..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 22 novembre 2022

Your song...

La musique et moi, ça fait deux. J’en écoute de moins en moins. Je continue d’apprécier les « idoles » de ma jeunesse, du moins celles qui surnagent. Avec le temps, comme disait l’autre, les Brel, les Barbara, les Ferré sont passés à la trappe. Restent Brassens, Johnny, Sardou, Lapointe, Cat Stevens, Elton John ainsi que quelques chansons isolées. Mais en dehors de ma voiture où mes 5 CD sont entreposés, je n’ai pas de système permettant d’en jouer.

Depuis quelque temps, certaines suggestions sur Facebook m’ont amené à écouter quelques chansons. Parmi celles-ci, il en est une qui, pas plus tard qu’hier, m’a fait grande impression. J’avais entendu parler de Lady Gaga. Très vaguement. Je n’avais jamais entendu le son de sa voix et j’aurais pu la rencontrer en faisant mes courses au Leclerc de Vire sans la reconnaître. Et puis voilà que M. Facebook me propose d’auditionner une version de « Your song » , un des titres d’Elton John que je préfère, interprété par cette inconnue. J’ai tenté le coup. Et je n’ai pas eu regret du voyage. J’eus le même genre de choc que j’eus vers 1980 en découvrant par hasard Angelo Branduardi. La version que j’entendis était celle qu’elle donna en public lors d’un hommage rendu à Elton John, en présence de ce dernier. J’en fus très ému. Hélas, chez M. You Tube il n’existe qu’une vidéo pourrie de ce « live ». Je me contenterai donc de proposer à votre concupiscence une version, inférieure vocalement, mais d’une qualité visuelle supérieure.

En espérant que ça vous plaira :


Maintenant, si vous préférez le rap...

dimanche 20 novembre 2022

Prise de conscience

 







Adieu le 3, bonjour le 2 !

Vous savez à quel point j’attends impatiemment la moindre déclaration de notre révéré président. Je l’écoute religieusement avant de méditer sur la profonde sagesse de sa pensée complexe. C’est pas de la tarte mais j’en tire bien des leçons.

Ainsi, quand il a annoncé la fin de l’abondance et de l’insouciance, quand il nous a exhortés à « accepter le prix de notre liberté et de nos valeurs », en ai-je été vachement tourneboulé et pour tout dire quasi-bouleversifié . « C’est pas con, c’qu’il nous dit ! » fus-je sur le point de m’exclamer. « Vu le peu de liberté qu’il nous reste et l’état dans lequel se trouvent nos valeurs, ce n’est vraiment pas le moment de chipoter sur les prix » ajoutai-je in petto.

Étant d’accord sur le principe, je ne pouvais qu’accepter les sacrifices que la précarité énergétique, due en partie aux sanctions contre la Russie, nous imposaient. Il faut dire qu’un examen de mes factures de fioul domestique renforça ma conviction que limiter ma consommation était urgent. Ce faisant, non seulement je sauverais notre liberté et nos valeurs (et accessoirement la Planète) mais j’éviterais de me retrouver en état de précarité financière, faisant ainsi d’un pierre trois coups !

Soyons précis : le 22 décembre 2020, me furent livrés 1058 litres de fioul pour la somme de 750, 12 € TTC. Un peu moins d’un an et demi plus tard, le 5 mai 2022, ce furent 1515,85 € que je dus débourser pour 948 litres. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça fait quand même une augmentation de 124 % et des broutilles. Mes retraites n’ayant pas connu la même évolution, mon intérêt pour la liberté et les valeurs (et accessoirement la Planète) s’en trouva décuplé.

N’étant pas homme à prendre des demi-mesures, je décidai de retarder au maximum la mise en route du chauffage. Il faut dire que j’y fus aidé par un mois d’octobre particulièrement doux. Ce n’est que le 3 novembre que je me résignai à faire passer la chaudière en mode hiver. Seulement, au lieu des 21 ° auxquels j’avais chauffé l’hiver dernier, outrepassant les conseils de notre bon gouvernement (19°), je me contentai d’un petit 17°. Bien sûr, je me les caille un peu mais ce n’est pas si terrible que ça. Après tout, durant mon enfance je doute que mes parents aient chauffé plus que ça et dans la chambre des enfants, située sous les combles, il n’y avait pas de radiateur,tout juste un chauffage au pétrole que mon père allumait une heure durant avant notre coucher. Nous n’en sommes pas morts en dépit de rudes hivers (1956 et 1962).

