..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 9 juillet 2013

La parole libérée



A un commentaire que j’eus la faiblesse de laisser  sur le blog d’un antisarkoziste notoire, il me fut répondu ce qui suit :
« Non cher ami, juan n’a pas une vision simpliste. Il n’est qu’à écouter M. Lepen lorsqu’un journaliste ou un auditeur pose une question qui l’oblige à répondre clairement pour l’entendre proférer des énormités odieuses dignes de son père. Elle ment avec un aplomb superbe et essaie de camoufler derrière un patriotisme revendiqué une vision de notre pays parfaitement incompatible avec son essence et son histoire , sans parler de la brutalité cynique de ses positions sur les immigrés ou les étrangers d’une manière générale. Ces gens -là, s’il arrivait qu’ils accèdent au pouvoir détruiraient notre pays et arriveraient à mettre le feu en Europe.
« Il est encore fécond le ventre de la bête immonde » écrivait Berthold Brecht. Il n’ y a qu’une seule attitude possible envers les fascistes: la lutte à mort parce qu’ils nous l’imposent.
Si vous n’en êtes pas convaincu; j’ai bien peur qu’un jour prochain vous ayez à les subir. Et il sera trop tard. J’espère de toutes mes forces ne pas voir cela avant de quitter ce monde. »

C’est moi qui souligne cette phrase révélatrice. Ne croyez pas qu’il s’agisse des propos d’un ultra gauchiste rabique. Celui qui écrit ces mots se définit comme un vieux militant socialiste, « comme Gérard  Filoche ».

On nous a beaucoup parlé dernièrement de la « parole libérée » de la droite. Selon nos amis de gauche, les propos inacceptables de certains leaders de la droite dite « républicaine » auraient eu pour effet de banaliser les opinions non moins inacceptables du FN et de favoriser  des discours chargés de haine.  Certes.

Outre le fait que, selon les mêmes, une parole se devrait d’être contrainte,  ce brave vieux nous montre si nécessaire que la parole n’a besoin d’aucune libération à gauche, vu qu’il est parfaitement admis qu’il faille « lutter à  mort »  contre les « fascistes » et cela « parce qu’ils nous l’imposent ».

Ça me rappelle une fausse publicité dans le Brand new bok des Monty Python  vantant les mérites d’un art d’auto-défense Gallois (Le LLap-goch) dont le principe de base était le suivant : si la meilleure forme de défense est l’attaque et que l’élément essentiel  de toute attaque réussie  est la surprise, la meilleure manière de vous protéger de tout assaillant est donc de l’attaquer avant qu’il ne vous attaque ou mieux  avant que l’idée même de vous attaquer ne lui soit venue à l’esprit.

Ainsi, ce vieillard pacifique autant que débonnaire se voit-il donc contraint à une lutte à mort contre les « fascistes » avant même que ceux-ci  n’aient songé à engager le moindre combat. Sans compter que c’est lui et ses pareils qui décident qui est « fasciste » et qui ne l’est pas.

On peut aisément deviner qu’à ses yeux si vous ne sautez pas de joie à l’idée du « mariage pour tous », si l’immigration de masse ne provoque en vous qu’un enthousiasme modéré, si vos conceptions de l’histoire de la France diffèrent  des siennes, si vous professez un patriotisme de mauvais aloi (et probablement un patriotisme tout court), vous serez, quels que soient votre pacifisme et votre profond respect des institutions démocratiques, un « fasciste ». Si vous et une majorité de vos concitoyens, par votre vote,  portiez au pouvoir des gens susceptibles de mettre en pratique vos nauséabondes conceptions, vous lui imposeriez la lutte à mort. Rien moins.

Ces gens-là seraient risibles s’ils n’étaient inquiétants.

lundi 8 juillet 2013

Catéchisme



J’aimais bien le catéchisme.  Pas tant pour la religion que parce que chaque lundi, la séance terminée, la brave femme qui guidait nos pas nous servait un café au lait accompagné de biscottes beurrées et que ce goûter m’était un pur délice.

