..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 23 septembre 2022

A propos d'un fait divers

 

La Cour d’Assises de l’Oise vient de condamner un père de famille à vingt ans de prison. C’est triste pour lui. Maintenant, il faut reconnaître que ce n’était pas parce qu’il avait traversé en dehors des clous mais pour un meurtre particulièrement sanglant.

Selon lui, voici ce qui s’est produit : Inquiet de ne pas avoir de nouvelles de sa fille, ce brave Franco-Kurde (curieuse bi-nationalité, vu que le Kurdistan n’existant que dans l’esprit de ses partisans, les Kurdes se répartissent entre Turquie, Iran, Irak et Syrie mais admettons) craignit qu’elle n’t été la victime de quelque cambrioleur. Il se rend au foyer familial. Trouvant la porte fermée, il y pénètre par une fenêtre, se munit d’un couteau (à moins qu’il n’en ait eu un en permanence) et que découvre-t-il en ouvrant la porte de la salle de bain ? Sa fille à poil en compagnie d’un jeune homme également dénudé ! Il pense qu’un malandrin est en train d’attaquer la chair de sa chair. Curieusement, au lieu de crier « Vas-y Papa, fous les tripes à l’air à ce vil agresseur ! », elle tente de s’interposer (syndrome de Stockolm?). Le bon Muhittin, puisqu’il faut l’appeler par son prénom, prétend que le jeune homme se serait jeté sur lui. D’un autre côté, quand on voit arriver au milieu de tendres ébats un homme muni d’un couteau et probablement également armé de mauvaises intentions, n’est-il pas concevable que l’on tente de le neutraliser ? Le sang du gentil M. Ulug, puisqu’il faut l’appeler par son patronyme, ne fait qu’un tour ou peut-être même plusieurs, et, en état de légitime défense, larde le pauvre jeune homme, dont la tenue sommaire permettait qu’on se rendit compte qu’il n’était pas armé, de dix-huit coups de couteau.

Toutefois, Muhittin, pensant qu’une justice biaisée concevrait des doutes quant à la véracité de sa version, prend la poudre d’escampette et rejoint la Turquie (serait-il Franco-Turc ?). Il faudra plusieurs années d’efforts à la famille de la victime son agresseur pour que la Turquie l’extrade et qu’un procès ait lieu. Son angoisse était justifiée : la cour ne sembla pas accorder foi à sa version, peut-être parce que l’enquête révéla que la jeune femme entretenait avec le présumé cambrioleur une relation pour le moins cordiale qui ne plaisait que modérément au père de cette dernière.

Étant moi-même l’heureux père d’un charmante fille, je me suis demandé ce qu’aurait été mon attitude en pareilles circonstances. D’abord, si ma fille était restée sans me donner de nouvelles quelques heures durant, mon réflexe n’aurait pas été de penser qu’elle était séquestrée par un cambrioleur. Ensuite si, ouvrant la porte de la salle de bains, j’avais découvert pareille scène, j’aurais immédiatement refermé l’huis en m’excusant de mon intrusion dans cette scène intime et rassuré sur le devenir de mon argenterie. Eussé-je été plus collet monté, Il se fût pu que j’interrogeasse le jeune homme sur la nature de ses intentions. Mais de là à laisser mon côté soupe au lait me mener au meurtre et à ses tristes conséquences (exil et long emprisonnement) il y a un pas que je n’aurais su franchir.

Tout ça pour dire qu’en fonction des cultures les réactions diffèrent et que la diversité enrichit leur palette.


mercredi 21 septembre 2022

Mise au point

La paresse peut s’avérer une source de surprises. J’avais envie de commencer ce billet par un copier/coller de la phrase que j’avais mise en exergue de mon blog à savoir : « ..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane. », parodiée de Dante. La manipulation échoua car au lieu de copier cette phrase, c’est l’adresse du blog qui se trouvait collée sur le document word sur lequel j’écrivais. Je lançai alors une recherche sur Google, des fois qu’on l’y trouverait. Et on l’y trouva, dans un article du bulletin paroissial de la Paroisse Notre-Dame de la Bidassoa que vous trouverez ici !

