prospérer quelques
barbouilleurs méritants, une poignée de dramaturges et d'écrivains de talent, on
peut dire qu’avant et après ça laisse à désirer. Quand on voit les portraits de
la famille royale réalisés par un certain Goya, on se demande qui des modèles
(qui s’en trouvaient satisfaits) ou du peintre était le plus miro. Ce qui nous
amène à l’époque contemporaine où un artiste de ce nom obtint une renommée
usurpée grâce à des gribouillis. La décence nous contraint à passer sous
silence MM. Picasso et Dali.
Pour en finir avec la « culture » ibérique, nous évoquerons
les « corridas » ou courses de taureaux. Inutile d’essayer de miser
quelque argent sur elles au PMU, car cette appellation trompeuse ne recouvre qu’une
sordide et archaïque boucherie. Comment peut-on, dans l’Europe du XXIe siècle
tolérer de telles pratiques ? Voir
des cavaliers munis de lances piquer un bovin dont l’agressivité ne saurait
masquer la maigreur ? Voir ensuite
des hommes vêtus d’un costume ridicule lui planter des sortes de fléchettes dans
le garrot ? Voir enfin le personnage principal du spectacle faire tourner
cette pauvre bête en bourrique en l’attirant vers lui à l’aide d’une cape avant
d’éviter sa charge par quelque pirouette et finalement lui passer la lame de
son épée à travers le corps ? C’est indigne de notre époque ! Ne pourrait-on pas remplacer les chevaux par
des 4 X 4, les banderilles par des munitions de faible calibre, habiller tout
ce joli monde en treillis et munir le matador d’une arme automatique ? Il
faut vivre avec son temps que diable !
Malgré tout cela une visite en Espagne n’est pas totalement
dénuée d’intérêt : En effet, on peut s’y procurer à des prix raisonnables
cigarettes, whisky, vodka et jambons. Cela justifie-t-il qu’on pousse l’incursion
au-delà d’Irun ou du Perthus ? Bien sûr que non ! Enfin, vous faites
ce que vous voulez : on vous aura prévenu !