Notre catéchiste s’appelait Madame Gérard. Cette vieille et corpulente dame partageait un pavillon en meulière avec une amie nommée Madame Antoine qui en était propriétaire. En fait, je l’appris ensuite, ces deux noms n’étaient pas leurs véritables  patronymes. Suivant une ancienne coutume banlieusarde elles s’appelaient par le prénom de leur défunt mari. Madame Antoine était auvergnate. Et comme il se doit elle avait tenu un bistrot avec son bougnat de mari avant qu’il ne décède. C’est ainsi qu’était née leur amitié car notre catéchiste avait connu de mauvaises passes. Pour des raisons que j’ignore ou sans raison du tout Madame Gérard était, comme on disait, tombée dans la débine : boisson et déchéance.  La bonne bistrotière l’avait prise sous son aile, l’avait aidée à sortir de ce mauvais pas et, prenant sa retraite,  avait souhaité continuer de bénéficier de sa compagnie.

Toutes deux grandes et fortes dames (tout adulte paraît grand à cet âge !), elles étaient cependant dissemblables. Madame Antoine, en bonne commerçante, était d’un abord sympathique et de physionomie avenante tandis que son amie était rude de manières et de caractère.  Les leçons se passaient  sans qu’aucun gamin ne bronche. Un  regard suffisait pour ramener les distraits à plus d’attention. Je ne me souviens pas de ce qu’elle pouvait bien nous raconter mais je suppose que la brave dame avait, par osmose, contracté auprès de sa compagne la foi du charbonnier et que la haute théologie n’était pas vraiment sa tasse de thé.

Entre autres traits marquants, la bonne paroissienne avait une  curieuse tendance à systématiquement déformer les noms des personnes. Ainsi le brave abbé Salinoc, vieux prêtre breton fidèle à la soutane, vit-il son nom « occitanisé » en Solignac. Cette manie rendait la conversation difficile car, sauf paronomase et contexte clair, on ne voyait pas toujours de qui elle parlait.

En dehors du catéchisme, il arrivait que je lui rendisse de menus services. Sa corpulence et son âge lui rendant de longues marches pénibles, je me voyais chargé, durant les vacances d’été du marchand de journaux voisin,  d’aller acheter son quotidien au diable vauvert. Je crois qu’il s’agissait de la septième et dernière édition de  France-Soir. Pas question d’en acheter une autre. La consigne était claire et au cas où le marchand n’avait que la sixième je restais à faire le pied de grue jusqu’à l’arrivée de la bonne édition. Je me chargeais occasionnellement d’autres courses et ceci avec enthousiasme, plus appâté par les récompenses que motivé par un altruisme profond. En effet, mon zèle se voyait récompensé par une pièce de cinq francs (anciens !) qui m’autorisait au bout de cinq jours à compléter ma collection d’images d’animaux d’une nouvelle planche.  Sans compter un somptueux goûter (biscottes et café au lait) de temps à autres.

Dieu seul sait comment, alors que je faisais mon tour matinal de jardin, le souvenir des deux braves vieilles m’est revenu…  La joviale comme la bourrue ont depuis bien des lustres quitté cette vallée de larmes. Si, sans trop ennuyer le lecteur, j’ai pu les ramener un instant à la vie, ce sera déjà ça. Sans compter que dégoiser politique alors qu’il fait si beau….

dimanche 7 juillet 2013

Dur, dur, d’être papa !



Le titre de ce billet plagie honteusement l’inoubliable succès de Jordy. «  Dur, dur, d’être bébé » constatait le jeune chanteur. Je ne sais s’il a raison. Mes souvenirs de cette lointaine période de ma vie, si j’en ai jamais eu, se sont totalement estompés. Reste qu’être père n’est pas de la tarte et que ça dure bien plus longtemps. Mon « bébé » se dirige d’un pas assuré vers la trentaine et elle envisage de changer d’emploi. Cette recherche a des conséquences.