Bien entendu, ces mesures que d’aucun jugeront drastiques ne sauront en aucun cas compenser le surcoût occasionné par l’augmentation des cours du pétrole. Cela limitera simplement la casse. Je pense d’ailleurs que je ne serai pas le seul à me résoudre à cette frugalité énergétique. Je crains même que nombre de nos concitoyens ne se voient contraints à bien pire malgré les diverses aides qu’on leur alloue (auxquelles je n’ai pas droit, vu mes ressources) et qui dans le « meilleur » des cas sont inférieures au montant des taxes que percevra l’état sur leur combustible (environ 30 % entre TIPP et TVA). Tout ce que je peux leur souhaiter, c’est que leur amour de la liberté et des valeurs (ainsi accessoirement de la Planète) leur fera oublier ces légères contraintes.


vendredi 18 novembre 2022

Des gentils et des méchants

Un gentil en pleine crise de gentillesse

Toute société est composée, à proportions variables, de gentils et de méchants.

Aujourd’hui, les gentils et les méchants sont,comme toujours, partagés, entre autres sur le sujet de l’immigration.  Le gentil y est favorable tandis que le méchant s’y oppose.

Le gentil, à l’en croire, est progressiste, généreux, xénophile, prêt au partage, pense que l’immigration l’enrichit culturellement et économiquement. De plus, il sait que les migrations de masse sont inéluctables et que s’y opposer est illusoire.

Le méchant, selon le gentil, est réactionnaire, pingre, xénophobe, égoïste, voit dans l’immigration une source d’appauvrissement et de destruction de son identité. Il va jusqu’à penser que les vagues migratoires devraient être stoppées.

Tout âme un tant soit peu élevée ne saurait qu’admirer le gentil et mépriser le méchant. Hélas, toutes les âmes ne le sont pas. Il semblerait même qu’une majorité de plus en plus écrasante s’oppose à la gentillesse.

On juge l’arbre à ses fruits. Ceux de l’arbre de la gentillesse qui a jusqu’ici été soigneusement entretenu devraient être savoureux : notre générosité récompensée par une sensible expansion économique, un enrichissement culturel certain, notre identité et notre cohésion nationale confortée par l’assimilation des nouveaux arrivants. Ce n’est pas forcément le cas.

Ce que, lorsqu’on n’est n’est pas aveuglé par son idéologie, l’on constate, c’est une augmentation de la violence et de la délinquance et de l’insécurité, la création de ghettos, le refus de l’assimilation, une stagnation de l’économie, un niveau scolaire et culturel qui s’effondre, un communautarisme qui s’affirme chaque jour davantage, un chômage de masse, des villages de toile toujours renaissants dans la capitale, etc.

Comment un si bel arbre peut-il donner de si piètres fruits ? Peut-être parce qu’au niveau individuel comme au niveau national, la générosité se doit d’être proportionnelle aux moyens dont on dispose. Invite-t-on des hôtes quand on a à peine de quoi se nourrir et qu’on est mal logé ? Si on le fait, comment s’étonner que nos invités fassent grise mine, ressentent de l’amertume vis-à-vis d’hôtes incapables de tenir leurs promesses ? De là à ce que le ressentiment se transforme en agressivité remettant en cause la cohésion nationale, il y a un pas vite franchi.

Si l’immigration de masse n’en est qu’à ses débuts et est inéluctable, les gentils devraient avoir l’honnêteté d’avertir leurs soutiens que cela nous mènera non moins inéluctablement à la paupérisation et au chaos, le chemin de l’enfer étant pavé de bonnes intentions comme chacun sait. Reste à savoir si c’est ce que nous voulons.


mercredi 16 novembre 2022

Corrida

 

Rare photo d’un veau en plein entraînement pour la corrida réformée

M. Aymeric Caron, sorte d’humanoïde chevelu, député NUPES de Paris , ami des moustique et convaincu qu’un jour les tigres, bien sermonnés, deviendront végans, bref, une tête pensante de premier ordre, soutient une proposition de loi visant à interdire la corrida.