Je m’en étonnai et pus ensuite constater qu’y était reproduit in extenso un article paru sur mon blog en date du 29 juin 2014 (avec en bonus quelques commentaires!) où j’expliquai que chaque voyage entrepris avec ma Daimler semblait provoquer un déluge et qu’en conséquence il se pouvait que je possédasse un moyen de mettre fin aux terribles sécheresses du Sahel, du Sahara ou du désert de Gobi en allant y faire un tour. Ce n’est pas la première fois que je constatai par hasard qu’un de mes écrits avait fait l’objet d’une reprise sans qu’on m’en ait demandé la permission, procédé que j’estime cavalier.

Toutefois, le chapeau qui précédait mon texte allait tout à fait dans le sens de ce que je comptais écrire sur cette exergue : « Un blogueur, parfait inconnu ne se prenant pas au sérieux, témoigne d'une expérience personnelle qui, en fait ( ?...) minimise nos petites contrariétés climatiques de plus ou moins nantis, par apport à celles, très graves, de certaines contrées.

Ce monsieur signale en haut de son blog :

« ..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on « dérise », on batifole, on plaisante, on ricane. » »

En effet, mon but était de souligner le malentendu qui amenait certains commentateurs du genre trollesque à m’adresser de véhéments reproches quant à la frivolité de mes écrits. Ladite phrase proclamait haut, fort et d’emblée mon intention de faire de ce blog tout sauf un un lieu où de profondes méditations tendraient à influencer le cours de la pensée mondiale. Faute de faire preuve de courtoisie, l’auteur de l’article s’était, lui, au moins donné la peine de souligner (en caractères gras) que je ne me prenais pas au sérieux.

C’est ce malentendu qui m’a fait décider de fermer sine die les commentaires. Les vitupérations de certains m’agaçaient au plus au point. C’est un peu comme si, quasi quotidiennement un poissonnier recevait la visite d’un « client » qui lui reprocherait en terme vifs de ne vendre ni clés à molettes ni dessous froufroutants, montrant ainsi une piètre conception des devoirs de sa profession.

Curieusement, l’article « Sans commentaires... » en provoqua beaucoup, d’un intérêt parfois relatif et connut plus de 400 visites en moins de 48 heures. Je suis conscient que cette fermeture entraînera une baisse de fréquentation du blog, vu que certains y viennent et reviennent afin de voir si on leur a répondu, ce qui explique le rebond de fréquentation sus-mentionné. Qu’importe au fond ? Ce qui m’importe, c’est de prendre plaisir à écrire des articles qui peuvent parfois provoquer un écho jusqu’aux rives de la lointaine Bidassoa et, qui sait, amener quelques sourires aux lèvres de lecteurs conscients d’où ils se trouvent.


lundi 19 septembre 2022

Sans commentaires...

 

Cet article sera le dernier ouvert aux commentaires. Je m’en excuse auprès de ceux qui, depuis parfois de nombreuses années sont fidèlement venus y déposer les leurs en toute amitié. Quelques mots d’encouragement, sont toujours les bienvenus même s’il arrive que parfois je me sente un peu gêné par des compliments qui me semblent dépasser de loin mon mérite.

Il me semble utile de rappeler les raisons qui m’ont poussé à créer, il y a un plus de 11 ans, ce blog. Depuis bientôt une vingtaine d’années, que ce soit sur divers forums ou sur des blogs, j’avais pris l’habitude d’intervenir. Et puis un jour, un blogueur de gauche m’a signalé que la contradiction que je lui apportais lui paraissait malséante, qu’il ne tenait pas un forum mais que, pour lui, bloguer n’était qu’un passe-temps lui permettant d’exprimer ses vues sur le monde dans un climat bon enfant que le troll que j’étais venait désagréablement perturber. Ô qu’en termes galants ces choses là sont mises ! En fait, ses mots furent, disons, plus musclés. Pour être exact, il m’envoya carrément chier. J’entendis cependant son conseil : si j’avais envie de m’exprimer, je n’avais qu’à créer mon propre blog. C’est ce que je fis le 11 septembre 2011.

