Telle fut ma réaction lorsque le bon gastro-entérologue me montra
sur l’écran certaines rougeurs affectant la paroi de mon duodénum qu’il
qualifia d’ulcère. J’ai déjà évoqué ces sourdes douleurs qui depuis des mois me laissent peu de répit. La bâffrothérapie,
la suppression du vin, du whisky, la prise de repas plus légers, rien n’y avait
fait. Des analyses multiples, une échographie s’étaient montrées incapable de mener
à un quelconque diagnostic J’ai beau être de nature patiente, tout cela
commençait à m’agacer bougrement et même
à m’inquiéter. Mon généraliste à qui j’avais évoqué la triste fin de ma mère,
morte il y a trente ans des complications d’un ulcère, avait, bien qu’il pensât
mon mal psychosomatique, consenti à me prescrire une fibroscopie histoire de
calmer mes angoisses.
J’en étais à envisager avec un calme teinté de mélancolie la
présence en mes entrailles d’un de ces cancers du bidon qui vous rongent
tranquillement avant de vous faire mourir dans des douleurs à côté desquelles
entendre un discours de Mme Taubira paraît supportable. L’important étant d’avoir
suffisamment de temps pour terminer le ponçage du placo de ma cabane et de
recouvrir murs et plafond de jolie peinture. Cela semblant acquis, c’est avec
sérénité que je m’étais résigné à mon triste sort…
Voilà pourquoi je fus ravi qu’on me trouvât un ulcère. Surtout que de nos jours cette affection, jadis considérée comme
chronique, se traite en deux coups de cuiller à pot. Quatre semaines de
traitement et adieu l’ulcère ! Tout au plus un traitement d’antibiotique
viendra s’y ajouter si les prélèvements opérés révèlent la présence d’une
bactérie trop injustement méconnue sous le nom d’helicobacter pylori… Qu’on
puisse avoir des cochonneries pareilles
dans l’intimité de notre duodenum en dit long sur la malignité du Créateur !
Le médicament prescrit est un inhibiteur de la pompe à protons.
C’est tout de même pas rien ! Moi
qui ne me doutais même pas que mon organisme comportait une pompe à protons !
De là à ce qu’on puisse l’inhiber… Y’a
pas à dire : la science est une chose merveilleuse ! Vive la science !
Bien que j’aie commencé de prendre ledit inhibiteur hier soir, il ne semble pas
qu’il ait encore bien inhibé cette saleté de pompe car ce matin les douleurs
sont toujours là. Je lui fais cependant confiance et regarde l’inhibition de la
pompe comme acquise. Voilà où nous en somme en ce cinquième jour du mois d’avril
où, s’il est légitime de lancer la chasse au proton, il faudrait être bien fou
de se découvrir d’un fil !
PS : A la demande générale de DSL qui m'a rappelé une ancienne promesse, je vous prie de trouver ci-dessous, des images de mon hernie hiatale et de mon supposé ulcère auxquelles j'avoue ne rien comprendre mais qui me semblent refléter fidèlement ma beauté intérieure :
PS : A la demande générale de DSL qui m'a rappelé une ancienne promesse, je vous prie de trouver ci-dessous, des images de mon hernie hiatale et de mon supposé ulcère auxquelles j'avoue ne rien comprendre mais qui me semblent refléter fidèlement ma beauté intérieure :