Interdire, interdire, comme vous y allez, cher Aymeric ! C’est violent, interdire ! Dans une société harmonieuse comme la nôtre (si l’on excepte quelques rares endroits où se produisent parfois de bien pardonnables taquineries) le temps est plutôt à la réforme. C’est pourquoi j’aimerais esquisser des pistes qui pourraient mener à rendre acceptable ce joli spectacle et continuer à assurer la rentabilité des arènes et l’activité des tailleurs spécialisés dans le traje de luz (habit de lumière).

Car que reproche-t-on au juste à cette discipline taurine ? Elle ferait inutilement souffrir une brave bête qui n’a jamais fait de mal à personne. C’est vite dit. Le toro bravo n’est pas l’animal le plus pacifique que porte la terre. Il me semble même qu’on le sélectionne pour son agressivité. Si l’on veut obtenir une réforme acceptable, il est nécessaire que chacun y mette un peu du sien.

Un mâle de corrida, pèse entre 400 et 650 kilos. Le matador, lui, est beaucoup plus léger. La grossophobie régnante dans les milieux taurins fait qu’il est rarement voire jamais obèse. De même que sur un ring on n’oppose pas poids lourds et poids plumes, il serait équitable de faire se confronter des individus d’un poids comparable. D’autre part, si on demande aux toreros de faire preuve de gentillesse on ne voit pas pourquoi on leur opposerait des animaux hargneux. Il serait donc raisonnable d’abandonner le toro bravo et de le remplacer par un petit veau de race normande ou bretonne dont le poids ne saurait excéder les 100 kg.

De son son côté, la quadrilla devrait également faire des efforts. Les picadors, montés sur des poneys (plus en rapport avec la taille du veau), seraient munis de lances télescopiques munies en leur extrémité de pointes en caoutchouc. Les lances se rétracteraient au moindre contact, et le picador ne serait autorisé à en faire usage qu’en cas d’attaque de son poney par le veau, le reste du temps, avec ses camarades, il offrirait un spectacle de carrousel aux aficionados. Quant aux banderilleros, plutôt que terminées par des pointes acérées, leurs banderilles auraient à leur fin des tampons de velcro qui viendraient se coller à la plaque de même matière dont serait muni, au garrot, le veau, le but de la manœuvre étant de décorer, sans trop déranger, le veau d’une rosace de couleurs pastel la plus harmonieuse possible, déchaînant, en cas de réussite l’enthousiasme d’un public averti. Pour remplacer la cruelle mise à mort, la corrida se terminerait par un spectacle chorégraphique où bailador* et veau, au son d’airs de flamenco, raviraient l’audience par des figures élégantes où la cape virevolterait avec grâce. Selon la qualité de sa prestation, la bailador se verrait décerné quelques poils de la queue ou du front du veau voire les deux en cas de prestation exceptionnelle. Le veau se verrait récompensé, après que le bailador l’ait gratifié d’un gros câlin, d’un seau de lait muni d’une tétine qu’il boirait goulûment sous les applaudissements de la foule tandis que dans son regard de bovin se lirait un questionnement du genre « Mais qu’es-ce que je peux bien foutre ici ? »

Voilà. Ma proposition ne satisfera peut-être pas totalement certains grincheux parmi les aficionados et les partisans du bien être animal mais il me semble qu’elle est porteuse de progrès et qu’elle constituerait un compromis acceptable entre une tradition barbare et la société apaisée à laquelle nous aspirons (pratiquement) tous.

*Car si le matador a pour fonction de tuer (et ce n’est pas gentil) le bailador qui le remplacera danse (et c’est mignon comme tout) !

lundi 14 novembre 2022

De la décadence alimentaire

 


Il y a de plus en plus de végans, de végétaliens ou de végétariens en France. Non que ces régimes alimentaires favorisent la procréation, avec pour conséquence une explosion démographique mais plutôt suite à des conversions à ces  tendances venues des U. S. of A. d’où ne nous viennent que d’admirables  idées comme Halloween, la culture woke, les études de genre, le féminisme rabique pour ne citer que les plus divertissantes. Si le taux général d’anti-viandes serait dans la population française de 2 %, il atteindrait 13 % dans notre belle jeunesse, un âge, comme chacun se doit de l’admettre, par définition porteur d’un avenir radieux (Cf. Les jeunesses hitlériennes ou les Gardes Rouges dont nous gardons de si bons souvenirs) .  

