La principale caractéristique des Chinois est d’être
nombreux. Très nombreux. Ce qui est curieux car pris individuellement, le Chinois
n’est ni plus ni moins nombreux que vous, moi ou François Hollande (lequel est
vraiment unique !) Peut-être ce
paradoxe est-il à l’origine d’une autre appréciation que l’on porte fréquemment
sur la Chine, celle d’être mystérieuse. Mystérieux, ce pays est également
lointain. D’où l’étonnement émerveillé
que suscita en ma jeunesse banlieusarde un yogi qui était arrivé à pied par la
Chine*. Trêve de généralités, venons-en
aux détails.
La Chine donc, en plus d’être très peuplée, est assez vaste.
Beaucoup plus vaste en tout cas que Monaco ou le Liechtenstein. Elle s’étend du
nord au sud et de l’est à l’ouest sur suffisamment de kilomètres pour qu’on
puisse y fourrer des montagnes, des plaines, des fleuves (et leurs affluents)
ainsi qu’un désert (ce qui n’est pas donné à tout le monde). En sa partie côtière, elle est fort judicieusement longée par la mer de Chine. Caractéristique qu’elle partage
avec le département de la Manche mais là s’arrêtent les similitudes vu qu’il
n’existe pas, et c’est regrettable, d’encre de Manche. De nombreuses villes,
habitées par des citadins, s’y sont développées, séparées les unes des autres
par un espace plus ou moins grand de campagne où résident des paysans.
Du point de vue économique, la Chine serait en passe de
devenir la première puissance mondiale, ce qui est un comble ! Et cela
grâce à un goût immodéré pour l’industrie
qu’ils n’ont développé que relativement récemment ce qui témoigne d’une certaine versatilité. Avions,
automobiles, appareils high tech, chaussures, chaussettes, sabots, lunettes,
aucun domaine n’échappe à leur désir de produire. Ils fabriqueraient même des
fusée et envisageraient de se rendre sur la lune (enfin, pas tous, juste
quelques uns) !
Du point de vue politique, la Chine est dirigée par un Parti
Communiste avec lequel il ne faut tout de même pas trop rigoler comme on a pu
le constater place Tian’anmen il y a
quelques lustres. A la tête de ce parti se trouvent de coquets vieillards qui
se teignent les cheveux. La Chine n’a pas, du moins ces dernières années, mené
de guerres vraiment significatives avec ses voisins, ce qui ne veut pas dire
qu’elle n’en a pas quelques projets dans ses cartons. Elle se contente de mater
de temps à autres les Tibétains et quelques ethnies périphériques quand ceux-ci
se montrent plus arrogants qu’il ne sied.
Le Chinois a su au fil des siècles se forger une solide
réputation de fourberie, d’égoïsme, d’avidité et de cruauté qui, faute de
respect, a suscité une prudente méfiance chez ses
voisins. Il est volontiers rigolard, surtout lorsqu’il apprend que l’ensemble
de sa famille a été exterminée dans un camp de rééducation et que son
patrimoine a été confisqué par l’État. C’est là le signe d’une heureuse nature.
Il se repaît d’une multitude de plats dont les ingrédients ne sont en général
utilisés que pour scandaliser les sensibilités occidentales (les brochettes d’oiseaux
en voie d’extinction ou de cœurs de chihuahuas atteignant ce but avec une
efficacité maximale). La cuisine chinoise est donc riche et variée. Aux
non-initiés je conseillerais, le 21, le 12, le 34, le 42 et le 18. Comme dessert,
essayez le 47. Un repas chinois de six plats présente en outre l’avantage de vous
fournir une combinaison de loto pour le prochain tirage.
La langue chinoise est comme bien d’autres absolument
incompréhensible au point qu’on est en droit de se demander si quand ils
prononcent leurs sons étranges ces fourbes ne livreraient pas à quelque
pitrerie. Pour l’écriture, c’est encore pire.
Pour être complet, je signalerai quelques activités et
monuments qui ont assuré une gloire pérenne à la Chine. La fabrication de
porcelaine est la principale. Pour en tester
la solidité, les Chinois importent à grand frais des éléphants de chez leurs
voisins Indiens puis les laissent divaguer dans les magasins spécialisés. La
construction de murailles en est une autre. Ils en ont fait une grande qui serait
visible de la Lune ! Une autre caractéristique moins connue de ce mur, est
qu’en si tenant sur la pointe des pieds on aperçoit distinctement, par temps
clair, le Sacré-Cœur (a condition bien
entendu de regarder dans la bonne direction). Cela a d’ailleurs donné naissance
à la célèbre chanson traduite du Mandarin « Monte là-dessus ».
Notons également le Palais d’été, but d’excursion apprécié des pillards internationaux et les
statues du président Mao Zedong (Mao Tse Toung, pour les passéistes) qui
indiquent généralement d’un bras que
rien ne saurait fléchir, la direction à prendre pour s’assurer de meurtrières
catastrophes. Les rizières y sont nombreuses ce qui explique que le Chinois
cultive puis mange beaucoup de riz, vu que cultiver du blé ou des patates dans
une rizière donne de piètres résultats.
Mais je deviens long. Arrêtons-là, vous en savez largement assez sur ce
pays où aucune personne sensée n’est tentée de mettre les pieds.
A bientôt pour une nouvelle conférence !
*Un rien nous amusait en ces temps à jamais révolus.