Je continuai cependant à commenter chez d’autres. Il m’arriva même de troller chez une blogueuse auto-proclamée « spartakiste » dont les inepties, les maladresses syntaxiques comme orthographiques et la prétention en matière de linguistique ou de philosophie étaient à se tordre. C’était il y a dix ans et ça ne dura pas. Au fil des ans, mes commentaires sur les blogs se sont , comme ces derniers d’ailleurs, raréfiés et ce n’est plus qu’exceptionnellement que j’en produis et jamais pour insulter ou moquer l’auteur du billet. Et cela pour une raison très simple : les gens qui produisent des articles dont le contenu m’ennuie et/ou me paraît stupide, je ne les lis pas. Quant à ceux auxquels je trouve de l’intérêt je me contente généralement de les savourer en silence.

Or, il se trouve que depuis belle lurette, voire plus, certains personnages dont le psychisme me paraît gravement perturbé, croient utile de venir, avec une constance qui étonnerait chez toute personne normale, me répéter à quel point mes écrits leur paraissent totalement dépourvus d’intérêt. C’est comme si, suite à un maraboutage, ils se trouvaient contraints de les lire et d’exprimer le mal-être qu’ils en retirent. Curieuse malédiction ! De plus, sous d’improbables pseudos, ils le font dans un langage qui va de l’abscons (comme la lune) à l’incompréhensible.

Et cela m’ennuie, un peu comme m’ennuierait un voisin dont l’humour sophistiqué consisterait à venir régulièrement faire chier son chien sur mon paillasson. Il n’y a là rien de grave, me direz vous. Ça fait partie des petits désagréments de la vie. Certes, mais si j’écris, c’est que j’y trouve plaisir et non pour être en butte aux douteuses plaisanteries de tristes malades dont l’acharnement ne saurait être découragé par la censure, l’indifférence ou l’ironie.

Modérer les commentaires ne servirait qu’à éviter leurs pollutions visuelles aux autres lecteurs. Je me verrais toujours contraint de les lire avant de les supprimer avec tout le agacement que je continuerais d’en ressentir. Une seule solution me semble s’imposer : leur fermeture définitive. Je ne le fais pas de gaîté de cœur. J’aurais aimé que ce blog fût un lieu de liberté.

Alors, les petits gars, je vous laisse une dernière occasion de répandre vos merdicules commentatrices. Allez y ! Surpassez vous (ça va être difficile !) !

Aux autres, je voudrais exprimer ma reconnaissance pour les liens d’amitié virtuelle que nous avons pu tisser au fil des années.


dimanche 18 septembre 2022

Uchronie, suite, fin et épilogue.

 


Un conseil de cabinet fut réuni d’urgence afin de faire le point sur la situation et d’envisager la manière d’y faire face. Exceptionnellement, l’Archevêque de Canterbury et Charles y fut conviés, bien que l’on hésitât sur la titulature à accorder à ce dernier, vu qu’il n’était plus de facto roi et qu’il avait eu l’imprudence de céder son titre de prince de Galles à son fils aîné. Il n’en demeurait pas moins Altesse royale aussi est-ce ainsi qu’on le dénomma.

- Votre Altesse Royale, Monseigneur, Ladies et Gentlemen, nous faisons face à une situation totalement inédite, commença Liz Trust. Le temps nous est compté. Demain, nous devrons en informer une grosse centaine de chefs d’état et de gouvernement, dont certains sont déjà arrivés. La BBC va devoir annoncer au monde entier qu’il peut cesser de sangloter. A l’heure qu’il est, des milliers de personnels civils et militaires mettent la dernière main aux préparatifs d’une cérémonie pour laquelle des milliers de media ont envoyé leurs équipes. Malgré l’immense joie que nous inspire ce non-décès, le moins que l’on puisse dire est que tout cela est extrêmement embarrassant. Quelqu’un aurait-il une idée sur la manière dont nous pourrions y faire face ?