Qu’est-ce qui peut bien pousser nos  contemporains à préférer le tofu, le steak de soja,  ou le lait d’avoine à des produits d’origine animale ? Ayant partagé la vie d’une végétalienne 3 ans durant (Comment ai-je pu? C’est un des mystères de ma vie !) sans me convertir à sa religion, j’ai été à même de goûter ces produits (la curiosité est un vilain défaut!) et en suis arrivé à la conclusion que ce n’était pas leur goût que je qualifierais de carrément dégueulasse. C’est plutôt dans l’idéologie qu’il faudrait chercher.

Les partisans du tout végétal peuvent être inspirés par l’antispécisme et/ou le désir de sauver la planète. M. Larousse définit ainsi l’antispécisme : Vision du monde qui récuse la notion de hiérarchie entre les espèces animales et, particulièrement, la supériorité de l’être humain sur les animaux. (Accordant à tous les individus, indépendamment de l’espèce à laquelle ils appartiennent, un même statut moral, l’antispécisme combat toutes les formes de maltraitance et d’exploitation animales.). 

Sans la partager, j’avoue que cette opinion se défend. Mon expérience de la fréquentation de l’espèce  humaine  m’amène parfois à penser qu’elle n’est en général pas beaucoup plus intéressante que les autres. Il se trouve cependant que j’appartiens à l’humaine et que force est de constater qu’au niveau de la littérature, de l’architecture, et de bien d’autres domaines culturels les réalisations de certains hommes sont nettement supérieures à celles des autres espèces, vertébrées ou non. Comme il se trouve que ces domaines m’intéressent, je ne peux donc qu’établir une hiérarchie. 

Pour ce qui est de la sauvegarde de la planète, certains reprochent par exemple aux bovins de nécessiter des quantités industrielles d’eau pour nous fournir un kilo de bidoche. En tenant compte de l’eau de pluie tombant sur les prés où ils paissent et non de l’eau qu’ils consomment, certains hurluberlus arrivent au chiffre de 15 000 litres par kilo ! Une remarque cependant : si, au lieu d’y engraisser des bœufs, on ne mettait aucun animal dans le pré, et qu’il ne produisait donc rien du tout, la consommation d’eau du pré resterait la même et l’« impact écologique » du rien du tout serait énorme. Il n’empêche que tout bien-pensant, s’empresse de déclarer que parmi ses actions héroïques pour sauver la planète, la réduction de sa consommation de viande n’est pas la moindre.

Ce qui me paraît la cause la plus fondamentale de ce que je considère comme une décadence alimentaire est la rupture de plus en plus grande entre les citadins et ce qui est considéré comme la « nature » mais qui n’est en nos pays de vieille civilisation que le résultat d’une interaction entre nature et culture. Nous ne connaissons plus que des campagnes ou des forêts profondément modifiées  par l’homme et sa culture. On m’a enseigné que l’homme était omnivore. Si sa consommation de viande s’est grandement accrue c’est grâce aux progrès de l’élevage. Le campagnard quand il tuait son cochon, n’avait aucunement l’impression de sacrifier une frère. Il voyait plutôt lorsqu’il le saignait et le dépeçait, les jambons, les côtelettes et les diverses charcuteries qui, par leur apport en protéines, lui donneraient la force d’accomplir ses tâches. Ainsi, dans la culture traditionnelle donner la mort à un quelconque mammifère était chose habituelle autant qu’indispensable. Les enfants assistaient et même participaient dans la mesure de leurs moyens au « sacrifice » sans se poser de questions métaphysiques sur la confection des boudins. Ce lien rompu, la sensiblerie éloigne de la « nature » ceux qui s’en disent les défenseurs. 

Ainsi les végans et autres plaisantins parviennent à impressionner nos décadents en déclarant que manger de la viande, c’est manger du cadavre. Je leur répondrais qu’il en va de même de leurs carottes et que manger des animaux vivants ne serait guère plus mignon que quand on les abat  auparavant.