Ainsi mes conseils éclairés sont-ils sollicités lorsque lettre de motivation il y a. Je deviens correcteur orthographique et éventuellement « reformulateur ».  En début de semaine dernière une nouvelle mission me fut assignée. Envisageant de s’installer au Luxembourg, ma fille avait besoin d’un Curriculum Vitae rédigé en anglais. Rebutée par la difficulté de la tâche, elle eut l’idée généreuse de solliciter mon aide pour la mener à bien. J’acquiesçai.

Je ne me doutais pas d’à quel point l’épreuve serait rude. Une première  version du document à traduire me parvint au format PDF.  Je la lus et là commença mon angoisse.  Le document me parut très long, trop détaillé et surtout jargonnant. De plus, tout bon ou médiocre traducteur vous le confirmera, pour un bon résultat, on traduit toujours de la langue originale vers la sienne et non le contraire. Quand,  pour tout arranger, on comprend mal l’original, ça se corse bougrement.  Me sentant d’emblée incapable de mener à bien ce pensum, je saisis mon plus beau téléphone et fis part de mes doutes à l’intéressée. Je lui suggérai de faire plus court, moins détaillé, moins jargonnant. En vain : il était, selon elle, indispensable que tout soit gardé. Je lui dis qu’alors ça risquait de prendre du temps, beaucoup  de temps et réclamai une version « Word » afin de pouvoir  écrire ma traduction sous l’original.

Je me résignai et me mis au travail le soir même. Deux heures de labeur plus tard, je n’avais pas beaucoup avancé tant les vocabulaires de la grande distribution et de la finance m’étaient inconnus. Je trouvai un site fournissant des traductions de phrases qui me fut d’un grand secours. Un rien découragé, je m’en fus me coucher. Au réveil je pris une décision radicale : plutôt que traîner les pieds, j’allais m’atteler à la tâche et ne lâcherais l’affaire que terminée.  Ce fut long, pénible, harassant. Ce que je fis, aucune bête ne l’aurait fait, et c’est bien dommage car sinon je lui aurais refilé le bébé...  Au bout de huit heures de travail intense, seulement interrompues  par une courte pause sandwich, je pus envoyer le résultat à ma progéniture. Un long entretien téléphonique suivit afin de corriger d’éventuelles bévues dues à ma méconnaissance du sujet. Il y en eut très peu.

Aussi, le soir venu, je m’endormis, devoir accompli, du sommeil du juste.  L’exploit accompli, mon premier mouvement de révolte fut oublié et fit place à une douce satisfaction : n’est-il pas au fond préférable de se voir sollicité même pour une tâche ingrate, que d'être considéré comme un vieux con inutile ?

samedi 6 juillet 2013

Potager : la menace se précise...

Commençons par l'agréable :
Un bouquet patriotique fait de fleurs du jardin embellit une maison

Maintenant, venons-en à notre sujet.

En soi, les récoltes de ce matin ne paraissent pas si inquiétantes

Manger des radis frais, des pommes de terre nouvelles du matin et s'empiffrer de fraises est une torture que beaucoup aimeraient subir....
A part que cueillir plus d'un kilo de fraises par jour prend du temps.

Où est la menace ?

Regardez ça:

Quoi de plus beau que la fleur de petit pois ?

Rapprochons-nous :


Eh oui, les fleurs se font gousses, les gousses s'emplissent de délicieux pois que l'on cueille au matin, sous le soleil ou sous la pluie et qu'il faut ensuite ÉCOSSER ! Des heures de corvées en vue !

Et s'il n'y avait que ça !


Les fèves aussi s'ÉCOSSENT !




Les premières tomates-cerises seront mûres dans quelques jours. Vu leur quantité, sauf à prendre l'apéro du matin au soir et du soir au matin (ce qui, outre à ma santé, nuirait gravement à mes cueillettes matutinales), il faudra les transformer en sauce tomate :  des heures de CUISSON en vue !

Des tomates cœur-de-boeuf...








des courgettes...



des poivrons...

des aubergines...

Ça ne vous dit rien ?