Le Secrétaire d’État aux affaires Étrangères, James Cleverly, prit la parole :

- Une solution possible serait de… mais je n’ose la formuler… Bien qu’elle soir en mesure de résoudre le problème…

- Dites toujours , s’empressa Mrs Trust

- Eh bien, si l’on considère les frais engagés, le ridicule qui risque d’affecter le pays, le mieux serait, peut-être, qu’une petite dose d’arsenic judicieusement ajoutée au gin-tonic matinal de Sa Majesté vienne rétablir les choses in statum priorem…

Suite à cette déclaration, un silence pesant s’installa quelque secondes durant.

- Je perçois, cher James, dans vos propos les qualités qui font que vous nommer à votre poste actuel était une sage décision reprit Mrs Trust. Cependant, votre solution si elle est en accord avec la raison d’État, est moralement discutable et pose d’autres menus problèmes : quid des gardes, d’Abercromby, de ceux à qui ils ont pu parler et de leurs familles ? A l’heure qu’il est plusieurs milliers de personnes doivent être au courant .Faudra-t-il les éliminer tous ? Ça pourrait éveiller les suspicions… Certes, Les frais engagés sont considérables mais ne pourrait-on pas les utiliser utilement ? Saisissant la balle au bond, l’Archevêque prit la parole :

- Et si nous parlions de miracle ? Le Seigneur, touché par la peine universelle que cette disparition avait provoqué, aura voulu y mettre fin en rendant vie à Notre Majesté la reine ! Ne pourrait-on pas transformer ce jour de deuil en jour de liesse où les flots de Champagne remplaceraient ceux des larmes ?

De toute part, les applaudissements retentirent.

On avertit les media du MIRACLE. Il fit les grands titres du Times, du Guardian, du Mirror, du Dayly Mail, du Telegraph, une photo de la reine âgée remplaça celle de la fille de la page 3 du Sun et les télés du Monde entier s’en firent l’écho. Une foule déchaînée se massa pour applaudir la miraculée. Un carrosse d’apparat la mena de Buckingham à Westminster Hall où se tint le dîner d’État dont les dirigeants mondiaux revinrent plus que joyeux. Bref, ce que l’on appela la « Cérémonie du Miracle » fut un succès éblouissant, le prestige touristique de Londres ne s’en trouva que renforcé et les bancs des églises anglicanes repeuplés..

ÉPILOGUE :

« Aucune omelette ne se faisant sans qu’œufs ne soient cassés » comme disait Lao Tseu, à moins que ce ne soit ma charcutière, en dépit de ce succès, il y eut des perdants. Charles dut rendre la couronne à sa mère. Privé de ses revenus de Cornouailles, il dut faire valoir ses droits à une maigre retraite à laquelle s’ajoutèrent quelques rares subsides de sa mère et se résigna à vivre dans une chambre meublée dont le papier peint déplaisait à Camillia.

Le professeur Gregor Mac Donald de la faculté de médecine d’Édimbourg qui avait délivré le permis d’inhumer fut rétrogradé au statut d’assistant aide-soignant et muté aux îles Falkland

Un peu moins de deux ans plus tard, la reine décéda pour de bon. On fit venir à son chevet tout ce que le Monde comptait d’experts en décès . Leur avis fut clair et net : Elisabeth était aussi morte qu’un dodo*. On attendit par précaution deux semaines avant d’annoncer la nouvelle. Celle-ci engendra une tristesse bien plus modérée que lors de son précédent « décès » et son enterrement fut nettement moins médiatisé.

Que voulez vous, ce qu’on a déjà donné ne peut plus être donné, comme dit ma charcutière, à moins que ce ne soit Lao Tseu, je confonds toujours les deux.

Charles lui succéda. Enfin.

* traduction littérale de « as dead as a dodo » oiseau aptère d’une espèce totalement éteinte qui vivait à l’Île Maurice.


samedi 17 septembre 2022

Uchronie

 



Au cœur de la nuit du 18 au 19 septembre 2022, un des gardes assurant la veille du cercueil de la reine Elizabeth eut l’impression d’entendre de temps à autre comme un léger bruit de grattement. Le nombre de sujets venus se recueillir devant la dépouille mortelle de la souveraine s’étant amenuisé, le bruit était perceptible . Le garde ne savait trop que penser ni que faire. Le plus inquiétant était qu’il lui semblait que ce grattement provenait du cercueil. Une angoisse le saisit. Serait-il concevable que quelque rongeur y ait été par mégarde enfermé ? Il préféra un temps penser qu’il ne pouvait s’agir que d’un quelconque acouphène bien qu’il n’y fût pas sujet. Du coin de l’œil, en tentant de ne pas nuire au hiératisme qu’exigeait sa mission, le garde tenta de voir si quoi que ce soit dans l’attitude de ses collègues pouvait donner à penser qu’eux aussi étaient perturbés par ce son incongru. En vain.

Quelque temps plus tard, la garde fut relevée. Dans les vestiaires, le soldat ne put se retenir de faire mention de son trouble à un de ses compagnons d’armes :

- Je ne sais pas s’il s’agit d’une illusion phonique, mais il me semble avoir entendu un faible bruit de grattement venant du cercueil de Sa Majesté !

- Je n’osais pas en parler, Malcolm, mais j’ai moi-même eu cette impression lui répondit le sergent John Mac Mitchell.

Les autres membres de la garde confirmèrent à leur tour l’impression de Malcolm.

Que faire ? C’était très embarrassant. S’armant de courage, un des gardes décida de reporter l’incident au capitaine Davies, leur supérieur.

Le rire tonitruant du sceptique Rupert Davies laissant place à la parole, il leur donna ce conseil :

- Messieurs, vous avez vraiment besoin de repos ! Allez vous coucher ou consulter un ORL, quoique à cette heure…

Conseil que ne suivirent pas les gardes. Vingt minutes plus tard, la relève, devoir accompli, revint de sa mission. Loin de nier le « bruit », les nouvellement relevés le confirmèrent et augmentèrent l’inquiétude en déclarant que le léger grattement s’était transformé en faibles coups émanant du catafalque. L’hypothèse du rongeur s’en trouva donc invalidée. On décida d’en référer au chef de corps, Sir Reginald Abercromby, colonel de la garde, lequel après avoir caressé maintes fois une des plus belles moustaches du royaume prononça ces mots historiques :

- Hum, je veux dire, bon, tout ça me semble, hum... bien embarrassant. Je me demande si dans un premier temps nous ne devrions pas, hum… mettre provisoirement un terme au défilé du public et, hum… prévenir le premier ministre et Sa Majesté Charles le Troisième, de cet inquiétant phénomène…

Aussi tôt dit, aussitôt fait. Liz Trust et le nouveau roi s’entretinrent par téléphone. Il fut décidé qu’à l’aide d’appareils acoustiques dernier cri, il était urgent de déterminer l’exacte provenance des bruits. Une équipe de spécialistes en fut chargée. Le constat fut sans appel : les coups entendus provenaient bien du cercueil. Charles, accouru en catastrophe, fut chargé de tenter d’entrer en contact avec l’être ou la personne responsable des bruits.

- Y a-t-il quelqu’un, interrogea-t-il ?

- Un peu qu’il y a quelqu’un, grand dépendeur d’andouilles ! C’est moi, ta mère ! Qui a bien pu m’enfermer dans cette foutue caisse ?

D’emblée un peu choqué par le langage peu protocolaire de sa mère, le roi reprit vite ses esprits :

- Y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour Votre Majesté, s’enquit-il ?

- Sors moi de cette putain de boîte tempêta la reine, décidément irritée.

Ce que l’on décida de faire illico presto. On offrit à la reine autant de gin-tonics qu’elle désira en boire, lui apporta quelques sandwichs au concombre et au saumon fumé d’Écosse, l’emmena discrètement à Buckingham Palace pour qu’elle prit un bain et s’y reposât.

Il n’empêche que, comme disent par euphémisme les Britanniques, on était profondément enfoncé dans la matière brune.

A suivre.