Eh bien moi, ça me dit que des heures de cuisson de ratatouille se profilent dangereusement !

Et je ne vous parle pas des haricots verts qu'il faudra effiler...

Et avec ça, où trouverai-je le temps de lire Aliscans ?

vendredi 5 juillet 2013

Et si c’était un mal pour un bien ?



Le Conseil Constitutionnel vient, dans sa grande sagesse, sa totale indépendance et son insoupçonnable honnêteté, de rejeter les comptes de campagne de M. Sarkozy. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle. Un député Vert (de rage) est même allé jusqu’à regretter que ce rejet ne se soit pas accompagné d’une mesure d’inéligibilité, rappelant qu’on avait, par le passé, vu des candidats dont les comptes  avaient été rejetés être rendus inéligibles pour un an. Nous ne pouvons qu’approuver ce grand esprit. Comme chacun sait, l'ambition mal cachée de M. Sarkozy étant de se faire élire conseiller municipal à Vazy-en-Berrouette lors des prochaines municipales, une telle mesure briserait dans l’œuf  ses projets mégalomaniaques.

La gauche a pris ce pli, en son âge enfantin (âge qu'elle se refuse à quitter et qui lui convient), de déclarer que la droite française était la plus bête du monde. Pourrait-on lui retourner le compliment ? J’en doute. Même en bêtise, nos chers gauchos auraient du mal à exceller. Il faut dire à sa décharge que la concurrence est rude. Comment égaler les Mao , les Pol Pot, Les Staline en matière de bêtise (et de méchanceté, les deux étant sœur siamoises) ? Non, notre gauche est médiocrement bête, juste un chouïa plus que ses contreparties occidentales. Disons qu’elle est ordinairement bête. En choisissant en son sein le plus incapable pour présider aux destinées de notre pays, elle a fait montre d’un peu d’ambition, c’est tout.

Mais foin de généralités, revenons-en  à nos moutons UMP. Il semblerait que, suite à ce malheureux incident, ce grand parti se trouve au bord de la faillite, un pied dans la tombe et l’autre sur une peau de banane. M. Copé s’est empressé de lancer  une collecte de fonds. Mon premier réflexe fut de me demander combien j’allais envoyer (j’ai une générosité spontanée que vient heureusement tempérer un soupçon de réflexion). Dans un second temps, je me suis dit qu’au fond, si l’UMP venait à disparaître ce ne serait pas forcément une catastrophe. Ce  mouvement qui se veut «  populaire » tend à regrouper des courants  divers allant du « centre » à la « Droite forte ». On sait qu’en Bisounoursie Occidentale lion et gazelle peuvent cohabiter, voire convoler en justes noces, sans problèmes. Dans la réalité, il en va autrement.

Si la malheureuse UMP venait à disparaître, ne serait-ce pas l’occasion de voir la droite se recomposer ? De laisser les « centristes » socialo-compatibles prendre le large pour Dieu-sait-où ? De voir se rassembler autour, pourquoi pas, de M. Sarkozy, une droite prenant en compte certaines préoccupations honteuses des Français ?  Une droite qui, sans nécessairement adopter ses positions en matière économique, ne serait pas sourde aux inquiétudes portées par le désormais incontournable  FN ?

M. Sarkozy n’est pas mort. Les manigances de la gauche et de ses alliés centristes risquent fort de tourner en une eau de boudin dont seront arrosés les arroseurs.  Il va revenir et il ne sera pas content.  Vu qu’en dehors de lui on ne voit qu’ectoplasmes à droite comme à gauche, « Sarkozy, le retour ! » pourrait fort bien être un blockbuster. Souhaitons simplement qu’il ait tiré les leçons de son échec de 2012, qu’il sache à l’avenir éviter de contrarier ceux qui l’avaient élu en 2007 et que, porté par une vague droitière, il ne se contente pas de  lui offrir de belles paroles. Un important groupe FN à l’assemblée pourrait l’aider, en cas de succès aux présidentielles, à lutter contre ses tendances à l’amnésie.